La revue 100 Numero 16 - Page 2 - La revue 100% Auteurs de mai 2012. Revue proposant des auteurs peu ou non connus afin de les faire découvrir aux lecteurs. 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Billet du mois : Fanny LEBEZ, page 3 - Poésie : Je parlais d’amour, page 6 - Auteur à suivre : Sébastien KNITTEL, page 7 - Chronique : MOP, page 10 - Nouvelle : Brillent les étoiles de l’oubli, page 14 - Chronique : Dis, est-ce que ça repousse les ailes ?, page 21 - Entretien : Avec Brigitte JACQUES L, page 24 - Poésie : Le félin des abysses, page 29 - Chronique : Jarwal le lutin, page 30 - Informations Concours, page 34 - My Major Compagny Books : Présentation d’auteurs, page 36 - Participation, page 42 - Livre du mois : Emmanuelle MENARD, page 43 - Partenaires : page 44 3 Billet du mois : Rappel Une culture du numérique Le temps d’un édito, intéressons-nous à ce que l’on peut appeler la toile, le net ou encore le web 2.0. Tant de termes sont nécessaires pour qualifier le phénomène Internet qui fascine tout autant qu’il angoisse avec ses tendances à la « Big Brother ». Lieu d’échange, de (dés)information, ou de promotion culturelle et publicitaire, il tend à déshumaniser certains de ses utilisateurs. C’est un puits de ressources qui concerne de nombreux domaines, dont le livre. On entend ainsi parler du livre numérique, de l’e-Book, d’une blogosphère très abondante concernant les échanges littéraires ou encore d’éditeurs totalement numériques. Qu’en est-il des rapports vis à vis du livre et d’Internet aujourd’hui ? Que va nous apporter cette nouvelle ère ? Livre papier VS Livre numérique La France est un pays qui a amorcé tardivement le virage du livre numérique, et qui commence seulement à démocratiser les nouvelles pratiques en matière de littérature. Les supports physiques permettant de lire les e-Books affluent et se déclinent au gré des tendances et des évolutions en matière de technologie. L’offre se diversifie pour répondre à la demande, en matière de choix comme de prix. Tout est bon pour parvenir à charmer le lecteur et faire en sorte qu’il se tourne davantage vers le livre numérique. En dépit de cela, l’attachement des français au livre papier est encore très fort. 4 En effet, le livre numérique ne représente que 1% des ventes de livres contre 10 ou 15 fois plus dans les pays anglophones comme l’Angleterre ou les Etats-Unis. La culture coûte cher ! Si les français sont des lecteurs, ils sont aussi sensibles à leur portefeuille. Avec la hausse de la TVA sur le livre qui passe de 5,5% à 7% au 1er avril, les pratiques du livre n’iront pas en s’améliorant. Le livre numérique, lui, s’aligne à la TVA du livre papier, alors qu’il était à 19,6% auparavant, ce qui est un progrès dans l’intérêt du livre numérique. Le secteur du livre ne se porte pas au mieux, et il est possible que le livre numérique permette de relancer la culture du livre, d’autant que les propositions sont de plus en plus audacieuses : livres animés, illustrés, sonorisés, pour les enfants comme pour les grands, on y trouve de nombreuses innovations. Peu à peu, la culture du numérique parvient à se développer et à s’installer dans nos contrées. L’effervescence des blogueurs littéraires Et pour cause, la toile regroupe un nombre impressionnant de blogueurs souhaitant partager leur passion du livre en rédigeant différents articles traitant d’ouvrages en tous genres : de la littérature jeunesse et jeunes adultes au manga et à la fantasy, en passant par les ouvrages peu ou pas connus, il n’y a pas d’âge pour donner son avis. Les blogueurs ne sont pas soumis aux même contraintes que les rédacteurs et peuvent ainsi donner librement leur avis ; avec plus ou moins de visibilité, de professionnalisme, ou de fautes de langues, tous partagent ce désir de liberté qu’offre Internet. 5 Une liberté qui semble néanmoins avoir des limites puisque plusieurs phénomènes ont été observés ces derniers temps ; des déviances de la part de maisons d’édition et d’auteurs ne concevant pas la critique négative apparaissant sur différents blogs et sites Internet. Difficile donc pour tout le monde d’adhérer à ce média qui montre ses bons comme ses mauvais côtés sans vraiment de délicatesse. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises concernant ce média qui prend une ampleur considérable dans nos sociétés modernes. Internet et sa blogosphère abondent de découvertes tout à fait passionnantes que nous vous invitons à découvrir si ce n’est pas déjà fait ! Fanny LEBEZ 6 Poésie Je parlais d’amour. Ce qui nous a brisés... Ce sont les mots que nous taisions. Ce que nous avons gâché... Est une fresque d'amour entier. Ce qu’il reste de mon cœur a succombé, À tout ce que nous n’avons jamais avoué, De ces erreurs presque pardonnées, À nos regards en chassé-croisé... Maintenant dans l’ombre, Du soleil qui réchauffait notre vie. J’avais posé des roses sur ton oreiller, Oubliant le temps d’un baiser, Le mal partagé à cause de quelques tords. Et je parlais d’amour pour que tu comprennes, Que je ne désirais pas simplement une passade. Il y a des jours comme ça, Où l’on perd la force de garder l’être aimé. Il y a des soirs comme ça, Où l’on sait, coupable, qu’on ne peut chasser, L’évidence que l’amour volera en éclats Et c’est cette détresse là, qui nous brise. Samuële CECCARINI 7 Auteur à suivre Silencia ("Les muets") de Sébastien KNITTEL Editions Sediaktas.fr Quatrième de couverture : "Silencia" représente tout ce que l’on passe sous silence, que l’on tait ou que l’on étouffe. A l’image des sages qui restent silencieux de peur de troubler, mais aussi à l’image de ces silencieux de la vie qui ne peuvent plus ou n’osent plus parler de leur détresse. A travers ce recueil, l’auteur vous entraîne dans une promenade où vous serez le témoin volontaire ou involontaire de cette société qu’il côtoie dans son quotidien et qu’il vous peint avec ses mots, mélangeant les saveurs subtiles de la vie et les couleurs réalistes de ce monde. Vous croiserez alors ces "Silencia" au détour d’une rue, au détour d’une page, vous troublant, vous marquant, peut-être. Vous serez imprégné de ces moments partagés avec eux. Extrait de la préface : Vous croiserez les regards de ce vieil homme, perdu dans sa solitude, ou ceux de ces marmots qui jouent dans les flaques d’eau en faisant râler leurs parents. Vous ferez la connaissance d'amis, au croisement des pages, au croisement des vies, ces vrais amis qui, 8 face à nos blessures et nos déchirures, savent nous apporter en toute modestie, cette aide et ce réconfort dans le besoin. Vous partagerez aussi la vie de Pierrot, enfant-soldat, ou les souffrances de cet être en ce matin de 14 juillet, dans ces sociétés éloignées, qui pourtant nous sont si proches de par les médias qui nous informent au gré de leurs censures et de leurs argumentaires. Au cours de pauses propices à la réflexion sur les idéaux "Liberté, Egalité, Fraternité", qui forment la trilogie de ce recueil, vous vous questionnerez sur la justice. Mais vous serez aussi émoustillé, avec une légèreté déconcertante, par deux corps qui s’entrelacent dans la douceur de la nuit, amour charnel entre deux êtres ou tout simplement l’amour. L’amour des mille et une nuits avec Shéhérazade ou amour se brisant en mille et un éclats. Aux caprices des vents de votre promenade, le poète vous livre ses pensées et son regard sur cette société et son désir d’échange. Il vous partage ses sentiments de bonheur ou d’amertume, autour d’une amer-bière, laissant couler quelques pétales de tristesse. Peut-être vous direz-vous « Quel drôle de zèbre, celui-là ! ». Sûrement s’indignera-t-il, en écrivant une lettre à Mr Orwell ou en fredonnant « Le chant des Compagnons », contre le malheureux constat auquel la société qui l’entoure le conduit, en se demandant "comment peut-on encore…" ? Ceci avant de vous emmener dîner dans une "scénette", un repas bien particulier où vous serez, peut-être, étonné par votre reflet. Ce recueil illustré est nourri d’une série de dix fusains sur dix poèmes sélectionnés. Inspirés lors de l'écriture de ce recueil, ces images, autre forme d’expression poétique, se lisent comme un texte où les sentiments sont gravés sous un petit bout de charbon de bois. 9 Extrait du poème Silencia Celui qui parle ne sait rien Celui qui sait ne parle pas Son savoir se lit dans son regard Et dans ses gestes Il agit sans agir Sans parler fort, sans parler haut Dans le silence il s'investit Il est rempli de cette chose Que l'on appelle la sagesse Il est comme l'eau qui dort Si calme et si paisible Qu'on en croirait Un de ces « j'en foutiste » Il ne recherche aucun mérite Il n'a pas besoin de médaille Ni même de décoration futile Il est capable de nous lire Seulement dans nos regards A travers nos mots A travers nos gestes En peu de temps, il sait... Informations sur le livre : Titre : Silencia Auteur : Sébastien KNITTEL Editions : Sediaktas.fr Prix : 15,00 € ISBN : 9782954049106 10 Chronique MOP de Mikaël HERVIAUX, Editions Kyklos « "Madame La Mort, passez votre chemin ou alors faites la queue. J’ai un rendez-vous important avec la vie…" Mouna : "Oui, j’avais une grosse réserve de tendresse en moi pour l’enfant que Sarah n’avait jamais voulu me donner et cette tendresse, je la lui offrais, les yeux fermés, le cœur content. Je prenais aussi son affection, car elle me tenait debout" "Les beaux quartiers n’ont finalement que des inconvénients. *…+ Quel joli pied-de-nez tout de même : Plus un quartier est riche, plus il est mort. A croire qu’ici, la pierre taillée des immeubles est la même que celle utilisée pour les monuments funéraires." » Extrait du livre PIERRE-ANDRE, L’ACTEUR DECHU… Pierre-André Tanguy n’était plus l’acteur connu et reconnu d’antan, "son nom avait glissé de l’affiche comme une bave descendant en rappel un mur de lamentations. Ce mur c’était la douce pente de sa vie". Les années étaient passées, le laissant sur le bord du chemin à l’arrivée des plus jeunes. D’acteur, il n’en avait plus que les souvenirs. Pourtant, "longtemps, il avait été une de ces étoiles qui brille un peu plus que les autres". Et à présent, il "était le témoin d’une histoire qui dorénavant s’écrivait sans lui". Marié à Sarah que trente ans séparaient, ils suivaient ensemble le bout de chemin qui restait à parcourir. Sarah aimait sortir et être belle, mais c’était aussi une femme de douceur et d’attention envers l’homme qu’elle avait épousé. 11 Cependant, rien ne l’empêchait de tromper son époux avec l’agent de celui-ci. D’ailleurs, Pierre-André, loin d’être dupe, connaissait ce secret qui n’en était plus vraiment un, mais dont Sarah savait avec élégance faire preuve de la plus grande discrétion. Et si Pierre- André gardait malgré tout cet agent sans succès, c’était uniquement pour ces "choses" qui unissait celui-ci à sa femme : "Si je le gardais, c’était par amour : Daniel Jouville était le plat préféré de mon épouse et je ne trouvais aucune raison objective de la priver de ces petites parties de jambes en l’air qu’elle affectionnait tant." Cela dit, Pierre-André affublait son agent d’un quolibet évocateur sans s’en gêner : "C’est d’ailleurs parce qu’il n’hésitait pas à culbuter ma femme dès que j’avais le dos tourné que je le qualifiais d’agent "double"." MOUNA… Lorsque Mouna, une belle jeune fille, fait son apparition sur le quai du métro, c’est un peu comme un rayon de soleil pour Pierre-André. Leur discussion tourne autour de l’art. Le métro, Pierre-André ne l’avait pas emprunté durant quarante ans, mais après sa rencontre avec la belle Mouna, il s’était mis à le redécouvrir. Ou plutôt le découvrir car tout y avait réellement changé : "Les dernières semaines, je les avais passées là, dans ce métro, changeant de ligne au gré de mes humeur et de mon inspiration… […] Ces vieux wagons poussifs ont charrié pas mal de souvenirs que j’avais totalement occultés." Et c’est en parcourant le métro de long en large que Pierre-André a la sensation de revivre, réalisant non pas qu’il n’est plus rien aux yeux du monde, mais plutôt qu’il passe à côté d’une vie qu’il n’a jamais observée : celle des autres, des inconnus qui vivent, vivotent ou survivent : "Des idiots de mon genre qui, sous prétexte d’être connus, se croient l’objet permanent de toutes les attentions".
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