Lire le premier chapitre du Plus bel endroit du monde est ici de Francesc MIRALLES et Care SANTOS - Page 2 - Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2e et 3e þa, d’une part, que les «þcopies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collectiveþ» et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple ou d’illustration, «þtoute représentation ou reproduction intégrale ou par- tielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illiciteþ» (art. L.þ122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. ©þ2008, Care Santos Torres y Francesc Miralles Contéjoch. www.caresantos.com www.francescmiralles.com ©þ2008, Franzi Rosés Becker, pour les illustrations. ©þ2009, Éditions Fleuve Noir, département d’Univers Poche, pour la traduction en langue française. ISBNþ:þ978-2-265-08964-8 Titre originalþ: El mejor lagar del mundo es aquí mismo Translation rights arranged by Sandra Bruna Agencia Literaria, SL. All rights reserved. 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 6 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 «þN’oubliez pas l’hospitalitéþ; car quelques-uns, en la pratiquant, ont hébergé des anges à leur insu.þ» Épître aux Hébreux, 13, 2 «þNe pleure pas parce que les choses sont terminéesþ; souris parce qu’elles ont existé.þ» L. E.þBourdakian 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 9 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 PREMIÈRE PARTIE Les six tables du magicien 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 11 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 13 Sous un ciel sans rêves Le dimanche après-midi est un mauvais moment pour prendre des décisions, surtout lorsque janvier étend sur la ville son manteau gris à étouffer les rêves. Iris sortit de chez elle après avoir déjeuné seule devant la télé. Jusqu’à la mort de ses parents dans un accident de la route, cela lui importait peu de n’avoir personne dans sa vie. Peut-être était-ce en raison de sa timidité maladive qu’elle trouvait presque normal, à trente-six ans, de n’avoir connu sur le plan sentimental qu’un amour platonique non payé en retour et quelques rendez-vous sans suite. Tout avait changé après ce terrible événement. Ses mornes journées de standardiste dans une com- pagnie d’assurances n’étaient plus compensées par ses week-ends en famille. À présent, elle était seule 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 13 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 14 et, pour ne rien arranger, elle avait perdu sa faculté de rêver. Il fut un temps où Iris était capable d’imaginer toutes sortes d’aventures pour donner un sens à sa vie. Elle se figurait par exemple travaillant pour une ONG où un coopérant aussi réservé qu’elle lui pro- mettait tacitement un amour éternel, leurs échanges passant uniquement par des poèmes écrits en un langage codé qu’eux seuls pouvaient déchiffrer, retardant ainsi le moment sublime où ils se fon- draient en une étreinte interminable. Ce dimanche-là, pour la première fois, elle prit conscience que tout cela aussi était terminé. Après avoir débarrassé la table et éteint la télévision, un silence oppressant s’abattit sur son petit apparte- ment. Elle eut l’impression de manquer d’air, ouvrit la fenêtre et contempla le ciel plombé, sans oiseaux. Un sentiment de fatalité l’accabla dès qu’elle fit un pas dans la rue. Elle n’allait nulle part, mais elle avait le pressentiment qu’une chose terrible la guet- tait et l’aspirait déjà dans un abîme. Comme chaque dimanche, le quartier résidentiel où elle habitait était désert, aussi esseulé que son âme. Sans savoir pourquoi, elle s’achemina telle une automate en direction du pont sous lequel cir- culaient les trains de banlieue. Un vent glacé et sifflant lui fouettait les cheveux tandis qu’elle contemplait la fosse sillonnée de rails 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 14 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 15 qui ressemblaient à des balafres étincelantes. Iris consulta sa montreþ: 5þheures du soir. Bientôt passe- rait le train qui se dirigeait vers le nord. Le dimanche, il y en avait un toutes les heures. Elle savait que, trois secondes avant qu’il sur- gisse, le pont tremblerait comme sous l’effet d’un petit séisme. Juste le temps de se pencher dans le vide et de se laisser entraîner par la force de gravité. Un vol rapide jusqu’au convoi qui la percuterait avant même qu’elle ne touche terre. Tout irait très vite. Que représentait un instant de douleur auprès de toute une vie d’amertume et de désillusionþ? Elle était simplement attristée à la pensée de tout ce à quoi elle devrait renoncer et bizarrement contra- riée par les désagréments qu’elle occasionnerait aux usagers. Le service serait longuement interrompu pendant que son corps sans vie attendrait l’arrivée du procureur et du médecin légiste. Par chance, il y avait peu de passagers le dimanche et ils n’étaient généralement pas très pressés. Ce contretemps ne leur ferait rater aucun rendez-vous important, se rassurait-elle. Alors qu’elle réfléchissait à tout cela, le pont com- mença à trembler et elle sentit son corps ployer spontanément vers l’avant. Elle était sur le point de fermer les yeux pour se préparer à la chute quand, dans son dos, une détonation l’arrêta net. 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 15 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 16 Iris se retourna, le cœur transi, et vit un enfant d’un peu plus de six ans brandissant les restes du ballon de baudruche qu’il venait de faire éclater pour l’effrayer. Il la gratifia d’un bref éclat de rire avant de redescendre la rue en courant. Iris le suivit du regard et une sueur froide lui inonda la nuque et les mains. Elle aurait voulu le rattraper. Non pas pour le gronder, comme se l’ima- ginait le petit, mais pour le prendre dans ses bras et le remercier de lui avoir sauvé la vie. Avant qu’elle ait eu le temps de réagir, une grosse femme surgit du coin de la rue, les joues en feuþ: —þAngelþ! vociféra-t-elle. L’enfant courut se réfugier dans les jupons de sa mère et regarda Iris d’un œil inquiet, craignant pro- bablement qu’elle ne dénonce son espièglerie. Mais Iris n’y songeait pas le moins du monde. Elle se contentait de pleurer à chaudes larmes, car elle commençait à comprendre ce qu’elle avait été sur le point de faire. Quand les larmes eurent cessé de brouiller sa vue, la jeune femme remarqua soudain, à l’angle de cette rue où elle passait si souvent, un café qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Il a dû ouvrir récemment, se dit-elle, quoique l’aspect de l’établissement n’allât pas du tout dans le sens de cette hypothèse. Il aurait pu passer pour une de ces tavernes irlan- 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 16 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 daises si semblables les unes aux autres, mais l’endroit avait un cachet authentique qui le rendait unique en son genre. À l’intérieur, deux suspen- sions aux lumières jaunâtres pendaient au-dessus des tables de style rustique. Il y avait beaucoup de clients, pour un dimanche après-midi. Toutefois, ce qui surprit le plus Iris fut l’enseigne lumineuse qui clignotait au-dessus de la porte d’entrée à un rythme syncopé, comme si elle s’efforçait d’attirer son attention. Iris s’arrêta un instant et lut à voix basseþ: LE PLUS BEL ENDROIT DU MONDE EST ICI 155383ZUL_ENDROIT_F7.fm Page 17 Mardi, 8. juin 2010 6:52 18 Photo©Camara2. Francesc Miralles est né à Barcelone en 1968. Écrivain et journaliste spé- cialisé en psychologie et en spiritualité, il collabore régulièrement à El País Semanal, ainsi qu’aux magazines Integral et Cuerpomente. Il a publié le roman Amor en minúscula (Vergara, 2005), traduit en six langues, ainsi que les thrillers El cuarto reino (MR, 2007) et La profecía 2013 (MR, 2008), qui a longtemps figuré dans la liste des best-sellers. Il a également écrit, en collaboration avec Álex Rovira, la fable El laberinto de la felicidad (Aguilar, 2007), traduite en dix langues. http://francescmiralles.com/ Care Santos est née à Mataró en 1970. Elle est l’auteur de nombreux romans et recueils de nouvelles, y compris pour la jeunesse. Parmi ses ouvrages les plus marquants, figurent Aprender a huir (Seix Barral, 2002), El Síndrome Bovary (Algaida 2007), ou encore La muerte de Venus (Espasa, 2007), fina- liste du prix Primavera du roman. Son œuvre a été traduite en six langues. http://caresantos.com/ coup de cœur LeplusbelendroitdumondeesticiLeplusbelendroitdumondeestici FRANCESC MIRALLES & CARE SANTOS FRANCESCMIRALLES &CARESANTOS FRANCESC MIRALLES & CARE SANTOS ISBN 978-2-265-08964-8 Prix TTC France : 14 € -:HSMCQF=U]^[Y]: www.fleuvenoir.fr Traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco-Rahal Iris a trente-six ans et des idées noires plein la tête. Ses deux parents viennent de mourir dans un tragique accident et, en une seconde,toute sa vie a basculé.Par un après-midi froid et gris,elle songe même à en finir. Son regard se pose alors sur la devanture d’un café auquel elle n’avait jamais prêté attention auparavant. Son nom étrange, Le plus bel endroit du monde est ici, éveille sa curiosité. À l’intérieur, il ne reste qu’une table libre, l’homme derrière le comptoir l’invite à s’y asseoir.Sans trop savoir pourquoi, Iris se laisse guider et fait bientôt une rencontre touchante, inoubliable, magique… Il s’appelle Luca, il est italien et, pendant six jours d’affilée, ils vont se retrouver dans cet endroit hors du temps, loin des soucis du quotidien. Petit à petit, Iris retrouve le sourire. Mais l’après-midi du septième jour, Luca ne réapparaît pas. Iris comprend qu’il ne reviendra plus mais, surtout, qu’il lui a ouvert une porte dont elle ne soupçonnait pas l’existence : celle du bonheur. Le plus bel endroit du monde est ici, huit petits mots qui vont tout changer, sa vision du monde, sa vie et peut-être la vôtre… Design:NicolasGalypourwww.noook.fr/©MarkPoprockietElenaMoiseeva–fotolia.com. Le plus bel endroit du monde est ici Une invitation au bonheur
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