Focus magazine 44 - Page 75 - Focus 44 est arrivé ! Pour cette deuxième partie de l’été et la rentrée prochaine, nous vous avons préparé de quoi vous occuper sur la plage ou au bord de la piscine. On commence avec deux personnages du design italien Piero Lissoni et Simone Micheli puis *focus magazine 73 Gilles Goujon Consacré par une troisième étoile au guide Michelin cette année, le natif de Bourges, Gilles Goujon installé à l’Auberge du Vieux Puits à Fontjoncouse, est sans doute l’un des chefs cuisiniers français les moins connus mais son parcours et son talent parlent pour lui. Présentation d’un grand passionné, ardent défenseur du produit et des paysans. O n dit souvent que les épreuves de la vie forgent un homme ! Gilles Goujon le sait probablement mieux que d’autres. Les difficultés, il en a connues, des joies aussi. Elles l’ont fait avancer sans aucun doute. Enfant, il déménage souvent, cinq années passées au Maroc, l’Allemagne ensuite puis retour en France, à Metz et Pont-à-Mousson... car son père est aviateur dans l’armée. Muté à Montpellier, ce dernier emmène sa petite famille pour le sud de la France, une terre qui va le voir se révéler. Malheureusement, le décès du chef de famille oblige Mme Goujon à chercher un emploi ; ce sera à Béziers. Une période difficile pour le jeune Gilles. Mais à 17 ans, en échec scolaire, il se décide à rentrer dans la vie active et décroche un job de serveur le samedi pour des mariages et banquets. « Voir les gens heureux m’a réconcilié avec la vie ». Devenir chef n’était peut-être pas inné pour Gilles mais le destin l’a conduit sur cette route. « Lorsque je travaillais comme serveur, j’entendais, autour de moi, des « oui chef, oui chef ». Je trouvais fabuleux qu’un homme puisse avoir cette autorité-là, alors un jour j’ai dit à ma mère, « je veux être cuisinier ». Et je suis entré en apprentissage...». C’est à l’hôtel de la Compagnie du Midi à Béziers qu’il va le débuter en tant qu’apprenti bien sûr. Les horaires et la charge de travail ne sont pas les mêmes mais il n’est pas impressionné. Plutôt prêt à aller de l’avant ! Rapidement Gilles Goujon fait parler de lui et est nommé Meilleur Apprenti Cuisinier en 1980. Sa voie est toute tracée. Vont s’en suivre de nombreuses et riches expériences : deux ans au Ragueneau à Béziers chez les frères Rouquette, puis direction le Moulin de Mougins (3*) dirigé par Roger Vergé où il est chef de partie. C’est la révélation ! Il y découvre LA cuisine méditerranéenne et le plaisir de dresser une assiette. Par la suite, il fera un passage éclair en Suisse avant de revenir aux cotés de Mr Vergé mais cette fois-ci à l’Amandier de Mougins (2*) avant de rejoindre le Petit Nice à Marseille. Gérald Passédat, alors malade est remplacé par Gilles Goujon, mis sous pression mais qui s’en sortira finalement avec les honneurs. Gastronomie dans son théatre des saveurs © Photos : François Poincet *focus magazine74 En avril 1987, il atterrit à l’Escale à Carry Le Rouet où il officie en tant que 2nd de cuisine (87-88 puis 90-91 comme chef). Quatre mois à l’Espérance de Marc Meneau en 89 puis au Réverbère à Narbonne achèveront une grande étape de sa vie. La prochaine : ouvrir son propre établissement. Agé de 30 ans, Gilles Goujon se décide enfin. A la recherche d’une bonne affaire depuis quelques temps, la mairie de Fontjoncouse prend contact avec lui et l’informe que l’Auberge du Vieux Puits vient de fermer pour cause de faillite. Une visite s’impose. Le rendez-vous est pris mais le chemin est long pour y arriver. Gilles et sa femme se perdent en route et se demandent où ils vont atterrir. Une fois arrivés, ils se rendent compte de la difficulté de faire venir les clients. Mais finalement, Marie-Christine, sa femme, finit par se dire que l’Auberge a du potentiel et qu’il faut tenter l’aventure malgré l’état de la cuisine. Gilles et sa femme acceptent et s’installent. L’ouverture a lieu en juin 1992 grâce à l’aide précieuse de la famille. Un grand moment, inoubliable pour tout le monde. Les premiers mois furent très compliqués, malgré son arrivée en finale du MOF en 1993. Mais en tant que grands professionnels, Gilles et sa femme persévèrent, jusqu’en 1995 où ils sont invités à une émission de télévision qui va les faire connaître. L’année suivante (1996), l’affaire commence à bien tourner et Gilles remporte le concours du MOF, une première victoire qui annonce la suite. La première étoile arrive en 1997, en même temps que la naissance de son fils, Au fur et à mesure du travail accompli, l’Auberge du Vieux Puits trouve son rythme de croisière et Gilles Goujon continue d’impressionner ses pairs par sa cuisine : « authentique, savant mélange de goûts bouleversants, axée sur le produit, légère et inventive ». L’œuf poule Carrus «pourri» de truffes melanosporum sur une purée de champignons et truffe d’été, briochine tiède et cappuccino à boire; Tourte d’anguille saoule de vin blanc en matelote d’herbette et girolles, fine croûte de pain rôtie aux herbes ou Suprême de pintade en fausse peau «pralin pistache», gras de cuisse rôti, «fagot» de haricots verts et échalotes confites, jus de déglaçage et glace pistache ». Alléchant n’est-ce pas ?! « Epouser les saisons et renouveler son répertoire ». Gilles Goujon est logiquement récompensé par une deuxième étoile en 2001, quelques temps après l’arrivée d’un deuxième enfant. L’Auberge passe un nouveau cap et inaugure l’hôtel de 8 chambres en 2002. L’équipe s’est considérablement étoffée et vit comme une vraie famille. Ce sont là quelques clés de la réussite... Aimer et le rendre tout simplement. Il faut désormais conserver ce troisième macaron, bien mérité. RESTAURANT GILLES GOUJON - AUBERGE DU VIEUX PUITS 5, Av St Victor - 11360 Fontjoncouse www.aubergeduvieuxpuits.fr Gastronomie *focus magazine 75 *focus magazine76 *focus magazine 77 *focus magazine78 *focus magazine 79 C’est en décembre 1914 que la Società Anonima Officine Alfieri Maserati voit le jour à Bologne. En près d’un siècle d’existence, la firme italienne a connu des heures de gloire aussi bien sur les circuits que sur la route.Rachetée par Ferrari à la fin des années 90,elle a désormais entamé un nouveau cycle depuis son rattachement à Fiat il y a cinq ans. Maserati M aserati c’est l’histoire d’une famille, celle de sept frères passionnés d’automobile : mécanique, construction ou études de projet, chacun d’entre eux est lié de près ou de loin à la naissance de la marque au Trident. C’est Carlo, l’aîné, qui fut le premier à mettre les mains sur un moteur avant de devenir pilote d’essai en 1903 chez Isotta Fraschini. Très vite rejoint par son jeune frère Alfieri, Carlo connaîtra une carrière brillante mais courte puisqu’il meurt à 29 ans. Alfieri s’affirme donc comme l’héritier spirituel de Carlo et devient à son tour technicien, pilote puis représentant d’Isotta Fraschini à l’étranger avec un autre de ses frères, Ettore. En 1912, il revient à Bologne et souhaite se consacrer aux affaires. Il veut devenir industriel. Fort de ses expériences passées, il installe en 1914 le premier siège de la Società Anonima Officine Alfieri Maserati dans un local du centre historique de Bologne. Toujours liés à Isotta Fraschini, les Maserati oriente petit à petit leur activité vers d’autres types de voitures. Après avoir fait parler de lui lors de courses, Alfieri se plonge dans le travail d’atelier et termine la première Maserati en 1926, la Tipo 26 qui affiche le fameux Trident. Trois ans plus tard, la Tipo V4 équipé d’un moteur 16 cylindres fait ses débuts au Grand Prix d’Italie et établit un nouveau record du monde de vitesse : 246,069 km/h. Un succès qui permet à Maserati d’obtenir des capitaux et de se développer considérablement. En 1932, Alfieri décède et deux de ses frères prennent la relève, Ernesto et Ettore. Ils mettent au point un moteur 8 cylindres de 3L. 1933 marque l’arrivée de Tazio Nuvolari, un talentueux technicien qui perfectionne le châssis Maserati pour l’adapter aux nouvelles motorisations. S’en suivent plusieurs victoires en Grand Prix (Belgique, Montenero et Nice). Gino Rovere rejoint la firme en 1936 et investit des fonds. Les actions sont finalement cédées à la famille Orsi en 1937, qui déménage le siège de Bologne à Modène, ville où sont toujours produites les voitures actuelles. En 1939, le Trident remporte les 500 miles d’Indianapolis sur le modèle 8CTF. Pendant la guerre, Maserati produit des voitures électriques avant de revenir à la fabrication de l’A6 1500, une nouvelle GT. Les années 50 sont synonymes de compétition contre Alfa Roméo, Ferrari et Talbot et de titres en GP avec Fangio notamment en 1957 sur la 250F. C’est le premier titre mondial de F1 pour Maserati. Automobile une saga italienne © Photos : Maserati press *focus magazine80 La production de la 3500 GT en 1958 marque une nouvelle ère pour le Trident qui va se concentrer sur la route tout en gardant un « petite » activité sur circuit. En 1962, Maserati présente la Sebring et en 1963, la Quattroporte, la première berline Maserati équipée d’un huit cylindres en V à 90° de 4 136 cm3 de cylindrée. Dans les années 70, l’entreprise lance la Bora, la Merak et la Khamsin avant de connaître quelques difficultés suite à la crise pétrolière de 1973. Malgré cela, le prototype Quattroporte II signé Bertone et la Merak SS signent leur arrivée. Le milieu des seventies est compliqué puisque Citroën, alors détenteur de la majorité des actions, met la firme italienne en liquidation. La situation se dénouera finalement en 1975 avec la signature d’un accord. De nouvelles têtes font leur apparition à la direction et un nouveau modèle est lancé en 1976, la Kyalami qui précédera la Quattroporte III carrossée Giugiaro. Les années quatre-vingt se caractérisent par la production d’un nouveau type de voiture à la fois haute performance et meilleur marché : la Biturbo qui sortira en plus de trente versions, aussi bien coupé que spyder. En 1993, le Groupe Fiat Auto rachète Maserati et présente la Quattroporte dessinée par Marcello Gandini. Une voiture symbolisant la délicatesse, le luxe et la sportivité. Quatre ans après, Fiat cède ses actions à Ferrari et une nouvelle étape débute avec la construction d’une chaîne de montage de pointe qui produit notamment la 3200GT suivie de la Quattroporte Evoluzione. Deux modèles phares associées à une réorganisation complète de la société permettent à Maserati de retrouver les sommets. Elle réinvestit le marché nord-américain et la compétition automobile avant de présenter en 2003 ce qui deviendra son vaisseau amiral pour les années à venir, la Quattroporte. La croissance est définitivement de retour, les ventes s‘envolent et les clients sont comblés. Fiat reprend les rênes en 2005 et entame des grandes synergies industrielles avec Alfa Roméo; une collaboration technique et commerciale qui paye à l’international avec le renforcement de sa présence. La Gran Turismo débarquée en 2007 remet les comptes dans le positif. Un immense succès pour Maserati. Automobile *focus magazine 81 *focus magazine82 Jeudi 23 septembre Boogers (FR) - Cibelle (BR-UK) - IsWhat?! (US) etc. Vendredi 24 septembre The Killer Meters (UK) - Beat Assailant (US-FR) The Qemists (UK) - Bionicologist Ezra & L.O.S (FR) Misteur Valaire (CA) - Féfé (FR) - A-Trak (US) Tumi and the Volume (ZA) - Naive New Beaters (FR) - Ghislain Poirier & MC Face T (CA) - Sage Francis (US) - Beardyman (UK) - Scratch Bandits Crew (FR) - Fedayi Pacha (FR) - Lexicon (US) – Mis- sill (FR) - Fowatile (FR) etc. Samedi 25 septembre Success (FR) - A Certain Ratio (UK) - Paral-lel (FR) Aeroplane (BE) - Danton Eeprom (FR) - Shaka Ponk (DE-FR) - Blatta E Inesha (IT) - Nasser (FR) - Mr. Oizo (FR) – Daedelus - (US) - M.A.N.D.Y. (DE) - DJ Pfel (FR) - Mowgli (UK) - Djedjotronic (FR) - Erol Akan (UK) - The Japanese Popstars (UK) - Dr. Lektroluv (BE) - Humantronic (DE-FR) - D.V.D (JP) - Curry & Coco (FR). Billetterie : Ticket 1 Nuit : 16 à 25 euros Pass 2 Nuits : 40 à 45 euros Pass 3 nuits : 35 à 60 euros Friche la Belle de Mai, 41 rue Jobin 13003 Marseille Infoline : 04 86 67 01 30 www.marsatac.com MarsatacComme chaque année, on se retrouve à Marseille pour l’évènement immanquable de la ren- trée, la 12ème édition de Marsatac à la Friche La Belle de Mai. L’organisation a booké des artistes de qualité pour une fin d’été (dans le sud) qui s’annonce explosive ! Festival 2010
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