TRIBUNE DE LYON n°996 - Page 1 - 996 Rendez-vous en février 2025 Jeudi 6 février pour la sortie du numéro spécial Week-end des 8 et 9 février pour deux jours de festivités SAVE THE DATE 3 TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025 Sommaire TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025 © CAROLE SAVARY © REGULAR © SUSIE WAROUDE L’escapade.S’éloigner danslespaysages enneigésduVercors 26 CesLyonnais quivontfaire2025 46 22 PFAS.Deuxansaprèslesrévélations, lalenteetdifficileenquêtescientifique 5 L’édito de LilianRenard 6 L’instantanédelasemaine. «Notrefinseravotrefaim» Ça bouge 8 L’invité. François-RégisGaudry. «Jesuiscontrele“frenchbashing” enmatièredegastronomie» 12 Lebaromètre despersonnalitéslyonnaises. 14 Lieuxetgensdepouvoir. Disparition. Anne-Marie Comparini, figure centriste et femme de conviction Dînerdessommets. Laurent Wauquiez et la Région continuent d’ignorer les décisions de justice Francheville. Le maire démissionnaire va-t-il confier sa ville à Reconquête!? 16 Aménagement etenvironnement. 1er janvier.Les passoires thermiques, une exclusion à double tranchant Urbanisme. La préfète fait-elle mieux que les maires en matière de logements sociaux? 18 SciencesetSanté. Œnologie. L’ADN du vin révélé… et désormais breveté 20 Économie. Loisirs. Skimania, le bon plan pour les étudiants devient une bonne idée pour les familles Focus 22 Environnement. PFAS. Deux ans après les révélations, la lente et difficile enquête scientifique Dossier 26 CesLyonnaisquivont faire2025 Sorties 40 Lesimmanquables. Concert.Mélo’man 42 Pêle-mêle. Humour, théâtre, festival… 44 Cinéma. Personnen’ycomprendrien. De Yannick Kergoat UneViedifficile.De Dino Risi LaChambred’àcôté. De Pedro Almodóvar 46 L’escapade. S’éloigner dans les paysages enneigés du Vercors L’Instant T 48 Larencontreavec… Eurêka 50 Topgourmand. Les galettes des rois qui vous gâtent 51 Chauddevant. Boulangerie Cocol Le mercato des restos 52 Lerestaurantdelasemaine. CopperBistroPub. Un frog chez les rosbifs 53 Surlepouce. Cuisiné. Hautecuisine,basse température Oùboireunverre. CasaSoho. Street art et good food 54 Patrimoine. Ilétaitunefois… Le château de la Duchère 55 Lejouroù… Lyon devient Autrichienne Quiest-ce? Auguste Chauveau Parlonslyonnais. Mâchurer Annonces légales 56 Ventes aux enchères, appels à candidatures, annonces judiciaires et légales Détente 63 Bulles.Papiers de l’ombre 8/10 Aveccenuméro, notresupplémentSorties#1 L A S E M A I N E P R O C H A I N E LacollinedeFourviere peut-elle à nouveau s’effondrer? vous souhaite une très belle année 2025 Q ue reste-t-il des foules émues et dignes, crayons dressés contre l’obscurantisme, et des 300 000 personnes affirmant dans les rues de Lyon que la liberté de penser, de critiquer, de blasphémer, ne périra jamais sous les balles du fanatisme ? Dix ans après l’attentat contre Charlie Hebdo et les assassinats de Montrouge et de l’Hyper Cacher, point de départ d’une vague inédite d’attentats ciblant la France, l’esprit Charlie tient encore, mais sur un fil fragile. Certes le pays a résisté aux injonctions de la terreur, s’est refusé aux violences communautaires et aux insidieuses dérives sécuritaires, a poursuivi partout ses assaillants d’une implacable et digne justice. Mais comment ne pas verser des larmes et des doutes sur sa légèreté enfuie, sur ses rires entravés et ses moqueries attaquées, sur les répliques assassines qui ont abattu dans leur salle de classe des sentinelles républicaines enseignant la liberté d’expression ? L’esprit de caricature, dont les excès resteront toujours préférables à ceux de la censure, et qui souvent n’ambitionne que le rire expiatoire, se retrouve pris en tenaille et sous des feux toujours aussi nourris. Dont ceux, nouveaux, d’une exploitation politique intérieure et fratricide. Défendre l’esprit Charlie, c’est d’abord ouvrir les yeux sur ce que l’extrême droite a voulu exploiter des crimes perpétrés par des Français radicalisés, pour soutenir un amalgame dangereux entre immigration et islamisme, continuer d’instiller son idée autoritaire. C’est constater, lucidement, le relativisme et les « oui mais » d’une certaine gauche qui, cynique, préfère abandonner son exigeante laïcité pour définir une religion en vivier électoral et qui dans sa grammaire a remplacé « libre pensée » par « islamophobie ». La laïcité peut parfois certes être dévoyée, mais pour en définir la justesse, faut-il déjà en acter l’intangible principe. Dix ans après Charlie, les Français considèrent majoritairement (76 %) la liberté d’expression et de caricature comme un droit fondamental. C’est même plus qu’avant les attentats, signe que la digue n’a pas rompu. Pour autant, une certaine forme de nuance s’immisce dans la jeunesse, preuve qu’il n’est pas d’acquis immuables en la matière. « Être Charlie » en 2025 c’est donc d’abord défendre un héritage exigeant et le grand dessein qui a survécu au 7 janvier. Ne pas renoncer et résister. Résister aux replis identitaires et aux fractures communautaires. Et bien sûr utiliser, encore et toujours, la liberté d’expression, partout où elle est vitale et ainsi que la définissait Wolinski : « Féroce, oui, pas méchant. On ne fait pas le mal, on montre le mal. » Le Saint-Esprit Charlie. ILS LE DISENT ICI LeSaint-EspritCharlie Édito © PIERRE FERRANDIS FRANÇOIS-RÉGISGAUDRY Journalistegastronomique>P10 «Lyonaété longtemps,depuis desdécennies, détentrice d’uneautorité gastronomique.» © PIERRE FERRANDIS «SurlesPFAS,ilyaeu desavancées:des restrictionsd’usage, unesurveillance del’eau.» MAXIMEJEANJEAN Responsablesantéetenvironnement àl’Institutécocitoyen>P23 EURÊKA Slameur>P49 «Çam’éclate deramener leslamlàoùon lel’attendpas.» © EURÊKA Édité par Rosebud SA • 10 rue des Marronniers, CS 40215, 69287 Lyon Cedex 02 • Pour joindre votre correspondant, composez le 04 72 69 15 15. 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Ensuite, j’ai fait une année d’hypokhâgne au lycée Édouard-Herriot, et j’ai présenté Sciences Po Paris. Je suis donc installé dans la capitale depuis mes 19 ans, et je n’en suis jamais reparti. J’ai eu rapidement des opportunités dans des médias, en télé et à la radio. Même si je ne veux pas dire que tout se passe à Paris, parce que ce n’est pas vrai, il faut quand même avouer que les médias sont assez centralisés. Et puis j’y ai rencontré ma femme, j’ai eu mes enfants, et puis voilà ! Mais je suis très attaché à Lyon. Je reviens souvent. Mes parents habitent ici. J’adore cette ville. Je trouve qu’elle a bien bougé. Et puis, ça reste une scène culinaire de premier plan. Pourtant, on a l’impression que l’image de Lyon reste collée à celle de ses bouchons, alors que d’autres villes ont les projecteurs braqués sur elles… Je pense qu’il y a beaucoup de villes en région qui sont parties d’une page blanche et qui n’avait pas forcément un énorme patrimoine gastronomique. Du coup, elles n’avaient pas à se débarrasser d’une espèce de tradition pour faire neuf. Elles ont aussi attiré pas mal de talents pour des raisons de prix et parfois aussi de terroir. Donc ça produit des scènes très effervescentes, comme à Bordeaux. C’est une ville qui a toujours eu cet énorme complexe par rapport à Lyon, mais aujourd’hui, on y trouve une belle dynamique avec une nouvelle génération de bistrots et de tables gastronomiques très inventives. Je vois le même phénomène à Rennes. Il y a, là aussi, une jeune génération tout à fait épatante, comme à Lille ou à Nantes. Nantes partait d’assez loin et a développé une scène culinaire très intéressante, qui s’appuie notamment sur tout le maraîchage. C’est © PIERRE FERRANDIS Venu à Lyon pour dédicacer son dernier ouvrage, Recettes et Récits, le journaliste gastronomique le plus célèbre de France, François-Régis Gaudry, revient sur ses années lyonnaises, la gastronomie française et celle qu’il aime par-dessus tout, la cuisine populaire. PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES L’invité de la semaine 8 TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025 C’estdansunbouchon,àLaMeunière,que François-RégisGaudrynousadonnérendezvous. Il ne connaît pas encore la cuisine d’Olivier Canal, mais le chef lyonnais à l’accent chantant fait partie de ses invités pour l’émission On va déguster consacrée aux bouchons lyonnais qu’il enregistrera le 12 janvier sur France Inter. Son timing est serré (les tables de ce restaurant aussi), car il enchaîne avec une dégustation de galette des rois chez Richard Sève, avant de faire un saut à la Fnac pour une séance de dédicace de son livre Recettes et Récits, et enfin, de finir sa journée en famille chez Abel. Une journée marathon qui semble être le quotidien de l’infatigable critique gastronomique. Il profite de chaque instant pour enrichir son émission: de l’énumération du menu du jour par le serveur aux rires des tables voisines (où il croisera une participante de Top Chef, Les Grands Duels et les membres de la confrérie du saint-marcellin). De même avec nous, nous soumettant à l’exercice de l’interview et testant nos connaissances sur la scène culinaire lyonnaise. «Je pratique souvent l’interview sauvage», confie-t-il. Car Lyon, il n’y vient pas si souvent. Ce globetrotteur, que Curnonsky aurait pu surnommer de «gastronomade», parcourt la France et le monde à la découverte des tables et des recettes qui arriveront encore à le surprendre. Mais modestement, il admet être toujours aussi ému en croquant dans une tarte à la praline rose toute fine de chez Sève, ou en dévorant le foie de veau de sa mère, «un peu épais, déglacé au vinaigre de framboise avec une bonne persillade», des courgettes farcies au brocciu ou des bugnes «à la lyonnaise», bien fines et craquantes, comme celles de chez Cabut, boulanger à Sainte-Foylès-Lyon, qu’il mangeait quand il était petit. «Quelque chose que vous aimez, ça vous poursuit, ça vous colle à la peau. Ces recettes font partie de vous, elles constituent votre identité. C’est un petit patrimoine immatériel que tout le monde a.» © PIERRE FERRANDIS Mon déjeuner avec François-Régis Gaudry La Meunière 11 rue Neuve, Lyon 2e . —Notrerepas— Salade lyonnaise, saladiers lyonnais, tablier de sapeur et gratin d’andouillette. Un pot de beaujolais et un café. —L’addition— 85 € 9 TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025 aussi la porte ouverte sur l’océan. Donc il y a une cuisine de la mer très intéressante. Il y a une très belle énergie avec de jeunes chefs qui sont souvent engagés. Ne parlons pas de Marseille… Qu’est-ce qui manque à Lyon pour sortir à nouveau du lot? Lyon a été longtemps, depuis des décennies, détentrice d’une autorité gastronomique. Cette idée de supériorité lyonnaise, disons-le, était tout à fait justifiée d’un point de vue historique: Lyon était à mi-chemin entre Paris et la Côte d’Azur, sur la nationale 7, et c’était un lieu où l’on s’arrêtait pour manger. Mais c’est aussi, d’un point de vue géographique, une ville au cœur de nombreux terroirs. C’est une position absolument unique en France. J’ai voyagé dans tout le pays, et il n’y a pas d’équivalent. Lyon souffre peutêtre de son héritage. Quel regard portez-vous sur la gastronomie française? Continue-t-elle à rayonner? Globalement, la gastronomie française est en pleine santé. Je ne dis pas ça par excès de cocorico; je ne suis pas du tout francocentré. Aujourd’hui, la compétition gastronomique est mondiale, elle est challengeante. De nouveaux pays ont fait de la cuisine un “soft power” comme l’Espagne en 2003, comme l’Europe du Nord dans les années 2010… Il y a des gens qui ont compris qu’elle pouvait être un levier économique et touristique majeur. Mais il ne faut pas confondre la gastronomie avec un sport de haut niveau. Peut-être que la France a moins le monopole de l’excellence culinaire qu’avant, et que d’autres pays se portent bien, mais je suis contre le “french bashing” en matière de gastronomie. On a bien d’autres raisons d’en vouloir à la France sur d’autres secteurs où effectivement elle a décroché. En matière de gastronomie, la France n’a pas de problème. Tout va bien! Pourtant, dans les classements internationaux, on la voit rarement en tête… Vous savez, ces classements sont pour beaucoup anglo-saxons, comme le World’s 50 Best, dont j’ai été membre du jury pendant cinq ans. Il y a des choses à prendre et à laisser. La France brille donc toujours au niveau international? L’excellence culinaire en France est énorme, et je dis ça en étant très admiratif de plein de chefs en Angleterre, au Japon ou aux États-Unis. Je dirais que là où la France a un problème, c’est plutôt en matière de cuisine populaire. On a trop considéré que la cuisine était une espèce de dixième art et que le rayonnement de la France passait par la cuisine étoilée avec ses grandes chefs, les ors des palaces, les toques de 60 centimètres sur la tête. Tout ça, c’est important, mais il ne faut pas négliger pour autant la cuisine populaire. C’est un patrimoine qui appartient à tous et qui a été délaissé. Que faudrait-il faire selon vous? Il faut une volonté politique et une action des pouvoirs politiques pour défendre ce répertoire populaire. On est trop impressionnés par les grands chefs qui ne sont pas les seuls représentants de la cuisine française. On a eu tendance à négliger ou à mépriser le registre populaire. Même si, à Lyon, les bouchons sont en grande forme, à Rennes, il y a un renouveau des crêperies avec du sarrasin made in Bretagne, et à Paris, les bouillons réapparaissent… je crois qu’il faut rester vigilant. Que pensez-vous de la multiplication des concours: pâté-croûte, frites, œufs en meurette? C’est vrai que c’est un peu la “concourite”. Mais en même temps, j’aime me prêter au jeu, participer à ces concours ou être dans le jury. Non seulement, j’adhère à ces concours, mais en plus, au-delà de leur dimension compétitive qui peut être un peu réductrice, ils ont la vertu de mettre en lumière des spécialités parfois oubliées, des savoir-faire. Et toutes les retombées médiatiques de ces événements ont un mérite: ils racontent au grand public ce qu’est une vraie frite faite dans les règles de l’art, ils sensibilisent aux variétés de pommes de terre, au protocole de cuisson, etc. Idem pour le lièvre à la royale. Je trouve qu’ils permettent de sauvegarder des spécialités qui parfois sont menacées par l’agroalimentaire. Avez-vous prévu un épisode de votre émission Très Très Bon en 2025 à Lyon? On en a fait une il y a trois ans, mais il faut que l’on revienne. Parmi les destinations que l’on choisit pour la saison 2025, Lyon est très clairement dans nos radars. Il y a beaucoup de choses qui ont changé et il est temps d’explorer tout ce qui se fait de neuf. On va certainement venir avant l’été.» «On est trop impressionnés par les grands chefs qui ne sont pas les seuls représentants de la cuisine française, et on a eu tendance à négliger ou à mépriser le registre populaire.» FRANÇOIS-RÉGISGAUDRY L’invité de la semaine BIOEXPRESS 19.08.1975 Naissance à Sainte-Foy-lèsLyon. 2006 Remplace JeanLuc Petitrenaud à L’Express et devient critique gastronomique. 2010 Débute sur France Inter avec On va déguster, et sur Paris Première avec Très Très Bon. 2015 Sortie de son premier livre On va déguster, puis de trois autres: On va déguster la France, l’Italie, puis Paris. 13.11.2024 Sortie de son dernier livre, Recettes et Récits. 10 TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025 21 janvier 2025 PALAIS DE LA BOURSE, LYON FRANCE WWW.COMMERCEDURABLE.COM DES SOLUTIONS ECO-RESPONSABLES POUR TRANSFORMER LE COMMERCE INFOS ET INSCRIPTIONS Ça bouge LE BAROMÈTRE DES PERSONNALITÉS LYONNAISES +5 CHRISTOPHE GRUY. Cuvée. Le beaujolais poursuit sa remontée en gamme, que Tribune de Lyon décrivait dans son numéro no 988 du 13 novembre dernier. Et les critiques internationaux ne s’y trompent pas. L’Américain spécialisé dans le vin, James Suckling, a ainsi placé 8 beaujolais dans son classement des 100 meilleurs vins français publié fin 2024. 6e du palmarès, le brouilly La Chaize Monopole 2020 a reçu la note de 98 sur 100. -1 MARION MARÉCHAL. Fauchée. Entre une photo de crèche de Noël, un hommage au pape conservateur Benoît XVI et une vidéo de sa participation au sommet des droites extrêmes Atreju à Rome en compagnie de Giorgia Meloni, la cofondatrice de l’Issep a multiplié les appels au don pour son école de sciences politiques pendant les fêtes. Le signe d’une fébrilité de la part de l’eurodéputée française, dont l’établissement n’a jamais trouvé son public? +6 NANDO DE COLO. Panier. Le basketteur de 37 ans, ex-international français, continue d’empiler les performances de haut niveau sous le maillot de l’Asvel. Pour le premier match de l’année face à Milan en Euroligue, le meneur arrière a inscrit les 8 lancers francs qu’il a tentés, établissant le nouveau record de la compétition avec 1135 lancers! Un bonheur n’arrivant jamais seul, la victoire dimanche face à La Rochelle offre à l’Asvel la première place du championnat. +2 GIOVANNI MPETSHI PERRICARD. Doué. L’année 2024 a été celle de l’explosion pour le joueur de tennis lyonnais, passé du 206e rang mondial au 31e à l’ATP après avoir remporté les tournois de Lyon et de Bâle, atteint les 8es de finale à Wimbledon et disputé les Masters 1000 de Cincinnati, Shanghai et Paris. L’année 2025 a commencé tambour battant puisque le gone a atteint les demifinales à Brisbane: de bon augure avant l’Open d’Australie. -3 LAKSAS06. Allumé. Après l’arrestation de trois tiktokeurs qui menaçaient de commettre des attentats ou appelaient à la violence à Brest, Grenoble et Montpellier, nos confrères d’Actu révèlent que plusieurs influenceurs algériens pourraient subir le même sort à Lyon. C’est notamment le cas du dénommé Laksas06, affirmant: «On est les soldats de l’extérieur, les soldats dormants (…) Si demain il faut tous devenir des martyrs pour l’Algérie…» -4 MICHÈLE PICARD. Pointée. Retour au tribunal administratif pour la Mairie PCF de Vénissieux mardi 7 janvier. La justice se penche cette fois sur le journal Expressions après un signalement d’Anticor. Il est reproché au titre sa proximité avec l’Hôtel de Ville qui le subventionne et l’édite au travers d’une régie autonome personnalisée. Il ne s’agit pourtant pas du bulletin municipal mais d’un titre indépendant, que l’opposition surnomme ironiquement «Pravda». TOP3 Cumuldes pointsdepuis le01.01.2025 +6 -1 +5 -3 +2 -4 FLOP3 12 TRIBUNE DE LYON NO 996 DU JEUDI 9 AU MERCREDI 15 JANVIER 2025
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