La revue 100 Numero 29 - Page 2 - La revue 100% Auteurs est destinée à présenter au public des auteurs non ou peu connus. 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Billet du mois : Marie BARRILLON, page 3 - Chronique : Emya par Marie BARRILLON, page 6 - Nouvelle : En Hommage au vieux Paul, Jean-Pierre CHATOT, page 9 - Livre du mois : Laissez-moi retourner dans ma bulle, Hesgée, page 14 - Chronique : Secret d’anges par Grégoire MULLER, page 21 - Nouvelle : Attentat de Jean-Pierre CHATOT, page 25 - Nous avons aimé : Lettre d’information d’Ecrituriales, page 31 - Information : Roquebrune-sur-Argens (83), page 32 - Appel : Angel Publications, page 33 - Concours littéraires, page 37 - Appel aux auteurs : page 38 - Participations, page 42 - Livre du mois : Voyage de Christelle MAS, page 43 - Partenaires, page 44 3 Billet du mois : Trinôme Editions présente sa prochaine publication : Liverpool Connexion de Lisa GIRAUD TAYLOR. Liverpool Connexion en quelques mots Gaëlle Swanson, jetsetteuse et héritière, menait une vie tranquille et oisive jusqu’à un sanglant et dévastateur coup d’état mondial en 2015 qui l’oblige avec quelques autres à se retrancher dans la résistance et la clandestinité armée. A la tête d’un groupuscule armé et violent comprenant des mercenaires de toutes nationalités, « Le Colonel » comme la surnomme le pouvoir central mondial prend l’initiative risquée de rallier la province française libre de l’Angoumois-Périgord afin de lutter à armes égales. La traversée entre la Serbie et l’Angoumois-Périgord est semée d’embûches, de trahisons, de révoltes et de jalousies. Comptant sur une poignée d’hommes fidèles (jusqu’à quel point ?), dont Dimitri, mercenaire tchéchène recherché, avec lequel elle entretient une 4 relation autant platonique que dangereuse, « le Colonel » organise sa fuite en avant en puisant dans les fonds de son héritage familial, ouvertement convoité par le pouvoir en place. Entre idéal, argent et rivalité, quel camp va choisir le groupuscule ? Et quelle ligne de conduite « le Colonel » choisira-t-elle quand elle aura la vie de ses hommes dans la balance ? Biographie de l’auteur Née à Marseille, Lisa Giraud Taylor a partiellement grandi en Dordogne auprès de sa famille maternelle. Passionnée par l’Histoire, la littérature, la musique, la photographie, le dessin, la peinture, le cinéma et l'écriture, elle aime rédiger des romans mélangeant les genres (historique, thriller, science fiction) et les époques. Sa vision photographique lui permet de capturer les détails les plus anodins, mais elle concentre ses photographies sur la mode, l'architecture et les objets. En marge de son blog (www.lisagiraudtaylor.blogspot.com), elle collabore comme chroniqueur musical pour Lords of Rock et comme rédactrice pour So Busy Girls. Membre de la SHAP et de la SGDL. Bibliographie de l’auteur « Saint Martial Viveyrols – Ancienne possession templière » - Pilote 24 Editions – 2008 « Les plus belles rencontres sur Facebook » - Trinôme Editions – 2012 (ouvrage collectif) Précisions pratiques sur l’ouvrage Format : A5 (14,85 cm * 20 cm) 5 Numéro ISBN : 9791091626071 Nombre de pages : 390 Prix de l’ouvrage : 20€ Disponible mi juillet 2013 sous réserve d’aléas indépendants de notre volonté En savoir plus sur notre maison d’édition Pour découvrir Trinôme Editions et les valeurs qui l’animent, n’hésitez pas à parcourir le site : www.trinome-editions.com Contact : contact@trinome-editions.com Marie BARRILLON 6 Chronique Emya de Louise TRISTANI Editions Elzévir « Il fait noir et je suis assise dans un coin. Je m’allonge sur le sol, mon visage dans la terre. Je sens cette odeur… La Terre-mère… C’est le seul aspect maternel que je connaitrais d’ailleurs, car jamais je ne pourrai voir celle qui m’a mise au monde. Je tends mes bras, mon corps forme une croix. Je suis une tombe, quelle sera l’épitaphe ? […] Mes doigts agrippent quelque chose. C’est une fleur. Je n’ai pas le moindre doute sur sa catégorie, c’est une plante dangereuse, une Arthénice. » Extrait du livre Emya… Un joli nom… Et si le monde était différent de ce que nous connaissons ? Et si les enfants grandissaient à l’écart de leurs parents sans même jamais les connaître ? Ainsi commence cet ouvrage qui, dès la première ligne, provoque l’envie d’en savoir plus, nous envahissant sans discrétion. Dès cette première ligne : « D’après ce que je sais, auparavant tout n’était pas comme ça… », nous comprenons que le monde a changé. Il ne ressemble en rien à celui que nous connaissons. 7 « Et dire qu’avant il y avait six milliards d’humains sur terre, c’est difficile de se le représenter quand on se rend compte que maintenant il n’en reste plus que cinq cent… ». Le doute n’est plus permis ! Aurore a grandit auprès des autres enfants, mais à l’écart et loin de ses parents qu’elle ne connaît pas : « Les enfants sont gardés à part, nous ne sommes qu’une centaine… Les garçons et les filles sont bien sûr séparés, pour éviter ce qu’on appelle la Déviation. » Ce genre de « Déviation » n’a lieu qu’une fois tous les cinq ans pour accomplir le « Devoir », tel qu’il est nommé dans cette civilisation, entendons par là la procréation afin d’éviter l’extinction de la race et uniquement dans ce but là ! Aurore a dix-sept ans, l’âge où elle doit quitter le milieu des enfants pour rejoindre celui des adultes de l’autre côté de la ville. Elle ne connaît pas cet endroit. Que va-t-elle y découvrir ? Est-ce vraiment « tellement plus joli » tel que le prétend sa gouvernante ? Pour une vie où tout est interdit… La jeune fille sent l’angoisse monter en elle d’autant qu’en quittant le milieu des enfants, elle va être mariée comme l’est la coutume. Mais, mariée à une autre femme qu’elle ne connaît pas non plus. Là aussi, les deux sexes ne se mélangent pas. Les femmes vivent et sont unies à une autre femme, et les hommes avec les hommes. C’est également dans le but d’éviter la Déviation. L’heure à sonné pour Aurore. L’heure de la fin de son enfance. L’heure du commencement d’une nouvelle vie. L’heure de quitter Alice, sa gardienne et le milieu des enfants pour un avenir dont elle n’a aucune idée à commencer par la cérémonie de l’union à laquelle elle ne peut pas échapper avec une personne qu’elle n’a jamais vu et dont elle ne sait rien. 8 Cette nouvelle vie sera loin de ce qu’elle aurait souhaité, cependant elle sera bien obligée de s’adapter puisqu’à Emya tout est déjà établi sans qu’il soit pris en compte les désirs de chacun. De cette vie à Emya, Aurore sera malmenée. Elle fera des découvertes pas toujours agréables, découvrira l’amour même s’il est interdit et en subira toutes les conséquences. De sa fuite, elle perdra son amour, mais apprendra l’histoire de sa mère, une histoire étroitement liée à ses propres mésaventures. Un agréable roman qui se lit très vite tant par l’écriture fluide que par l’histoire elle-même ou encore parce que c’est un roman fantasy-jeunesse. Une petite phrase parmi d’autres a retenu mon attention : « Si la vie pouvait être un livre, on pourrait tourner les pages pour corriger nos erreurs… » Quatrième de couverture : Aurore, Eléanna et Swan ont leurs destins étroitement liés... Comment vont-elles survivre dans une société où tout choix leur est interdit ? C’est un combat de tous les instants et la moindre défaillance peut coûter cher... Quand amour et Devoir se mêlent, rien ne va plus à Emya ! Marie BARRILLON Informations sur le livre : Titre : Emya Auteur : Louise TRISTANI Editions : Elzévir ISBN : 9782811406493 Prix : 18 € 9 Nouvelle En Hommage au vieux Paul Ceux qui m’assènent de l’expression consacrée : – De mon temps… avec un sourire malin au coin de la visière. Ceux qui tambourinent leur sésame favori. – De mon temps… avec la moustache épaisse et d’un beau blanc roussi tombant sur les lèvres. Ceux-là font toujours mon admiration. La malice fait mouche. Je savoure la ride relevée au coin de l’œil. J’aime à déguster les comparaisons qu’ils opposent au monde moderne. Les rigueurs économiques, le chômage, la précarité sont des maladies modernes forcement absentes de leur vie. Leur gouaille à peine vaniteuse me détend les zygomatiques, et la brutalité congénitale des hommes disparaît soudain comme brume au fond de la vallée. Lorsque je rencontre ces personnages croustillants devenus hélas trop rares au fur et à mesure de l’avancée de mon âge, je mets mes oreilles en état d’alerte maximale, je me branche en mode – écoute automatique – et je goûte. Je consomme toute mon attention à imager leur verbiage insensé. Ça commence par : – De mon temps… Et ça se termine toujours par des exploits personnels de héros, ponctués par des - moi je… et une brochette de superlatifs pour faire avaler la pilule en douceur, comme une liqueur sucrée. 10 Malins les bougres : un tantinet fiers d’eux, et surtout pas avares d’histoires à dormir debout. Une chose les rassemble : ce sont tous d’excellents marchands de foire. Avec leur béret de travers, vissé sur le front, ils ont encore de l’allure. Comme une pomme bien cuite, la peau de leur visage trahit la sueur, l’abnégation et quoique l’on en dise une certaine humilité. Les rides fortes, les mains calleuses et le dentier font partie du paysage. On ne peut s’en lasser. La mémoire… la mémoire, l’inconscient collectif, la réminiscence d’un passé qui a accouché du présent. Foin des prostates en vrac ! Oui, ils ont de l’allure les survivants de la dernière glaciation. Attention, avec eux le pittoresque n’est jamais très loin. – Les ronchons tournés vers le passé – comme on dit aujourd’hui, n’existent que dans l’angoisse des ronchons figés dans le présent. Aujourd’hui, je ne dois rien à la vie, elle était là bien avant moi comme une ébauche des vies durant constamment retravaillées. Mon nez rouge ne fait rire personne : je suis là et las, toujours en spectacle, mais plus en représentation. Je suis passé de mode. Tout va très vite à présent. Je suis de la génération du jetable. La jeunesse me pousse et me bouscule. Voyez-vous, tout passe, tout lasse. J’ai inscrit depuis bien longtemps dans la liste de mes plaisirs simples cette forme de rétropédalage. Écouter les témoignages de la vie qui passe au ralenti. Écouter le cœur des hommes qui bat. Le vieux Massey Fergusson fumant encore toute l’huile et le gaz oïl de sa mécanique fatiguée, comme un vieux cheval attend son cavalier qui est descendu de la monture. 11 Lui, le cavalier, frais comme un gardon qu’on vient de sortir de l’eau, est très occupé à extraire de sa musette un verre et une bouteille remplie de vin. L’appel du klaxon de son vieux pétaroue m’a réveillé de la torpeur. Je descends les marches de mon habitat de fortune et m’installe à coté de lui sur le banc en pierre. Le moteur de ses souvenirs est lancé. – Écoutes moi, j’ai des choses à te dire ! T’as le temps, t’as toute la vie pour te préparer à la mort ! Te presses pas, bois un coup avec moi ! Les autres peuvent attendre ! Assis sur un banc en pierre au bord de la petite route Caussenarde, j’écoute religieusement le témoignage et les souvenirs d’un représentant de ce peuple ancien qui vécut bien avant moi. De confidences en confidences, j’entends la supplique d’un spécimen encore fringant de cette génération en voie de disparition. Un peu manichéens, un soupçon grivois, très cocardiers, ils sont braves ces gens-là. Sans fausse pudeur, ils forcent le trait loin de se soucier du – Qu’en dira-t-on. Ils ne craignent pas l’outrage du propos. Leur âge les grandit, après que l’arbre ait porté ses fruits. Le silence est une pratique religieuse. – De mon temps… finit-il par lâcher. Cette interpellation est sacrée et je dois la respecter. C’est la clé des souvenirs avec certificat d’authenticité. Il commence alors le grand nettoyage de son grenier. Il est… comment dire… jovial. Dans ses veines reverdit le printemps. Le trépas n’a pas encore choisi les siens. Il s’engage sur la route de sa vie à tombeau ouvert. Il me prend souvent à partie et m’enseigne quelques anciennes sagesses. Je n’ai aucune volonté à le contredire, pas même de lui couper la parole. Le rythme est lent, posé, la parole est vertueuse. Le verbe
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