Lire un extrait de Ne Lache Pas Ma Main - Page 2 - Feuilleter un extrait de Ne lâche pas ma main de Michel Bussi MICHEL BUSSI NE LÂCHE PAS MA MAIN PRESSES DE LA CITÉ 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 5214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 5 31/03/2014 18:18:4131/03/2014 18:18:41 Pocket, une marque d’Univers Poche, est un éditeur qui s’engage pour la préservation de son environnement et qui utilise du papier fabriqué à partir de bois provenant de forêts gérées de manière responsable. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. © Presses de la Cité, un département de , 2013 ISBN 978-2-266-24438-1 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 6214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 6 31/03/2014 18:18:4131/03/2014 18:18:41 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 10214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 10 31/03/2014 18:18:4231/03/2014 18:18:42 Saint-Gilles-les-Bains, île de la Réunion Vendredi 29 mars 2013 1 Quelques pas mouillés 15 h 01 — Je monte une seconde à la chambre. Liane n’attend pas de réponse, elle informe juste sa fille et son mari, enjouée, radieuse, tout en s’éloignant déjà de la piscine. Gabin, derrière son bar, la suit des yeux avec une discrétion professionnelle. Cette semaine, Liane est la plus belle fille de l’hôtel Alamanda. Et de loin… Pourtant, elle n’est pas exactement le genre de touristes sur lesquelles il aime laisser traîner les yeux, d’ordinaire. Petite, très fine, presque pas de seins, mais elle possède un je-ne-sais-quoi de classe. Sa peau encore blanche, peut-être, avec un bouquet de petites taches de rousseur qui commencent à pointer dans le bas de son dos, juste au-dessus de son maillot émeraude et or. Ce petit cul qui s’éloigne aussi, qui se balance doucement comme un fruit vert bercé par le vent. La fille, pieds nus, semble marcher sur la pelouse sans briser le moindre brin d’herbe. Gabin la suit encore du regard jusque dans le patio, après les transats blancs, 11 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 11214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 11 31/03/2014 18:18:4231/03/2014 18:18:42 à moitié dissimulée par un palmier trop maigre. La dernière image qu’il a d’elle, c’est ce qu’il dira à la capitaine Purvi, c’est de la voir faire tomber discrètement le haut de son maillot ; la fugitive vision sexy d’un dos nu, d’un sein blanc, d’une moitié de téton, juste le temps qu’elle attrape sa grande serviette coucher de soleil et qu’elle l’enroule autour d’elle. 15 h 03 Naivo, à l’accueil, derrière son bureau d’acajou, rend comme il peut le sourire mouillé de Liane. — Bonjour, mademoiselle… Elle passe dans le hall encombré, entre un présentoir de cartes postales et un étendoir recouvert de paréos et de chemises à fleurs. Sa chevelure blonde goutte sur l’éponge de la serviette au-dessus de sa poitrine. Naivo trouve cela joli, ces épaules sans bretelles, sans marques, blanches. La fille avance doucement, pour ne pas glisser, elle est pieds nus. C’est interdit normalement, mais Naivo n’est pas là pour faire chier les touristes. L’eau ruisselle le long des jambes de la fille. Une seconde plus tard, elle a disparu en direction de l’ascenseur et il ne reste d’elle que quelques flaques. Comme Amélie Poulain lorsqu’elle fond en larmes, a pensé Naivo sur le moment. Il ne sait pas pourquoi. C’est ce qu’il pensera toujours par la suite. Pendant des heures et des nuits à se torturer la mémoire. La fille s’est évaporée, au sens propre du terme. Mais il n’osera pas en parler aux flics. Pas sûr qu’ils comprennent ce genre de truc, les flics. 12 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 12214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 12 31/03/2014 18:18:4231/03/2014 18:18:42 15 h 04 L’ascenseur dévore Liane. Deuxième étage. Il monte au paradis et s’ouvre pour offrir par les baies vitrées du couloir une vue imprenable sur la piscine, plein sud, puis, au-delà, sur la plage de l’Ermitage. Noyé sous les filaos, le long croissant doré semble s’étendre à l’infini, grignoté par les timides vagues du lagon, assagies par la barrière de corail qui gronde au loin. — Faites gaffe, c’est mouillé ! crie Ève-Marie à l’ascenseur, avant même de savoir qui va en sortir. Ève-Marie grimace. C’est la blonde du 38 ! Pieds nus, bien entendu. La fille dans sa serviette la joue timide et confuse, hypocrite juste ce qu’il faut avec le petit personnel. Elle marche sur la pointe des pieds, sur le côté, à un bon mètre du seau et de la serpillière, tout en continuant de s’excuser. — Ce n’est pas grave, bougonne Ève-Marie accrochée à son balai-brosse. Allez-y, passez, je recommencerai après vous. — Désolée, vraiment… « Ben voyons », commente Ève-Marie pour ellemême. La blonde tortille de la fesse et fait des pointes de ballerine de peur de déraper sur le carrelage mouillé. Plutôt tendance patinage artistique que petit rat de l’Opéra, analyse Ève-Marie. Partir en triple axel par 30 °C sous les tropiques, ce serait un comble ! Sous les yeux de la femme de ménage, la belle contrôle un ultime dérapage et s’arrête devant son appartement, le 38. Elle introduit la clé dans la serrure, entre, disparaît. Il ne reste d’elle que des empreintes de pas mouillés sur le carrelage nickel. Les traces s’effacent déjà, 13 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 13214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 13 31/03/2014 18:18:4231/03/2014 18:18:42 comme si le carrelage froid avait aspiré le reste de la fille, les pieds en dernier. Une sorte de sable mouvant high-tech, pense bizarrement Ève-Marie. Elle soupire, seule dans l’immense couloir vitré. Il lui reste à dépoussiérer les tableaux aux murs, des aquarelles des Hauts de la Réunion, des îlets, de la forêt primaire, des coins les plus beaux de l’île où les touristes ne foutent jamais les pieds. Avec les carreaux et le couloir, elle en a pour tout l’après-midi. D’ordinaire, après l’heure de la sieste, elle est tranquille à son étage. Personne ne remonte, ils sont tous à la piscine ou au lagon. Sauf la katish1 … Ève-Marie hésite à passer la serpillière derrière les pas de la fille. À tous les coups, elle va ressortir dans deux secondes avec un nouveau soutif parce qu’elle ne bronzait pas bien avec l’autre. 1. Jolie fille. 214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 14214878JUS_MAIN_cs4_pc.indd 14 31/03/2014 18:18:4231/03/2014 18:18:42
Lire un extrait de Ne Lache Pas Ma Main - Page 2
Lire un extrait de Ne Lache Pas Ma Main - Page 3
viapresse