MONDE GOURMAND n°77 - Page 1 - 77 La joie de vivre en cuisine ! M O N D E G O U R M A N D M O N D E G O U R M A N D ENTRÉE Actus croustillantes Alimentation saine : Focus Tradition des crêpes SANTÉ p.4 p.8 p.10 Gourmand Sommaire très DESSERT Monde Gourmand - mensuel édition Janvier 2025 édité par C.A Andoni, représentée par Lucie Pinzano Dir. Publications : Lucie Pinzano Rédacteur en chef : Tom Vong Rédacteur Adjoint : Valentin Prieur Maquette : Galle Kanga Concept mise en page : Marjorie Xheni PLAT PRINCIPAL Recettes gourmandes Sirops naturels : au top ! Friteuses sans huile : Savoir Thym : “Remède” miracle ? A TABLE p.18 p.50 p.56 p.62 P. 4 M O N D E G O U R M A N D P R É S E N T E L E S A C T U S Q U O I D E N E U F ? ALIMENTATION : LA PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT PREND POSITION CONTRE UNE DIMINUTION DES PRIX Alors que 82 % des Français déclarent avoir dû « restreindre leurs dépenses » au cours de l'année écoulée, d'après une enquête réalisée par Elabe pour BFMTV, Sophie Primas a exprimé son opposition à une réduction des prix dans les supermarchés. Invitée sur le plateau de la chaîne d'information en continu ce jeudi 23 janvier, la porte-parole du gouvernement a expliqué que les prix alimentaires ne devraient pas être revus à la baisse, car ils contribuent à « garantir une juste rémunération des agriculteurs ». « Souvent, on se focalise uniquement sur le coût de notre panier de courses et on omet d'autres aspects. Or, ce sont ces autres dépenses qui posent aujourd’hui de réels problèmes », a-t-elle expliqué, mettant en avant les frais liés au logement et aux assurances. « Il y a quinze ans, l’alimentation représentait entre 17 et 19 % des revenus des ménages. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé autour de 11 %. Cela ne signifie pas que c’est abordable ou simple pour autant. Mais c’est surtout tout ce qui gravite autour qui a considérablement augmenté », a-t-elle précisé. La ministre a également souligné l’impact croissant des coûts du logement, un facteur qu’elle considère comme majeur. « Le logement est un élément clé. On constate de plus en plus de jeunes qui retournent vivre chez leurs parents », a-t-elle insisté. Elle a ensuite ajouté : « Je ne veux pas qu’on affirme sur ce plateau que 'l’alimentation est trop chère'. L’alimentation a un coût, et ce coût permet aussi de rémunérer dignement nos agriculteurs », a-t-elle martelé. Elle a rappelé que pendant de nombreuses années, une tendance à la désinflation sur les produits alimentaires a été observée, une situation qui a selon elle « contribué à dévaloriser ces produits ». Elle a poursuivi en expliquant : « Nous avons multiplié les promotions (...) jusqu’à atteindre des absurdités économiques. Cela conduit finalement à détruire la valeur de ces produits. » P. 5 DANS LES GRANDES SURFACES, MANGER SAINEMENT UHVWHXQOX[H 3AVOIR 6RFL«W« /DTXHVWLRQTXLWXH FYgU`]aYbhg`Ygd`ig íWcbca]eiYgdfcdcgígXUbg `YggidYfaUfW\íggcbhgcijYbh WYilei]Wcbh]YbbYbh`Ud`ig [fUbXYeiUbh]híXYgiWfYg U^cihígWcaaY`Ufíjí`íibY íhiXYaYbíYdUf`IHA @ccXkUhW\@UWYÝWYhhY g]hiUh]cbd`ig]YifgUggcW]Uh]cbg UddY``Ybh`hUhÝYbWUXfYf`Yg aUf[YgUdd`]eiíYgUil dfcXi]hggU]bgei]gcbhV]Yb gcijYbhjYbXigÝXYgdf]l YlcfV]hUbhg FUdcgg]V]`]híXYW\c]g]fibY U`]aYbhUh]cbíei]`]VfíYYghY``Y fíY``YaYbhUWWYgg]V`YÝhcig MY`cb@ccXkUhW\`UfídcbgY YghbcbFcf[Ub]gUh]cbU fíWYaaYbhdiV`]íibfUddcfh aYhhUbhYb`ia]ófYibY hYbXUbWY]bei]íhUbhY `Yg Ufh]W`Yg`Ygac]bgW\YfgXUbg `YgfUmcbgU`]aYbhU]fYgWYil XYgaUfeiYgX]ghf]VihYifg bchUaaYbhgcbhUigg]`Ygd`ig f]W\YgYbgiWfYgU^cihíg =cbgYfjYgXY`í[iaYgdU]bg XYa]YciYbWcfYd`Uhg dfídUfígWcaaY`YgWcfXcbg V`YigJUfa]`Yg҇҃҃dfcXi]hg YlUa]bígXUbg`YgYbgY][bYg ?FYW`YfW=UffYZcif CbhYfaUfW\íMidYfOYh Auchan, les résultats sont sans équivoque : même des produits où l'on n'attend pas la présence de sucre en contiennent, et cela en quantité notable. Les īĴðÆăÐĮÅďĊĉīÆìÑș ÅðÐĊĪķÐĨīĴðĪķÐĮ pour les budgets serrés, sont les plus concernés par ce phénomène. Ces disparités reflètent des inégalités sociales criantes qui s’invitent jusque dans les assiettes des ménages. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets majeurs d’un cycle de ÆďĊåÑīÐĊÆÐĮÐĴÌÐ ÌÑÅĴĮďīæĊðĮÑĨītÐĨďīĴÐīīÐÐĴ :īďķĊÌďĊĴīďă¾qīðĮ, du 24 au 26 janvier, sur le thème : « Choisit-on ce que l’on mange ? ». L’étude de Foodwatch illustre ces inégalités : une conserve de petits pois parmi les cinq moins chères contient, en moyenne, 43 % de sucre en plus que celles situées dans le haut de la gamme tarifaire. De quoi remettre en ÆķĮÐăÐĮĉÐĮĮæÐĮ de santé publique, tels que « évitez de manger trop sucré, trop salé, trop gras », qui deviennent inaccessibles pour les foyers les plus modestes. P. 6 ALIMENTATION ET SANTÉ : DES CHOIX LIMITÉS POUR LES PLUS PRÉCAIRES Les statistiques confirment ces constats. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) relevait en 2020 que les dépenses alimentaires à domicile représentent une des plus grandes disparités entre les foyers selon leur niveau de vie. Les ménages les plus modestes, consacrant une proportion importante de leur budget à l’alimentation, se retrouvent souvent contraints d’ajuster leurs achats en fonction des prix. Par ƬȒȇɀƻȷɖƺȇɎًǼƺɀǔȸɖǣɎɀƺɎ ǼƻǕɖȅƺɀًƳȒȇɎǼƺɀȵȸǣɴȒȇɎƫȒȇƳǣ de 16 % entre juin 2022 et juin 2023 selon l’Observatoire de Familles Rurales, deviennent de moins en moins accessibles. Ce surcoût représente, pour une famille de quatre personnes, entre 5 % et 18 % du revenu mensuel net au Smic, soit une dépense comprise entre 65 et 241 euros par mois. Ce déséquilibre a des répercussions directes sur la santé des plus vulnérables. Comme le souligne Foodwatch, les maladies liées à une mauvaise alimentation touchent de manière disproportionnée les foyers précaires. L’obésité, par exemple, touche 8,5 millions d’adultes en IȸƏȇƬƺƺɎƺɀɎƳƺɖɴǔȒǣɀȵǼɖɀ ȸƻȵƏȇƳɖƺȵƏȸȅǣǼƺɀƬƏɎƻǕȒȸǣƺɀɀȒƬǣȒٮƻƬȒȇȒȅǣȷɖƺɀ défavorisées. L’excès de sucre, souvent omniprésent dans les produits bon marché, favorise également le développement de pathologies graves telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires ou encore certains types de cancer. (ƺɀȅƏȸǕƺɀȒȵƏȷɖƺɀƺɎƳƺɀȵȸƏɎǣȷɖƺɀƳǣɀƬɖɎƏƫǼƺɀ Foodwatch accuse les grandes enseignes de réaliser des « surmarges » sur les produits sains pour compenser les faibles marges de produits d’appel, moins rentables. En France, cinq géants – Leclerc, Carrefour, Intermarché, Super U et Auchan – contrôlent 80 % du marché alimentaire. Cette position dominante leur permet de dicter leurs conditions aux fournisseurs et d’orienter les habitudes de consommation des ménages, ƺȇƳƻƬǣƳƏȇɎȷɖƺǼɀ ȵȸȒƳɖǣɎɀɀƺȸȒȇɎƳǣɀȵȒȇǣƫǼƺɀƳƏȇɀ les rayons et à quel tarif. L’ONG dénonce des pratiques opaques : les marges réalisées sur les articles les plus nutritifs ne sont pas clairement documentées. L’Observatoire de la formation des prix et des marges alimentaires (OFPM) ne suit actuellement que 34 produits, principalement des articles bruts comme la viande ou le fromage, limitant ainsi la transparence sur le prix réel des produits transformés. MONDE GOURMAND ACTUS CROUSTILLANTES MONDE GOURMAND 1PVSUBOU VOF ¦UVEF EF 'BNJMMFT 3VSBMFT B E¦NPOUS¦ FO RVFMFTC¦O¦GJDFTS¦BMJT¦TTVSMFTGSVJUTFUM¦HVNFT QBS FYFNQMF QFSNFUUFOUTPVWFOUEFDPNQFOTFSMFTQFSUFTEFT SBZPOT NPJOT MVDSBUJGT DPNNF MB CPVMBOHFSJF PV MB QUJTTFSJF -FTBTTPDJBUJPOTEFDPOTPNNBUFVST EPOU 'PPEXBUDI 'BNJMMFT3VSBMFTFU2VF$IPJTJS S¦DMBNFOUEBWBOUBHFEFUSBOTQBSFODFFUVO FODBESFNFOUTUSJDUEFTNBSHFTBQQMJRV¦FT BVYQSPEVJUTTBJOT $FQFOEBOU NBMHS¦ MFT FOHBHFNFOUT BGGJDI¦T QBS MF QS¦TJEFOU EF MB 3¦QVCMJRVF FO QPVS S¦HVMFS MFT QSBUJRVFT UBSJGBJSFT DFT SFWFOEJDBUJPOT OǷPOU QBT FODPSF USPVW¦EFS¦QPOTFDPODS¥UF6OFUBYFTVSMFTTVDSFTBKPVU¦T EBOT MFT QSPEVJUT USBOTGPSN¦T RVJ BVSBJU QV GJOBODFS EFT DBNQBHOFTEFQS¦WFOUJPO B¦U¦SFKFU¦FMBTVJUFEVSFDPVST BVMPSTEFTEJTDVTTJPOTQBSMFNFOUBJSFTTVSMFCVEHFUEFMB 4¦DVSJU¦ TPDJBMF %F N§NF MF /VUSJTDPSF PVUJM WJTBOU HVJEFSMFTDPOTPNNBUFVSTWFSTEFTDIPJYQMVT¦RVJMJCS¦T SFTUF GBDVMUBUJG 4FMPO .BUIJMEF 5PVWJFS ¦QJE¦NJPMPHJTUF OVUSJUJPOOFMMF FU DPDPOUSJCVUSJDF EV /VUSJTDPSF DFUUF BCTFODFEǷPCMJHBUJPO SFGM¥UF VOFkGSJMPTJU¦QPMJUJRVF{GBDF BVY MPCCJFT JOEVTUSJFMT k $F OF TPOU QBT EFT DPOUSBJOUFT UFDIOJRVFT RVJ FNQ§DIFOU EF QSPEVJSF EFT BMJNFOUT NPJOT TVDS¦T NBJTEFTDIPJY¦DPOPNJRVFT{ BGGJSNFUFMMF QMBJEBOU QPVSVOFS¦HVMBUJPOQMVTTUSJDUF &OGJO MǷJE¦FEǷVOF4¦DVSJU¦TPDJBMFEFMǷBMJNFOUBUJPO WJTBOU TVCWFOUJPOOFSMǷBDD¥TBVYQSPEVJUTTBJOTQBSMFCJBJTEFGPOET QVCMJDT SFTUF BV TUBEF EFT FYQ¦SJNFOUBUJPOT MPDBMFT 6OF QSPQPTJUJPO EF MPJ E¦QPT¦F S¦DFNNFOU QBS MF E¦QVU¦ ¦DPMPHJTUF $IBSMFT 'PVSOJFS QPVSSBJU PVWSJS MB WPJF VOF JOJUJBUJWF OBUJPOBMF NBJT TPO BEPQUJPO E¦QFOESB EV TPVUJFO QPMJUJRVF 1PVS BQQSPGPOEJS MB RVFTUJPO EFT JO¦HBMJU¦T BMJNFOUBJSFT OPVT BWPOT SFODPOUS¦ MF %S SJD .BSUJO OVUSJUJPOOJTUF FU DIFSDIFVS TQ¦DJBMJT¦ EBOT MFT MJFOT FOUSF OVUSJUJPOFUTBOU¦QVCMJRVF4PODPOTUBUFTUTBOTBQQFMk$F RVF OPVT PCTFSWPOT BVKPVSEǷIVJ FTU VOF GSBDUVSF BMJNFOUBJSF RVJ SFGM¥UF MFT JO¦HBMJU¦T TPDJBMFT FU ¦DPOPNJRVFT EF OPUSF TPDJ¦U¦ .BOHFS TBJOFNFOU FTU EFWFOV VO MVYF QPVS EF OPNCSFVTFTGBNJMMFT FUDFMBQPTFVOS¦FMQSPCM¥NFEFTBOU¦ QVCMJRVF{4FMPOMF%S.BSUJO MFQSPCM¥NFOFTFMJNJUFQBTBV DP¸U EFT QSPEVJUT BMJNFOUBJSFT EBOT MFT SBZPOT EFT TVQFSNBSDI¦Tk5PVUDPNNFODFFOBNPOU EBOTMBDIB«OF EF QSPEVDUJPO -FT QSPEVJUT USBOTGPSN¦T CBT QSJY TPVWFOU SJDIFT FO TVDSFT HSBJTTFT FU BEEJUJGT TPOU TVCWFOUJPOO¦T PV QSPEVJUT EFT DP¸UT FYUS§NFNFOU CBT HSDF EFT JOHS¦EJFOUT EF NPJOESF RVBMJU¦ &O SFWBODIF MFT GSVJUT M¦HVNFTFUQSPEVJUTCSVUT RVJEFNBOEFOUQMVTEFTPJOFUEF NBJOEǷĎVWSF OFC¦O¦GJDJFOUQBTEFTN§NFTN¦DBOJTNFTEF TPVUJFO¦DPOPNJRVF$FMBTFS¦QFSDVUFGPSD¦NFOUTVSMFTQSJY GJOBVY{ P. 8 LES BIENFAITS DES LÉGUMES : UN TRÉSOR NUTRITIONNEL POUR LE CORPS ET L’ESPRIT Une santé au top ! DES LÉGUMES DE SAISON ! Les légumes récoltés durant l’hiver regorgent de vertus et s’adaptent parfaitement aux besoins spécifiques de notre organisme pendant cette période froide. Cultivés localement et cueillis à maturité, ils conservent une richesse nutritionnelle exceptionnelle, idéale pour renforcer notre système immunitaire et nous protéger des maux de l’hiver. Parmi les légumes emblématiques de cette saison, on trouve les choux, les poireaux, les épinards, les courges, ainsi que des légumes racines tels que les carottes, les navets ou encore les panais. Ces aliments, souvent robustes et denses, répondent à nos besoins en vitamines, minéraux et fibres, tout en nous apportant réconfort et chaleur à travers des recettes variées. Le premier avantage des légumes de saison est leur qualité nutritionnelle. En étant récoltés à leur pleine maturité, ils conservent une teneur optimale en nutriments essentiels. Par exemple, les choux, qu’il s’agisse de chou vert, chou rouge ou chou kale, sont d’excellentes sources de vitamine C, un antioxydant puissant qui renforce nos défenses naturelles. Les courges, comme le potiron ou la butternut, apportent quant à elles du bêtacarotène, un précurseur de la vitamine A, essentiel pour la santé de la peau et des muqueuses. Les légumes racines, riches en fibres et en glucides complexes, fournissent une énergie durable et sont parfaits pour soutenir notre organisme pendant les journées froides. Les légumes sont souvent considérés comme la pierre angulaire d’une alimentation équilibrée, et ce n’est pas sans raison. Riches en vitamines, minéraux, fibres et antioxydants, ils apportent une multitude de bienfaits pour la santé, tout en étant faibles en calories. Ces qualités en font des alliés indispensables pour maintenir une bonne santé, prévenir les maladies chroniques et favoriser un bien-être général. Les légumes sont une source incontournable de vitamines, notamment les vitamines A, C, K et celles du groupe B. Par exemple, les légumes orange comme la carotte ou la patate douce sont riches en bêta-carotène, un précurseur de la vitamine A, essentielle pour la vision, le système immunitaire et la santé de la peau. TRADITION DES CRÊPES dans le monde ! /HVI¬WHVGHILQGȇDQQ«HVRQWXQPRPHQWSULYLO«JL«SRXUVHUHWURXYHUDXWRXUGȇXQHWDEOHJRXUPDQGHHWIHVWLYH3RXUWDQW ORUVTXHOȇXQGHYRVFRQYLYHVHVWYHJDQFHODSHXWSRVHUXQG«ILFXOLQDLUH¢FHX[TXLQHFRQQDLVVHQWSDVFHPRGHGHYLH 0DLVSDVGHSDQLTXHΖQYLWHUXQYHJDQ¢G°QHUP¬PHORUVGHVI¬WHVHVWXQHRFFDVLRQLG«DOHSRXUH[SORUHUGHQRXYHOOHV VDYHXUVUHYLVLWHUYRVFODVVLTXHVHWPRQWUHUTXHODFRQYLYLDOLW«WUDQVFHQGHOHVGLII«UHQFHVDOLPHQWDLUHV/HVFU¬SHVFHV GLVTXHVGRU«VHWVDYRXUHX[WUDQVFHQGHQWOHVIURQWLªUHVHWOHVFXOWXUHVXQLVVDQWOHVJRXUPDQGVGXPRQGHHQWLHUDXWRXU GHWUDGLWLRQVVRXYHQWPLOO«QDLUHV CUISINE DE FAMILLE : Plaisir réconfortant ? LES INCONTOURNABLES Ces petites crêpes épaisses, souvent servies avec de la crème fraîche, du caviar ou du saumon, symbolisent également le soleil renaissant. Le rituel de la Maslenitsa inclut des jeux, des danses et des repas copieux, où les blinis tiennent une place d’honneur. Leur préparation est une affaire de famille, rassemblant les générations autour des fourneaux dans une atmosphère festive et chaleureuse. À travers ces gestes, c’est tout un héritage culturel qui se transmet. En Amérique latine, les crêpes prennent une tout autre tournure avec les tortillas, qui, bien que différentes par leur texture et leur composition à base de maïs, sont tout aussi emblématiques. Les Mayas et les Aztèques consommaient déjà des galettes similaires, qu’ils considéraient comme un cadeau des dieux. Aujourd’hui, elles restent un pilier de la cuisine mexicaine et sont utilisées pour envelopper des ingrédients variés, créant ainsi des tacos, enchiladas ou quesadillas. Bien que leur rôle soit plus fonctionnel que symbolique, les tortillas incarnent une forme de patrimoine culinaire profondément enraciné dans l’histoire du continent. 6\PEROHGHSDUWDJHHWGHFRQYLYLDOLW«HOOHVVȇLQYLWHQWVXUQRVWDEOHVVRXVGHVIRUPHVYDUL«HV HPSUHLQWHVGȇKLVWRLUHVORFDOHVHWGȇXVDJHVUHOLJLHX[RXIHVWLIV(Q)UDQFHOD&KDQGHOHXUHVW OȇRFFDVLRQU¬Y«HGHF«O«EUHUFHPHWVVLPSOHHWUDIILQ« Mais au-delà de nos frontières, d’autres peuples honorent également cette galette à leur manière, dans des coutumes aussi riches que fascinantes. Cet article vous emmène dans un voyage culinaire à travers le globe, à la découverte des crêpes et de leur symbolisme universel. En France, la Chandeleur est bien plus qu’une simple journée dédiée aux crêpes. Elle puise ses origines dans les rites païens et chrétiens. À l’époque romaine, la fête des Lupercales célébrait la fécondité et la lumière, éléments que l’on retrouve dans les crêpes, rondes et dorées, évoquant le disque solaire. Plus tard, le pape Gélase Ier christianisa cette fête pour en faire la Chandeleur, un moment de partage où les fidèles portaient des cierges en procession pour célébrer la purification de la Vierge. Les crêpes, avec leur composition à base d’ingrédients simples comme le blé, l’œuf et le lait, symbolisaient à la fois la prospérité et la bénédiction des récoltes futures. Aujourd’hui encore, cette tradition demeure vivace dans les foyers français, où l’on s’amuse à faire sauter les crêpes d’une main tout en tenant une pièce dans l’autre, gage de chance et d’abondance pour l’année à venir. Mais les Français ne sont pas les seuls à transformer la pâte en un festin. En Russie, les blinis occupent une place de choix lors des célébrations de la Maslenitsa, une fête marquant la fin de l’hiver et le début du printemps.
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