Mon Jardin Ma Maison Juillet 2012 - Page 2 - 4 Mon jardin & ma maison E ntre le Cap Fréhel et Cancale s’étale la Côte d’Émeraude, cette belle terre bretonne très découpée, largement ouverte sur la mer, mais qui peut vite devenir le cauchemar des jardiniers ! Il faut en effet compter avec le vent chargé d’embruns, les tempêtes, un sol souvent pauvre… et quelques journées estivales pouvant être bien chaudes. Pari relevé dans ce jardin privé, où le propriétaire affirmait, il y a une dizaine d’années, « vouloir créer sur ce bout de falaise un vrai jardin, malgré les contraintes maritimes et la terre poreuse et peu profonde ». Il y avait bien trois vieux cyprès dont on pouvait espérer qu’ils jouent le rôle d’un écran protecteur pour quelques futures plantations. Mais les végétaux ont quand même été choisis pour leur capacité à supporter à la fois la sécheresse et les embruns. Il ne fallait pas non plus qu’ils aient un trop grand développement car, dans cet environnement, c’est le paysage naturel qui prime et les grandes plantes ne doivent pas faire totalement écran à la vue. Il faut réserver des fenêtres sur le paysage et également réduire la densité de l’ombre par une taille délicate et adaptée à la végétation. « Le travail de taille est primordial dans ce jardin. Il consiste en une succession douce et régulière de réductions de volumes d’une part et d’éclaircies dans la ramure d’autre part », explique Claude Le Maut, arboriculteur à Perros-Guirec. Il est intervenu dans ce jardin en bonne entente avec les propriétaires qui Au premier plan à gauche, les agapanthes prêtes à fleurir, entourées d’euphorbes et de coquelicots. Juste derrière, les jeunes inflorescences des Hydrangea ‘Blue Wave’. À droite, au premier plan, Osmanthus burkwoodii aux fleurs blanches sous un olivier. Dans le tapis de géranium vivace rose ‘Mavis Simpson’, se ressèment les ombellifères sauvages, les fenouils et les Phlomis russeliana. Ci-dessous. Il est important de préserver, par une taille adaptée, des fenêtres végétales ouvertes sur le paysage. À gauche. La maison disparaît dans la végétation, entre les pittosporums en pleine terre et les potées. «Faire de ce bout de falaise exposé aux vents marins, un véritable jardin » > Donner une forme naturelle pour que les plantes s’intègrent dans le paysage, apporte du rythme au jardin et laisse passer la lumière. Ci-dessus, un Elaeagnus ebbingei taillé en nuages et un Olearia virgata ouvert par une taille de transparence. L’art de la taille Mon jardin & ma maison 76 Mon jardin & ma maison Ci-dessous. Les ombellifères (carotte sauvage, ache, angélique…) se dispersent dans tout le jardin grâce aux semis spontanés. Ci-dessus. Au fond, un eucalyptus et des chênesverts, puis des élaeagnus taillés en nuages. Au premier plan, les épis bleus de Salvia officinalis ‘Berggarten’. Ci-contre. Le pin maritime joue les vigies. En tapis au premier plan, les fleurs jaunes de Santolina chamaecyparissus et les blanches des cistes. Ci-dessus. Les blondes Stipa tenuifolia accrochent la lumière auprès des valérianes montées à graines. souhaitent un jardin à la fois contenu et maîtrisé, mais aussi parfaitement en écho avec le paysage. « Je me suis inspiré des grands arbres voisins, naturellement taillés par les vents dominants salés, pour composer des formes végétales qui donnent l’impression d’avoir subi les mêmes rigueurs climatiques », précise Claude Le Maut. Parmi cette ossature d’arbustes persistants, les fleurs se glissent en masses assez denses : ainsi sauges, phlomis, hélichrysum et quelques rosiers viennent équilibrer les formes taillées. Certaines se ressèment au gré du vent, toujours lui… On trouve alors des coquelicots, des roses trémières, des euphorbes, et des graminées dont les chaumes accrochent la lumière du soleil couchant et ondulent… au vent, encore lui ! « Les grands arbres sont formés par le vent, les petits sont taillés en douceur » Au premier plan, les têtes blanches de l’hortensia ‘Madame Emile Mouillère’.
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