PÊCHE EN MER n°480 - Page 1 - 480 3 MAGAZINE uaranteans,c’estlavieillessedelajeunesse,disait Victor Hugo! Pourtant, lorsqu’ondiscuteavecles pionniers du magazine qui sont toujours de ce monde, ça leur paraît uneéternité.Depuisjuillet 1985, date du premier PEM – bimensuel, soit dit en passant –, les différentes équipes auront sorti 480 numéros, ce qui représente plus de 50 000 pages d’informations, de conseils, de tests, d’analyses, mais aussi de rêves, de rencontres, de mystères. Pêche en Mer aura formé des générations de pêcheurs, dont certains qui étaient présents au «numéro 1» sont encore là aujourd’hui. Cette fidélité, c’est notre récompense. Car le journal en a traversé, des crises, en quarante ans : arrivée de l’informatique puis d’Internet, crise du papier,deskiosquiers,conflitinterneau milieu de la pêche, crise à la rédaction, etc. C’est aussi tout cela qui fait l’âme du titre: les épreuves et la façon de les surmonter tout en gardant toujours ce cap, vous informer le plus objectivement possible sur la pêche et vous aider à améliorer votre pratique. À l’instar du magazine, l’information a considérablement muté. D’une ÉDITO information de détente, de rêve, nous sommes passés à une période de réglementation, de remise en cause des libertésetdesenjeuxécologiques.Pêche en Mer est, grâce à son âge, un témoin privilégié des évolutions sociétales, et relire les premiers éditos écrits par mes prédécesseurs laisse rêveur: on y parle de liberté, de gros poissons, d’exploration, de techniques à inventer. On y apprenait à naviguer, à lire les cartes, à calculer ses routes. L’impression du «c’était mieux avant». Il y a de cela, toutefois à y regarder de plus près, notre matériel est éminemmentplustechniqueetperformantqu’il y a quarante ans, avec pour résultat un plaisir accru. Et puis l’homme est un animal politique, et le pêcheur peut aujourd’hui se targuer d’avoir un vrai combat avec des choses politiques à construire pour demain lorsque tout était si facile dans les années 80. Et puislapêcheestdevenueplusaccessible avecladémocratisationdesbateaux,des échosondeurs. La pêche est une passion, une philosophie de vie avec la nature et elle le restera. Alors en attendant d’appartenir, cette fois-ci, à la jeunesse de la vieillesse, nous remercions chacun de vous, car si PEM est encore là, c’est grâce aux lecteurs! Hors-série n°47 Spécial bar & thon 2024 Hors-série n°44 Spécial technique 2022 Hors-série n°27 Cuisine de la mer 2024 Et aussi… Q 40 ans de Pêche en Mer! Président du Conseil de surveillance: Patrick Casasnovas Présidente du Directoire: Sophie Casasnovas Directeur général: Frédéric de Watrigant RÉDACTION Rédacteur en chef: Benoît Simon - 33 17 Photographe: Bruno Berbessou Secrétaire de rédaction: Valérie Canale Maquette: Florian Weigel Voile & Moteur André-Bernard Vidie Sherine Lefebure PHOTOGRAVURE Flavien Bonanni - 35 29 Hugues Vuagnat - 34 89 Ont collaboré à ce numéro: A. Filleul, G. Fourrier, K. Guéniot, J. Japa, D. Mourizard, B. Noël, H. Petitbon, M. Ponroy, B. Soulard, F. Teissonnière, J.-M. Thierry. Correspondants régionaux: P.Alves(Granville),VincentOttmann(Brest), C. Charpentier(Arcachon),F. Couzinet(LaRochelle), C.Duhaut(Calais),J.Dussaud(LeGrau-du-Roi), P. Gillou(Roscoff),K. Guéniot (Corse), J. Leux(SaintMalo),J.Morgado(Saint-Jean-de-Luz),M. Ponroy (Saint-Nazaire). PUBLICITÉ Directeur de publicité halieutique: Laurent Lallier - 33 42 laurent.lallier@editions-lariviere.com Directeur de publicité nautisme: Bertrand Frizac - 33 38 bertrand.frizac@editions-lariviere.com Chef de publicité: Manon Pirotte - 33 20 manon.pirotte@editions-lariviere.com Assistante de publicité: Chloé Boudet - 35 25 chloe.boudet@editions-lariviere.com PROMOTION DES ABONNEMENTS Carole Ridereau - 33 48 SERVICE DES VENTES Chefdeproduit: Emmanuelle Gay - 34 99 COMPTABILITÉ Poste: 32 39 - fax: 01 41 40 32 58 ACCUEIL CLIENTS Abonnements/vente par correspondance Tél.: 03 44 62 43 79 E-mail: abo.lariviere@ediis.fr 45 avenue Général Leclerc 60643 Chantilly CEDEX ABONNEMENTS TarifFrancemétropolitaine:1an+HSBarversion papier&numérique:140,82€. Montantduprélèvementmensuel:6,80€. Autrespaysetparavion,nouscontacterau (33)0344624379. PÊCHE EN MER est une publication des ÉDITIONS LARIVIÈRE Espace Clichy - Immeuble Sirius 9, allée Jean-Prouvé 92587 Clichy CEDEX Fax: 01 41 40 34 14 E-mail: pecheenmer@editions-lariviere.fr Site Web: voileetmoteur.com Vous pouvez joindre votre correspondant en composant le 01 41 40 suivi du numéro indiqué après son nom. SASaucapitalde3 200 000€ Dépôtlégal :2e trimestre2025 Commissionparitaire:n°0525K86603 N°TVAIntracommunautaire: FR96572071884 RCSNanterreB572071884 CCP115915àParis. 12,rueMozart,92587CLICHYCedex Tél.:0141403232.Fax:0141403250 Directeurdelapublicationetresponsable delarédaction:PatrickCasasnovas. Impression:ImprimeriedeCompiègne. ZACdeMercières,60205Compiègne. DiffusionMLP. Printed in France/Imprimé en France. Papier issu de forêts gérées durablement. Origine du papier: Suède Taux de fibres recyclées: 22 % Certification: PEFC / EU ECO LABEL Eutrophisation: 0,01 kg/tonne Benoît Simon PÊCHE EN MER / Juillet 2025 / n°480 Éditorial 3 Embruns pêche 6 Baromètre des côtes 8 Matériel Festival de la pêche à Nantes: succès populaire pour la 1re édition 16 Fiiish débarque avec une tresse «made in France» 18 n TECHNIQUE & PÊCHE Surfcasting Bien pêcher au fond 20 Le match du mois Durs ou souples? 26 Bord Pêcheaubouquetdepuislesrochers 30 Bonscoins:deToulonàMenton 34 Bord et large 6 pêches d’été aux appâts 42 Pêche facile Toutes les techniques pour prendre une orphie 50 Large Les chasseurs et les chassés: ce que nous disent les oiseaux 54 20 42 Dunorddela Nouvelle-ZélandeàLosAngeles AbonnementsurInternet: www.editions-lariviere.fr Facebook:@pemmag Instagram:pecheenmer Youtube:pêcheenmer magazine Photo de couverture: Pagre méditerranéen pris par Ghjuva au tenya. 60 6pêchesd’été auxappâts Bord et large Bord Voyage Surfcasting 34 Bienpêcheraufond @pemmag @pecheenmer pêche en mer magazine www.voileetmoteur.com DeToulon àMenton SOMMAIRE 4 Carnet de voyage Partie 3: du nord de la Nouvelle-Zélande à Los Angeles 60 Embruns connaissances Lecrabebleu:entremenaceécologiqueetopportunitéhalieutique 64 n BATEAUX & ÉLECTRONIQUE Embruns nautiques 68 Zoom sur… JournéesnationalesdesSauveteursenmer,les28et29juin2025 70 Essai bateau 4XCDesign:deuxnouvellesgammesdecoquespourmoteursHonda 72 n APRÈS LA PÊCHE Courrier de lecteur Dystopie halieutique 78 Recette du mois Poke bowl de thon et saumon aux légumes frais 80 n ADRESSES CLASSÉES Bonnes adresses et contacts 82 54 Cequenousdisent lesoiseaux Large 5 Pêcheaubouquet depuislesrochers 30 Bord KIOSQUE Le HS Bar et thon est sorti SAILTICA FISHING Annulationpourcausedemétéo CONTRIBUTION DES USAGERS DU LITTORAL La Confédération Mer et Liberté interpelle François Bayrou FISHFRIENDER Recrutement d’un panel de pêcheurs Le fameux hors-série Bar et thon annuel est disponible en kiosque. La pêche du bar aux appâts y tient une place importante. Sans bien sûr oublier les techniques de leurre et celles concernant la pêche du thon. Ce magazine sera incontestablement votre guide pour réussir cet été. La célèbre Sailtica Fishing qui devait se dérouler les 7 et 8 juin a finalement été supprimée. Les organisateurs reviennent sur les raisons d’un tel choix. «C’est avec regret que nous avons dû annuler la manifestation prévue ce week-end. La météo nous a obligés à prendre cette décision avec du très mauvais temps samedi et toujours du vent et de la houle ce dimanche, notamment sur le plateau du Four et la pointe de Castelli. Pour notre part, puisque c’était une compétition déclarée, nous ne pouvions prendre ce risque, la sécurité de chacun est importante et notre association serait responsable et en péril en cas d’accident. Avec ce que nous avions prévu ce week-end, nous ne pouvions organiser la Sailtica Fishing sur une seule journée le lundi et notamment le dernier jour du week-end puisque la fin de manche se termine toujours plus tôt pour la remise des prix et parce que certains ont de la route. Nous n’avons pas encore pris de décision sur un report, mais nous regardons. Bien évidemment, les bénévoles sont déçus après un engagement de plus de six mois pour organiser cette manifestation. Nous espérons vous retrouver sur notre prochain événement. Encore un grand merci à nos partenaires.» À l’issue du Comité interministériel de la mer (CIMer), organisé à la fin mai et présidé par le Premier ministre, l’idée d’une «contribution des usagers du littoral au financement du littoral» a été évoquée. Piquée au vif par cette hypothèse, la Confédération Mer et Liberté a souhaité réagir. «Si le principe de solidarité environnementale peut être entendu, nous alertons solennellement le gouvernement contre toute velléité d’instaurer de nouvelles charges ou redevances ciblant la plaisance, la pêche de loisir et sportive. Les plaisanciers et pêcheurs de loisir et sportifs contribuent déjà de manière significative à l’économie des territoires littoraux, au maintien des emplois portuaires, à la surveillance des zones côtières, ainsi qu’à la sensibilisation à l’environnement marin. Ils financent déjà ports, mouillages, immatriculations, sécurité en mer et permis. Alourdir leur contribution reviendrait à affaiblir un secteur populaire, accessible et non marchand, fondé sur la liberté d’accès à la mer. En outre, dans un contexte de hausse généralisée des coûts (énergie, entretien, inflation portuaire, matériel de pêche, accastillage…), une contribution supplémentaire, même marginale, serait un mauvais signal adressé à des usagers déjà précarisés et sous contraintes croissantes, et risquerait d’accélérer la désaffection pour la plaisance, particulièrement chez les jeunes générations. Ce serait aussi affaiblir le tissu associatif local, pilier du lien social et de l’éducation maritime dans de nombreux ports. Nous demandons l’ouverture immédiate d’une concertation avec les représentants de la Confédération Mer et Liberté, avant toute évolution réglementaire ou budgétaire. Les usagers de la mer sont prêts à participer à la préservation du littoral, mais dans la justice, la transparence et le respect de leurs réalités sociales.» Fishfriender a annoncé que Halieuticom, qu’elle gère, a été récemment mandatée par l’Ifremer pour réaliser l’étude nationale sur la pêche de loisir en mer sur la période 2025-2027. Faisant suite à un appel d’offres, et dans la continuité de l’étude FranceAgrimer 2021-2023, FishFriender est donc en train de recruter un maximum de panélistes avec l’objectif de construire un échantillonnage représentatif des différentes typologies de pêcheurs en mer français (des plus réguliers aux plus occasionnels). La condition pour participer à cette étude est simplement d’effectuer une sortie de pêche en mer en France au minimum sur une période de trois ans (même bredouille). Cette étude s’inscrit dans le cadre du programme européen de collecte de données scientifiques (règlement [UE] 2017/1004), obligation des États membres européens. Elle permettra d’améliorer la connaissance scientifique sur notre activité et les écosystèmes marins. C’est pourquoi la contribution d’un maximum de profils de pêcheurs différents est très importante. Nous avons une chance, en tant qu’acteurs de la pêche de loisir, de pouvoir contribuer à cette enquête pour parfaire la connaissance scientifique et nous impliquer dans la gestion de notre activité. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Gregory: gregory@fishfriender.com ou +33 6 38 74 05 60. Si vous souhaitez accéder à l’enquête, vous pouvez scanner le QR code ci-contre. EMBRUNS PÊCHE 6 HYÈRES Une raie manta géante près du port OPEN DES GLÉNAN La13e éditionannoncée TESTE-DE-BUCH L’État dit «non» aux nouveaux forages C’est une rencontre que trois hommes n’oublieront jamais. Lundi 2 juin au soir, trois pêcheurs varois profitent d’une soirée de pétole pour aller pêcher en bateau entre Bormes-les-Mimosas et Le Lavandou. Quand soudain ils remarquent un aileron qui sort de l’eau, croyant d’abord à un requin, ils ont voulu en savoir plus. «On s’est approchés lentement, raconte Jérôme, l’un des trois pêcheurs à Nice-Matin. On a vite compris que c’était une raie, mais sa taille était choquante: au moins la largeur du bateau, et on a estimé son poids à près de 300 kilos!» En dix ans de sorties en mer, c’est la première fois que le trio observe un spécimen d’aussi près. «L’an dernier, en juillet, on en avait aperçu à proximité de l’île du Levant, mais jamais à cette distance», précise l’un des pêcheurs. Notons qu’à l’approche de la raie, les marins ont tout de suite coupé le moteur. «On voulait surtout éviter qu’elle prenne le leurre ou qu’on la blesse. On s’est laissés dériver, à moins de 200 mètres de la digue du port de Bormes-les-Mimosas. Elle n’est pas partie vite, on est restés cinq bonnes minutes avec elle, à la voir passer sous le bateau, majestueuse.» Les chanceux ont pu filmer la scène et la mettre en ligne. C’est le retour d’une grande compétition française. L’association Glénan Pêche Sportive organise, le 30 août prochain, le 13e Open des Glénan. On se souvient que les dernières années ont été difficiles pour l’association, avec une accumulation de malchance mettant à mal les précédentes éditions (météo, réglementation, etc.). Ce retour ne sera donc plus en juin, mais à la fin de l’été. Le lieu reste le même, mais les contraintes logistiques et en particulier les travaux sur le site de Port-la-Forêt, ont conduit les organisateurs à opter cette année pour un format réduit, depuis le port de Concarneau. La compétition se déroulera sur une seule journée et accueillera 70 équipages de deux pêcheurs. À terre comme en mer, l’événement est coordonné et encadré par les 60 bénévoles de l’association Glénan Pêche Sportive. Les concurrents sont tenus de pêcher uniquement avec des leurres (pas de pêche aux appâts). En respectant une taille minimale de 42 cm. Tous les bars sont mesurés par les commissaires bénévoles présents sur l’eau. Ils sont ensuite relâchés, en accord avec le mode «no-kill». Le classement est établi sur la mesure des 5 meilleurs poissons de chaque équipage. Rappelons que la dernière édition, en 2023, avait vu la victoire des Quimpérois Ricardo et Carlos Da Silva. Plus d’infos: jean-paul.lemetayer@wanadoo.fr En ce début juin, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques s’est prononcé contre l’ouverture de huit nouveaux forages pétroliers à La Teste-de-Buch, en Gironde. Pour rappel, la société Vermilion Rep, qui exploite depuis 2008 et jusqu’en 2035 un gisement d’hydrocarbure dans la même ville, a demandé l’autorisation, en 2022, d’ouvrir huit nouveaux puits. Ils s’ajouteraient aux 33 puits producteurs existant déjà à Cazaux. Mais l’entreprise a dû faire face à la colère des riverains, entraînant les deux parties dans une bataille juridique qui s’est finalement clôturée en ce mois de juin par un avis négatif. «L’État considère que ce projet vient à l’encontre de l’urgence climatique et des engagements de la France en matière de limitation du réchauffement climatique pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat», a indiqué la préfecture de la Gironde. 7 CHIFFRE DU MOIS C’est le nombre d’États membres de l’ONU invités à la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), coorganisée par la France et le Costa Rica et qui s’est déroulée à Nice du 9 au 13 juin 2025. Au final, et à ce jour, ce sont environ 70 dirigeants mondiauxquiontfaitledéplacement.Lapêcheaoccupé une bonne partie des débats avec notamment l’enjeu des aires marines protégées. En effet, scientifiques et associations en ont profité pour mettre la pression sur les décideurs afin d’empêcher la pêche dans ces zones, tandis que les pêcheurs étaient là pour défendre leurs intérêts.Siaucuneloin’estpromulguée,cesconférences servent à donner les grands axes d’évolution du monde. Rappelons que les deux premières éditions ont eu lieu à New York (2017) et à Lisbonne (2022). 191 8 BAROMÈTRE DES CÔTES Un bon début d’été Voilà l’été qui pointe son nez, le printemps n’a pas été simple sur la côte d’Émeraude: beaucoup de vent d’est, avec un effet thermique l’après-midi qui n’était pas vraiment agréable en mer. J’ai pu faire quelques sorties au large qui m’ont permis de prendre de jolis lieus jaunes. Les Magic Swing Tail et Nitro Slim en coloris rose ont très bien fonctionné. Pour le large, j’ai utilisé des gros leurres de façon à sélectionner des beaux poissons, les Nitro Slim ont donné d’excellents résultats. Les daurades grises sont également arrivées, il ne faut prendre que les mâles, car c’est la reproduction. J’utilise soit la technique du tenya, soit un bas de ligne avec deux potences et des perles de coloris rouge. Je n’ai pas encore pris de pagres sur les bases que je fréquente, mais ça va arriver. Ça manque un peu de chaleur et d’un réchauffement de l’eau. En surfcasting, il y a pas mal de congres actifs quand on n’est pas loin des pointes rocheuses. Au milieu des plages, les roussettes sont bien présentes, les daurades grises devraient se rapprocher aussi. Les maquereaux sont également présents, mais pas simples à localiser, le coin le plus régulier étant le vieux banc. Les bars aussi sont bien là. Pour ma part, je pêche très tôt le matin ou le soir, la pêche de surface commence également. SAINT-MALO ET RÉGION ROSCOFF ET RÉGION Le multi-espèce à l’honneur Cette saison s’accompagne de nouvelles règles importantes pour le lieu jaune: la taille minimale de capture a été relevée à 42 centimètres, et la pratique du no-kill est désormais interdite toute l’année. Les premières sessions ont été très prometteuses, avec des poissons actifs, en chasse dans les bancs de sardines. Mais la météo a vite compliqué la donne, notamment à cause des vents persistants de nord-est. Ces conditions ont particulièrement challengé les participants du Challenge Aventure Pêche du 3 mai dernier, qui se sont livré une belle bataille dans un esprit toujours convivial. Au terme d’un suspense haletant, c’est finalement la Team 22 qui l’a emporté, avec un tout petit point d’avance sur la Mercury Pro Team. Face à ces conditions changeantes, il a été essentiel de varier les techniques et les postes pour optimiser les résultats. Daurades grises, vieilles et maquereaux sont restés accessibles pour les pêcheurs les plus assidus. Heureusement, le retour de vents plus favorables en fin de mois a permis une nette amélioration des conditions, réveillant au passage bars et lieus pour notre plus grande joie. De notre correspondant Yohann Henry De notre correspondant Johann Leux 9 Du poisson, mais où est le maquereau? Ce mois écoulé a été riche en activités, tant sur l’eau que sur la côte. La météo plus clémente a permis à chacun d’en profiter un peu plus. Côté pêche en bateau, la daurade grise est présente, quelques bars, mais nous constatons tous que le maquereau devient de plus en plus difficile à trouver. Est-ce l’incidence de l’évolution des conditions climatiques générant des changements au niveau des courants, de la température des différentes couches d’eau, du vent ou de la surpêche de certains pays? Pour ceux qui pratiquent la pêche des araignées au casier, l’activité est bien lancée, malheureusement, comme toujours, personne n’est jamais sûr de retrouver son casier! Enfin, le club de Granville souhaite mettre en place des sorties bateau à thème, mais la mise en place reste difficile pour concilier conditions météo et sécurité de l’activité. Côté pêche à pied, l’activité à cette période est réduite, la pêche de nombreuses espèces est fermée, le bouquet sera rouvert à la côte au mois de juillet et à Chausey au mois d’août; l’huître creuse et plate, l’amande de mer, la praire au mois de septembre et la coquille au mois d’octobre. Il reste tout de même de nombreuses espèces à rechercher… Enfin, nous avons eu des remontées d’informations au sujet des ormeaux dont certains présentent une coquille très friable. Nous suivons de près cette évolution. Côté surfcasting, l’activité est bien soutenue, il y a de plus en plus de pratiquants et de personnes qui viennent nous rencontrer pour développer leur pratique. Aussi au niveau du club de Granville, nous organisons des ateliers, des sorties en mode concours et des rencontres avec d’autres clubs. Nous avons la satisfaction de constater que les pratiquants réguliers qui suivent nos ateliers réalisent de belles sorties et nous informent de plus en plus régulièrement de belles prises de bars, de daurades grises ou de daurades royales. Concernant notre concours de surfcasting par équipe de 2 pêcheurs du 18 octobre prochain, sur 60 places ouvertes, il ne reste que 6 places disponibles. CALAIS ET RÉGION La météo – ou plutôt le vent persistant de secteur nord-nord-est – n’a guère permis de profiter pleinement des rayons du soleil pour aller, en fin de printemps, taquiner le poisson qui, il faut bien l’avouer, se fait de plus en plus rare sur le littoral nordiste. La troisième manche régionale «Bord de mer» n’a pas pu être organisée le 25 mai dernier, pas plus que les coupes régionales des jeunes, des dames et des vétérans qui étaient programmées pour le jeudi de l’Ascension. Ce fut, évidemment, une situation similaire pour les concours en bateau projetés tant à Boulogne qu’à Calais. Malgré ces désagréments répétés, quelques (petites) fenêtres météo ont été mises à profit pour chercher les poissons d’été. Si les bars sont majoritairement de taille inférieure à la maille légale, les leurres ont donné satisfaction, mais, pour ceux qui pratiquent la pêche à soutenir à l’appât, ce sont les roussettes qui se montraient très actives. Ce fut le cas, également, pour plusieurs belles émissoles (en photo, le poisson de Julien Cadet pesait 4,2 kg), mais, alors que l’on approche de la période estivale, les soles restent discrètes, tandis que les merlans et les limandes sont toujours très présents. Cette raréfaction du poisson est, selon les paroles entendues sur le littoral, imputable aux bateaux hollandais qui pratiquent la pêche (irraisonnée) à la senne démersale. «Non seulement ils ratissent les fonds marins, mais les navires-usines, qui sont sans cesse dans le détroit, capturent jusqu’à 250 tonnes de poissons en une seule journée», faisait amèrement remarquer Romain Merlen, président de Marine Life Channel. À cela, nous pouvons également ajouter que «la présence des phoques est en augmentation de 30 % depuis cinq ans», selon le responsable de la Coordination mammalogique du nord de la France, Jacky Karpouzopoulos… Ceci explique certainement cela! Pléthore de roussettes! GRANVILLE ET RÉGION De notre correspondant Patrick Alves De notre correspondant Christian Duhaut C’est plutôt pas mal! SAINT-NAZAIRE ET RÉGION Un record pour Brest en ce mois de mai 2025! Sur les 15 premiers jours: 7 jours d’orage! Certains ont même été assez violents, comme ce mercredi où, avec les enfants de l’école de pêche, nous avons dû nous mettre à l’abri dans le local de l’école en abandonnant nos cannes au bord de l’eau! En parallèle, c’est le vent qui nous a causé pas mal de soucis. Le vent de nord-est a soufflé quasiment sans discontinuer, rendant les sorties en mer compliquées, voire impossibles. De plus, ce vent froid a fait chuter la température de l’eau en surface. Résultat: les poissons sont repartis plus au large. Tout n’a cependant pas été négatif… Les daurades royales sont bien présentes dans l’Elorn et un tenya armé d’une belle crevette semble y faire merveille. Les daurades grises ne sont pas impactées par la température de l’eau et de beaux spécimens se laissent capturer du côté du centre de la rade. Les maquereaux sont les grands absents, les captures sont assez anecdotiques et leur recherche tient du hasard. Les chinchards eux sont nombreux en cette fin mai, à tel point qu’il est parfois difficile de les éviter! Les sternes ont commencé à rentrer dans la rade et on les voit parfois plonger (surtout du côté du plateau du Ccorbeau). Il faut en profiter pour faire quelques lancers qui, avec un peu de chance, iront séduire un petit bar ou deux. Les émissoles quant à elles sont rentrées dans les estuaires et ma saison de marquage pour le projet Mustelus a commencé! Les royales au tenya crevette BREST ET RÉGION C’est parti et plutôt bien. La fin du printemps aura été très correcte sur le plan météorologique et la température de l’eau s’est élevée assez rapidement pour gagner cinq degrés en l’espace d’un mois, ce qui est assez spectaculaire. Avec 15°C, c’était encore un peu juste pour les maquereaux, mais il y avait déjà de nombreux chinchards. Pour une espèce menacée, c’est plutôt rassurant. En revanche, s’il en est une qui ne l’est pas, c’est bien cette famille des grisets. Il y en a partout, comme l’a démontré, entre autres, le concours spécial sparidés organisé par le team Fishing Saint-Nazaire les 17 et 18 mai. La plupart des concurrents s’étaient rendus aux alentours de BAROMÈTRE DES CÔTES 10 De notre correspondant Vincent Ottmann Tous les ponts du mois de mai et de début juin ont permis de nombreuses sorties en mer et, pour la plupart des pêcheurs, elles furent fructueuses. Des chasses de bars avec de beaux francs mélangés à une multitude de mouchetés, des chinchards énormes, tous ces poissons s’attrapant aussi bien aux petits jigs, de 7 à 15 g, lancés au milieu des oiseaux qu’aux jigs et leurres souples plus lourds, de 30 à 60 g travaillés sur les flancs de la chasse à la recherche des gros spécimens. Bref, de la pêche amusante avec pléthore de poissons. Sur les côtes des îles de Ré et d’Oléron, il suffit d’observer et d’écouter les oiseaux et on passe parfois deux à trois heures sur la même zone à se dégoûter de capturer et relâcher les prises. La tendance est d’ailleurs à parler du nombre de poissons touchés plutôt que de la taille. C’est vrai qu’avec le quota à une prise prélevée, le bilan taille est vite fait! Les premières maigrettes ont été capturées aux leurres souples, ce qui augure d’une excellente saison à venir, car elles ont un mois d’avance. On les trouve déjà sur les nombreux accores rocheux que compte notre pertuis d’Antioche, et je ne parle pas des piles du pont de l’île de Ré où se rassemblent tous les kayakistes de la région. Depuis que le lieu est ouvert, on peut enfin aller sur les épaves du large, sur le plateau de Rochebonne, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le poisson n’est pas rare. Il y a des lieus, bien sûr, mais aussi de jolis bars dépassant les 4 kg ainsi que les fameux pagres que l’on recherche au tenya esché avec une gamba entière. Merci d’ailleurs à notre fournisseur national d’appâts Pexeo pour la qualité de ses produits surgelés un à un et qui assure le bon résultat de nos sorties. Les gambas pour les gros sparidés, pagres, sars et pageots, les encornets entiers ou en lamelles pour les daurades grises, des couteaux pour les pêches de bars en surfcasting, et des sardines pour bientôt ouvrir la saison du thon rouge attendue avec impatience par bon nombre de hauturiers. La saison estivale est lancée, il ne reste plus qu’à choisir sa technique, leurres ou appâts pour assouvir sa passion. À vos cannes! Des chasses, des chasses et encore des chasses! LA ROCHELLE ET RÉGION Noirmoutier au large du phare du Pilier où il y eut quantité de poissons prélevés mais encore très peu de pagres qui attendent une température encore plus élevée de l’eau pour se manifester. Notons que c’est le Nazairien Benoît Belliot qui s’est imposé, terminant deuxième de la première manche et premier de la seconde. Difficile de faire mieux. Un autre Nazairien, Julien Rondineau, a terminé 6e . On ne peut pas gagner tout le temps. Car Julien Rondineau restait, le long week-end des 8 au 11 mai, sur une première place aux sélections de l’équipe de France pour les championnats du monde qui auront lieu au Monténégro et auxquels il participera, bien entendu. Du bord, les constatations faites depuis deux ou trois années se confirment. Il y a du bar. En abondance. Toutefois, les poissons sont plutôt petits et il est difficile d’en prélever de plus de 42 cm. De toute façon, n’oublions pas que l’on a droit, du bord comme en bateau, uniquement à un seul poisson. Mais il n’y a pas que le large ou le surfcasting pour se régaler avec la pêche. À Tharon-Plage, aux portes de la commune de la Plaine-sur-Mer, a été érigée une magnifique pêcherie communale. Vu le coût de l’opération (110000 euros de travaux), c’est la commune de Saint-Michel-Chef-Chef qui a géré l’opération. La pêcherie sera ouverte à l’année, en location, pour la pêche de loisir. Et les scolaires auront leurs créneaux. «Une exposition permanente sera proposée dans cette pêcherie sur la technique de la pêche au carrelet qui est inscrite au patrimoine culturel immatériel national depuis 2021», rappelait Ouest-France dans son édition du 14 mai. Ouverture de la pêcherie le 20 juin. Renseignements dans les syndicats d’initiative locaux. Les pêcheries de la côte de Jade font partie du patrimoine local. 11 De notre correspondant Max Ponroy De notre correspondant Francis Couzinet ARCACHON ET RÉGION Du vent et du poisson Les pêches commencent à s’enchaîner. Malgré une météo assez instable, de jolis poissons se sont faits ce mois-ci. Il fallait avoir le bon timing. L’activité est de plus en plus morcelée. C’est en tout cas ce que je remarque. Aucune journée ne se ressemble. Un jour, c’est top; le lendemain, c’est off. Il faut vraiment y être souvent pour tomber sur les bons créneaux. L’eau se réchauffe tout doucement, les daurades rentrent et les bars commencent à attaquer en surface… Justement, ils sont là, mais ne sont pas faciles, il faut de la technique et de bons placements pour les déclencher. Il s’est fait de très jolis poissons, mais ils sont comptés. Pareil pour les maigres, ils sont en passage, quelques jolies pièces, mais pas de très gros encore, et déjà une forte présence de petites maigrettes sur certains spots. Le passage se serait déjà fait plus au nord sur Cordouan, mais en toute discrétion. De plus en plus de pêcheurs ne communiquent plus leurs prises sur les réseaux afin de ne pas attirer la foule. Je pense que la manière de partager ses pêches change. Il y a peu de temps, c’était aussitôt pris aussitôt posté. Maintenant, on attend, on garde au chaud et quand le rush est passé, on balance les photos. Cela afin d’éviter la surpopulation sur les spots, et ça se comprend. Quelques lieus également depuis la réouverture, mais rien de fou, les atteindre avec beaucoup de jours ventés n’a pas été évident. Dernière info, nos fameuses passes. Un balisage modifié qui est déjà faussé, certaines balises ont dérapé. Pour les avoir pratiquées, elles risquent de devenir très vite dangereuses en cas de houle, peut-être plus qu’à l’habitude. Il faudra donc rester bien prudent afin de ne pas se mettre en danger. BAROMÈTRE DES CÔTES 12 De notre correspondant Cédric Charpentier
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