INFO PÊCHE n°95 - Page 1 - 95 4 - INFO PÊCHE n° 95 Mon premier édito sur le sujet date exactement d’il y a 25 ans. Depuis, l’interdiction définitive du plomb était un peu comme une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes. On savait qu’elle pouvait tomber à tout moment, mais on comptait sinon sur la sagacité du législateur, du moins sur les palabres juridiques interminables du parlement européen pour retarder l’issue fatale. Las, il semble bien que le temps des décisions définitives approche à grands pas ! En effet, la Commission européenne vient de publier un rapport définitif sur la question et une interdiction totale ou partielle du plomb devrait bien être annoncée à la fin de l’année 2025 ou début 2026 (avec une application par tous les États membres dans les 3 à 5 ans). Je me suis évidemment penché de très près sur ce document rébarbatif et ses centaines de pages d’annexes signés par la présidente Ursula Von der Leyen. On évoque en préambule les risques sanitaires et les dommages environnementaux causés par les métaux lourds. Avec le mercure et le cadmium, le plomb est en effet parmi les plus toxiques pour l’homme et les animaux. Sur le fond, il est donc logique de vouloir lutter le plus efficacement possible contre tout mode de dispersion du plomb qui risque de le mettre en contact direct avec les êtres vivants. On y retrouve également l’argument qui était à l’origine de l’interdiction du plomb en Angleterre dès 1987, à savoir les risques d’intoxication pour les oiseaux aquatiques. Ces derniers peuvent en effet confondre les petites billes de plomb tombés dans l’eau ou sur les berges avec de la nourriture ou, plus sûrement, des petits graviers (appelé dans ce cas « grit ») qu’ils ingèrent pour les stocker dans leur gésier et faciliter le broyage des graines. Reste que toutes les études publiées sont très incomplètes et manquent de précisions. On ne fait en particulier aucune distinction entre les plombs issus de la pratique de la pêche et ceux dispersés par les chasseurs. Ainsi, on peut lire en conclusion que « La majorité des plombs retrouvés dans les gésiers étaient des plombs de chasse usagés. Les plombs fendus des pêcheurs n'ont été identifiés avec certitude que chez 1 fuligule milouin et 4 cygnes tuberculés. Cependant, chez trois autres cygnes les plombs étaient trop fortement érodés pour que leur origine puisse être déterminée de manière fiable ». Avec ça, on est bien avancé ! D’une manière générale, ce qui saute immédiatement aux yeux dans l’ensemble du rapport, c’est que dans l’esprit des commissaires européens, il n’y a guère de différence entre le chasseur et le pêcheur en ce qui concerne l’utilisation du plomb. Ce n’est pourtant en rien comparable. D’une part en terme de volume : 6000 tonnes/an pour les pêcheurs contre 77 000 tonnes/an pour les chasseurs (et des millions de tonnes pour les batteries automobiles…). Mais il faut surtout ajouter à cela que la perte de plomb à la pêche est purement accidentelle. Si le chasseur déverse obligatoirement des centaines de plombs dans la nature chaque fois qu’il tire une cartouche, le pêcheur ressort sa ligne de l’eau (donc ses plombs) à la fin de la journée. Aucun des rapports publiés par ceux qui souhaitent - vont - interdire le plomb de pêche ne semble tenir compte de cette remarque fondamentale. Pour eux, la totalité des plombs achetés par les pêcheurs finissent leurs jours au fond des étangs et des rivières ! C’est totalement aberrant, mais cela n’empêche pas un « expert » britannique d’affirmer que pour un plomb fendu, un pêcheur en perd en moyenne six ou sept. On se demande bien où il a pu pêcher (c’est le cas de le dire) de telles inepties ! Imaginez : cela signifierait qu’à chaque fois qu’un pêcheur au coup va taquiner le gardon avec une ligne comportant une dizaine de plombs pour équilibrer son flotteur, il en déverse également une soixantaine à terre ou dans l’eau. Mais bon, je m’échine pour rien, les dés sont jetés. L’EFTA (l’association sensée défendre les intérêts de la pêche auprès des autorités européenBIENVENUE INFO PÊCHE N°95 - MAI/JUIN 2025 C’EST PLOMBÉ ! Brèmes géantes au method ! Voir page 50 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ INFO PÊCHE n°95 - 5 nes) non seulement accepte mais - je cite - « soutient » ces futures mesures d’interdiction. Elle demande simplement que, dans son infinie mansuétude, la commission européenne accepte que les leurres en cuivre puisse contenir jusqu’à 3 % de plomb et que les petites cendrées inférieures au n° 8 restent autorisées. Avec de tels défenseurs, pas besoin d’ennemis… Un scénario bien sombre se profile car, après le plomb, on nous annonce déjà que l’utilisation du fluorocarbone, du Téflon, du Nylon ou de certains appâts sera remise en question. Et si tout cela n’avait qu’un but ; interdire purement et simplement la pêche ? Je suis complotiste ? Je ne crois pas, comme le prouve le dossier publié par l’association britannique « Pisces » sur « La pêche et ses effets sur l’environnement » dans lequel on peut lire noir sur blanc : « En matière de Nylon et de plomb, ce ne sont pas uniquement les pêcheurs peu précautionneux qui les laissent traîner derrière eux. Tous les pêcheurs, un jour ou l’autre, perdent du matériel et le seul moyen d’empêcher cela, c’est d’interdire la pêche. » CQFD. 62 AU PLAT EN CANAL 68 PÊCHE EN TRESSE DIRECT QUESTIONS&RÉPONSES P. 06 Nos spécialistes répondent à toutes vos questions. P. 12 FINALE DU SPECIMEN TROPHY PROFESSEUR EWING P. 14 Le comportement des bas de ligne au feeder. BONS COUPS P. 29 16 coins de pêche pour remplir vos bourriches. COUP P. 38 Tanches à gogo ! ANGLAISE P. 44 Pêche dans les petits canaux. FEEDER P. 50 Brèmes géantes au method. AMORCE P. 56 Pêche sur fond en pente. COUP P. 62 Au plat en canal. FEEDER P. 68 Pêche en tresse direct. À LA UNE P. 75 Manches d’épuisette de chez Sensas. NOUVEAUTÉS P. 76 Notre sélection de produits innovants. PANOPLIE SPECIMEN TROPHY P. 78 Notre sélection de produits pour les rotengles. TEST P. 80 Cannes à carpe : toutes les nouveautés 2025 ! P. 94 Pâtes à tout faire. PÊCHES D’ANTAN P. 98 Récits de pêches d’autrefois. TECHNIQUES & TACTIQUES SOMMAIRE TESTS & MATÉRIELS 38 TANCHES À GOGO ! 44 PÊCHE DANS LES PETITS CANAUX SPÉCIMEN 56 PÊCHE SUR FOND EN PENTE Editeur : B&D Editions - 20 avenue des Lauriers Roses - 13600 La Ciotat redaction@info-peche.fr - www.info-peche.fr DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jean-François Darnet - RÉDACTEUR EN CHEF : Nicolas Béroud FABRICATION : B&D Éditions - AUTEURS ET COLLABORATEURS : Didier Delannoy David Ewing - Christian Monget - François Raizin - Sébastien Rousseau - Ekaterina Aseeva Alan Scotthorne - Jan Van Schendel IMPRIMEUR : BLG Toul - France - TYPE PAPIER : PERLENTOP brillant - 60 grammes TAUX DE FIBRES RECYCLEES : 58% - EUTROPHISATION PTot (Kg/t) : 0,006 Publicité : 06 73 69 47 33 - jeanfrancois.darnet@info-peche.fr Dépôt légal : avril 2025 - Prix au numéro : 5,90 € - ISSN : en cours - Commission paritaire : 0426 K 90175 Imprimé en Europe - Printed in Europe Cela fait plusieurs années que je participe à une compétition hivernale au quiver sur le canal à grand gabarit Amsterdam-Rhin aux Pays-Bas. Les prises sont souvent décevantes ; la moitié des participants n’attrapent aucun poisson et souvent le vainqueur n’a que quelques brèmes. L’été dernier, j’ai acheté un écho sondeur de type Deeper et, à ma grande surprise, j’ai vu la présence de nombreux poissons sur ce parcours. Ils se tenaient au fond, mais aussi entre deux eaux. Comment est-ce possible ? Je pensais que si les scores étaient aussi faibles, c’est parce qu’il n’y avait tout simplement pas beaucoup de poissons ! GUUS LEER, PAR EMAIL Les poissons sont des animaux encore largement méconnus et souvent bien difficiles à comprendre ! Même si nous autres pêcheurs les côtoyons depuis des siècles - sinon des millénaires - certains de leurs comportements restent encore bien mystérieux. Lorsqu’on n’a pas de touches, on a souvent tendance à considérer que c’est parce qu’ils ne sont pas là. Ça peut effectivement arriver (en particulier l’hiver lorsqu’ils ont tendance à se rassembler à certains endroits et sont peu mobiles), mais bien plus souvent c’est parce que notre technique de pêche ou nos appâts ne sont tout simplement pas adaptés. Il suffit de tellement peu de choses pour les rebuter. Un hameçon un peu trop gros, une esche présentée au mauvais niveau, un poids de ligne ou de feeder trop important, une amorce qui ne travaille pas correctement, une distance de pêche inadéquate… la moindre erreur se paye cash ! Il faut aussi savoir que les poissons ne se nourrissent pas toute la journée. Même si c’est moins marqué que chez les carnassiers, les poissons blancs ont eux aussi des pics d’activité intense et des périodes où ils se désintéressent totalement des appâts. Le problème, c’est que ces phases sont imprévisibles car elles sont liées à la densité et la taille des différentes espèces présentes, à l’habitat lui-même, mais aussi aux évènements météorologiques (température, luminosité, vent, pression atmosphérique, etc.). Bref, beaucoup de paramètres que nous ne maitrisons pas. Pour nous en sortir, il ne nous reste donc que notre expérience et notre imagination ! QR & NOS EXPERTS RÉPONDENT À VOS QUESTIONS QUESTIONS RÉPONSES & 6 - INFO PÊCHE n° 95 Je pêche dans la Meuse en Belgique où la profondeur est d’environ 4 m. Quand j’effectue des retenues avec ma ligne, mon bas de ligne vient s’emmêler sur le corps de ligne au-dessus de la plombée principale cinq fois sur dix. Auriez-vous une solution à me proposer ? UN LECTEUR DE BELGIQUE, PAR COURRIER Q www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q R Si le bas de ligne vient s’emmêler sur la partie supérieure de la ligne, c’est que la la disposition des plombs situés sur la partie basse n’est pas adaptée ou que leur masse n’est pas suffisante. La première chose à faire est de toujours placer un premier plomb 5 cm sous l’olivette ou le groupe de plomb servant de masse principale. Celui-ci va jouer le rôle d’un « anti-emmêleur » en maintenant la partie basse écartée de la plombée principale. Ensuite, placez les cendrées suivantes en maintenant un écart plus important au fur et à mesure que vous vous rapprochez de l’hameçon. Dans l’idéal, le poids total de ces plombs doit représenter autour de 20 % de la masse totale. Ainsi, si vous utilisez un flotteur de 1 g, l’olivette ne devrait pas avoir un poids supérieur à 0,8 g. Prenez soin également de ne pas utiliser un bas de ligne trop long. Pour une pêche de fond en rivière profonde, un bas de ligne d’une vingtaine de centimètres est amplement suffisant. Pour poser vos questions… redaction@info-peche.fr infopechemagazine PAR COURRIER : Info Pêche, 20 avenue des Lauriers Roses 13600 La Ciotat RENDEZ-VOUS AVEC NICO Afin de répondre encore plus précisément à vos demandes et vos questions, nous avons décidé de vous donner la possibilité de discuter directement avec Nicolas pendant une heure lors de Live sur nos pages Facebook et YouTube. Pour chaque numéro, nous sélectionnerons trois sujets sur lesquels vous pourrez échanger avec Nicolas. Les rendez-vous pour ce numéro 95 de mai/juin 2025 sont les suivants : Pour participer, c’est très simple ; il vous suffit de vous abonner à notre chaine YouTube Info Pêche. Vous pourrez alors participer au Live et poser vos questions sur le thème du jour directement à Nicolas. Date et horaire Thème Vendredi 9 mai Montages en S ; I et C pour le feeder. de 18 à 19 h Vendredi 23 mai Pêche sur fond en pente. de 18 à 19 h Vendredi 20 juin Tribune libre. de 18 à 19 h Je débute dans la pêche à l’anglaise et j’aimerais disposer d’un tableau d’équilibrage pour les wagglers fixes comme ça existe pour les flotteurs au coup. Pourriez-vous m’aider ? PATRICK LANNIAUX, PAR EMAIL Un tel tableau est assez délicat à mettre en place, car si la portance totale du waggler la masse de plombs à placer sur la ligne dépend beaucoup de la profondeur, mais aussi de votre mode d’amorçage. Je vais néanmoins essayer de vous donner un petit guide qui vous permettra déjà de ne pas faire de grossières erreurs, c’est déjà ça ! Distance de pêche 15/20 m 20/30 m 30/40 m + de 40 m Poids du waggler 3 à 5 g 4 à 8 g 6 à 10 g + de 10 g Plombs sous le flotteur 2,5 à 4,5 g 3,5 à 7 g 5 à 9 g 9 g et plus Plombs sur la ligne 0,4 à 0,8 g 0,5 à 1 g 0,8 à 1,2 g 0,8 à 1,5 g (moins de 2,5 m de fond) Plombs sur la ligne 0,6 à 1 g 0,8 à 1,5 g 1 à 1,5 g 1,5 g et plus (plus de 2,5 m de fond) R INFO PÊCHE N° 95 - 7 Je suis l’un de vos abonnés depuis 2 ou 3 ans dans le Var et je pêche à la pâte en étang. Je recherche l’ingrédient qui permet de rendre la texture d’une pâte fibreuse afin qu’elle tienne mieux à l’hameçon. Évidemment, certaines marques proposent ce type de pâte dans le commerce, mais j’aime préparer moi-même mes amorces et appâts. GILLES, PAR EMAIL Pour obtenir cette texture fibreuse, le mieux est d’utiliser une poudre de protéine ou de protéine texturée de blé, de pois chiche ou de soja. Pour l’anecdote, ces produits sont d’ailleurs utilisés pour réaliser des ersatz de steack pour végans car ils permettent d’imiter la structure fibreuse de la viande. Pour plus de simplicité, sachez que Fun Fishing propose également une farine de ce type vendue sous le nom de « paste fiber ». R Q Q R En canal, comment savoir s’il faut pêcher au-dessus ou en bas de la marche ? FABRICE CAILLARD, SUR FACEBOOK C’est une excellente question… que beaucoup de pêcheurs ne se posent jamais ! Ils se contentent de systématiquement pêcher au plus profond et passent à côté de très belles surprises. Pour savoir si on a des chances de trouver des poissons au-dessus de la marche, il faut tenir compte de plusieurs éléments. Saison. Inutile de rechercher les poissons dans la zone peu profonde en hiver, même par une journée ensoleillée. En revanche, au printemps la plupart des poissons blancs n’hésitent pas naviguer dans l’eau peu profonde, la première à se réchauffer, où ils peuvent trouver les premières pousses de plantes aquatiques et de jeunes larves. Ils s’y rassemblent également en masse en prévision du frai. L’été, le haut de la marche continue à être un véritable garde-manger, mais comme en journée la température est très élevée, ils préfèrent l’exploiter très tôt le matin et tard le soir. En automne, le moment de bascule est celui de la chute des feuilles. Avant, il est encore possible de prendre des poissons au-dessus de la marche, mais plus après. Température de l’eau. Elle est évidemment directement liée avec la saison, mais elle peut aussi varier considérablement sur de très courtes périodes. En général tout changement trop brusque de température incite les poissons à regagner les zones plus profondes où la température reste stable. Couleur de l’eau. C’est un élément décisif car si elle est trop claire les poissons ne se sentent pas en sécurité et vous avez très peu de chances de les voir monter au-dessus de la marche. Ciel. Un temps très ensoleillé n’est guère favorable - sauf si l’eau est très teintée - car l’ombre de la canne est alors un véritable épouvantail. Les poissons se sentent beaucoup plus en sécurité avec un ciel chargé. 8 - INFO PÊCHE n° 95 QR & Je vois certains pêcheurs de gros poissons jeter des boîtes entières de maïs ou de chènevis sur le coup. Mais n’est-ce pas dangereux ? Toutes ces graines ne risquent-elles pas de gaver les poissons ou de pourrir sur le fond ? JEAN DOYEN, SUR FACEBOOK Comme l’amorce ou tout autre type d’appâts, il est en effet préférable d’adapter les quantités de graines qu’on disperse sur un coup à la taille et à la densité des poissons présents. Mais il ne faut pas non plus sous-estimer leur appétit, en particulier lorsque les eaux se réchauffent. Certes deux ou trois litres de graines ça peut paraitre beaucoup, mais elles ne feront pas long feu si un banc de brèmes ou quelques grosses carpes pointent le bout de leur museau. Les graines ont une valeur nutritive nettement moins élevée qu’on ne le pense généralement, beaucoup moins en tout cas que des pellets, des esches vivantes ou même de l’amorce à base de chapelure. Les risques de gaver le poisson sont donc assez limités. Il n’y a guère que dans les endroits peu profonds, dans des eaux chaudes et déjà riches en matières organiques qu’il faut faire attention. Dans ce cas - mais comme dans beaucoup d’autres ! - il est préférable d’amorcer avec une certaine parcimonie au départ, quitte à remettre ensuite des appâts en cours de pêche en fonction de l’activité des poissons. Ma question va peut-être vous paraître bête, mais je débute dans la pêche au coup. Je voulais tout simplement savoir combien d’eau il faut pour mouiller un paquet d’amorce du commerce de 1 kg ? SYLVAIN GAULTHIER, SUR FACEBOOK Rassurez-vous, à la pêche, il n’y a pas de questions bêtes ! Tout dépend évidemment des ingrédients utilisés dans la recette d’amorce. Certains composants absorbent en effet plus ou moins d’eau. Ainsi, la chapelure gonfle beaucoup, tandis que la polenta n’absorbe quasiment pas d’eau. Il faut aussi évidemment tenir compte du type de mouille que vous souhaitez obtenir. C’est particulièrement vrai avec les mélanges destinés aux ablettes ou la pêche entre deux eaux qui peuvent être volontairement surmouillés ou, au contraire, très peu mouillés pour éclater dès leur contact en surface. Pour vous répondre néanmoins avec précision, nous avons effectué par le passé plusieurs tests avec des amorces de fond du commerce. On s’est rendu compte que la quantité d’eau nécessaire pour mouiller 1 kg d’amorce de fond varie finalement très peu d’une marque à l’autre. Pour une amorce d’étang ou de canal, il faut compter environ 75 cl et 80 cl et, pour un mélange destiné à la rivière ou aux gros poissons (ce type de mélange comprenant des particules plus grossières), il faut simplement prévoir un peu plus de temps pour leur laisser le temps de bien gonfler. www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q R Q R Q R On trouve dans le commerce un très grand nombre de kits avec des noms différents (match, power, spécimen, etc.) Quelles sont les réelles différences et lesquels utilisés en fonction des types de pêche pratiqués ? FLORENT CAROYER, SUR FACEBOOK Sans surprise, un kit « gros poisson » se révèle plus souple et d’action plus parabolique qu’un kit « match » nettement plus rigide et nerveux. Mais depuis quelques saisons, la différence ne se fait plus seulement entre ces deux extrêmes ; les fabricants n’hésitent plus à combiner différents types de carbones afin d’obtenir des kits très spécifiques. Ainsi, les pêcheurs français peuvent trouver des kits qui seront adaptés aux pêches rapides de poissonschats, à l’ablette à déboîter ou encore à l’utilisation de gros flotteurs plats en grands fleuves, tandis que les Britanniques pourront choisir des kits spécialement conçus pour répondre aux conditions de pêche très particulières des F1 en fisheries. Pour vous aider à vous y retrouver, je vous propose ce tableau qui reprend la terminologie de différents fabricants. QR & 10 - INFO PÊCHE n° 95 RIGIDITÉ TYPE DIAMÈTRE ÉLASTIQUES UTILISATION SOLIDITÉ DE KIT DU SCION CONSEILLÉS Kit 3 à 4 mm Jusqu’à Pêches techniques de friture Compétition 1,2 mm en canal ou étang. Kit Match 3,5 à Jusqu’à Pêche de poissons moyens et pêches rapides 4 mm 1,2 mm pour lesquelles on ne se sert pas de l’épuisette. Kit Match 4 mm Jusqu’à Pêche de poissons blancs de taille Strippa 1,8 mm moyenne avec des élastiques creux. Kit River 3,5 à Jusqu’à Pêche en rivière et fleuve profond 4,5 mm 1,8 mm avec des lignes lourdes. Kit Power 4 à Jusqu’à Pêche classique de carpes de taille moyenne. 5,5 mm 3,5 mm Kit 5 à 4 mm Pêche de carpes de plus de 6 à 7 kg Spécimen 6 mm et plus avec de gros élastiques. Je lis votre magazine et suis vos excellentes émissions « Rendez-Vous avec Nico » sur votre chaîne YouTube. J’ai beaucoup aimé le dossier de David sur la disposition des plombs et la présentation de la ligne. Mon attention s’est portée en particulier sur le montage en « I ultime » qui serait particulièrement redoutable. Je souhaiterais plus d’infos sur cette technique ; faut-il agrainer régulièrement comme au pellet waggler ? Avec quelles esches peut-on la pratiquer ? Doit-on utiliser un flotteur fixe ou coulissant ? DANIEL BOUDIÈRES, PAR EMAIL Ce montage - ou plutôt cette manière de présenter la ligne - est en effet originale et terriblement efficace. Pour rappel, elle consiste à pêcher les beaux poissons en surface avec une ligne tendue à l’aplomb du scion et un flotteur volontairement noyé. Comme toutes les pêches en surface, elle demande en effet un agrainage régulier pour exciter les poissons et créer la fameuse « compétition alimentaire » qui les rend moins méfiants. Elle peut se pratiquer avec des pellets, mais aussi du maïs ou des asticots et des casters pour les poissons de taille moyenne comme les carassins ou les F1. Si dans son article David utilise un flotteur fixe de type « dibber » (modèle court et trapu sans antenne), il est en effet aussi possible d’opter pour un « jigger » coulissant, ce qui oblige à placer un stop float pour régler la position finale du flotteur en action de pêche. Le principe de cette technique est d’obtenir un auto ferrage du poisson dès qu’il gobe l’esche car la ligne est parfaitement tendue. La touche est alors violente et c’est pourquoi il est alors préférable d’utiliser un élastique creux ou hybrid qui, par sa souplesse, permet d’éviter la casse. R www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ Q Q R 12 - INFO PÊCHE n° 95 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ FINALE DU Si le plan d’eau de Monampteuil est réputé pour ses tanches et ses énormes carassins, il abrite aussi de magnifiques rotengles. En dix mois de qualifications, nous avons reçu plus de 2250 photos de belles prises sur la page Facebook du Specimen Trophy ! Même si nous étions persuadé que ce type de pêche avait tout pour réussir en France, il faut avouer que nous avons été surpris par un tel succès. Un grand merci donc à tous ceux qui ont participé et également, bien entendu, à nos partenaires (Sensas, Garbolino, Fun Fishing, Milo, Cresta, Shimano, Daiwa, Champion Feed et Nytro) qui ont bien voulu nous suivre dans cette entreprise un peu folle. Il était aussi intéressant d’analyser d’un peu plus près les photos que vous nous avez envoyées afin de voir de quelles régions vous étiez et quelles étaient vos espèces préférées. Même si certaines zones se sont dégagées (la Somme, la Meuse, le Lot, le Rhône…), les participants étaient de toute la France et même de Belgique. Nous avons aussi remarqué avec plaisir que ce type de pêche intéressait effectivement les nouvelles générations, d’ailleurs deux des finalistes ont à peine plus de 20 ans. En matière d’espèces, c’est le barbeau qui l’emporte avec plus de 30 % des prises, juste devant la brème et la tanche. C’est un résultat d’autant plus remarquable qu’on ne trouve pas du barbeau partout ! La première et grande finale se déroulera donc les 30 et 31 mai prochains dans l’Aisne près de Soissons, sur deux parcours du domaine public mais riches en gros poissons. Elle s’annonce vraiment excitante à suivre et elle permettra de promouvoir encore un peu plus la pêche des spécimens, une technique qui ne nécessite pas un matériel volumineux et onéreux, mais qui procure tant de plaisir ! Espèces LES FINALISTES Ils seront 18 à participer à cette toute première finale du Specimen Trophy. Très peu sont finalement issus du monde de la compétition et ils viennent d’un peu partout en France et même de l’étranger puisque nous aurons le plaisir d’accueillir deux spécialistes Belges (Benjamin Scoonbroodt et Jean-Marc Herzet, alias « Barbelover » sur les réseaux sociaux) et un Anglais en la personne de Philip Inzani. PLAN D’EAU DE MONAMPTEUIL Comment s’y rendre. De Soissons : prendre la N2 au nord est de la ville et la sortie D14 en direction du lac de Monampteuil. Continuer sur la D23 puis à droite sur la D19 jusqu’à Monampteuil. Dans Monampteuil, prendre à droite jusqu’au lac. Un chemin longe le lac et le canal de l’Oise à l’Aisne. Ce secteur a la particularité de réunir dans un même lit la rivière Aron et le canal du Nivernais sur un linéaire de 1,5 km. Le courant créé rend le parcours différent et d’autant plus intéressant pour la pêche. Des empoissonnements sont réalisés régulièrement par la Coeuillon. LES LIEUX DE LA FINALE Comment s’y rendre. Le parcours se situe à Villeneuve-Saint-Germain, juste en amont de Soissons. On y accède en prenant la N31 à l’est de la ville et en prenant à gauche sur la rue des Moines juste avant de croiser la N2. Continuer sur la rue de la Chaumière, puis à droite la rue Albert Camus et de suite à gauche sur la rue des Chasseurs. Continuer sur la rue René Cassin jusqu’au stade municipal Honneur. Prendre le chemin à droite qui mène directement au bord de l’eau. Ce secteur a la particularité de réunir dans un même lit la rivière Aron et le canal du Nivernais sur un linéaire de 1,5 km. Le courant créé rend le parcours différent et d’autant plus intéressant pour la pêche. Des empoissonnements sont réalisés régulièrement par la Coeuillon. INFO PÊCHE N° 95 - 13 UN RÈGLEMENT ORIGINAL Ce type d’épreuve étant tout nouveau, nous avons dû mettre en place un règlement spécifique original et qui puisse maintenir le suspens jusqu’à la dernière minute des deux manches de pêche. Ainsi, outre le classement général par points qui récompensera le pêcheur ayant réussi à prendre un maximum de beaux poissons d’espèces différentes, il y aura des vainqueurs pour chaque espèce. Il sera ainsi possible de remporter une catégorie jusqu’à la toute dernière minute de la finale ! Le gros avantage de ce type d’épreuve, c’est aussi que les poissons sont pesés au fur et à mesure des prises avant d’être immédiatement relâchés. Il n’est donc pas nécessaire d’attendre la fin de la manche pour savoir qui l’emporte. Les classements évolueront donc en direct et en temps réel, ce qui rendra l’épreuve beaucoup plus excitante pour tous ceux qui la suivront sur les réseaux sociaux. 1 . Épreuve se déroulant sur deux jours, les 30 et 31 mai 2025 en deux manches de 10 heures (de 9 h à 19 h). 2. Épreuve individuelle avec 16 pêcheurs répartis en deux groupes de 8 sur deux sites différents ; une rivière et un plan d’eau. 3. Le soir précédent la première manche, un tirage sera effectué pour attribuer les secteurs (plan d’eau ou rivière) pour chaque finaliste lors de la première manche. L ’attribution des places se fera le matin de la première manche et sur le principe suivant : l’organisateur tire au sort un nom de pêcheur qui choisit sa place dans le secteur qui lui est imparti, puis un second nom est tiré qui choisit parmi les places restantes et ainsi de suite jusqu’au dernier concurrent. 4. Les participants pêchent une manche sur chaque parcours. Lors de la seconde manche, le pêcheur classé dernier de son secteur lors de la première manche est le premier à choisir sa place, puis l’avant-dernier qui choisit parmi les places restantes et ainsi de suite jusqu’au dernier concurrent (vainqueur de son secteur lors de la première manche). 5. Toutes les techniques de pêche (feeder, plombée, flotteur) avec cannes équipées de moulinets (longueur des cannes maximales de 7 m) et tous les types d’appâts et esches naturels et artificiels sont autorisés. 6. Les pêcheurs disposent d’un box de 30 à 40 m dans lequel ils peuvent se placer où bon leur semble. Les appâts (amorce, pellets, graines, bouillettes, etc.) sont limités à 20 litres et les esches animales (vivantes ou mortes) à 1 litre par pêcheur et par jour. 7. Les pêcheurs peuvent amorcer et pêcher dès le signal de début de l’épreuve. 8. Les pêcheurs peuvent pêcher à deux cannes. Ils peuvent utiliser dans le même temps une troisième canne à moulinet uniquement dédiée à l’amorçage (bait dropper, spod, bait rocket, gros feeder, etc.) ou au sondage (type marker float ou tout autre système similaire) et ne comportant donc pas d’hameçon. Interdiction d’utiliser des bateaux amorceurs ou des écho-sondeurs, type Deeper. 9. Seuls les hameçons sans ardillon ou avec ardillon écrasé sont autorisés. 10. Si possible, les pêcheurs doivent conserver leurs prises dans des sacs de conservation plutôt que des bourriches. Le décrochage et la manipulation des poissons doivent se faire impérativement sur un tapis de réception. Dans tous les cas, les prises seront pesées le plus rapidement possible et relâchées immédiatement par les commissaires. 1 1 . Classement par plus gros spécimen et par espèces prises pour chaque secteur.10 points pour le plus gros poisson de chaque espèces - 9 points pour le deuxième plus gros poisson de chaque espèce - 8 points pour le troisième plus gros poisson de chaque espèce. Et ainsi de suite… Pour chaque pêcheur et à chaque manche, seuls les deux plus gros spécimens de chaque espèce seront comptabilisés. 12. Pour être comptabilisée une prise devra faire un poids minimum en fonction de l’espèce défini par les organisateurs (si poids inférieur, la prise n’est pas comptabilisée et doit être remise immédiatement à l’eau). 13. Un bonus de 10 points est attribué à tout pêcheur ayant réussi à prendre trois poissons d’espèces différentes dépassant le poids minimum imposé lors d’une manche. 14. A l’issue des deux jours, le pêcheur ayant le plus de points gagne le classement général par points et chaque vainqueur du plus gros spécimen par espèce remportent des trophées et des prix. CONVIVIALITÉ Même s’il y aura un classement et des vainqueurs, la finale du Specimen Trophy ne se veut pas une compétition au sens sportif du terme, mais une rencontre entre pêcheurs partageant la même passion pour les poissons spécimens. La convivialité et l’échange seront de mise et nous organiserons un grand buffet du soir entre les deux manches pendant lequel tout le monde apprendra à mieux se connaitre, échanger sur ses montages ou ses techniques et peut-être même partager ses meilleurs coins ! SUIVEZ LA FINALE EN DIRECT ! Pendant les deux jours de l’épreuve vous pourrez suivre la finale sur la page Facebook du Specimen Trophy. Nous y publierons images, interviews, vidéos et classement en direct au fur et à mesure des prises. Chaque vainqueur du classement par espèces recevra une magnifique médaille. Sur cette partie de l’Aisne les gros chevesnes sont légion. PRIX ET TROPHÉES Grâce à nos partenaires, cette première finale est richement dotée, avec des prix en espèces bien sûr, mais aussi du matériel et de splendides médailles et trophée. • Prix en espèces 800 € au vainqueur du classement général par points. 400 € pour chaque vainqueur par espèce (tanche, barbeau, gardon, brème, chevesne, rotengle, carassin, ide). • Plus de 3000 € de prix en matériels offert par nos partenaires. • Trophée original pour le vainqueur du classement général par points. • Médailles originalees pour chaque vainqueur du classement par espèces. LA RIVIÈRE AISNE EN AMONT DE SOISSONS C e mois-ci, nous allons continuer à réfléchir à nos montages et à la façon dont ils se présentent dans l'eau en les comparant à des lettres de l’alphabet mais, cette fois, dans le domaine de la pêche au feeder (ou au plomb). Il y a évidemment quelques différences essentielles entre les montages au flotteur que nous avons vu dans notre précédent numéro et ceux au feeder lorsqu'il s'agit d’imaginer leur forme dans l'eau. 1/ Les montages au feeder entrent dans l'eau d'une manière très différente de ceux équipés d’un flotteur. Dans mon précédent dossier, j'ai beaucoup parlé de la manière dont vous pouviez contrôler la forme de votre montage en fonction de la disposition des plombs, mais aussi la manière de le déposer et de le contrôler une fois en action de pêche. Comme nous le verrons plus loin, au feeder les montages ont une dynamique complètement différente. 2/ Le montage au feeder étant posé sur le fond, nous observerons son comportement par dessus, depuis la surface. 3/ Les lettres dont je parlerai cette fois-ci sont le « S », le « I » et le « C ». Ce sont à mon avis celles qui décrivent le mieux la façon dont les bas de ligne se comportent alors sur le fond. Mais commençons par analyser la façon dont le montage tombe dans l'eau, car c'est l’une des principales différences entre un feeder et un flotteurs en matière de présentation. FEEDER CLASSIQUE Vous lancez, le feeder heurte la surface en créant des éclaboussures plus ou moins importantes, puis tombe assez rapidement sur le fond. Mais comment 14 INFO PÊCHE n° 95 www.info-peche.fr www.youtube.com/infopeche www.facebook.com/infopechemagazine/ PROFESSEUR EWING La manière dont le bas de ligne va se présenter sur le fond commence dès que le feeder touche la surface ! Dans notre précédent numéro, David a comparé le comportement de nos lignes de pêche au flotteur à la forme de lettre de l’alphabet. Aujourd’hui, il s’adresse de la même façon aux adeptes du feeder : pour tirer le meilleur parti de vos montages, essayez d’imaginer la forme que votre bas de ligne prend sur le fond ! traverse rapidement la couche d'eau, entrainant le bas de ligne et l'hameçon esché derrière lui. Mais, une fois qu’il est arrivé sur le fond, la partie terminale tombent alors beaucoup plus lentement. En eau courante, vous devez tenir compte de l'effet du courant et je reviendrai sur ce point un peu plus tard mais, en eau calme, la descente du bas de ligne se fait en parachute quasiment à l’aplomb du feeder. INFO PÊCHE N° 95 - 15 se comporte le bas de ligne lors de la descente et comment se pose-t-il sur le fond ? Là est la question. Voici comment je vois les choses. Dans un premier temps, le feeder - qui est l'élément le plus lourd du montage -
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