TRIBUNE DE LYON n°1022 - Page 1 - 1022 3 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 5 L’édito de LilianRenard 6 L’instantanédelasemaine. Rentrée pluvieuse, rentrée anxieuse L’invitée de la semaine 8 VanessaBrossard. «Onassignelesgensàdu logementquilesendette» En vue 12 Lebaromètre despersonnalitéslyonnaises. . 13 Ilsfontparlerd’eux. Charles-FranckLévy.Dernier des Mohicans ou liquidateur de l’héritage Collomb ? À chaud 14 Politique. Municipales2026. AnneBraibant,mairedu9e :«Très favorableàl’arrivéedeMadame KangàlaDuchère» 15 LeBriefActu. Métropolitaines2026.La droite lyonnaise présente ses premières propositions Économie 16 Laviedesentreprises. Textile.Velours de Lyon joue sa survie au tribunal 17 Aménagement/Transport. TerrassesdelaPresqu’île.Les premiers aménagements se dévoilent Dossier 20 Gastronomie. Sélection.Les 10 nouvelles pépites de la cuisine à Lyon Sorties 30 Lesimmanquables. Exposition.La vie comme un paysage 32 Pêle-mêle. Fanny Simon, expo photo... 33 Cinéma. IlovePeru.Et moi et moi et moi C’estpasduBergman. JurassicWorld:Renaissance. Monstre 34 Larencontreavec… Rosemarie 36 Lerestaurantdelasemaine. MaisonMolly.Molly pas mollo 37 Labonneadresse. Rimo.De la ferme au cornet 38 Topgourmand. Les meilleurs glaciers de Lyon 2/3 39 Patrimoine. Ilétaitunefois… Le palais de Roanne Parlonslyonnais. Ébravager Quiest-ce? Diane Kurys Annonces légales 40 Ventes aux enchères, appels à candidatures, annonces judiciaires et légales Sommaire TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 © NOA THEVENIN © PIERRE FERRANDIS © PIERRE FERRANDIS L A S E M A I N E P R O C H A I N E Le guide de votreété àLyon 18 Gastronomie. 10pépites delacuisine lyonnaise 36Lerestaurantdelasemaine. MaisonMolly,pas mollo L’invitéedelasemaine. VanessaBrossard:«On assignelesgensàdu logementquilesendette» 8 L a France insoumise vient-elle de désarmer l’union de la gauche et, ce faisant, les stratégies d’union de Grégory Doucet ou Bruno Bernard? En soi, la position relayée par Mathilde Panot en faveur du désarmement de la police municipale et contre le recours à la vidéoprotection n’est pas nouvelle pour une gauche orthodoxe et fut même parfois partagée jusque dans les rangs écologistes à l’aube du mandat. Certes, ce coup de fusil dans le ciel de la précampagne, tiré à vue par un matin de juillet, n’a pas été publiquement relayé par les Insoumis lyonnais et reste donc une saillie encore toute parisienne. Il n’empêche, elle dit autant des ambitions mélenchonistes pour les municipales qu’elle raconte l’équation délicate posée aux écologistes, un an après le succès du Nouveau front populaire aux législatives et la célébration, bien triomphante, du modèle lyonnais l’ayant soi-disant précédé. Et que les Verts voulaient voir prospérer jusqu’en 2026. Au moment où le maire sortant poursuit son aggiornamento sécuritaire, tente de polir son image et de recentrer son discours, et avance à petits pas sur l’implantation de nouvelles caméras, LFI tire une balle dans le pied de ses efforts et le ramène aux contradictions historiques de sa majorité. L’opposition ne s’y est pas trompée, poussant aussitôt les cris d’orfraie et d’usage, ravie de pouvoir lui coller sur le paletot l’inconséquence d’un tel projet, en décalage flagrant avec la montée du sujet sécuritaire dans l’opinion et les chantiers lancés par la Mairie pour étoffer le nombre des agents, ou par la Métropole pour renforcer la vidéoprotection dans les transports. Grégory Doucet a certes balayé l’idée d’un revers et n’imagine en rien démunir sa police municipale, conscient que nul maire confronté au réel et à la gestion quotidienne ne saurait poser telle hypothèse sur la table. Il lui reste pourtant à gérer un dilemme de poids… Faire avec LFI, au risque de jeter à nouveau le discrédit sur sa politique en matière de sécurité et embrasser l’épouvantail qui hérisse une partie de l’électorat; faire sans les Insoumis, leur laisser la radicalité dont il s’est lui aussi nourri, et affaiblir son potentiel de premier tour. La question sera peut-être tranchée par les Insoumis eux-mêmes. À Lyon, leur cheffe de file, la députée Anaïs Belouassa-Cherifi, prépare en effet sa candidature, relayant les appétits mélenchonistes pour 2026 et la distance prise avec les Verts. Il y avait déjà le vote de LFI contre les ZFE, totem écologiste lyonnais, ses requêtes sur la gratuité de certains services publics, cantines ou transports, voilà donc désormais la sécurité revenue en rafale comme un chiffon rouge agité dans la majorité. Et qui remet en lumière l’hypothèse des gauches irréconciliables, d’un côté, celle convertie au réel et aux nécessités gestionnaires et, de l’autre, celle qui lui préfère la force de l’incantation et souhaite même la défaire en ses bastions, à Vénissieux, Vaulx-en-Velin, qui sait demain à Villeurbanne et Lyon. Comment alors imaginer l’alliance des deux et de leurs désaccords? ILS LE DISENT ICI QuandLFIdésarmela stratégiedesVerts Édito © NOA THEVENIN VANESSABROSSARD Directricerégionaledela Fondationpourlelogement desdéfavorisés>P10 «Lemodèledu logementsocial estaffaibli.» © PIERRE FERRANDIS «Jenemélange jamaisplusde troiséléments dansmesplats.» JULIETTEDUFÊTRE CheffedeBotani>P25 ROSEMARIE Chanteuseetmusicienne>P35 «Monobjectif,c’est defairevibrerune cordesensible.» © PIERRE FERRANDIS ÉditéparRosebudSA•10 ruedesMarronniers,CS 40215,69287LyonCedex 02•Pourjoindrevotrecorrespondant,composezle047269 15 15.Fax04 7244 9204 • www.tribunedelyon.fr • Courriel: redaction@tribunedelyon.fr • Fondateur Fernand Galula • Directeur de la publication et de la rédaction François Sapy • DirecteursgénérauxdéléguésStéphanieLiogier,ThomasGrim•ResponsableadministratifetfinancierMarie‑ThérèseDuran•ComptableEmmanuelleTréboz•RédacteurenchefLilianRenard• ResponsablenumériqueÉtienne Combier • Secrétairegénéralederédaction Véronique Lopes • SRetrelecture Delphine Pyrek • RédactionMathilde Beaugé, Iris Bronner, Lorenzo Calligarot, FlorentDuplatre,DavidGossart,LucHernandez,RodolpheKoller,JuliaParet,ApollineTissier,AdrienRaymond•PhotographesPierreFerrandis(une),LéoPoudré(stagiaire),NoaThevenin(stagiaire) • ResponsablecommercialeFabienne Gaudin • ChefdepublicitéBaptiste Rollet • Responsablediffusion-abonnementsCamille Chrysostome abonnement@tribunedelyon.fr (04 72 69 06 67) • Chargéed’abonnementsMylèneRion•ChargédediffusionLorisRodriguez•Diffusion,abonnementsFaustineCornu•CommunicationetévénementielClaraAlonzi,FannyAndriamaroandraina, Amaël Lacroix-Magnien, Camille Paris • Ontcollaboréàcenuméro François Mailhes, Jean-Baptiste Martin • Journalistesstagiaires Timothée Branche, Lucie Garcia, Louison Lecourt • Toutes les photosdecethebdomadairesont«droitsréservés»•ISSN17779332Numérodecommissionparitaire1227C87506•Impression:ImprimerieChiratàSaint-Just-la-Pendue(42)•Originedupapier: France • Taux de fibres recyclées: 100 % • Réchauffement climatique par exemplaire: 137,5 g de C02. © NOA THEVENIN «Lavidéosurveillanceaideà l’élucidation,mais neremplacepas laprévention.» ANNEBRAIBANT MaireLesÉcologistedu 9e arrondissement>P14 LILIANRENARD RÉDACTEURENCHEF @lilian_renard 5 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 Rentréepluvieuse,rentréeanxieuse. Toujours dans l’attente de la décision de la DNCG, les gones ont repris le chemin de l’entraînement en vue de la préparation de la saison 2025-2026. Un retour à Décines marqué par la grande inquiétude que suscite l’appel étudié par le gendarme financier du football français. Ce lundi 7 juillet, les joueurs ne savaient pas encore si la relégation administrative de l’OL en Ligue 2 serait confirmée deux jours plus tard. Comme à chaque rentrée des classes, c’est aussi l’occasion de quitter certains camarades et d’en rencontrer de nouveau. Alexandre Lacazette, Nicolás Tagliafico et Rayan Cherki étant partis, plusieurs jeunes issus du centre de formation étaient conviés à cette reprise, à l’image d’Islam Halifa, de Rémi Himbert ou de Khalis Merah. LORENZO CALLIGAROT L’instantané de la semaine PAR PIERRE FERRANDIS Vanessa BROSSARD «Onassigne lesgensàdu logementqui lesendette» Avez-vous laissé la «crise abbé Pierre» derrière vous? Vanessa Brossard: « Ce qui est sûr, c’est que ça a été une déflagration. On a vraiment été bouleversés par tous ces témoignages. La référence à l’abbé Pierre était très installée, ça a été un choc l’été dernier. Il a fallu accepter. On a aussi été dans la reconnaissance de ce que ces gens ont vécu. Je pense que la fondation a eu la bonne réaction, alignée avec les valeurs que l’on porte. Cela a permis que l’on ne perde pas pied dans notre combat. On est solides grâce à la manière dont la fondation et le mouvement Emmaüs ont géré cette crise. A-t-elle eu des impacts concrets sur la fondation elle-même? Oui. 97 % de l’argent de la fondation vient des donateurs, et il y a eu une inflexion inquiétante des dons. On s’est stabilisés à une baisse de l’ordre de 30 %. On a réagi rapidement en enlevant la mention “abbé Pierre” de notre nom. Je pense que ça a été un moment important pour rebondir et réaffirmer que le combat continuait. L’enjeu est de reconstruire notre image car changer de nom, ce n’est pas facile! En matière de visibilité, notamment. Mais ce qui est rassurant, c’est que notre crédit n’est pas seulement lié à l’abbé Pierre. Ce que j’ai vite observé, c’est que l’on a gardé la confiance absolue de nos partenaires. Ça montre que l’on est solides, que la société est capable de faire la part des choses. Notre activité n’a pas bougé, elle est toujours indispensable. On a cette solidité-là qui fait que je suis optimiste. Cette crise était nécessaire. C’est important de la reconnaître, et d’avancer avec. Comment s’est manifestée cette envie d’avancer? On vient d’organiser une première journée d’assemblée populaire contre les injustices, à Grenoble. On a rassemblé des associations et des collectifs de toute la France et de la Belgique pour aider et renforcer les collectifs concernés par la précarité. On les aide à s’autoorganiser face à leurs difficultés, car ils sont souvent composés de bénévoles. L’idée est de les aider à s’outiller, d’accompagner leurs dynamiques. On a aussi des collectifs de réquisition citoyenne. © NOA THEVENIN La directrice régionale de la Fondation pour le logement des défavorisés, l’ex-Fondation AbbéPierre, revient sur la crise qui a vu l’institution être rebaptisée à la suite des révélations sur son fondateur. Et sur celle, plus profondément inquiétante, qui traverse le logement social. PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID GOSSART L’invitée de la semaine 8 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 Lemal-logement,c’estunsujetqueconnaît surleboutdesdoigtsVanessaBrossard, lyonnaise «sédentaire» de tout temps, issue du sérail social et passée par Habitat et Humanisme. Elle œuvre depuis 2013 à la fondation qui abrite ses trois permanents dans un local de la Guillotière, rue de Créqui, sous la bannière Emmaüs. Et à un jeté de caillou du restaurant Piment et Citronnelle, excellente cantine thaïe dont les assiettes équilibrées et fraîches présentaient un profil idoine pour un rendezvous sous canicule. Or, le logement social, lui aussi, est en surchauffe. «Tous les indicateurs sont au rouge», signalait Manuel Domergue, porte-parole national de l’association, présent à Lyon en mai dernier, à l’occasion de l’«état annuel du mal-logement en Auvergne-RhôneAlpes, 2025» de la fondation. Chiffres à l’appui: dans la métropole de Lyon, 22500 personnes sont privées de logement. Chaque soir, en France, ce sont entre 6000 et 8000 appels au 115 qui restent sans solution, dont 2000 à 2500 mineurs concernés. Le nombre de personnes en hébergement d’urgence a été multiplié par trois en 20 ans. Les expulsions explosent: les recours à la force publique ont augmenté de 53 % dans la métropole de Lyon entre 2022 et 2023. Alors qu’en région Aura, la file d’attente pour le logement s’allonge de 20000 demandeurs par an, soit +45 % depuis 2016. La production de logements, quant à elle, baisse: 32 % de moins entre 2016 et 2024, et le problème est encore plus aigu pour les logements les plus abordables, les PLAI (prêts locatifs aidés d’intégration). Le tout, alors que la facture énergétique a explosé de 63 % en dix ans. Mon déjeuner avec Vanessa Brossard Piment et Citronnelle 92 Grande rue de la Guillotière, Lyon 7e . —Notrerepas— Tofu sauté sauce aigre-douce. Poulet au curry jaune. Deux cafés. —L’addition— 25 € 9 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 À Montpellier, l’un d’entre eux a, par exemple, commencé par des actions de réquisition qui ont abouti à de l’habitat dit “intercalaire” (mobilisation de locaux temporairement inoccupés, NDLR) subventionné par la Ville. On a des collègues juristes qui peuvent leur apporter des éléments pour les aider à se border juridiquement. Quelle est la position de la fondation concernant les revendications illégales? C’est une ligne de crête à tenir. La fondation ne soutient pas la réquisition comme solution. Nous ne sommes pas dans la revendication du côté des collectifs. De fait, par contre, on dit que c’est un des effets du mal-logement que de voir des personnes qui n’ont pas d’autre choix que de se mettre à l’abri dans des lieux vides. À travers ça, on peut avoir un discours sur le logement vide. Mais le combat est celui du logement digne et abordable. Lors de votre récent bilan annuel, vous avez assimilé le logement social à un piège. Pourquoi? Le logement social est une réponse hyper importante et il faut défendre son modèle. Le risque serait de déconstruire quelque chose qui peut fonctionner. Mais le modèle est affaibli, donc ce qui est produit n’est pas forcément à la hauteur des capacités économiques des personnes. Le logement social est trop cher, ou bien il se trouve dans du vieux patrimoine avec des problèmes similaires à ceux du privé, de rénovation énergétique mais parfois aussi structurels. On voit monter ce problème et on a des locataires dans la difficulté, sans solution. Or, comme tout est grippé, que les locataires ont davantage de mal à sortir de leur logement, ils sont de plus en plus mal. Plombés par l’augmentation des prix de l’énergie, les charges... On les assigne à du logement qui les endette. Il y a la pression foncière, et le fait que, ces dernières années, les bailleurs sociaux se sont de plus en plus adossés à des promoteurs pour produire. Dans certains territoires, cela concerne presque 70 % de la production. Cela a aussi contribué à ce que le logement produit le soit avec des charges plus élevées. Et cela crée du logement social trop cher, des taux d’effort trop importants qui asphyxient les personnes, mais aussi la promotion. Ce qui fait qu’il ne se construit plus rien. Avec quelles conséquences sur le terrain? Des personnes attendent du logement pendant des années sans voir de solution et s’enfoncent dans des situations financières impossibles. Cela produit des souffrances, des problèmes familiaux... Les délais se rallongent d’année en année. Dans la métropole de Lyon, on est à un niveau de pression inégalé. Un dossier sur 10 est satisfait, contre 1 sur 8 l’an dernier. Les demandeurs augmentent quand les attributions diminuent. Et cela se répercute sur les appels au 115, chaque soir, avec des gens qui bricolent des solutions. Il y a tout de même de l’hébergement d’urgence? Il y a certes des solutions d’urgence dans la métropole, mais les durées s’allongent là aussi. C’est donc de plus en plus difficile d’y accéder. L’État avait tout de même augmenté le nombre de places d’urgence ces dernières années, sauf que, cette année, il n’y a pas de moyens supplémentaires ; il y a, au contraire, une diminution du nombre de places. Au 115, il y a toujours davantage de non-réponses, et c’est ça qui produit du squat, des tentes, des campements, des marchands de sommeil. C’est extrêmement préoccupant. Car cela rend le sujet visible sous le prisme sécuritaire, et cela tend à criminaliser un sujet qui est en fait une situation insupportable. La précarité, ce ne sont pas que des personnes immigrées en situation illégale, quel est le profil moyen? Non, ça n’est pas que ça! C’est la partie émergée de l’iceberg. Ce sont ceux qui ne rentrent pas dans le système d’hébergement qui sont visibles. Mais on a aussi des gens qui ont du travail, qui sont insérés, et qui vivent dans des squats, avec des solutions bricolées. On est en lien avec des associations en Drôme ou en Ardèche qui ont des situations comme ça. Un monsieur, qui a travaillé à La Poste à Lyon et qui a eu des problèmes de santé, a perdu son logement. Avec son indemnité, il a acheté un terrain dans l’Allier et il habitait dans un cabanon qu’il rafistolait. On a des exploitants agricoles qui habitent dans des mobile homes en décrépitude, ou dans des ruines. C’est un sujet protéiforme, différent en milieu urbain ou rural. Qu’attendez-vous des prochaines élections? Le logement social est souvent un sujet invisibilisé. Autour des élections, un ou deux sujets prennent toute la place. Ce n’est pas forcément un temps qui permet de se poser. Le logement passe souvent à la trappe. On essaiera modestement de lui donner une place! Parvenez-vous malgré tout à imaginer une amélioration de la situation? En ce moment, c’est difficile de voir une amélioration. Les signaux ne vont pas dans le sens de dire que le logement est prioritaire. Mais ce n’est pas une fatalité, on est un pays qui a les moyens. C’est une question de choix politique.» «Le modèle du logement social est affaibli.» VANESSA BROSSARD L’invitée de la semaine BIOEXPRESS 1977 Naissance à Lyon 3e . 2000 Diplôme d’assistante sociale. 2013 Master analyse et conception de l’intervention sociale. Chargée de mission à la Fondation AbbéPierre, devenue la Fondation pour le logement des défavorisés en 2025. 10.2024 Directrice de la fondation en Auvergne-RhôneAlpes. 10 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 Mentions Bac CIC* 160€ 80€ 40€ Mention Très Bien Mention Bien Mention Assez Bien cic.fr *OFFRE SOUMISE À CONDITIONS, réservée aux lauréats du BAC 2025 de France ayant obtenu une mention Assez Bien, Bien ou Très Bien,valable jusqu’au 30/09/2025 sur présentation du relevé de notes. Une seule offre par lauréat. Les sommes seront versées sur un livret d’épargne CIC ouvert ou à ouvrir au nom du lauréat. Pour les mineurs, souscription du livret par le représentant légal (sauf Livret Jeune). Voir conditions détaillées en Agence CIC et sur www.cic.fr. CIC Lyonnaise de Banque - RCS Lyon - SIREN 954 507 976. +4 CHARLES KAHUDI. Indélébile. C’est un morceau d’histoire de l’Asvel qui s’en va. Après dix saisons passées à l’Astroballe, quatre titres en Pro A, deux Leaders Cups et deux Coupes de France, Charles Kahudi a décidé de mettre un terme à sa carrière professionnelle à l’issue du contrat qui le liait au club villeurbannais. Une amère sortie des parquets pour celui qui, à 38 ans, avait bénéficié de moins en moins de temps de jeu ces derniers mois. -1 MAXIME LE MOING. Presqu’île. Le président de l’Association pour le développement de la Presqu’île de Lyon avait engagé, avec de nombreuses associations de commerçants et d’habitants du 2e arrondissement, mais également du Vieux-Lyon, de la CroixRousse et de Caluire-et-Cuire, un recours contre la zone à trafic limité (ZTL), entrée en vigueur le 21 juin dernier. Mais le tribunal administratif de Lyon l’a écarté le 1er juillet. +6 MAURO COLAGRECO. Persil. L’arrivée dans le 6e arrondissement de Lyon début 2024 du chef argentin — triplement étoilé à Menton pour son restaurant Le Mirazur — avec sa pizzeria, La Pecoranegra, avait suscité autant d’enthousiasme que d’intérêt. Avec raison… Un an et demi plus tard, l’adresse figure déjà parmi les 100 meilleures du monde d’après le classement Best Pizza Awards. À la 69e place, ça ne s’invente pas. +2 ISABELLE HUAULT. Profil. Présidente du directoire et directrice générale d’emlyon business school depuis 2020, Isabelle Huault a été, ce 3 juillet, reconduite dans ses fonctions à la tête du conseil de surveillance de l’école. «J’aborde ce nouveau mandat avec énergie, humilité et une grande confiance dans la communauté qui soutient l’école», a déclaré l’ancienne professeure à l’université ParisDauphine. -3 MICKAËL PACCAUD. Incivil. Nous vous en parlions il y a quelques semaines, le maire LR de Mions, qui dénonçait une vague d’incivilités dans sa commune, avait décidé de sévir en instaurant un arrêté de couvre-feu pour les mineurs de moins de 17 ans non accompagnés le soir. Le tribunal administratif de Lyon a toutefois décidé de suspendre l’arrêté, jugeant cette mesure disproportionnée et légalement discutable. -5 ABDELOUAHB BAKLI. Péril. Après l’annonce en début d’année par l’État de la résiliation de ses contrats d’association avec le lycée musulman privé Al-Kindi, soupçonné d’entretenir «une proximité avec la pensée des Frères musulmans», décision attaquée en référé mais confirmée par le tribunal administratif de Lyon, au tour de la chambre régionale des comptes de pointer du doigt la gestion de l’établissement scolaire de Décines-Charpieu. TOP3 Cumuldes pointsdepuis le01.01.2025 +6 -3 +4 -3 +2 -5 FLOP3 LE BAROMÈTRE DES PERSONNALITÉS LYONNAISES En vue 12 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 R arement un groupe politique n’a été autant victime des coups du sort que Pour Lyon. Ils étaient septréunisauconseilmunicipalautourdeGérard Collomben2020.Sondécès,ainsiqueceluidesonami Jean-Yves Sécheresse en l’espace de quelques jours fin 2023, ajoutés à la démission de Yann Cucherat et au passageàdroitedeLudovicHernandezetd’Anne-Sophie Condemine avaient réduit les effectifs à peau de chagrin. Mais avec l’annonce début juillet du départ de Delphine Borbon et de Samira Bacha-Himeur, ils ne sont plus que deux rescapés: Jean-Dominique Durand et Charles-Franck Lévy. Sans renfort d’ici la rentrée, le groupe disparaîtra — il faut être au minimum trois. Or, c’est précisément en septembre que Jean-Michel Aulas pourrait enfin officialiser sa candidature à la Mairie de Lyon. L’ancien président de l’OL l’a annoncé jeudi 3 juilletenpréfecturealorsqu’ilvenaitderemettre lesinsignesdechevalierdelaLégiond’honneuràYann Cucheratdansunmomentlourddesymboles.D’autant plus lorsque l’ancien gymnaste, président du groupe Pour Lyon jusqu’en septembre 2024, a semblé passer à JMA le témoin que lui avait transmis Gérard Collomb. «Je ne crois pas me tromper en pensant qu’il y a comme un lien secret entre vous et ceux qui ont bâti cette ville, a-t-il énoncé. Lyon a besoin de bâtisseurs, donc Lyon a besoin de vous.» Microparti, maxi embrouilles. Une phrase d’autant plus sibylline sachant que, quelques heures plus tôt, le quasi-candidat avait fait savoir que l’association Prendre un temps d’avance, microparti créé en 2018 par Gérard Collomb, devenait le sien. C’est avec cette organisation que Cucherat avait fait campagne en 2020 et donc avec elle que Jean-Michel Aulas mènera dorénavant ses opérations politiques. Elle sera présidée par Emmanuel Imberton, ancien président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Lyon qui œuvre aux côtés de Jean-Michel Aulas pour préfigurer sa candidature. Son trésorier n’est autre que Charles-Franck Lévy, adjoint de Collomb de 2014 à 2020 et coprésident du groupe Pour Lyon depuis un an. Si les deux événements relèvent pour partie de la coïncidence, ils ne peuvent être dissociés l’un de l’autre. «Mon départ n’est pas lié aux récents événements, explique Delphine Borbon, même s’ils confortent les réflexions qu’on avait depuis quelque temps avec Samira Bacha-Himeur.» «Ça fait un moment que je n’étais plus du tout alignée avec le groupe», confie cette dernière, selon laquelle «le problème n’est pas tant de donner le microparti à Aulas, c’est de l’apprendre par la presse. Ça a été la goutte d’eau». «On sentait bien qu’il se tramait des choses, mais on n’obtenait pas de réponses à nos questions, reprend Delphine Borbon. Avec le recul, on comprend mieux la raison de cette manœuvre opaque et secrète.» RODOLPHE KOLLER AVEC L.R. DernierdesMohicansouliquidateurdel’héritage Collomb? Miné par les départs, le groupe fondé par Gérard Collomb pourrait disparaître à la rentrée… au moment choisi par Jean-Michel Aulas pour annoncer qu’il récupère le microparti de l’ancien maire, avec Charles-Franck Lévy à la manœuvre. ILS FONT PARLER D’EUX Charles-FranckLévy © PIERRE FERRANDIS 13 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025 Après ses homologues des 5e et 3e arrondissements, c’est auprès d’Anne Braibant (Les Écologistes), maire du 9e , que Tribune de Lyon s’est rendu afin de dresser le bilan de son mandat à moins d’un an des élections municipales. Nous sommes au Théâtre nouvelle génération, en quoi est-il emblématique du mandat? «Nous y avons fait d’énormes travaux parce qu’ici, c’était une ancienne maison commune avec une salle des fêtes, des bains-douches, et surtout une scène triangulaire ! Le mur de fond était en biais puisqu’il suivait la façade de l’Ehpad. Quand celui-ci a été démoli pour créer une école, nous avons pris attache avec le théâtre pour que le mur soit redressé. On en a profité pour refaire toute l’électricité et créer un atrium. L’un dans l’autre, c’est le plus gros investissement du mandat. Quels sont les enjeux du 9e ? Nous sommes un arrondissement avec beaucoup d’enfants et un déficit declasses.LeparcMontelétaitoccupé par une école provisoire depuis des années, mais on est en passe d’y arriver. Nous nous sommes retrouvés avec une dette patrimoniale importante et des lieux totalement inadaptés au changement climatique. Pour rectifier le tir, cela prend du temps et de l’argent. La MJC de la Duchère est en travaux, comme la piscine de Vaise où nous reprenons l’étanchéité des bassins et les plongeoirs. Le 9e a connu des problèmes de sécurité. Quel est votre avis sur la vidéosurveillance? C’est un outil qui aide à l’élucidation mais qui ne remplace pas la prévention, le travail avec les jeunes. Il y a beaucoup de caméras à la Duchère et j’ai toujours été favorable à un redéploiement place de Paris ou à Gorge-de-Loup. La question des mobilités est également épineuse. Nous sommes un arrondissement d’entrée de ville avec un fort trafic de transit. Nous avons mené une étude sur les mobilités à Vaise pour permettre une meilleure cohabitation, parce que la rue de Bourgogne est un enfer pour la régularité des bus, et la rue Marietton, c’est juste impossible pour les cyclistes... Rêvez-vous toujours d’accueillir l’OL Lyonnes (ex-OL Féminin) à la Duchère? Il y a eu des visites mais il manque le tram, il en faut un à la place du C6. Cela offrirait une capacité supérieure et un site propre, en matière d’usage, ce n’est pas du tout la même chose. Il est inscrit au Plan des mobilités, mais c’était trop lointain pour Mme Kang. Mais j’étais très favorable à ce projet qui aurait sans doute aidé à changer l’image du quartier.» Municipales 2026. AnneBraibant,mairedu9e :«Très favorableàl’arrivéedeMadameKangàlaDuchère» © NOA THEVENIN POLITIQUE Portrait. Anne Braibant (51 ans) n’était pas fléchée vers la Mairie du 9e . Mais la tête de liste écologiste Camille Augey étant devenue adjointe de Grégory Doucet, voilà cette ancienne entrepreneure dans le textile, originaire du Nord, propulsée maire. Bonus: c’est Gérard Collomb qui lui a transmis l’écharpe tricolore. «Je n’oublierai jamais ce jour, lance-telle, avec l’intention de la conserver. J’ai très envie de continuer parce que le Covid et le fait d’être novice nous ont frustrés. Je n’aborderai pas les choses de la même façon s’il doit y avoir un second mandat.» La maire du 9e arrondissement de Lyon, Anne Braibant (Les Écologistes), dans la salle du Théâtre nouvelle génération (TNG). À chaud 14 TRIBUNE DE LYON NO 1022 DU JEUDI 10 AU MERCREDI 16 JUILLET 2025
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