TRIBUNE DE LYON n°1000 - Page 1 - 1000 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 3 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 4 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 20 11 20 12 20 13 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 5 20 14 20 15 cic.fr *Engagement pris au sein de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, dont le CIC est l’une des entités. CIC Lyonnaise de Banque - RCS Lyon - SIREN 954 507 976. CIC Entreprise à mission Un bon modèle d’entreprise crée aussi de la valeur pour la société. Avec le dividende sociétal, 15% du résultat de notre groupe* est consacré à financer des projets environnementaux et sociétaux. Retrouvez tous nos engagements sur cic.fr/engagements M ille numéros à faire comme si chacun d’entre eux allait être le dernier… L’étape oblige à se retourner. Se retourner pour puiser dans cette brève histoire — Tribune de Lyon est certainement l’un des plus jeunes hebdomadaires locaux de France — les raisons d’espérer atteindre un jour les 2000. Il n’y en a guère. Pendant les 20 ans que nous avons passé à publier ces 1000 éditions de Tribune de Lyon, le nombre d’exemplaires de journaux vendus en kiosques en France a chuté de 50 %, les recettes publicitaires dédiées à la presse se sont effondrées de 70 %, le nombre de journalistes en CDI, de 60 %. Pire: sans que l’on sache si c’est la cause ou la conséquence des chiffres évoqués précédemment, plus de la moitié des Français déclarent ne plus faire confiance aux médias. À quoi bon continuer, alors? À tous ceux qui se posent cette question, je commencerai par renvoyer aux origines de Tribune de Lyon, en novembre 2006: alors que nous préparions notre dossier de reprise et que la presse française entrait dans une zone de fortes turbulences, les pessimistes se pressaient déjà à nos portes et nous expliquaient doctement que notre projet était voué à l’échec. Seuls quelques entrepreneurs intrépides (lire p. 14) y ont cru. Nous étions 5 à l’époque. Nous sommes aujourd’hui plus de 50. Preuve que les fâcheux n’ont pas toujours raison. Alors, même si la situation économique a largement empiré pour la presse française, nous n’avons jamais été aussi déterminés à poursuivre cette aventure. La première de nos motivations est notre passion pour Lyon et sa métropole. Il n’est aucun autre endroit de France où un titre de presse aurait pu ainsi partir de zéro et parvenir, en quelques années, à un (fragile) équilibre économique. Il se passe toujours quelque chose à raconter dans notre métropole. En 20 ans, Lyon a profondément changé et notre ville va encore plus profondément se transformer au cours des 20 prochaines années. Nous devons donc demeurer pour en témoigner. À Tribune, on adore les grattons et les bouchons, mais on aime encore bien davantage dénicher les nouvelles pépites de la cuisine lyonnaise. Ce qui se passe pour la cuisine vaut pour tout le reste : politique, économie, culture, débats… L’élection de Donald Trump qui sature l’espace médiatique actuel peut sembler bien loin de nos préoccupations locales. Cette élection gagnée par le leader populiste est pourtant aussi l’une des raisons qui nous incitent à poursuivre. En effet, beaucoup d’analystes estiment que Trump a gagné, notamment parce qu’il s’est appuyé sur les influenceurs et les réseaux sociaux qui polarisent le débat politique à grand coup de «clashs» inutiles, rendus visibles par des algorithmes élaborés au pays de l’Oncle Sam. Si on laisse le champ libre aux réseaux sociaux pour devenir nos seules sources d’information, nous aurons aussi des leaders populistes à la tête de la Ville et de la Métropole, car ces populistes surfent sur les discours simplistes qui font le succès de X, Facebook, Instagram et consorts. Les journalistes ont 1000 défauts, bien sûr. Mais, comme la démocratie, c’est la «moins pire» des solutions. Sans eux, sans nous, les populistes arriveront au pouvoir. Et dès qu’ils y seront installés, ils auront le champ libre, sans le contre‑pouvoir de la presse, pour tuer une à une nos libertés chéries. Alors, parce que l’on aime Lyon ; parce que l’on aime nos libertés ; parce que l’on aime notre métropole — forcément la plus belle de France —, nous vous donnons rendez-vous dans un peu moins de 20 ans, le 7 avril 2044. Vingt ans : le temps qu’il a fallu pour éditer 1000 éditions de Tribune de Lyon. Le temps qu’il faudra pour en éditer 1000 autres… Rendez-vousle7avril2044 Édité par RosebudSA 10 rue des Marronniers, CS 40215, 69287 Lyon Cedex 02 Pour joindre votre correspondant, composez le 04 72 69 15 15 tribunedelyon.fr redaction@tribunedelyon.fr Fondateur Fernand Galula Directeurdelapublication etdelarédaction François Sapy Directeursgénérauxdélégués Stéphanie Liogier, Thomas Grim Responsableadministratif etfinancierMarie‑Thérèse Duran ComptableEmmanuelle Tréboz Responsablenumérique Étienne Combier RédacteurenchefLilian Renard Secrétairegénéralederédaction Véronique Lopes Rédaction Mathilde Beaugé, Iris Bronner, Lorenzo Calligarot, Florent Duplatre, David Gossart, Luc Hernandez, Rodolphe Koller et Julia Paret IllustratricesCamille Gabert et Maëlle Montaudon Photographes TomAugendre,OlivierChassignole (Photod’illustration),XavierCourraud,PierreFerrandis, MaximeGruss,WilliamPham,VictoriaPhilippe,SusieWaroude Maquette Estève Gili SRetrelecture Delphine Pyrek OntcollaboréàcenuméroBrusk(une),FrançoisMailhes ResponsablecommercialeFabienne Gaudin Chefsdepublicité Baptiste Rollet et Morgan Piau Responsablediffusionetabonnements Camille Chrysostome abonnement @tribunedelyon.fr – 04 72 69 06 67 Chargéed’abonnements Mylène Rion ChargédediffusionLoris Rodriguez Diffusion,abonnements Faustine Cornu Communicationetévénementiel ClaraAlonzi,FannyAndriamaroandraina,SaloméFicarelli, AmaëlLacroix-Magnien,CamilleParis Touteslesphotosdecethebdomadaire sontdroitsréservés. ISSN1777 9332 Numérodecommissionparitaire 1227 C 87.506 Impression:Imprimerie Chirat à Saint-Just-la-Pendue (42) Originedupapier France Tauxdefibresrecyclées 100 % Réchauffementclimatiqueparexemplaire 137,5 g de C02. FRANÇOISSAPY Directeurdelarédaction TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 7 www.grand-hotel-dieu.com www.grand-hotel-dieu.com www.grand-hotel-dieu.com TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 9 7 L’édito de FrançoisSapy 10 Tribune de Lyon Une aventure lyonnaise 12 Les origines d’un projet fou 18 Un journal dans la bataille 20 L’innovation pour principe Top 1000 de nos 20 ans 26 Urbanisme. Les 20 chantiers qui ont changé le visage de la ville 28 Patrimoine. Lesbâtimentshistoriquesiconiques quisesontrefaitunebeauté 32 Économie. 50 success-stories lyonnaises Laurent de la Clergerie : «Il y a 20 ans, on était en plein bordel!» 36 Santé–sciences. 20 ans de progrès et innovations scientifiques. Felix Gretarsson: «Lyon restera la ville du cœur» 41 Justice. Les procès les plus marquants des 20 dernières années à Lyon 44 Sports. Les 20 matchs de l’OL les plus marquants des 20 dernières années Jean-Michel Aulas : «Pendant 20 ans, Tribune de Lyon a été un élément de stabilité» Figures du sport lyonnais Top 30 des exploits sportifs 48 Cultureurbaine. Top 30 de nos graffs préférés 50. Portait. Brusk, graffeur engagé 52. Cinéma. Les 50 films tournés à Lyon depuis 20 ans ThierryFrémaux:«TribunedeLyon prouvequ’onpeutêtregrand publicetavoirdelaconviction» 56 Littérature Les auteurs lyonnais à succès 58 Culture. Lesplusbeauxspectacleset concertsdes20dernièresannées Lesartisteslyonnaisquiontpercé Festivalsnésentre2005et2025 64 Gastronomie. Ces 50 chefs qui ont fait bouger La cuisine à Lyon François Mailhes: «20 ans de gastronomie lyonnaise: la légende continue» 68 Médiasinternationaux. Les articles où Lyon a été saluée dans le monde 70 People. LesamoureuximprobablesdeLyon 20 ans d’actu et d’archives 75 Politique. Ces Verts que l’on n’a pas vus venir Gérard Collomb, une épopée politique À droite, 20 ans de défaites et de frustration Extrême droite, 20 ans de conquête de la rue contrariée dans les urnes Dans le ciel de Lyon, une fusée baptisée Macron 82 Lesgrandsprojets. Grand stade, quartier Confluence, musée Guimet… 88 Transports. Vélo, périphérique, transports en commun 91 Pollutionetclimat. PFAS, PCB, enjeux climatiques 92 Prospectives. Visionnaires ou mauvais augures… Ce qu’ils prévoyaient pour 2025 94 Citoyen·ne·s. Les grands rassemblements. 97 Violencesurbaines. Émeutes 98 Affaires. Prêtres, politiques, policiers, entrepreneurs… On s’est mêlés de leurs affaires! 100 Enquêtesetrévélations. Tribune de Lyon, premiers sur l’info! 102 Religion. L’Église lyonnaise, parfum de scandales 103 Santé. Lyon sous la chape de la Covid 104 Onpourraitencoreledire aujourd’hui. Non, non, rien n’a changé… Annonces légales 107 Ventes aux enchères, appels à candidatures, annonces judiciaires et légales 111 Mille mercis Sommaire TRIBUNE DE LYON NO 1000 DU JEUDI 6 AU MERCREDI 12 FÉVRIER 2025 © BRUSK Aveccenuméro,GrainsdeSel#198. Titre+chapo Tribune Une aventur Tribune Une aventur Tribune Une aventur Tribune Une aventur 10 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 Repris il y a une vingtaine d’années par une petite équipe de journalistes-entrepreneurs, accompagnés d’investisseurs lyonnais intrépides, Tribune de Lyon, alors en faillite, a défié la crise de la presse française. C’est aussi une histoire lyonnaise, nourrie des changements qui ont bouleversé notre ville de cœur depuis le début du XXIe siècle. Cette aventure n’aurait pu avoir lieu nulle part ailleurs. PAR FRANÇOIS SAPY deLyon re lyonnaise deLyon re lyonnaise deLyon re lyonnaise deLyon re lyonnaise © XAVIER COURRAUD 11 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025 12janvier2005.«AllôFrançois,Fernand GalulaveutrelancerunhebdomadaireàLyon...» Ci-dessus,FernandGalula devantsamaisondu boulevarddesBelges(2016). Ilnousaquittésen2018,à 78ans. Ci-contre,FrançoisMailhes imperturbable,dansles bureaux delaCitéinternationale. Lesracines:leprojet«Simone» L’hebdomadaire Tribune de Lyon n’est pas né le 15 septembre 2005. Ses racines plongent dans un projet plus ancien, né en décembre 2001. À l’époque, une petite équipe de journalistes travaillant à Lyon Figaro regarde, désabusée, ce quotidien lyonnais, supplément du Figaro, s’étioler au gré des alliances nationales entre les groupes Dassault et Hersant (propriétaire du Progrès de Lyon) qui se partagent le gâteau encore florissant de la presse régionale française. Motivés, passionnés par la presse et notre ville, nous décidons de lancer un projet d’hebdomadaire pour Lyon. Nom de code: Simone. À l’origine du projet se trouvent Sandrine Boucher (Le Journal du Dimanche), Damien Duperray (Le Figaro), Fabrice Arfi (Lyon Figaro) et moi-même. Vient s’adjoindre à l’équipe Anne Joly, une journaliste économique à la plume aérienne. Le projet capote assez rapidement, faute d’avoir trouvé les fonds nécessaires. Je me souviens assez bien du dernier épisode, qui se joue à Genève. Alors que nous commençons à être un peu découragés, je suis contacté par Antoine Exchaquet, le patron de Tribune de Genève, à l’époque filiale d’un très puissant groupe de presse international. À l’étroit sur les bords du Léman, le groupe lorgne la métropole lyonnaise et ses deux millions d’habitants. C’est notre dernier espoir. Il est rapidement douché: le groupe décide finalement de se recentrer sur ses bases suisses. Bye bye Simone... Quatre ans plus tard, l’équipe de Simone s’est égaillée dans les différents titres de presse lyonnais. Simone semble définitivement enterrée. Le 12 janvier 2005, alors que je dirige la rédaction d’Acteurs de l’économie, un mensuel d’enquêtes économiques (devenu depuis La Tribune), Fabrice Arfi, qui travaille pour le quotidien gratuit 20 Minutes, m’appelle: il est entré en contact avec Fernand Galula, un riche homme d’affaires qui a fait fortune dans la publicité et la presse d’annonces légales et qui souhaite relancer un titre hebdomadaire. Il est prêt à investir lourdement dans ce projet. À l’époque, la presse fascine les gens fortunés: nombre d’entre eux sont prêts à dépenser beaucoup d’argent pour se doter de «leur» journal. Simone ressort du formol où elle était plongée depuis quatre ans. On se jette à corps perdu dans la conception de ce journal, sans voir évidemment les pièges qui se dessinent, d’autant moins que l’on nous promet une liberté absolue. L’équipe s’est largement étoffée: s’adjoignent à ceux de la première heure des photographes, des graphistes, des rédacteurs aguerris comme Alice Géraud, Luc Hernandez, François Mailhes ou Robert Marmoz (ancien patron de Libération à Lyon, à l’époque correspondant du Monde). Cette petite équipe est totalement auto-organisée sur un modèle coopératif. On se réunit les soirs, on planche sur des noms, des maquettes et des concepts autour de bocks de bière. C’est un joyeux bazar. En juin 2005, Fernand Galula loue des bureaux somptueux à la Cité internationale pour abriter le journal en devenir. Pour certains, habitués à la précarité des métiers de la presse, c’est un émerveillement: l’équipe décide elle-même des salaires qu’elle va s’appliquer! Les bureaux sont tellement grands que certaines pièces sont vides... Nous n’imaginions pas, à l’époque, que la réalité économique allait bientôt nous présenter la facture. Et qu’elle serait douloureuse. Les origines d’un projet fou © OLIVIER CHASSIGNOLE – PHOTO D’ILLUSTRATION © XAVIER COURRAUD 12 TRIBUNE DE LYON NO 1000 _ DU 6 AU 12 FÉVRIER 2025
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