BIOGRAPHIE MAGAZINE n°14 - Page 1 - 14 Sommaire Biographie magazine, édités par Entreprendre (Lafont presse) 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex www.lafontpresse.fr - Tél. : 01 46 10 21 21 Directeur de la publication et de la rédaction : Robert Lafont - r.lafont@ groupe-entreprendre.fr Secrétaire générale des rédactions : Isabelle Jouanneau - Tél. : 01 46 10 21 21 i.jouanneau@ groupe-entreprendre.fr > RÉDACTION 53 rue du Chemin Vert - CS 20056 - 92772 Boulogne-Billancourt Cedex Tél. : 01 46 10 21 21 Rédaction : Caroline Finzarelli, Jérémy Felkowski, Daphné Victor, Laurie Gaillard, Jean-François Rosselin, et les rédactions de Lafont presse. 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Participez à son développement. www.lafontpresse.fr N°14 - Septembre - Octobre - Novembre 2024 HALLYDAY JOHNNY 04 L’enfant de la balle ! 09 Une vie de saltimbanque, premières scènes, et naissance d’une légende 14 La naissance de Hallyday Johnny 23 Ses rôles les plus marquants au cinéma ! 32 Johnny et Sylvie, les années 60, naissance d’un couple mythique 38 Johnny et Sylvie, le premier divorce 43 Avec David, une relation compliquée 47 Nathalie Baye, sa parenthèse inattendue 55 Laura, la renaissance 60 Laeticia, sa dernière femme 73 Jade et Joy, ses étoiles venues d’ailleurs… 78 Les autres femmes de sa vie ! 79 Adeline Blondieau, entre passion et haine 90 Une force de la nature ! 96 Adieu,Johnny ! JohnnyHallyday 4 L’enfant de la balle ! Avantdedevenirledieudesstadesetuneicône française,JohnnyHallydayaconnuuneenfancesur lesroutes.Sesaffairestoujoursdansdesvalises, faisantsesdevoirsdanslescoulissesdescabaretsoù safamilleseproduisait,ilaforgésoncaractère, savoixetsonjeu,ens’imprégnantdestalentsdes «Halliday’s»,quil’ontaidéàdevenirJohnnyHallyday. J ohnny a poussé son premier cri le 15 juillet 1943, à la clinique Villa Marie-Louise située dans le 9e arrondissement de Paris. Dans cette période sombre où la guerre semble toucher à sa fin, l’espoir n’a pas encore pointé le bout de son nez. Il est le fils d’Huguette Clerc, employée dans une crèmerie et apprentie actrice à ses heures perdues, et de Léon Smet, artiste belge de cabaret. Hélas, sa naissance ne sera pas celle des films américains : ses parents se déchirent. Son père refuse d’ailleurs de le reconnaître. Et quand Johnny aura 8 mois, son père profitera d’une rencontre pour s’enfuir du foyer familial. Un drame dont il ne s’est jamais remis Si Johnny a eu la chance de trouver une famille par procuration, aimante et attentionnée, il a également énormément souffert de l’abandon de sa mère, et de l’absence de son père, comme il le 5 confiera des années plus tard : «Il était surtout alcoolique, séducteur, incontrôlable. Chaque fois qu’il avait un boulot, il le perdait. De lui, je n’ai connu que les pires aspects. L’abandon petit, puis les factures ou les frais d’hôpitaux à régler, la déchéance. On le trouvait ivre mort, écroulé au milieu de la rue. C’était dur, douloureux de n’avoir que ça de lui. Le manque de père a hanté ma vie». Et lorsque ce dernier rendit son dernier souffle, à Bruxelles, en 1989, Johnny fut le seul à se rendre à son enterrement : «J’étais confronté à la solitude absolue : celle non pas de vivre seul, mais de mourir seul. Et pourtant, la solitude ne m’a jamais effrayé». À la maison, plus rien à manger RevenonsàcettepériodeoùlepetitJean-Philippe n’a que quelques semaines. Léon est égoïste : il n’a pas pensé une seule seconde à sa famille. D’ailleurs, il a quitté le domicile familial en emportant tous les tickets de rationnement. Mais pas que, il a aussi vendu des meubles, dont le berceau de son fils. Huguette se retrouve seule, dans un appartement presque vide, sans argent, sans mari, et avec un bébé sur les bras. À cette époque, les rumeurs vont vite. Pour ne pas être accusée d’avoir couché avec un Allemand qui l’aurait mise en cloque, elle réussit à convaincre Léon de l’épouser. Un contrat de mariage va être JohnnyHallyday 6 signé, et le 7 septembre 1944, l’enfant se nomme désormais, et officiellement, Jean-Philippe Smet. «C’est encore quelque chose de très douloureux… Mon père m’a abandonné alors que je n’avais que 7-8 mois. Ma mère a tenu à ce qu’il me reconnaisse car elle ne voulait pas qu’on pense que j’étais un fils de boche. J’avais quelques mois quand ma mère est rentrée du travail et m’a retrouvé seul par terre, sur une couverture. Que s’est-il passé ce jour dont je ne me souviens plus, mais qui a dû imprimer ma peau fragile d’enfant, mon dos sur le parquet, mes pleurs qui ne l’avaient pas retenu ? A-t-il prononcé mon prénom ? Est-ce qu’il a murmuré : “Je suis désolé, Jean-Philippe”. Est-ce que j’avais froid ? A-t-il pensé à moi ? Un baiser ? Un geste ? Je ne le saurai jamais. Il m’a laissé le silence en héritage», (Dans mes yeux, autobiographie de Johnny Hallyday). Hélène a pris soin de lui De sa mère, le Taulier racontera qu’il l’a appelée pour la première fois “maman” à ses 55 ans : «Elle était paralysée, ne pouvait plus bouger, alors on s’en est occupé, avec Læticia. Cela m’a permis de rattraper le temps perdu. Mon père, Léon Smet, nous avait abandonnés quand j’avais 6 mois». Sa mère commence une activité de mannequin, qui hélas, lui prend trop de temps. Elle n’a plus le temps d’être maman. Peut-être plus l’envie ? Elle envisage que son enfant soit placé à l’adoption, mais Hélène Mar, la sœur de son ex-mari, refuse. 7 C’est une femme de principe : elle va élever l’enfant elle-même. Cette dernière a 55 ans à la naissance de Jean-Philippe. Pieuse, douce et très aimante, elle refuse de laisser cette adorable tête blonde aux soins de tierces personnes. Elle sera sa mère de cœur, et petit à petit, le visage d’Huguette commence à disparaître. Lefilsdepersonnen’aplussamaman,nisonpapa, mais il est entouré d’amour : celui d’Hélène et de ses deux filles, Menen et Desta. Elles prennent soin du petit garçon comme s’il était leur frère. Tous habitent un petit appartement du quartier de la Trinité. Mais très vite, tout change. Jacob Mari, le mari d’Hélène, est condamné à 5 ans de prison pour faits de collaboration. Au lieu de s’effondrer, Hélène rebondit et emmène toute la petite famille à Londres. Londres, le nouveau départ Jean-Philippe Smet déménage alors à Londres avec sa famille de substitution alors qu’il n’a pas trois ans. Ses cousines sont très douées : elles ont appris la danse classique à l’Opéra de Paris et ont toutes les deux décroché un contrat dans la capitale britannique, à L’International Ballet. L’espoir renaît dans la famille : serait-ce le début d’une nouvelle vie ? Malheureusement, les débuts sont loin d’être roses. La vie à Londres n’est pas un conte de fées, et pour s’en sortir, il faut travailler dur. Quant JohnnyHallyday 8 à l’appartement dans lequel la famille a posé ses valises, il est insalubre. La famille vit dans «une chambre minable qui sent la moisissure, le tabac froid et le chou bouilli», comme le confiera Sam Bernett dans son ouvrage Vieilles Canailles. Difficile de renflouer les caisses, les dettes ne cessent de s’accumuler, l’électricité est régulièrement coupée et le frigo, souvent vide. 9 Une vie de saltimbanque, premières scènes, et naissance d’une légende LejeuneJohnnyestdésormaisinstalléàLondres, avecsafamilledesubstitution.Lestempssontrudes, maisleclanestsoudé.Etsilesnuitssontsouvent froides,etlesestomacs,vides,l’amour desunsapaiselesmauxdesautres… D esta est amoureuse. Celle que le Taulier considérera comme sa sœur épouse un danseur américain âgé de 22 ans, connu sous le nom de Lee Halliday (né Lemoine Gardner Ketcham). Au moment où Johnny le rencontre pour la première fois, il n’imagine pas que cet homme deviendra le père dont il a toujours rêvé. Son père de cœur. Et c’est grâce à lui que Jean-Philippe Smet deviendra Johnny Hallyday. En tout cas, Desta a du talent, et son mari aussi. Ils vont recruter Menen, et tous les trois, ils vont unir leurs talents pour former un trio de danse acrobatique : les Halliday’s. Le succès du groupe dépasse les frontières ! Allemagne, Espagne, Portugal, Suisse… Desta, Menen et Lee se produisent désormais à travers l’Europe. Et hors de question de se déplacer seuls : à chaque fois, JohnnyHallyday 10 ils emmènent toute la petite famille dans leurs bagages. Hélène et Johnny sont de la partie. C’est cette enfance sur les routes qui façonnera Johnny. Premières scènes, premiers succès À 9 ans, Jean-Philippe parle plusieurs langues, dont l’anglais et le français, parfaitement. Sa vie est rythmée par les voyages : il fait ses devoirs à l’arrière d’une roulotte. C’est à cette période qu’il se découvre, lui aussi, un amour pour la scène. Dès que les Halliday’s changent de costumes, il monte sur scène et chante des chants traditionnels. Sa première fois sera à l’Atlantic Palace de Copenhague, où il chantera La Ballade de Davy Crockett, guitare à la main. Car si sa tante a bien tenté de le transformer en virtuose du violon, c’est finalement vers la gratte que le petit Jean-Philippe s’est orienté. Bien plus rock’n’roll. Le coup de génie ! Dans les années 1950, tout s’enchaîne. Jean-Philippe vient de souffler sa dixième bougie, et la tournée du trio fait un carton. Toutes les dates sont complètes pour applaudir ce trio acrobatique détonnant. De son côté, le musicien a tout l’amour d’Hélène, qui prend soin de lui comme s’il était son propre fils. Un soir, en Italie, et alors qu’il attend en coulisse, il est pris d’un coup de folie et fonce sur scène. Il n’est pas inscrit au programme, mais il s’en fiche : il veut faire le show. Il prend sa guitare, et chante 11 une rengaine italienne, histoire de séduire un peu plus le public. Dans la salle, c’est la standing ovation. Le public est debout, et applaudit cet adorable petit garçon. Le succès à l’italienne En sortant de scène, sa tante Hélène se jette dans ses bras en criant : «J’en étais sûre, je le savais, c’est un prodige, une gitane me l’a dit, ce petit-là fera parler de lui» ! Face à un tel succès, Jean-Philippe Smet intègre dès le lendemain, et officiellement, le trio.Tout pourrait aller pour le mieux, dans le meilleur des mondes, si ce n’est le départ de Menen qui approche. Car oui, le troisième membre du groupe ne veut plus rester avec eux. Elle a trouvé l’amour, elle veut vivre sa vie, fonder une famille, et quitter le groupe ! Et surtout, changer de pays. Car oui, cet artiste qu’ellearencontrédansunbar,vitauxÉtats-Unis. Lee a beau tout faire pour la retenir, l’amour est plus fort que tout : elle quitte le trio. Le départ de Menen Son départ est un coup dur pour la famille, mais tous, comme toujours, se serrent les coudes. Des coups durs, ils en ont vu d’autres. Et si le manque de Menen se fait rapidement ressentir, l’envie de réussir et de continuer à flirter avec les étoiles, anime toujours le reste du clan. Lee est déterminé à mettre Johnny en avant : il sait désormais que le petit garçon est une véritable pépite qui gagne JohnnyHallyday 12 à être connue. Malheureusement, les années suivantes seront particulièrement difficiles. La fin d’une époque ! Rien ne va plus sous le soleil. Le trio est passé de mode. Les contrats ont fini de s’enchaîner, et quand les Hallidays décrochent une date, les billets ont bien du mal à se vendre. Lee le sent : c’est la fin d’une époque. Ils ont vieilli, ils doivent s’adapter à cette nouvelle ère qui s’ouvre à eux, où le rock’n’roll semble vouloir s’imposer dans tous les foyers. Pas le temps de se réinventer. Pas le temps de prendre le temps : il faut gagner de l’argent. De retour à Paris, la petite famille s’installe définitivement dans l’immeuble de la rue de la Tour-des-Dames. Après les heures de bonheur vient le temps de l’angoisse de ne pas savoir de quoi demain sera fait. C’est une période difficile où ils vont tous se serrer dans 50 mètres carrés, mettant en commun le peu d’argent que chacun gagne pour remplir le frigo et payer le loyer. Les petits larcins de Johnny Comment supporter de voir sa famille vivre dans de telles conditions ? Johnny ne le supporte pas justement. Les petits contrats que Lee décroche de temps en temps ne suffisent plus. Les assiettes sont trop souvent vides. Pour gagner plus d’argent, Lee se met à vendre des assurances, du moins, il essaye. Être
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