Lire un extrait de Wonder de R J Palacio - Page 2 - Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 4 Titre original : Wonder Publié pour la première fois en 2012 par Alfred A. Knopf, un département de Random House, Inc., New York Loi no 49 956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse : janvier 2013. Copyright © 2012 by R.J. Palacio © 2013, éditions Pocket Jeunesse, département d’Univers Poche, pour la traduction française. ISBN : 978-2-266-23261-6 Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 7 « Des médecins sont venus de villes lointaines, Rien que pour me voir. Penchés sur mon lit, ils n’en ont pas cru leurs yeux. À les croire, je suis une merveille de la Création, et pour l’instant ils n’ont trouvé aucune explication. » Paroles d’une chanson de Natalie Merchant : Wonder Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 9 Première partie August « La fatalité sourit et le destin rit en s’approchant de mon berceau… » Natalie Merchant, Wonder Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 11 Comme les autres Je ne suis pas un garçon de dix ans ordinaire, c’est certain. Oh, bien sûr, je fais des choses ordinaires. Je mange des glaces. Je fais du vélo. Je joue au ballon. J’ai une Xbox. Tout ça fait de moi un enfant comme les autres. Sans doute. Et puis je me sens normal. Au-dedans. N’empêche, lorsqu’un enfant ordinaire entre dans un square, les autres enfants ordinaires ne s’enfuient pas en hurlant. Quand un enfant est normal, les gens ne le fixent pas partout où il va. Si je trouvais une lampe magique et si un seul souhait m’était accordé, je demanderais un visage ordinaire que personne ne remarque jamais. J’aimerais pouvoir marcher dans la rue sans que tout le monde me regarde et puis détourne les yeux à toute vitesse. Voilà mon idée : la seule raison pour laquelle je ne suis pas ordinaire, c’est que les autres me voient comme ça. Mais à force on s’habitue. Je fais semblant de ne pas voir leurs grimaces. Tous les quatre – maman, papa, Via et moi – nous sommes devenus très forts à ce jeu. En fait, non, pas Via, pas du tout, au contraire. Elle se met quelquefois drôlement en rogne quand les autres font des trucs méchants. Je me rappelle, une fois, au square, des « grands » ont fait 11 Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 12 des bruits. Quels bruits exactement, je n’en sais rien puisque je n’ai pas entendu, mais Via s’est mise à crier. Ça, c’est Via. Moi, je ne suis pas comme ça. Via ne me voit pas comme quelqu’un d’ordinaire. Elle prétend le contraire, mais si c’était le cas, elle ne se sentirait pas obligée de me protéger tout le temps. Papa et maman non plus ne m’estiment pas ordinaire. Pour eux, je suis un garçon extraordinaire. Je crois que la seule personne au monde qui sache à quel point je suis comme les autres, c’est moi. Au fait, je m’appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c’est sans doute pire. Wonder Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 13 Pourquoi je n’allais pas à l’école La semaine prochaine, j’entre en sixième. Comme je ne suis jamais allé à l’école, j’ai drôlement peur. Les gens pensent que c’est à cause de mon apparence, mais ce n’est pas ça. C’est la faute de toutes mes opérations. Vingt-sept depuis ma naissance. Les plus grosses, c’était avant mes quatre ans, alors celles-là, je ne me les rappelle pas. Ensuite j’en ai subi deux ou trois par an (des grandes et des petites), et parce que je suis petit pour mon âge et que je suis une énigme médicale pour les docteurs, du coup, j’étais tout le temps malade. Donc mes parents ont décidé que c’était mieux si je n’allais pas à l’école. Mais maintenant, je suis beaucoup plus solide. La dernière opération remonte à huit mois et, avec un peu de chance, je n’en aurai pas d’autre avant deux ou trois ans. Maman m’a fait l’école à la maison. Avant, elle était illustratrice de livres pour enfants. Elle dessine très bien les fées et les sirènes. Mais ses dessins pour garçons, c’est vraiment pas génial. Un jour elle m’a fait un Dark Vador, on aurait dit un robot-champignon trop bizarre. Elle ne dessine plus, d’ailleurs. Ça lui prend tout son temps de s’occuper de Via et de moi. 13 Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 14 Dire que j’ai toujours voulu aller à l’école, ce serait mentir. Si, j’aurais bien voulu y aller, mais à condition de ressembler aux autres élèves. Avoir plein d’amis, jouer après les cours et tout ça. J’ai quelques bons copains. Christopher est mon meilleur ami, suivi de Zachary et d’Alex. On se connaît depuis qu’on est petits. Et comme ils m’ont toujours vu comme ça, ils ont l’habitude. On jouait tout le temps ensemble, puis Christopher a déménagé à Bridgeport dans le Connecticut. C’est à plus d’une heure de voiture de là où j’habite, la pointe nord de Manhattan, à New York. Ensuite Zachary et Alex ont commencé l’école. C’est rigolo : même si Christopher vit loin de chez moi, je le vois quand même plus que Zachary et Alex. Ils ont tous de nouveaux amis maintenant. N’empêche, chaque fois que je les rencontre par hasard dans la rue, ils sont sympas avec moi. Ils me disent bonjour. J’ai d’autres amis, mais pas d’aussi bons que Christopher, Zack et Alex. Par exemple, Zack et Alex m’invitaient à leurs fêtes d’anniversaire quand nous étions petits. Joel, Eamonn et Gabe, jamais. Emma m’a invité une fois, mais je ne l’ai pas revue depuis longtemps. Et, bien sûr, je vais toujours à l’anniversaire de Christopher. Mais peut-être que j’exagère et que les anniversaires, ça compte pas tellement. Wonder Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 15 Comment je suis venu au monde J’aime bien quand maman me raconte cette histoire, elle me fait tellement rire. C’est pas drôle comme une blague, mais à la façon que maman a de la raconter, Via et moi, chaque fois, on est pliés en deux. Voilà, quand j’étais dans le ventre de maman, personne ne se doutait de quoi j’aurais l’air. Maman avait eu Via quatre ans plus tôt et ça s’était passé « comme sur des roulettes » (les mots de maman). Il n’y avait aucune raison de faire des tests particuliers. Deux mois environ avant ma naissance, les médecins se sont aperçus d’un truc qui n’allait pas dans mon visage, mais ils pensaient que ce n’était pas grave. Ils ont annoncé à papa et maman que j’avais le palais fendu et d’autres ennuis du même style. Des « petites anomalies », disaient-ils. Deux infirmières étaient présentes dans la salle d’accouchement la nuit où je suis né. La première était très gentille et douce. L’autre, raconte maman, n’avait vraiment pas l’air gentille ni douce. Ses bras étaient très gros, et elle n’arrêtait pas de péter. Genre, elle apportait à maman de la glace pilée à sucer, et elle pétait. Elle venait prendre la tension de maman, et elle pétait. Le plus incroyable, c’est que pas une 15 Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 16 fois elle n’a dit pardon ! En plus, comme le docteur habituel de maman n’était pas de garde ce soir-là, elle s’est retrouvée coincée avec un tout jeune médecin désagréable qu’elle et papa ont surnommé Docteur House, en référence à une série télé ou je ne sais quoi (bien sûr, ils ne l’appelaient pas comme ça devant lui). Maman raconte que même si tout le monde dans la salle était plutôt de mauvaise humeur, papa a quand même réussi à la faire rire tout le temps. Quand je suis sorti du ventre de maman, il y a eu un profond silence. Maman n’a pas pu me regarder parce que la gentille infirmière m’a tout de suite emporté en dehors de la salle. Papa était tellement pressé de la suivre qu’il a laissé tomber la caméra, et elle s’est brisée en mille morceaux. Maman s’est fâchée et a voulu descendre de la table d’accouchement pour voir où ils m’emmenaient, mais l’infirmière péteuse l’a plaquée avec ses gros bras pour l’en empêcher. Un peu plus et elles se bagarraient. Maman était hystérique et l’infirmière péteuse lui hurlait de se calmer. Et puis toutes les deux se sont mises à appeler le docteur à grands cris. Eh bien, vous savez quoi ? Il s’était évanoui ! Là, à leurs pieds ! Dès qu’elle a vu ça, l’infirmière péteuse a commencé à le pousser du pied tout en criant : — On n’a jamais vu un médecin pareil ! Et ça se dit docteur ! Allez ! Debout ! Debout ! Et puis tout à coup, elle a lâché le pet le plus énorme, le plus sonore et le plus puant de toute l’histoire des pets. Maman pense que c’est le pet qui a fait revenir à lui le docteur. Bref, quand maman raconte cette histoire, elle mime tout – même les bruits de pets… Ça me fait trop rigoler. 16 Wonder Grand format - Pocket - Wonder-T1 - 140 x 225 - 5/11/2012 - 13 : 14 - page 17 Elle dit que l’infirmière péteuse s’est finalement révélée très gentille. Elle est restée avec elle tout le temps. Même quand papa est revenu et que les médecins lui ont dit à quel point j’étais malade. Maman se souvient exactement des mots que l’infirmière lui a murmurés à l’oreille pendant qu’ils lui expliquaient que je ne passerais peut-être pas la nuit : « Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde. » Le lendemain, j’étais toujours vivant, et c’est encore elle qui a tenu la main de maman quand ils m’ont apporté dans sa chambre. Ils lui avaient déjà raconté plein de trucs. Maman s’était bien préparée. Mais lorsqu’elle m’a regardé pour la première fois, au milieu de la bouillie de mon visage, elle n’a vu que mes beaux yeux. Au fait, maman est super belle. Et papa est très beau aussi. Via est jolie. Au cas où vous vous poseriez la question. August
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