Pages de Etoiles d'encre 53/54 Nos maisons - Page 1 - Pages de Etoiles d'encre 53/54 Nos maisons ©Lesombresdedentelles,2012 ee 53 S G. à Etoiles d'encre_rubriques revue 11/02/2013 17:00 Page 34 La cabane qui me ressemble Annemarie Brenner présente Sophie Ginoux Comment sommes-nous parvenues au seuil d’Etoiles d’Encre… ? Sans doute, par des chemins enchevêtrés, entremêlés, finalement tressés et tissés. Ainsi, souvent nos rencontres jaillissent en réalité… C’est à Alger, où j’étais venue retrouver Saïd, un jeune Algérien odieusement expulsé de France, que mes pas ont croisé ceux de Maïssa Bey. Je venais de lire Bleu blanc vert, émue et bouleversée par cette histoire qui évoquait si fort la mienne. Librairie du Tiers Monde, une photo de Maïssa, le gentil libraire qui me confie son numéro de téléphone… j’appelle : l’Algérienne était en France, la Française à Alger ! Depuis, dans le lycée où j’enseigne, Maïssa est devenue la marraine du Concours de Nouvelles. Elle vient chaque année depuis trois ans animer une semaine « Ecrivaine en résidence »… les élèves l’attendent, l’écoutent, l’interrogent, l’écoutent encore, attentifs, écrivent, émerveillés de ce qu’ils découvrent du monde et d’eux-mêmes… Et puis est arrivé l’appel à textes « Nos Maisons ». Là, à la croisée du chemin, il y avait Sophie ! Sophie ; c’est un miracle, c’est l’eau dans un désert, c’est l’éblouissement des couleurs, les chatoiements et les reflets. Sophie, 35 ee 53 S G. à Etoiles d'encre_rubriques revue 11/02/2013 17:00 Page 35 c’est le trait juste, c’est l’ombre ou le point qui donne vie. Un regard d’elle et l’objet se redresse, le sens affleure, les courbes s’harmonisent, le gris s’irise, la diaphanéité s’estompe et la vie sourit… Et puis, elle sait être drôle, Sophie, elle donne envie de vivre… Et les maisons, elle les rêve, les habite, les observe, les dessine, elle les grave aussi car Sophie est graveuse ! Alors je lui ai demandé de nous parler d’elle, de son travail. Le voyage à l’envers C’est le titre de trois monotypes que j’ai réalisés, un jour… Le voyage à l’envers Un sujet qui nous interpelle tous, à un moment, ou à un autre. Que le voyage se fasse ! S’il fallait tout refaire… je repars dans mon vaisseau imaginaire car ce voyage-là était bien peu probable… L’enfance qui nous griffe laisse des sillons en nous, indélébiles, d’où peuvent germer, comme d’un champ fraîchement labouré, de beaux champs de blés et des fleurs et des arbres… des sillons douloureux si la vie acide y coule, des sillons d’où pourtant surgiront mille envies et mille images nourries de notre terre fertile, de toute façon… C’est ce en quoi je crois, tout est question de savoir ce que nous en faisons. L’espoir que le présent et le passé peuvent se réinventer, que peuvent naître de notre obscurité, les plus beaux paysages, Être, comme une Maison… Maison qui accueille ou refoule, et le bon et le mauvais, Qui garde au-dedans ou s’ouvre à tous les vents. UNE ARTISTE À ÉTOILES D’ENCRE 36 ee 53 S G. à Etoiles d'encre_rubriques revue 11/02/2013 17:00 Page 36 ©Desfleursàtouslesétages,2012 ee 53 S G. à Etoiles d'encre_rubriques revue 11/02/2013 17:00 Page 37
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