Lire un extrait du livre Le jeu - Page 1 - Lire un extrait du livre Le jeu Henrik Pettersson, dit HP, la trentaine, vit de petits larcins en marge de la société suédoise. Lorsqu’il trouve dans le métro un portable dernier cri, son premier réflexe est de le revendre. Mais l’appareil affiche obstinément un message : « Tu veux jouer ? ». En cliquant sur « oui », Henrik ne se doute pas que ce « jeu » aux apparences innocentes va l’entraîner dans une escalade dont l’enjeu ultime pourrait bien être sa propre vie… Rebecca Normén est l’exact opposé de HP : sérieuse et rationnelle, elle a récemment été promue garde du corps. Tout irait pour le mieux dans sa vie si elle ne trouvait pas régulièrement des petits mots menaçants dans son casier. L’expéditeur en sait beaucoup trop long sur son passé. Mais que cherche-t-il ? À jouer avec elle ? Les mondes de HP et de Rebecca vont se rapprocher inexorablement. Mais si la réalité n’est qu’un jeu, qu’est-ce qui est encore réel ? L’auteur Né en 1971, Anders de la Motte débute sa carrière d’écrivain en 2010 avec son thriller Le Jeu, premier tome d’une trilogie. Le succès est immédiat et il obtient la même année le prix du premier roman décerné par l’Académie suédoise des auteurs policiers. Ancien officier de police, puis directeur de la sécurité dans l’une des plus importantes sociétés spécialisées en technologies de l’information, Anders de la Motte est aujourd’hui consultant pour la sécurité internationale et vit dans la proche banlieue de Malmö avec sa famille. “ Le jeu est le livre addictif par excellence !Il est impossible de ne pas vouloir tournerla page qui suit. On ne cesse de se mettreà la place du “joueur”, délibérantsur nos capacités, sur nos propres limites... ”Virginie Club de lecture Fleuve Noir “ Il y a des thrillers qui sont bougrement efficaces sans pour autant être sanglants et très sombres. C’est le cas de celui-ci. Le jeu est un roman dont vous ne décrocherez pas avant la dernière page ! ” Louve Mort Sûre Les victimes de Louve “ Anders de la Motte nous sert là un thrillerpsychologique qui se lit en deux temps et qui faitréfléchir les lecteurs. On est loin de rester passifet notre cerveau carbure à toute allure pourdémêler tous ces fils qui semblent se croiseren un inextricable sac de nœuds. Pourtant, au fur et à mesure, les fils se défontles uns après les autres et chaque partiesemble s’enclencher d’elle-même,jusqu’au dénouement. ”Artemissia Gold Songe d’une nuit d’été “Un suspense haletant et de nombreux rebondissements qui prennent le lecteur de court. Une très bonne lecture ! ”Céline Truebloodaddict ANDERS DE LA MOTTE LE JEU Niveau 1 : Oserez-vous entrer ? Traduit du suédois par Carine Bruy Titre original : Geim Ouvrage publié avec l’accord de Salomonsson Agency Fleuve Noir, une marque d’Univers Poche, est un éditeur qui s’engage pour la préservation de son environnement et qui utilise du papier fabriqué à partir de bois provenant de forêts gérées de manière responsable. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2e et 3e a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. © 2010, Anders de la Motte © 2013, Fleuve Noir, département d’Univers Poche, pour la traduction française. ISBN 978-2-265-09740-7 On dit que le clin d’œil est le mouvement le plus rapide dont soit capable un être humain. Pourtant, sa vitesse n’est rien comparée à celle des synapses électriques du cerveau. Pas maintenant ! se dit-il quand la lumière le frappa. Et de ce point de vue, il avait entièrement raison. Il aurait dû rester du temps, beaucoup de temps – comme on le lui avait promis. Il avait malgré tout suivi les instructions à la lettre, exécuté avec précision tous les ordres. Cela n’aurait pas dû se produire. Pas maintenant ! Vraiment pas ! Sa surprise était parfaitement compréhensible, pour ne pas dire logique. Ce fut d’ailleurs le dernier sentiment de sa vie. Une milliseconde plus tard, l’explosion le transforma en un puzzle carbonisé dont la reconstitution nécessiterait plus d’une semaine de travail aux techniciens de la police. Une pièce après l’autre d’un jeu de société macabre jusqu’à ce qu’il soit à nouveau plus ou moins en un seul morceau. Mais à ce stade, le Jeu était fini depuis longtemps. Définition du mot Game, « jeu » en anglais, sur les sites : www.wiktionary.org www.dictionary.com www.urbandictionary.com — Compétition impliquant de l’adresse, de la chance ou de l’endurance de la part de deux joueurs ou plus se pliant à un ensemble de règles, en général pour leur amusement ou celui de spectateurs. — Amusement ou passe-temps. — Disposition à faire quelque chose. — Comportement fuyant, cavalier ou manipulateur. — Animal chassé pour se nourrir ou se divertir. — Stratégie ou approche calculée ; plan. — Moment d’inattention ou manœuvre de diversion. — Disposition à faire preuve d’adresse ou de courage. — Activité pour se distraire. « Gagner n’est pas tout, c’est la seule chose qui soit ! » Vince Lombardi 1 | Tu veux jouer ? Pour la énième fois, le message s’afficha sur l’écran et pour la énième fois, HP cliqua avec irritation pour le faire disparaître. Non, il ne voulait pas jouer à un putain de jeu ; la seule chose qui l’intéressait, c’était de capter comment ce portable fonctionnait et s’il pouvait servir à un truc aussi con que de téléphoner. Le train de banlieue de Märsta, début juillet, direction Stockholm. Presque trente degrés, le tee-shirt collé au dos et la langue déjà passablement sèche soudée au palais. Son paquet de clopes était évidemment fini et seul l’air frais qui s’engouffrait par le clapet d’aération au-dessus de sa tête adoucissait un peu son calvaire. Il renifla deux ou trois fois son tee-shirt, puis testa son haleine. À peu près ce à quoi il s’attendait : sueur rance, relents de gueule de bois et haleine de rat mort, yiihaa ! Un dimanche matin presque parfait, à un détail près : on était jeudi et il aurait dû être au boulot depuis deux heures. Il était en période d’essai. Qu’ils aillent se faire foutre ! Ce taf chez McDo puait de toute façon, une pure arnaque avec un baratineur fini comme pseudo-chef. 11 — Il est important de s’intégrer à l’équipe, Pettersson. C’est ça, t’as raison ! Comme s’il allait s’éterniser avec cette bande de losers, à chantonner des hymnes scouts et à se farcir des exercices débiles pour renforcer son esprit d’équipe. Il était là pour gratter des allocations chômage, point barre. Et je vous emmerde, bande de blaireaux ! Il l’avait repéré juste après Rosersberg. Un petit objet argenté sur le siège de l’autre côté de l’allée. Bien sûr, un type était assis là quelques instants plus tôt, mais il était descendu et le train avait déjà poursuivi sa route. Il n’aurait donc servi à rien de lui courir après, même s’il avait eu envie de faire sa B.A. Et puis quoi encore ! On fait gaffe à ses affaires, bordel ! Au lieu de ça, il chercha d’un œil rapide et exercé les caméras de surveillance et lorsqu’il constata que la rame était trop ancienne pour en être équipée, il changea de place pour examiner sa trouvaille en toute tranquillité. Un portable, comme il le soupçonnait ; sa matinée prit tout de suite une tournure plus sympathique. Un de ces modèles récents, sans clavier mais avec un écran tactile. Cool ! Fait étrange, il ne trouva aucun nom de fabricant, mais la série était peut-être si confidentielle que ce n’était pas nécessaire ? Ou alors les chiffres gravés sur la coque étaient une marque ? 128, était-il inscrit en caractères gris clair d’à peine un centimètre en léger relief. Aucun fabricant de téléphones de ce nom-là dans ses souvenirs. Mais qu’est-ce que ça peut foutre ? 12
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