La revue 100 Numero 10 - Page 1 - Revue 10 de novembre 2011 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Billet du mois : Clément CHATAIN, Marie BARRILLON, page 3 - Nouvelle : La complainte d’une sdf, Jézabel MASSY, page 5 - Chronique : Si je devais réécrire ma vie, par Marie BARRILLON, page 7 - Poésie : Le voile noir, Laetitia GAND, page 10 - Chronique : Les exilés de KREAS, par Clément CHATAIN, page 12 - Interview : Jean-Noël LEWANDOWSKI, page 15 - Poésie : Une évidence, Marie BARRILLON, page 20 - Chronique : Les Fleurs du Bien : ma vie, ma science, ma poésie, par Fanny LEBEZ, page 21 - Salon du livre de Somain, page 24 - Information : Concours Ex-Tenebris, page 25 - Information : Rencontre/dédicace, page 27 - Information : Pétition : page 28 - Auteurs en dédicace, Page 31 - Réponse à la question FB, page 32 - Participation, page 3 - Livre du mois, Dernier homicide connu, Olivier KOURILSKY, page 34 3 La revue 100% Auteurs Et Billet du mois : Partenariat avec M.M.C.B. Comme vous le constatez au fil de vos lectures, la revue 100% Auteurs évolue avec une nouvelle chroniqueuse dans l’équipe, de nouveaux jeux littéraires et des partenariats se créent également. Cela est indispensable pour notre survie et notre développement mais nous réfléchissons à chaque fois à l’adéquation avec nos valeurs et nos idées. Après un partenariat avec la fringale littéraire, site orchestré par notre ami Christophe MANGELLE, nous nous associons avec My Major Company Books (M.M.C.B.). Si certains connaissent, pour d’autres, cela reste à découvrir. Le principe M.M.C.B. : M.M.C.B. s’est associé à la sérieuse maison d’édition XO pour faire découvrir sur la base d’un système collaboratif de nouveaux auteurs. Des auteurs peuvent créer gratuitement leur espace avec des extraits de leur manuscrit et chaque internaute peut devenir éditeur en misant sur les auteurs retenus par le comité de lecture de M.M.C.B. en échange d’une part du bénéfice retiré lorsque le livre est commercialisé. 4 My Major Compagny est l’instigateur de ce principe avec la musique dont nous avons tous en tête le succès de Grégoire, pour exemple. Donc, M.M.C.B continue en se diversifiant avec les livres… et récemment avec la BD. Toutes les conditions peuvent être consultées sur le site directement (en bas, la partie F.A.Q. répond à de nombreuses interrogations) : http://www.mymajorcompanybooks.com/# Le partenariat avec la Revue 100% Auteurs : Notre partenariat repose sur l’idée suivante. Nous présenterons chaque mois dans la revue une chronique sur un livre édité par XO en partenariat avec M.M.C.B. ou bien suivant le rythme de publication et notre avancement sur la réalisation de nos chroniques, un auteur au banc d’essai. Notre but, toujours le même, est de vous faire découvrir de belles plumes et nous espérons, chères lectrices, chers lecteurs, vous compter de plus en plus nombreux dans cette belle aventure littéraire. Clément CHATAIN Marie BARRILLON 5 Nouvelle La complainte d’une SDF Je marche depuis combien de temps ? Je ne le sais pas. Mon balluchon est lourd sur mes épaules, je vais faire une pause .Je vais m’assoir sur ces marches. Mon bras endolori me gêne, les lanières de mon sac se sont enroulées autour de ma main et ont coupé la circulation. Ma main est bleuie par le froid et la manque de sang. Les passants me toisent, je n’en ai rien à foutre. Alors, quoi, je gêne avec mon sac, je n’ai pas la permission de stationner ici ? Mais je suis fatiguée moi, je vais m’écrouler par terre, tiens ! - Oh, petite, fiche le camp d’ici, va-t’en, tu gênes le passage, fit écho une voix sur son monologue intérieur. Cet écho masculin était rude, sans affection, menaçant, voire méchant… Elle tourna la tête vers celui qui l’apostrophait. Debout devant l’ouverture d’une maison confortable, il lui ferma la porte au visage, la poussa sans tendresse du genou pour qu’elle dégage le passage et descendit sur le pavé. Remise debout par force, elle alla s’assoir sur le trottoir un peu plus loin dans la pénombre du jour qui déclinait. Affalée dans la poussière de l’asphalte, elle cacha sa tête dans ses mains et pleura. - Moins qu’une chienne, pas un soupçon de gentillesse, merde, j’ai tellement besoin de tendresse, tellement besoin d’amour. J’ai mal partout, je suis fatiguée, j’ai tellement honte de moi, de ce que je suis devenue, de ma saleté, j’ai tellement peur. Pourtant, je suis bien une jeune femme, j’étais plutôt jolie, je le suis encore, un peu. Je suis si faible, si perdue. Ce n’est pas normal ce qui m’arrive. Pourquoi les gens sont si durs, ce n’est pas de ma faute. Et puis tant pis, je vais tout faire pour m’en sortir, puisque la 6 société ne me fait pas de cadeaux, pourquoi je lui en ferai ? On va bien m’aimer, me tendre la perche. Il faut que je trouve un toit, il faut que je sois gaie, il faut que j’ai le moral, je dois sourire, séduire. Qui va m’aider ce soir ? Quelques pleurs plus tard, la nuit avait jeté son manteau sur la rue qui s’était illuminée des feux jaunes et rouges des voitures et réverbères. Un bus passa devant elle, déchargea sa cargaison de passagers quelques mètres plus loin. Ils passèrent devant elle avec indifférence. Dans son jean déchiré aux genoux, avec son tee-shirt sans manches, elle ressemblait à une adolescente vêtue volontairement d’une tenue grunge et rock’n roll. Elle avait le bon look. Mais sa tenue n’était pas le fruit de la toquade d’une adolescente pour la mode rock. Ses vêtements n’étaient pas des pièces savamment étudiées et travaillées pour obtenir un look. Ils étaient de réels haillons. Elle savait bien le cacher. Mais, dans la rigueur du froid automnal, ses compagnons de soirées nocturnes dans lesquelles elle trouvait un peu de chaleur et de joie, n’étaient pas dupes. Dès que la fête se terminait, ils l’abandonnaient par peur de se retrouver avec un boulet. Ceux qui la recevaient pour quelques temps étaient souvent des prédateurs avec lesquels, elle montrait les dents et au contact desquels, elle perdait peu à peu de son humanité et tout semblant de moral ou de foi en l’humain. Sans compter ceux qui impuissants face à son malheur, la prenaient pour une folle dès qu’elle hurlait sa souffrance et l’envoyaient se faire soigner. Jézabel MASSY 7 Chronique "Si je devais réécrire ma vie" de Nicolas LAURENCIN, TheBookEditions "L’enfant, c’est l’unique, même en cas de famille nombreuse, chacun est l’unique, chair de ma chair, pour qui sans hésiter je donnerai tout ce que j’ai de vie pour sauver un peu de la sienne, car sa vie est ma vie avant ma vie !" "J’ai envie de dire au monde entier, à tous ceux qui m’écouteront de réaliser que chaque jour est un cadeau…" "La mort est irréversible : elle est inévitable. La vie est quelque chose de formidable, quelque chose de si précieux, elle n’a pas de prix. La vie est inestimable…" Extraits du livre LES SCOUTS… De repas de noël en vacances d’été, du décès d’une grand-mère à la fin d’un premier amour, nous entamons ici un chemin de vie que l’on pourrait qualifier de normal. Sauf que Nicolas est scout. Une discipline qui se perd ou qui s’est perdue plus précisément au fil des décennies. Et alors que nous pensons que le scoutisme n’a rien de dangereux, nous découvrons dans cette histoire que, autant nous ne sommes à l’abri de rien, autant les scouts ne le sont pas non plus. Leurs voyages sont basés sur la marche, la prière, la réflexion "sur la vie et ses multiples choix pas toujours faciles à faire". Le groupe de scout est arrivé à "Chastellux-sur-cure, village qui tire son nom d’un lieu-dit nommé "Castrum Lucium", […+" Après un repas copieux, les membres du groupe doivent partir rejoindre l’église du village. Ils n’étaient pas vraiment en avance 8 pour assister à une conférence qui était prévue et donnée à vingt- et-une heures. Toutes lampes éteintes, Cyrille et Nicolas, ouvrant la marche du groupe, n’ont pas vu le "trou béant qu’aucun signal n’indiquait aux visiteurs ou randonneurs". Une chute de quatre mètres emporte les deux jeunes hommes. Cyrille ne s’en sort pas trop mal, avec plus de peur que de mal. Quant à Nicolas, c’est loin d’être le même résultat : "Ici, s’arrêtent les souvenirs de ma vie d’avant…" A travers les témoignages des proches de Nicolas, nous découvrons ce jeune homme qui, par le hasard de cet accident, verra sa vie chamboulée, transformée. Et comme le lui dit le père André : "A mon avis, c’est de cela qu’il faut te souvenir : non pas d’un fait brut, mais du sens qu’il aura occasionné dans ta vie de jeune homme*…+ Maturité acquise non pas tranquillement de par le cours des choses mais avec une sorte de gravité et de sérieux ; découverte renouvelée de l’affection de ta famille et de celle de tes amis*…+ découverte de la prière, celle qu’on fait et celle qu’on reçoit…" Parce que les aléas tragiques de la vie laissent toujours des traces, et parfois même modifie une personnalité. Tout dépend donc de la perception que l’on en a. L’APRES ACCIDENT… Après l’accident, et au sortir du coma, rien n’est évident. Comme pour beaucoup, Nicolas est confronté à l’amnésie d’une part mais aussi à tout ce qu’il faut réapprendre à faire, tout ce que l’accident à annihilé : parler, marcher, se doucher… : "Je sortais du coma. J’étais redevenu comme un enfant…" Tout est à réapprendre pour lui, des gestes les plus simples à d’autres plus complexes. C’est un combat où chaque acte réussi est une petite victoire sur sa condition. Mais au cumul de toutes 9 ces petites victoires, c’en devient une grande. La vie n’est-elle d’ailleurs pas faite que de combats ? Cependant, ce qui est intéressant également à retenir de ce témoignage, outre le fait que : "la personne dans le coma soit père de famille, célibataire ou homme d’église, qu’il vive heureux ou malheureux, s’il se réveille, il n’est désormais plus le même. Sa vie a irrémédiablement changé…" L’auteur nous précise également : " Si je devais réécrire ma vie, je ne changerai rien…" Une bien triste expérience d’où nous pouvons en tirer des leçons, cependant, dans le même temps, c’est dans de telles situations que nous explorons ou découvrons les véritables profondeurs de l’être humain. En annexe de ce témoignage, nous pourrons lire "le compte-rendu d’hospitalisation de l’hôpital de Dijon". Ce petit livre nous raconte le parcours difficile de "l’après accident" de Nicolas, alors âgé de dix-sept ans ; le coma, le temps, toujours trop long, que prend la guérison… Marie BARRILLON Titre : Si je devais réécrire ma vie Auteur : Nicolas LAURENÇIN Editeur : ThebookEditions ISBN 13 : 9782746619548 Prix : 15,00 € 10 Poésie Le voile noir Le cimetière, à cette heure Portait encore plus la solitude dans les cœurs Chacun allait sur les graviers pêle-mêle L’allure frêle Et désemparée Devant le cercueil emporté. Prières et larmes Se mêlent comme des armes Face à la cruauté du ciel D’avoir accueilli en son sein céleste Une âme fiel Pour que d’amertume, d’un geste Soit balayée. Le silence retombe Sur les tombes Lorsque la bière s’enterre Dans les bas fonds de la terre. Les derniers sacrements de la soutane noire Virent au cauchemar : Sous le voile en dentelle noire, Les larmes de la belle veuve N’en peuvent plus de couler : désespoir ! Cœur déchiré S’est envolé A jamais, auprès de son Bien-aimé. Vole mon âme, Vole mon ami, Attendez-moi, au-delà de l’oubli, 11 Gardez-moi une place, près de vous, je vous en prie. Sous le voile noir Doux espoir. La terre se referme D’un son ferme Sur le bois sec et orné De dorures sculptées en finesse Dernier geste de tendresse Du monde terrestre A cette âme désormais disparue. D’un pas traînant, La belle veuve quitte Ce lieu qui irrite Son cœur ; Les joues humides et rougies L’œil gonflé de chagrin Marchant désormais seule au hasard du destin Masquée de son voile de dentelle noire : aigrie. Laetitia GAND
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