SANTÉ MAGAZINE n°597 - Page 1 - 597 Actuellement en kiosque Les bons réflexes à adopter après 50 ans ou sur store.uni-medias.com NOUVEAU ! Édito Septembre 2025 3 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 WILLIAM BEAUCARDET POUR SANTÉ MAGAZINE Cholestérol : les bons réflexes à adopter L ongtemps diabolisé, le cholestérol fait encore l’objet de nombreuses idées reçues. Doit-on bannir les œufs ? Faut-il préférer la margarine au beurre ? Les produits allégés ont-ils un intérêt ? Comment savoir si l’on est vraiment à risque ? Et surtout, que peuton faire au quotidien pour préserver ses artères ? Bonne nouvelle : les connaissances ont beaucoup progressé. On sait désormais que le cholestérol est indispensable au bon fonctionnement de notre organisme, composant de nos cellules, acteur de la synthèse hormonale et de la vitamine D. Ce n’est pas sa présence qui est en cause, mais son excès, notamment sous forme de LDL, qui fragilise nos artères et augmente les risques cardiovasculaires. L’impact de l’alimentation a été également clarifié : les œufs ne sont plus les seuls coupables désignés qu’ils étaient, et ce sont avant tout les acides gras saturés et les aliments ultratransformés qu’il convient de limiter. On sait aussi que tout ne dépend pas de l’assiette : l’âge, les facteurs génétiques, le mode de vie jouent un rôle-clé. Grâce à la recherche, les recommandations évoluent, les traitements se diversifient. Si les statines restent la référence, d’autres options existent – nouvelles molécules, associations thérapeutiques, solutions naturelles validées – qui permettent une approche plus personnalisée et souvent mieux tolérée. Ce mois-ci, nous vous aidons à faire le point (voir notre dossier santé, p. 26 à p. 35), avec des repères simples et concrets pour mieux comprendre vos analyses sanguines, ajuster votre alimentation, bouger plus efficacement et, le cas échéant, envisager un traitement adapté. Car un taux de cholestérol équilibré, c’est avant tout un cœur en meilleure santé… et des années de vie gagnées ! Aline Perraudin Directrice de la rédaction Plus d’infos sur www.santemagazine.fr facebook.com/santemagazine tiktok.com/@santemagazine instagram.com/santemagazine/ Sommaire 4 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 Bien se soigner Actus 08 Les infos du mois L’actualité décryptéee par la rédaction 14 Interview Raphaël Rodriguez Recherche contre le cancer “On n’a jamais été aussi près du but” 16 Mode de vie Peut-on vraiment déconnecter de notre portable ? 18 C’est la tendance Espace “no kids”, une pratique qui fait polémique 20 Ça va mieux en le disant Plateformes de téléconsultation, l’éthique est-elle toujours au rendez-vous ? 24 C’est mon histoire Léa Vigier : “Je veux associer mes aventures à la cause de la bipolarité” 6 Le comité scientifique de Santé magazine 26 Le dossier du mois Alimentation, poids, médicaments, la vérité sur le cholestérol 36 Société Médicaments de l’obésité : un risque de dérive ? 38 Chirurgie Pose-t-on trop de prothèses de genou ? 40 Pratique Les risques liés aux moustiques 44 Conseil 5 astuces pour calmer une crise de panique 46 Utile Avec quoi soulager les maux de tête ? 48 Bon à savoir Mouches devant les yeux, vision floue... quand s’inquiéter ? 50 Automédication Ma trousse à pharmacie de vacances 54 Arnaque ou pas ? Les bandelettes nasales anti-ronflements 56 Test Prenez-vous bien soin de vos articulations ? 62 Témoignages Comment je me suis reconstruite après mon AVC 64 Naturel 7 choses à savoir avant d’utiliser des huiles essentielles 66 Sexo Faire l’amour quand on a un prolapsus 68 Questions & réponses Climatisation, ventilateur : comment éviter le mal de gorge ? Qu’est-ce que la cystite interstitielle ? Septembre 2025 5 SANTÉ MAGAZINE I septembre 2025 COUVERTURE : OPTISCHE WERKE / JUMP FOTOAGENTUR - MALTE MUELLER / GETTY IMAGES - GABRIELA HERMAN / GALLERY STOCK / PHOTOSENSO - STEPHANIE RAUSSER / TRUNK ARCHIVE / PHOTOSENSO - KITTHANES / ISTOCK / GETTY IMAGES PLUS Abonnez-vous à Santé magazine En scannant le QR Code Bien manger Se sentir bien 70 Équilibre Spécial ventre plat, combattre les stress digestifs 78 Mes recettes Je cuisine à la vapeur 82 Questions & réponses Pesticides, arsenic… Peut-on encore consommer du riz ? Comment profiter au mieux des vertus de la tomate ? 112 Se ressourcer Les secrets du Péloponnèse 116 Culture Les livres et les films à ne pas manquer ce mois-ci 118 Entraînement cérébral Mots mélangés, mots fléchés, ronde des mots, sudokus 86 Beauté Rituels venus de Corée et du Japon, mes sources d’inspiration 94 À adopter ! Les vernis respectueux 96 Vrai faux Le no make-up, de vrais bénéfices ? 98 Questions & réponses Comment prendre soin de ses yeux en été ? Utiliser un soin pour le cuir chevelu, bonne ou mauvaise idée ? 100 Psycho Chouchoutez vore mental 104 Mon programme 21 jours pour optimiser ma santé Une partie de ce numéro comprend pour les abonnés : une lettre de bienvenue, une lettre de confirmation d’abonnement, une lettre nouvelle formule d’abonnement et une lettre de reconduction d’abonnement à Santé magazine. 6 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 Il a pour vocation de garantir la qualité et la validité scientifique des informations du magazine. VOISIN / PHANIE S. LIBAN F. CHAREL (2) C. BOULZE PALLUAU / LEEMAGE FLORENCE LEVILLAIN / SIGNATURES WWW.MATTSIMPKINSPHOTOGRAPHY.COM DR Fondateur : André Giovanni Pour toutes questions à propos de votre abonnement, contactez-nous en précisant vos coordonnées : PAR EMAIL : service.clients@uni-medias.com PAR TÉLÉPHONE : De 8h30 à 17h30, du lundi au vendredi (appel non surtaxé) PAR COURRIER: BP 40211 41103 Vendôme Cedex POUR VOUS ABONNER store.uni-medias.com www.santemagazine.fr Une publication du groupe www.santemagazine.fr Présidente : Véronique Faujour. Directrice générale : Nicole Derrien. RÉDACTION Directrice de la rédaction: Aline Perraudin. Directeur artistique : Stéphane Szamos. Rédactrice en chef adjointe : Nathalie Courret. Secrétaires généraux de la rédaction : Yannick Bodic, Agnès Lerbré. Cheffes de rubrique: Véronique Bertrand, Sylvie Dellus. Cheffe de studio: Delphine Stein. Rédactrices photo: Florence Charpentier, Julie Garcia. Rédactrice: Pascale Guyader. DÉVELOPPEMENT : Jean-Michel Maillet. RÉSEAU COMMERCIAL : Jean-Luc Samani. UNI-MÉDIAS PUBLICITÉ : Véronique Dusseau. 22, rue Letellier, 75739 Paris Cedex 15. Tél.standard: 01 43 23 45 72. Directrices de publicité : Claire Chabannes, claire.chabannes@uni-medias.com, Monique Pinheiro, monique.pinheiro@uni-medias.com Directrices conseil : Audrey Crapis, audrey.crapis@uni-medias.com, Marta Garcia-Alfonso, marta.garcia-alfonso@uni-medias.com, MarieCaroline Roche, marie-caroline.roche@uni-medias.com Responsable commerciale exécution : Sandy Dumontier, sandy.dumontier@uni-medias.com ENGAGEMENT SOCIÉTAL / AUDIOVISUEL : Farid Adou. VENTE AU NUMÉRO : Xavier Costes. MARKETING NUMÉRIQUE : Joffrey Ricome. Direction technique : Mustapha Omar. MARKETING ABONNEMENT Taline Kabakian. RESSOURCES HUMAINES : Christelle Yung. FINANCES : Nadine Chachuat. Comptabilité : Nacer Aït Mokhtar. ADMINISTRATION / ACHATS : Jean-Luc Bourgeas. Fabrication : Emmanuelle Duchateau. Supply chain: Patricia Morvan. 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Comité scientifique Dr Réginald Allouche Médecin diabétologue et ingénieur biomédical Pr Brigitte Dréno Dermatologue, directrice de recherche en thérapie génique, CHU de Nantes Dr Sylvain Mimoun Gynécologue, sexologue, directeur du Centre d’andrologie de l’hôpital Cochin, Paris Pr Philippe Jeammet Psychiatre et psychanalyste Pr Wendy Suzuki Professeure de neurosciences et de psychologie au Centre des neurosciences de l’université de New York Dr François Baumann Médecin généraliste, fondateur de la Société de formation thérapeutique du généraliste Dr Marc Espié Oncologue médical spécialiste du sein, au Centre médical Odon Vallet, Paris Pr Claire MounierVehier Cheffe de service de médecine vasculaire, CHU de Lille, cofondatrice d’Agir pour le cœur des femmes Pr Francisca Joly Gomez Gastro-entérologue et professeure en nutrition au CHU Beaujon de ClichyLa Garenne, Inserm, université Paris VII Denis Diderot Georges Vigarello Directeur de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales SANTÉ MAGAZINE & DUCRAY OPÉR ATION SPÉCIALE SENSINOL SPRAY SOS Lauréat Catégorie Soins Cheveux UN SOIN SÛR ET PRATIQUE (1) Tests in vitro. (2) Brevets déposés en France. RETOUR AU CALME pour le cuir chevelu Le cuir chevelu peut connaitre des périodes d’irritations. De plus en plus fréquent, cet inconfort touche désormais une personne sur deux. Pour un soulagement instantané, les laboratoires dermatologiques Ducray ont mis au point une formule spécifique et efficace. Sans alcool, ni parfum, avec 97% d’ingrédients d’origine naturelle et d’une tolérance extrême, ce spray, en format nomade, ne graisse pas et ne se rince pas. Il laisse la chevelure toute souple et brillante, avec un cuir chevelu apaisé et protégé qui retrouve équilibre et bien-être. Ce spray apaise immédiatement les cuirs chevelus sensibles, stressés ou sujets aux démangeaisons. Son effet frais durable réduit picotements, tiraillements et sensations de brûlure dès la première application. Confort garanti! « « Aline Perraudin, présidente du jury Le Spray SOS Sensinol soulage immédiatement et durablement les pics de démangeaison du cuir chevelu, y compris les plus sensibles, grâce à son extrait de feuille de néflier du Japon, aux propriétés anti-inflammatoires, et au polidocanol, qui stoppe la boucle d’inflammation. Cette composition apaisante et calmante, qui a prouvé cliniquement son efficacité, s’utilise autant de fois que nécessaire dès l’âge de 12 ans. UNE PERFORMANCE GARANTIE Soumis à la pollution, à la sécheresse, au froid, aux traitements médicamenteux comportant des effets indésirables cutanés ou au stress, le cuir chevelu, très vascularisé, réagit extrêmement par des picotements, des tiraillements, des démangeaisons, et même des brûlures. Tout comme la peau, cette sensibilité nécessite un soulagement immédiat et durable avec une formule adaptée à cette zone si sensible et si particulière. d’une tolérance extrême, d’une tolérance extrême, ce spray, en format nomade, ne graisse pas nomade, ne graisse pas et ne se rince pas. Il laisse la chevelure toute souple et brillante, toute souple et brillante, toute souple et brillante, avec un cuir chevelu apaisé et protégé qui retrouve équilibre et bien-être. UNE PERFORMANCE picotements, des tiraillements, des démangeaisons, et même nécessite un soulagement nécessite un soulagement immédiat et durable avec une immédiat et durable avec une formule adaptée à cette zone formule adaptée à cette zone si sensible et si particulière. si sensible et si particulière. 8 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 PETER CADE / GETTY IMAGES ANITAPOL, HE2, DIMITRIOS / STOCK.ADOBE.COM (3) Actus Cadmium Un dépistage remboursé à l’automne Une étude menée sur des rats exposés au glyphosate, à un niveau considéré comme “sûr” par l’Union européenne, montre que ces animaux ont un risque augmenté de leucémies et d’autres types de cancers. Ces travaux relancent la polémique sur cet herbicide réautorisé en Europe pour dix ans en novembre 2023. Source : Environmental health, 10 juin 2025. Glyphosate : nouvelles données alarmantes travaux relancent la polémique sur cet herbicide réautorisé en Europe pour dix ans en novembre 2023. Pourquoi s’inquiéter du cadmium ? Ce métal lourd, présent dans des engrais phosphatés mais aussi dans la fumée du tabac et les émanations industrielles, s’accumule dans l’organisme. L’alimentation est la principale source d’exposition en particulier via les céréales, les pommes de terre, les algues… Le cadmium est cancérigène (risque de cancer du pancréas, notamment). Il est toxique pour les reins, les os, le système cardiovasculaire et la fertilité. Qui est à risque ? Pour le Dr Pierre Souvet, président de l’Association santé environnement France, Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a annoncé le 10 juin dernier son intention de rembourser un dépistage du cadmium chez les personnes à haut risque. Le 5 juin, les Unions régionales des médecins libéraux avaient alerté sur le taux d’imprégnation de la population française. les premières personnes concernées sont les fumeurs, les riverains de zones industrielles (métallurgie en particulier), les enfants (gros consommateurs de céréales) et les femmes en déficit de fer avant et après la ménopause. En fonction de chaque situation, ce sera au médecin généraliste d’estimer si le dépistage du cadmium est indiqué ou pas. Comment se pratique le dépistage ? Le dosage urinaire est le plus précis. Un résultat supérieur à 0,5 microgramme par gramme de créatinine peut être considéré comme trop élevé. Actuellement, il est possible d’effectuer cette analyse à ses frais, pour environ 40 € dans un laboratoire, sur prescription médicale. Que faire du résultat ? Si le test révèle une imprégnation forte, « il faut mettre en place une stratégie de dépistage des maladies dont le risque est augmenté : cancers, ostéoporose… », préconise le Dr Souvet. À discuter avec son médecin traitant. 9 SANTÉ MAGAZINE I Septembre 2025 Depuis un arrêté du 6 juin, les patients peuvent, sous certaines conditions, accéder à un kinésithérapeute sans consulter leur médecin au préalable. L’expérimentation est prévue jusqu’en août 2029 dans 20 départements (voir la carte). Tous les kinés sont-ils concernés ? Non, il faut que le professionnel exerce dans une CPTS (commu nauté professionnelle territoriale de santé) : certains kinés travaillant en libéral ou salariés dans une maison ou un centre de santé, une clinique ou un hôpital, un Ehpad… Les Agences régionales de santé doivent en fournir la liste. L’accès est-il illimité ? Non plus. Dans le cadre de l’expérimentation, seules 8 séances sans ordonnance sont prises en charge par la Sécurité sociale. Hors expérimentation, c’est le médecin qui fixe le nombre de séances. Pour quels types de soins ? Par exemple pour une entorse de cheville. Dans un rapport du 15 mai dernier, la Haute autorité de santé recommande de recourir à un kiné ou un médecin dans les 24 heures qui suivent le traumatisme, le but étant de réduire la douleur et de limiter le risque de récidive. Voici les vingt départements qui participent à l’expérimentation (en jaune sur la carte) : l’Aude, les Deux-Sèvres, les Côtes d’Armor, le Gers, la Haute-Corse, le Haut-Rhin, l’Isère, le Loiret, la Martinique, Mayotte, la Meurthe-et-Moselle, le Nord, la Réunion, le Rhône, la Seine-maritime, le Tarn, le Var, la Vendée, l’Yonne et les Yvelines. Consulter un kiné sans ordonnance, c’est possible ! En jaune, les départements participant à l’expérimentation RHUMATISMES Comment les patients gèrent la douleur Plus de 90 % des patients qui souffrent d’une maladie rhumatismale (l’arthrose principalement) dorment mal et ont le moral en berne. Beaucoup se tournent vers des alternatives aux médicaments, en premier lieu la kinésithérapie. Selon une enquête récente*, les deux tiers des patients suivent des séances de kiné ; les trois-quarts d’entre eux les trouvent utiles. Rien d’étonnant pour le Pr Francis Berenbaum, rhumatologue engagé dans cette initiative : « La kinésithérapie, science du mouvement, et l’activité physique en général, ont prouvé leur efficacité contre ce type de douleurs. » Pour lui, il est urgent d’accélérer la recherche sur ces maladies chroniques et invalidantes. En France, 10 millions de personnes souffrent d’arthrose. * Enquête Ensemble contre les rhumatismes (Inserm, fondation Arthritis, Société française de rhumatologie et 17 associations de patients), 10 juin 2025. NICOLAS JARDIMAGES, ALSTANOVA@GMAIL.COM / STOCK.ADOBE.COM (2) – LJUBAPHOTO/ GETTY IMAGES 10 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 Actus L’édition 2026 du célèbre dictionnaire intègre pour la première fois le mot “chemsex”, un anglicisme (chemical sex) désignant l’utilisation de drogues psychostimulantes pour pimenter les relations sexuelles. Les dernières Le mot chemsex fait son entrée dans le Petit Robert 2026 enquêtes montrent que cette pratique a augmenté depuis la pandémie de Covid-19. Le 10 juin, les associations Aides et Fédération Addictions ont proposé une stratégie nationale afin de renforcer la prévention et limiter les risques d’overdose, d’addiction ou de contaminations au VIH. Pour ces structures très impliquées auprès des chemsexeurs, il s’agit d’informer “sans banaliser ni dramatiser”. Des centres du Planning familial ferment, et ce n’est pas une bonne nouvelle Combien d’associations régionales sont concernées ? Aujourd’hui, seulement 9 associations sur 82 sont touchées par ces baisses de financement annoncées. Mais le mouvement est progressif, nous apprenons ces coupes lorsque se construisent les budgets avec les conseils départementaux, régionaux, et les collectivités locales. Presque toutes les semaines, nous avons une nouvelle annonce. Sept centres de santé sexuelle ont fermé dans la Drôme. D’autres voient baisser leurs financements. Quelles sont les actions les plus impactées ? C’est simple, quand le conseil départemental de la Drôme décide de fermer tous les centres de santé sexuelle, c’est toute une activité qui s’arrête ! Il n’y a plus d’accès à la contraception, à l’avortement, aux conseils pour les personnes LGBTQ+. Dans ce département, il faut désormais parcourir 50 km pour s’adresser à un établissement hospitalier. Quand l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine réduit les subventions du Planning familial des Deux-Sèvres, c’est deux fois moins de salariés, trois au lieu de six. Cela signe l’arrêt des ateliers d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dans les collèges et lycées. Dans certains départements, des circulaires prévoient de ne plus faire intervenir le Planning familial dans les écoles primaires. Cela remet gravement en question l’accès à la prévention et à la santé. 100 % des subventions coupées dans les Pays de la Loire, 10 % en moins dans le Loiret… Le Planning familial s’inquiète de la multiplication des coupes budgétaires qui menacent l’accès à la santé sexuelle et reproductive partout en France. La réaction de sa codirectrice, Albane Gaillot. Méthodes de contraception et d’interruption volontaire de grossesse (IVG), dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST), endométriose, violences sexuelles : ses missions d’information et d’aide sont multiples. Le Planning familial, c’est… Une écoute anonyme et gratuite : 0 800 08 11 11. Pour en trouver un près de chez vous : planningfamilial.org/fr Albane Gaillot, codirectrice du Planning familial GRAFICRIVER, YURI NAKASHIMA(2) / STOCK.ADOBE.COM (3) LAURIE BISCEGLIA 11 SANTÉ MAGAZINE I SEPTEMBRE 2025 des Français déclarent qu’ils fréquenteraient davantage ou autant les terrasses si celles-ci devenaient totalement non-fumeurs. Source : Enquête Opinion Way pour l’association DNF (Demain sera nonfumeur), réalisée du 30 mai au 3 juin 2025. 89% La lutte contre le tabac s’intensifie Davantage de zones nonfumeurs Depuis le 1er juillet, la consommation de tabac dans l’espace public devient plus compliquée. Désormais, il est interdit de fumer à la plage, dans les parcs, aux abords des écoles, collèges et lycées, sous les abribus, à proximité des bibliothèques et des installations sportives. En revanche, fumer à la terrasse d’un café ou d’un restaurant reste admis. « L’absence des terrasses est un problème », réagit le Pr Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme. Pour lui, il faut protéger en priorité les enfants du tabagisme passif. Le retour du Champix La varénicline, commercialisée sous le nom de Champix, est un médicament destiné au sevrage tabagique. Ce produit n’était plus disponible en France depuis 2021, après la découverte d’impuretés dans le processus de fabrication. Depuis la mi-juin, il est de nouveau disponible sur prescription médicale. « Une très bonne nouvelle » pour le Pr Martinet qui souligne que la varénicline est « au moins aussi efficace que les substituts nicotiniques ». Pour limiter les risques d’effets secondaires (nausées, anxiété…), les doses de varénicline doivent être augmentées progressivement. Les cigarettes électroniques sur la sellette Le gouvernement a annoncé pour 2026 son intention de réduire le taux de nicotine autorisé dans les cigarettes électroniques et d’en limiter les arômes. L’Agence nationale de sécurité sanitaire devra rendre un avis scientifique et technique en septembre. « Interdire l’ensemble des arômes des cigarettes électroniques est indispensable », estime le Pr Martinet. « C’est par les arômes que les fabricants attrapent les jeunes et les rendent addicts à la nicotine », rappelle-t-il. Trois mesures récentes visent à réduire la consommation de tabac et à protéger les non-fumeurs. En France, 23 % des adultes fument encore quotidiennement. ATLAS, OCEANPROD/STOCK.ADOBE.COM (2) AGIT / GETTY IMAGES
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