MAD MOVIES n°385 - Page 1 - 385 DHARMA PRODUCTIONS & SIKHYA ENTERTAINMENT présentent une production SIKHYA ENTERTAINMENT réalisé par NIKHIL NAGESH BHAT produit par HIROOYASH JOHAR KARAN JOHAR APOORVA MEHTA GUNEET MONGA KAPOOR & ACHIN JAIN scénario NIKHIL NAGESH BHAT dialogues AYESHA SYED & NIKHIL NAGESH BHAT directeur de la photographie RAFEY MAHMOOD (isc) montage SHIVKUMARV.PANICKAR producteur délégué PRASANNA COONDAPUR producteur associé RAUNAQ BAJAJ & ALIYA CURMALLY chorégraphie d’action SE-YOUNG OH & PARVEZ SHAIKH chef décorateur MAYUR SHARMA costumes ROHIT CHATURVEDI son SUBASH SAHOO musique originale KETAN SODHA casting CASTING BAY directeur associé RISHABH DIXIT prothèses ZUBY JOHAL RAJIV SUBBA (dirty hands studio) coiffure et maquillage MAHIMAWACHHER SALVI COPYRIGHT © 2024 BY DHARMA PRODUCTIONS PVT. LTD. & SIKHYA ENTERTAINMENT PVT. LTD. Rédaction, Administration 51, avenue de Paris 94300 Vincennes Tél.: 01 44 635 635 Directeur de la publication Gérard Cohen g.cohen@custom-publishing.com Directeur de la rédaction et rédacteur en chef Fausto Fasulo fausto@mad-movies.com Illustration de couverture Nicolas Côme (Sinpiggyhead) Secrétaires de rédaction Sacha Rosset Rédacteurs pour ce numéro Sixtine Audebert, François Cau, Cédric Delelée, Gilles Esposito, Fausto Fasulo, Alexandre Poncet, Bruno Provezza, Sacha Rosset, Maybelline Skvortzoff, Professeur Thibaut. Rédactrice graphique Carla Ferreira/Pondichery Rédacteur iconographe Mathieu Roux Distribution presse MLP Impression Léonce Deprez Allée de Belgique 62128 Wancourt Remerciements Jessenia Barberena, Samuel Bilboulian, Ariane Boukerche, Jasmin Chavez, Cyril Despontin, Aude Dobuzinskis, Alice Elia, Jean-François Gaye, Laurence Granec, Amanda Kichler, Anne-Lise Kontz, Damien Lagogué, Aurélie Lebrun, Étienne Lerbret, Boris Lobbrecht, Jamila Ouzahir, Thomas Quinn, Stéphane Ribola, Karis Ruckley, Sneh Rupra, Lizzy Stout, Emmanuel Verniquet, les équipes du NIFFF, de Japan Expo et de Games of Com. Commission paritaire N°0727 K 81858 ISSN N° 0338-6791 Dépôt légal à parution Editeur délégué Custom Publishing France SAS au capital de 44 000 € RCS Paris 394 412 928 Principal actionnaire G. Cohen Custom Publishing France et MadMovies sont des marques déposées. La publication comporte une édition limitée avec le pack DVD Dressé pour tuer au prix de 14,99 €. Le DVD ne peut être vendu séparément. Les articles ne peuvent être reproduits sans l’accord écrit de l’éditeur. ©2024 Custom Publishing France. Imprimé en France/Printed in France Publicité MINT (Media Image Nouvelle Tendance) 51 Avenue de Paris 94300 Vincennes www.mint-regie.com Fabrice Régy. fabrice@mint-regie.com Tél.: 01 43 65 19 56 LE DVD MAD Inédit en vidéo, le célèbre (mais finalement peu vu) Dressé pourtuer de Samuel Fullervous est proposé ce mois-ci en bundle avec MadMovies. L’occasion de (re)voirun film dont le message reste d’une actualité glaçante. SERVICEABONNEMENTSmadmovies@abomarque.fr Tél. : 05 34 56 35 60. MadMovies/Abonn’escient – TBS Service : 53, route de Lavaur31240 L’Union ABONNEMENTSENLIGNEetVENTED’ANCIENSNUMÉROSsurwww.mad-movies.com ABONNEMENTÀMADMOVIESPOUR1AN97,90 € avant réduction surla France métropolitaine. SERVICEDESVENTESRÉSERVÉAUXPROFESSIONNELSTBS Services - Diffusion kiosque. Sarah Mordjane. Tél.: 01 40 94 22 21. smordjane@ajustetitres.fr CONSTANTES MUTATIONS Vous l’aurez déjà noté : les changements ont toujours été perpétuels dans la « Maison MadMovies ». Modifications ténues de maquette (tellement « ténues » que personne ne les remarque), création de nouvelles rubriques (tellement « nouvelles » que personne ne les lit), amendement des plus anciennes (tellement « anciennes » que plus personne n’y fait gaffe)… Sans effet d’annonce, nous avons donc plusieurs fois, au cours des dernières années, procédé à quelques aménagements visant à revigorer nos colonnes et ainsi briser cette routine dangereusement engourdissante pour nos petits esprits critiques… Autorisons-nous cette fois une déclaration officielle : vous avez entre les mains LA nouvelle formule de MadMovies. Est-elle définitive ? Non. Est-elle vouée à encore « muter » dans les mois prochains ? Oui. Cette proposition, nous la voulons justement évolutive, maline, pérenne sans être pour autant figée, en d’autres termes, vivante et provocante, à l’image du cinéma qu’on aimerait retrouver chaque semaine en salles et sur les plates-formes – les plus sagaces d’entre vous auront noté l’usage parfaitement volontaire du conditionnel dans cette dernière phrase. I Fausto Fasulo Site Internet & Madshop www.mad-movies.com Twitter@Mad_Movies Instagram @madmovies_officiel Facebookwww.facebook.com/MadMovies YouTube Mad Movies Magazine imprimé sur du papier issu de forêt à renouvellement durable. Ville d’origine de fabrication du papier : Hagen (Allemagne) Taux de fibres recyclés : 0% Taux d’eutrophisation : 0,020 Kg/tonne Certification : PEFC Aveclesoutiendu Ciné+ Frisson fait sa rentrée et a tout ce qu’il faut dans son cartable : Furia (le premier long d’Aja… Diffusion le 06/09 à 19h08), Pitch Black (le moins pire film avec Vin Diesel… Diffusion le 10/09 à 20h50) et Life : origine inconnue (meilleurque le dernierAlien ! Diffusion le 29/09 à 20h50). édito Et aussi… 6VODBORDELLO 14POURQUOIILFAUT(RE)VOIR… 16AVISCHIFFRÉS 18CINÉPHAGES 85MADGAZINE 88MADINFRANCE 90FESTIVAL 92ONESHOT! 94LABÉDÉDUMOIS 96ZONETRÈSLIBRE 98LECHOIXDUDRANGELIER Sommaire EN COUVERTURE ALEXANDREAJA À l’occasion de la sortie ce mois-ci de son tout nouveau, tout glauque MotherLand avec Halle Berry en mère sauvage, notre bien-aimé réalisateurfrançais Alexandre Aja retrace sa belle carrière, de Furia àOxygène enpassantparLacollineadesyeux, Horns, Piranhas3D ouencoreHauteTension. 34 52 60 68 76 46 ACTUALITÉ KILL Que se passe-t-il lorsqu’un train pourNew Dehli avec un militaire dedans se fait attaquerparune bande d’affreux, sales et méchants ? Réponse simple et malpolie de Nikhil Nagesh Bhat (interviewé dans ces pages), qui signe avec Killun actionerhindi sans scrupules. DOSSIER L’ABÉCÉDAIREDUNOUVEAU CINÉMAD’ACTIONINDIEN Outrelebollywoodien Kill,c’estsurtoutlecinéma d’actiondusuddel’Indequifrappelemonde d’ungrandcoupdanslesvalseusesdepuisune année2022particulièrementfaste–avecentête l’ahurissantettélougou RRR deS.S.Rajamouli. D’oùcepetitprécisdelatataneàl’indienne. ACTUALITÉ MEGALOPOLIS Treizeansaprèsl’élégiaque Twixt,Coppola estenfinderetouravec Megalopolis,fantaisie d’auteurdontonsefaitunplaisird’essayerde dissiperlemystèrequil’entoure.Pournousaider danscettetâche,legrandFrancisaacceptéde répondreànosquestions,exercicequis’estsoldé paruneenfiladedepassionnantesdigressions. RENCONTRE SHINJIHIGUCHI Legrandmaîtredelagigantomachienippone, superviseurdeseffetsspéciauxdelatrilogie Gamera(éditéedansunsuperbecoffretBlu-raypar RobotoFilmsattenducemois-ci)etcoréalisateur avecHideakiAnnodusommet ShinGodzilla, revientsurleschocsdestitansdontils’estrendu responsable. PREVIEW ELSE En se décidant à tirerun long-métrage de son réjouissant court Else dix-sept ans après, Thibault Emin nous promet une sidérante expérience de body horror, dans laquelle les corps fusionnent avec les objets. Avant de découvrirle résultat dans quelques mois, on explore les coulisses de la drôle de bestiole. AU CINÉMA LE 2 OCTOBRE 6 Arcadian « S’il y en a bien un qui devrait prendre son temps, entre deux films, c’est bien ce zinzin de Nicolas Cage ! » Si un jourvous lisez cette phrase dans ces colonnes, vous saurez que l’heure est venue de déterrer l’AK-47 de mémé du jardin, de prendre le premier bus pour Amiens, de dormir à l’hôtel de la gare, de ne SURTOUT PAS prendre le petit déjeuner, de braquertrois banques d’affilée et enfin de faire accuserun « influenceurcrypto » installé à Dubai. Dans Arcadian de Benjamin Brewer, décalque passable de Sans un bruit zieutable sur MyCanal, Nicolas Cage n’est que de passage. Il traverse le film de cet air inquiet qu’il cultive depuis Prédictions d’Alex Proyas, travaille sur une forme de résignation énervée tout à fait distrayante, venue quant à elle de ses westerns récents, les ineptes The Old Way et Butcher’s Crossing.IlfautlaisserNicolasCagefaire autant de films qu’il le veut, c’est important, ça fait partie de sa morning routine pour nous livrer de temps à autre une performance surla verge de l’excellence. Péril sur l’avion présidentiel Péril sur l’avion présidentiel (il eût peut-être été préférable de conserver le titre VO Air Force One Down) de James Bamfordarrivecommeça,lesmainsdans les poches sur Apple TV, à se donner des airs comme s’il n’avait pas trente ans de retardetenvironunquartdubudgetauquel ilaspire.Leseulrempartentreleprésident desUSAd’Amériqueetdesterroristesinfiltrés dans son gros navion est une agente tout juste incorporée dans les rangs des services secrets. L’affiche du film met en avant son décolleté plongeant, de façon, oh, un rien fallacieuse par rapport à la réalité du film, mais ce stratagème n’a pas dupé les fins limiers du World Wide Web, qui n’ont pas manqué de crier au wokisme face à ce cinéma d’exploitation devenufouaupointdedonnerdesrôlesde bonhommeàdesgonzesses.Passûrque cettesérieWaméricano-bulgareatoneet grisâtre mérite un combat sur le champ de bataille des idées, mais au cas où, prudence est mère maquerelle de sûreté. Late Night with the Devil Late Night with the Devil de Colin et Cameron Cairnes s’est littéralement fait chier dans le tronc (oui, LITTÉRALEMENT) pour avoir utilisé des visuels créés via des I.A. génératives, dans son décor et pour des cartons de transition. Les réalisateurs/scénaristes et le comédien principal, le formidable David Dastmalchian, plaident l’expérimentation innocente, avant que l’utilisation de cette technologie ne soit véritablement entrée dans le débat artistique. Ils s’excusent, ils ontl’airdebonnefoi,Dastmalchianfaitson sourire de chien malade un soird’hiver, et le film mérite d’avoirle bénéfice du doute. Les frangins Cairnes y jouent avec le found footage de manière autrement plus inspirée que dans leur inoffensif Scare Campaign (2016) : le récit se compose autour d’une retransmission télévisuelle en direct, à la fin des années 1970, de l’invitation sur le plateau d’une jeune fille se disant possédée, et de tout le splendide zbeul qui s’ensuit. Le travail affûté de reconstitution, de la direction artistique aux dialogues en passant par le grain de l’image, transporte illico dans l’ambiance de la télévision américaine de l’époque, dans son profond magma d’incertitude quantaudéroulédesévénements.Casting impeccable, rythme aux petits oignons caramélisésdansleurjusdevianderouge, il est même envisageable de s’immerger suffisamment dans l’expérience pour ressentirsesmembresparcourusdecette délicieuse, délicieuse chairde poule. VODBORDELLO GUIDE DE SURVIE DANS LA JUNGLE DU STREAMING, PAR SAN HELVING Arcadian. Late Night with the Devil. 8 VOD BORDELLO Hit Man Non seulement ces sinistres ordures de millenialsnebaisentplus,maisilsrefusent désormaisdevoirdusexeàl’écran,selon des sondages alarmistes balancés sur les réseaux sociaux pour tester la foi de Gilles Esposito en un quelconque avenir. Signeapocalyptiquequinetrompepas,le monde cinéphile en vient sérieusement à considérer Challengers de Luca Guadagnino comme un sommet d’érotisme moderne alors que Hit Man de Richard Linklater existe, et se retrouve contraint à l’exhibition en catimini sur MyCanal. Au début du film, Glen Powell n’a guère plus de sex-appeal que les deux endives au jambon se disputant les faveurs de Zendayasurfondd’électro;toutl’enjeuva consisteràlemétamorphoserenobjetde désiràtraversleregardvolcaniqued’Adria Arjona. Un professeur timide se prend au jeu de piéger des criminels dans des opérationsoùilendossed’autrespersonnalités. Il gagne en assurance, craque pourune de ses cibles, tente de garderle contrôle tout en libérant une sensualité irrépressible au contact de sa partenaire, dontlemoindremouvementfaitmonterla températureambianted’undegrésupplémentaire. Inspiré d’une histoire vraie, Hit Man ne se soucie guère de la plausibilité de son histoire pour mieux se concentrer sur le plaisir de la raconter de la manière la plus jouissive possible, de jouer sur les correspondances entre son intrigue et la mécanique cinématographique. Salégèretéenévaporelesouvenirrapidement,maisfaitunbienfousurlemoment. le caractère totalement inoffensif de la satire culturelle et politique, mélange inopérant de simple paraphrase de faits réels et de name-dropping frileux, réminiscence traumatique des pires moments de SouthPark post-élection de Donald Trump en 2016. Le réel dépasse à ce point tout entendement que la parodie n’a plus de sens, qu’elle n’est même plus assimilée en tant que telle. Peu importe le niveau d’infantilisation et de ridicule dans lequel sera plongé Homelander (Le Protecteur, en VF), il sera toujours le héros de quiconque peut et veut garder ses œillères. Deux ans nous séparent encore de l’ultime saison cinq de The Boys, et c’est bien, il faut parfois savoir prendre son temps. The Boys À très exacte équidistance du second tour des législatives et de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, la plus grande conquête estivale du wokisme mou de centre gauche fut la quatrième saison de The Boys, visionnée bien sagement sur Prime Video par d’honnêtes citoyens, respectueux de l’intégrité commerciale de leurs fournisseurs de contenus en ligne. Huit interminables épisodes de transition vers la bascule finale dans la dictature des super-héros, confits dans leur stagnation narrative impuissante et leurs automatismes. Le redoutable marketing du show a une nouvelle fois tenté le coup du « cette fois-ci, qu’est-ce qu’on est allé loin, tout de même », mais le charme n’y est plus, dilué dans un manque d’inspiration visuelle criant où l’idée de la scène prévaut surson exécution. Du cul un peu sale par-ci, une explosion gorasse par-là, dont l’esthète à monocle peut apprécier les effets pratiques si le cœur lui en dit. Des personnages en reboot permanent, passant d’un extrême à l’autre sans aucune cohérence : mention spéciale à l’écriture catastrophique d’Ashley et Frenchie ; palme du cul à la disparition absolument sordide du père de Hughie – le respect pour Simon Pegg est mort pendu au-dessus d’une flaque de foutre tiède. Pire que toutes ces choses réunies autourd’un feu de camp dans le brouillard sousuncrachintypiquededébutoctobre, The Boys. Hit Man. Evil La question charnelle irrigue toute la saison 4 d’Evil, l’ultime tour de piste de la série créée par Michelle et Robert King (The Good Wife et The Good Fight, certes, mais surtout la méconnue et géniale BrainDead, petit ange sériel parti trop tôt en 2016). Sans se douter de l’annulation prématurée de leurs aventures par CBS, les trois enquêteurs du paranormal passent un temps non négligeable de ces quatorze épisodes à réprimer leurs désirs les uns pour les autres,àselaisserdéborderpardesafflux sanguins, tant et si bien que la neutralisation finale du salopard satanique joué par Michael Emerson ressemble à s’y méprendre à une scène de sexe. Énième tour pendable d’une série commencée à peuprèssurlesrailspourvireràlaparodie caustique en sourdine, à la construction chafouine d’un univers où les forces du Mal prennent la forme d’un conseil d’administration mesquin. Pas de quoi hurleraugénierésistantnonplus,maisau prix où sont les cerises, la moindre trace de mauvais esprit est toujours bonne à prendre. Nice Girls Dans un univers maléfique parallèle à la ligne éditoriale de MadMovies, appelé « comédie française » par des gens forcément un peu tristes, Noémie Saglio estunedéessemèredesenfers.Révélée parledéjàtrèsdatéConnasse,princesse des cœurs, couronnée du putride Grand Prix du Festival de l’Alpe d’Huez avec le sinistre Toute première fois, elle perd de son emprise sur nos vies à compter du terrifiant Telle mère, telle fille, et sa Juliette Binoche peroxydée mâchonnant sansfinlemêmechewing-gumdanslebut de séduire Lambert Wilson. Tel le grand Cthulhu, Noémie attendait son heure pour mieux ressurgir de la pénombre, guettant le moment de faiblesse pour frapper. L’estocade vient de Netflix et de Nice Girls, le buddy movie au féminin que la France de l’été 2024 mérite. Dans une ambiance côtière frelatée, une intrigue incapable de tenir debout plus de dix secondes d’affilée dévaste avec méthode, dans un acharnement quasi thérapeutique, tout le capital sympathie patiemment accumulé par Alice Taglioni, Stéfi Celma et Noémie Lvovsky au long de leurs carrières. L’absence de charité chrétiennecommanded’évoquerlerôlede Baptiste Lecaplain, censé incarnerl’idéal masculin du film avec pour seul atout les restes d’une teinture blonde, son sourire contrit à peine capable de leverun sourcil àuneréuniond’ancienstortionnairesdes servicessecretsrusses.Quelquesmouvements martiaux font à peu près illusion, rapidement éclipsés par la chute d’un lustre sur Lucien Jean-Baptiste. Chaque tentative de gag fait mal, chaque occurrencesonoredesSunlightsdestropiques pousse à sonderles ténèbres en soi. Que la sortie de ce film coïncide avec la pire crise de régime de la Ve République ne peut être le fruit du hasard. Rendez-vous en mai 2027, Noémie, pour en finir une bonne fois pour toutes. Evil. Nice Girls. 10 VOD BORDELLO In a Violent Nature. In a Violent Nature In a Violent Nature de Chris Nash arrive le 22 septembre sur Apple TV, à l’issue de sa petite tournée festivalière entamée fin janvierà Sundance, l’antichambre des enfersducinémaindépendantpasteurisé selon les dernières normes industrielles en vigueur. Ce slasher se targue de prendre son genre à revers en adoptant lepointdevuedutueur,dansundispositif que son auteur situe dans la lignée des Gus Van Sant « contemplatifs » (Gerry, Elephant, Last Days) et des Terrence Malick « nébuleux » (tous les Terrence Malick à part La Balade sauvage, Le Nouveau Monde et Une vie cachée). InaViolentNatureseconstruitdefaitsur leshors-champsdesfilmsd’équarrisseurs de post-adolescents en vadrouille, ces moments où le croque-mitaine attend, écoute, semble prendre le temps de la réflexion.Iln’enrésultemalheureusement aucune prisede hauteurou réel décalage endehorsdesposesdelamiseenscène, juste un pas de côté vaguement arty et quelquesmisesàmortgraphiquesdebon mauvais aloi. The Fable Pourespérerunsourirevoiredevéritables préliminaires zygomatiques, direction Disney+ et l’anime The Fable, adaptation par Tezuka Productions du manga éponyme de Katsuhisa Minami. Le plus grand tueur à gages du Japon se voit astreint par ses commanditaires à une année sabbatique sans tuer qui que ce soit. Le voilà à la colle avec une nouvelle identité et une jeune femme se faisant passer pour sa sœur, à devoir utiliser ses facultés extraordinaires dans un cadre de vie en apparence rangé. La rigidité de l’animation colle parfaitement au ton déphasé des semblants d’intrigue, et surtout à une énergie comique jouant beaucoupsurlecontretemps,enabusant parfoisparexcèsdegourmandise.L’overdoseguetteau-delàd’unedemi-douzaine d’épisodes d’affilée, la modération d’une consommationhebdomadairesiératoutà fait à votre côté bourgeois et pute. Jackpot C’est bien ce qui fait défaut à Jackpot de Paul Feig, en dépit d’un pitch nous promettant la rencontre entre la saga American Nightmare et Running Man – le roman original de Stephen King, pas la version cinématographique des années 1980 avec Schwarzenegger, encore moins l’adaptation pornographique avec des poneys Shetland tous prénommés « Jordan » qui n’existe pour l’instant, a priori, que dans l’imagination fiévreusedeFaustoFasulo.Uneaspirante comédienne tout juste débarquée à Los Angeles devient la cible de toute la ville après avoir gagné une loterie d’un genrenouveau:pourremportersesgains, elle doit survivre 24 heures, et quiconque larefroiditdécrochelatimbale.Scriptnul, tempo comique non avenu, Jackpot ne peut se prévaloirque de la bonne volonté deJohnCenapouréviterdesombrerdans les limbes de Prime Video. The Fable. Jackpot.
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