CINDERELLAS Poèmes Ilustrés - MIREN LAXAGUE - Page 1 - « Tous les soirs, le Funambule danse sur son fil Il rêve qu'il va s'envoler, atteindre le soleil Mais ce soir notre ami ne se sent pas bien, il est pris de vertiges Désespéré, il oscille entre équilibre et déséquilibre Son élan en suspens ... Ma CinderellaS Poèmes Illustrés Miren Laxague 2019 Livre écrit en mémoire de M. Georges Hanoun Le Passeur: Personne qui conduit une barque et qui fait passer des personnes d’une rive à l’autre d’un cours d’eau. 7 1 - Alma et son indéfectible reflet la poursuivant toujours « Alma belle âme, Je cligne des paupières et tu es toujours incessamment devant mes yeux, toujours avec la même exactitude de cette si prévisible bruine qui s'abattait sur la ville. » Vous belle âme, votre reflet, Monsieur, m'accompagne ainsi... Il prend l'allure et la voix d'Alma, ma meilleure, la meilleure des mes plus conciliantes amies... Les temps sont comptant-pour-rien de ma contemporanéité, car elle cille et vacille devant l'âpre quotidien qui m'est imposé depuis votre Grand Départ, le grand exode de l'errance. J'aime à me persuader que le Paradis n'est pas pavé que des monologues si ardus et peu-inavouables qui vous ont été confiés dans le salon lors de vos entretiens. Ainsi, que votre cœur trouve son bon repos, et le rythme qui vous plaira... 9 2 - Julien ou l'amoureux toujours éconduit -Ah mon bel ami, comme je te comprends, je ressens jusqu’au ressac des battements de ton cœur…. Avec la même force intègre tous nos espoirs respirant et hoquetant nos souffles vivaces, ainsi sont nos rêves, nos aspirations… à chaque bulle oxygénée l’envie renaît, ainsi nous sommes faits. Mais dans chacune de nos maisons échafaudées, de nos châteaux dont on se serait contentés, la sève libre en un filet de respiration ruisselle... 10 3 - Le somnambule qui déambule sur son fil dort Prélude à l’aliénation de l’écriture, toujours la même, serrée, acérée comme celles à la plume qui crissent sur mon carnet de voyages… Ma première Nuit, en ce bas-monde à vous pleurer mais vous ne pouvez le deviner… Ainsi..., Les larmes ravalées jusqu'aux globes caverneux de mes yeux aux grands vantaux, ouvrant sur cette Cour des Âmes errantes-et-miraculées de Notre Demeure, de-nos-for-intérieurs, antérieurs à cette Nuit, à cette vie passée durant laquelle je n’aurai eu de cesse - mais pas n’importe comment je vous le jurede tenter de Suivre Le Petit Fil d’acier… Certes tout était écrit, mais le Fil fend et blesse, vous le savez, n’est-ce-pas, à force, vous qui connaissiez tout de nos Vies à nous, de notre premier cri au dernier râle de notre ultime soupir de La Symphonie Monocorde, au gré du métronome accompagnant la Monotone, monotones vies, monochromes plafonds, etc. Je donnais ma vie !, Madame, Monsieur, tous les soirs durant, sous la voûte céleste du Chapiteau de la Demeure… ! Car chez nous, à Maison-Ancolia nous avons notre Voûte, celle abritant ces spectacles « À-la-Mort-à-la-Vie » c’est ainsi ; toujours comme ma première fois et mon ultime métier, moi le Funambule, et voici ma gageure : 12 « Tous les soirs, le Funambule danse sur son fil, Il rêve qu’il va s’envoler, atteindre le soleil... Mais ce soir notre ami ne se sent pas bien, il est pris de vertiges... Désespéré, il oscille entre équilibre et déséquilibre. Son élan en suspens… Mais une voix dans sa tête lui dit d’avancer, avancer inexorablement, parce qu’il est le Funambule, et que son rôle est d’arriver au bout de son fil… [Cette douce injonction, qui est la vôtre Monsieur, le rassure et lui redonne du cœur…] Puis pas à pas, à cloche-chaussons Il retrouve son assurance, et atteint le Finisterre de son fil, Resplendissant. » 13 4 - Le jongleur aux pommes rouges 14 -Regardez mes amis, Ce panier d’osier rempli de pommes rouges qui débordent sur du feutre noir au sol… C’est du « rouge d’expression » ! Car chaque pomme est un désir... Cet amoncellement de pommes : Une logorrhée de pommes trop rouges, trop criantes, cramoisies, trop empoisonnées peut-être… ? Ma Vanité Comme ce crâne en négatif… Le creux devancé par la forme de son expression… Une Porcelaine modelée fiévreusement lors d’un accès de folie ; Notre Égalité devant la finitude de la vie… Goûter l’Infime, et l’âcreté qui persiste… -Qui crache ? des pommes pour une expiation sans sens ? L’âpreté d’un fruit vert L’âcreté d’un fruit mûr Pommes vaniteuses… Alors le jongleur jonglait… il jouait sans repentir avec toutes ces Histoires écarlates… 15 5 - Jivaro et son coyote perdu Standing Rock, Août 2017, « Vieux sage je sens dans tes veines ce rythme ivre puissant de rage, Qui a fait faillir les Tiens -Viens je veux clamer la lueur des âmes brillant là, autour de nous, et je marche sur les pas des pas de tes ancêtres... Et cheminant, l’effort se fait trop grand -car l’enjeu des hommes contient ses propres limites-, sa propre perte... J’étais au bord des affres de ton visage, Au bord du gouffre de ton peuple...Celui qui happe les espoirs, et en hâte la chute... -Et quand on a peur de perdre un peu, l’on finit par tout perdre... n'est-ce-pas... ? » Hier je suis allé Dans les allées de mes pensées, Liées aux vôtres car, L’hérésie saisissant les petits comme d'une fièvre tenace, Les songes tiraillés Fuyant vers une fin Inéluctable... Mes propos vaniteux se ternissent Tel le reflet d'un campement perdu, D'un temps révolu, Du cri ému, D'un peuple nu... (Tortueux songes oubliez-moi je vous en prie) 16
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