Actuel6 - Page 1 - A llez, on va oser l’écrire. La sentence pro- noncée à l’encontre des trois journaux marocains accusés d’offense envers un chef d’État étranger, n’est pas un juge- ment scandaleux. Bon. Avant d’arrêter de lire cet édito, mettez-vous un peu à la place du juge. L’avocat défendant l’honneur de Kadhafi ré- clame 30 millions de dirhams par titre de presse. Si le juge avait suivi les demandes de la défense en condamnant les journaux à plusieurs millions de dirhams, on l’aurait accusé d’étouffer la liberté de la presse, de bâillonner les journalistes, de déclarer la guerre à l’intelligence. Et on aurait eu raison. Maintenant, s’il avait in- nocenté les journaux en émettant un jugement au nom de Sa Majesté, on l’au- rait accusé d’insulter à son tour le Guide de la révolution verte. Il aurait entrainé l’État marocain dans un piège diplomatique dangereux. Lui, un simple juge… Alors, le juge a tranché pour un million. C’est un compte rond, un million. On peut survivre à une telle amende… Un million, ça ne ressemble pas à un excès de zèle du magistrat, à l’image des 6 millions qui sont tombés sur la tête de Hassan Alaoui, le directeur de publication d’Économies et Entreprises. Là, ce n’est pas de la rigo- lade. Dans un procès d’affaires, les avocats doivent disposer d’un dossier en béton pour oser réclamer une telle somme. Mais en droit de la presse, c’est trop facile. Il suffit de demander. Les montants de l’indemnisation sont soumis à l’appréciation du seul juge. Alors, quand les magistrats s’amusent à vouloir être plus royalistes que le Roi, on arrive à de telles aberrations… Mais ce n’est pas la justice qu’il faut accuser quand il y a un dérapage. Ni le juge. C’est la loi qui doit être remise en cause. Ce ne sont pas les jugements qui sont scandaleux mais le code qui permet de les prononcer. Nous avons un code de la presse qui donne envie de changer de métier chaque fois qu’on le consulte. On risque la prison et des sommes astronomiques au moindre dérapage. Les condamnations ne sont pas là pour réparer les dommages des personnes qui s’estiment diffamées mais pour tuer les journaux. C’est un arsenal nucléaire contre des guerrilleros. Bien sûr, la presse n’est pas exempte de défauts et certains jugements ressemblent à des rattrapages après maints dérapages. Mais de là à punir à des peines de prison ou à des sommes délirantes! Dans une société démocratique, ce type d’offense vaudrait à sonauteurdepayerundirham symbolique…. Mais Kadhafi s’imagine que le Maroc est un pays à son image. Il n’attaque pas Les Guignols de l’info, la Stampa ou El Pais mais les journauxmarocains,ougandais ou kenyans. Avec cette ironie du tyran outragé: en voulant mettre sur la paille ceux qui l’accusent d’être un dictateur, il prouve qu’il en est un. Le plus invraisemblable dans cette histoire, c’est que cette situation n’aurait jamais dû exister. Il y a deux ans les éditeurs et le gouvernement étaient presque tombés d’accord pour refondre un code de la presse obsolète. Après de longues négociations, il ne restait plus que quelques questions à régler. Le code rénové aurait supprimé la quasi totalité des peines de prison et créé une chambre spéciale avec des magistrats spécialisés dans la diffamation. Las! Le nouveau gouvernement a décidé d’enterrer cette réforme au profit d’autres chantiers jugés plus prioritaires. Deux ans après ce gel, on voit le résultat. La réforme est enlisée, la justice se radicalise et les journaux se fragilisent. Et on arrive aujourd’hui à être condamné par un despote susceptible pour avoir exprimé une opinion. ■ 3Édito actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 Cetéditorialvaut-il unmilliondedirhams? nion. ■ actuel Ce ne sont pas les jugements qui sont scandaleux mais le code de la presse qui permet de les prononcer. SDirectrice de la publication: Meriem Lahrizi Conseiller de la rédaction: Henri Loizeau Assistante de la rédaction: Meriem Zraidi Tél. 05 22 95 18 15 / 18 16 REDACTION Directeur de la rédaction: Eric Le Braz Chefs de service: POLITIQUE/INTERNATIONAL : Abdellatif El Azizi ÉCONOMIE : Mouna Kably SOCIÉTÉ/CULTURE : Bahaâ Trabelsi Rédacteurs: Yanis Bouhdou, Amanda Chapon, Khadija El Hassani, Tarik Qattab, Saïd Lahlou Correspondantes: Sofia Amara (Beyrouth), Maud Ninauve (Tanger) Photographe: Brahim Taougar Ont collaboré à ce numéro: Inès Asensi, Cyril Bonnel, Jorge Garcia, Icham Kadiri, Malika El Aoudi, Magali Letty, Iliasse Mesnaoui, Meriama Moutik, Abla Ababou, Selma Mhaoud, Laurent La Vieille, Hafid Jandar, Doc Jivago Chroniqueurs: Lino Bacco, Narjis Rerhaye Crédits photo: AFP, MAP et AIC Press EDITION Rédacteur en chef technique : Driss Douad Directrice artistique: Fadoua Damiri Secrétaire de rédaction : Annabelle Lhomme Maquettiste : Youssef El Moutassaddik Révision: Danielle Penot, Abdelkader Zraidi, Laila Lebbar Conception graphique: Studio Baylaucq & Co PUBLICITE Mouna Drissi DIRECTION ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE Fouad Imadi IMPRIMERIE Idéale, Casablanca DISTRIBUTION Sochepress Imprimé au Maroc – Printed in Morocco. 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El Himma n’est plus mon frère Toute la planète est inconsolable Dépôt légal : en cours Dossier presse : 19/09 Il s’installe à Saïdia! 60 16 26 46 36 48 SActualités 06 C’EST VOUS QUI LE DITES | Y-a-t-il encore une gauche au Maroc? 08 LA SEMAINE EN IMAGES 10 DÉCRYPTAGE 12 ÉTAT-MAJOR | Younès Boumehdi, le perfectionniste SDossier 16 EXCLUSIF | Khaïr-Eddine, lettres à mon ami et au Roi SÉconomie 26 PORTRAIT | Laïla Ouachi, une femme d’influence 30 MRE | Les banques marocaines aux petits soins 34 STAR | Sothema, ambitieuse à l’international 35 WARNING | Sonasid, entre chute de la demande et montée de la concurrence SPolitique 36 INTERVIEW | Benkirane: «Le PAM ne sait pas ce qu’il veut» 38 IMMIGRATION | L’Espagne serre la vis SSociété 40 ARCHÉOLOGIE | Nos ancètres les Homo rhodesiensis 44 JUSTICE | Quand Kadhafi fait fi de la liberté de la presse 46 FAIT-DIVERS | Le saut de la mort 48 L’ÉVÉNEMENT | Trois jours avec Michael Jackson à Casa SMonde 52 MOYEN-ORIENT | Liban: Saad Hariri, au nom du père 54 IRAN | «Une forme de monarchie absolue» 55 FRANCE | Mohammed VI salué par le Sénat 56 CHRONIQUES DES DEUX RIVES de Lino Bacco et Narjiss Rerhaye SCulture 58 FESTIVAL | Samba les gnaoua! 60 INTERVIEW | Khaled: «Je me bats pour le Maghreb uni» 64 PORTRAIT | Rachid Ben Abdeslam, so british! 68 LA SÉLECTION D’ACTUEL STendances 70 VOYAGE | Craquez pour Cracovie 72 AUTOMOBILE | Jaguar XF, classique, chic et puissante 74 DÉCO | Luxe, coquillage et crustacés 78 SHOPPING | Aux mâles fêteurs... 80 PEOPLE | Kamal Kamal: «Il n’ya plus de chanson marocaine» 82 LES CHOIX DE... | Mohamed Elmandjra, l’«Amorocain» Courrier / ÉCRIVEZ-NOUS : COURRIER@ACTUEL.MA6 Au Maroc, ceux qui raisonnent encore en termes de gauche ou de droite versent dans un débat creux. Les références des partis se sont diluées dans les jeux d’intérêts qu’ils soient tactiques ou stratégiques. Nul besoin de rappeler le déclin des idéologies depuis fort longtemps. Les règles du comportement des acteurs de la scène politique au Maroc ne sont ni de droite ni de gauche. Il suffit de regarder les alliances, elles se sont construites sur la base des intérêts dictés par le privilège de la gestion communale et les avantages que le local pourrait engendrer pour les législatives. AhmedElMoustaghfir A Agadir, l'USFP a obtenu une quasi majorité absolue: 24 conseillers sur 51, je crois. Il lui manquait donc seulement 2 conseillers. Malheureusement le parti travailliste (3 conseillers) a préféré s'allier aux opposants. Au final, un travailliste a voté en faveur de Tariq Kabbage, et le PJD, avec ses sept conseillers, a décidé de soutenir l'USFP contre la corruption. A Rabat, l'USFP est arrivé minoritaire (7 conseillers sur 100) loin derrière le PJD, l'Istiqlal, le RNI et le PAM. Là, d'accord, l'alliance est bizarre, voire même plus… OmarBalafrej En fait beaucoup ne savent plus ce qu'est ce la gauche, et comme on peut le constater, les Marocains ne s'intéres- sent plus vraiment à la politique. L'avenir de la gauche est compromis, même en France… il y a une tendance vers la droite. RachidNahli Les partis que vous citez dans votre question ont perdu leur âme depuis belles lurettes. Ils n'ont gardé de la pensée gauchiste que l'étiquette électorale. Ils se sont transformés en boutiques électorales mangeant à tous les râteliers. Leur expérience au sein du gouverne- ment a sensiblement baissé leur popularité. Le peuple de gauche, lui, s'est rabattu sur la société civile: AMDH, ATTAC, FSM, ainsi que des organismes comme ceux du microcrédit entre autres. La gauche est bien là, mais elle a déserté les partis. MustaphaBourakkadi Les partis de gauche sont morts il y a bien longtemps. Un parti de gauche, c'est des principes et des idées à défendre. Malheureusement nos partis de gauche n'ont pas ces qualités. Et je pense que les Marocains qui votaient pour les idées de gauche sont conscients de cela et s'abstiennent de voter. L'USFP était quand même un parti pour qui on gardait un peu de respect. Il semble bien que les temps de Omar Benjelloun et Mehdi Ben Barka sont finis !! SakinaRochd Malheureusement, après tant de désillu- sions, on risque de voir périr nos rêves de gauche puisque des partis comme l’USFP et le PPS, lah yejazihom belkhir, ont pris soin d'en faire perdre la crédibilité. Alors USFP, PDJ, PME... c’est égale! Le petit peuple sait déjà qu'il sera sucé par les partis. SanaeBenbelli actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 Notrearticlesur l'USFPadéclenché desréactions auseindenotre groupeFacebook. 11,6 % pour l'USFP, 4 % pour le PPS: la gauche est sortie laminée des municipales. Aujourd’hui, pour rafler les mairies d’Agadir et de Rabat, l’USFP s'allie à son ancien ennemi le PJD. Question : y a-t-il encore un avenir pour la gauche au Maroc ? Nos lecteurs ont pris la parole… Écrivez-nous! Vos réactions, vos suggestions, vos attentes... actuel 155 boulevard d’Anfa 20 050 Casablanca ou par mail : courrier@actuel.ma Actualités8 Un groupe de 50 réfugiés subsahariens ont fait un sit-in à Rabat en face de la Haute commission des réfugiés, le 24 juin. Ils pro- testaient contre leurs conditions de vie et d’hébergement. On les comprend quand on voit la situation précaire de leurs enfants. ■ À Dubaï, plus de 100 Iraniens se sont réunis au cours d’une veillée aux chandelles pour pleurer Neda, décédée lors des manifesta- tions post-électorales en Iran. La jeune fille est devenue le sym- bole des protestataires du régime iranien. ■ Les danseuses berbères d’Ahwach Imintanoute ont ouvert le si- xième festival Timitar d’Agadir mercredi dernier. Cette année, les artistes amazighs vont côtoyer des stars du reggae (Jimmy Cliff), du raï (Khaled), de la musique arabe (Marcel Khalifa). ■ SOS réfugiés Sit-in subsaharien à Rabat R.I.P. Le visage de la répression en Iran Timitar Une ouverture haute en couleur S Born to… Voilà une photo qui fait le tour du web. On l’a déjà reçue quatre fois à la rédaction… et moralité: il faut absolument maîtriser l’anglais VU SUR LA TOILE actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 Affrontements au Honduras entre les partisans du président Manuel Zelaya et des soldats. L’ex-président a été destitué par un coup d’État militaire après qu’il ait annoncé son intention de modifier la constitution pour être réélu. ■ Coup d’État Tegucigalpa sans président S C’est tout sauf une punition Plus de 1500 détenus aux Phillipines dansent sur «Thriller» en hommage à Michael. La vidéo a été visionnée plus de 28 millions de fois! http://www.youtube.com/ watch?v=hMnk7lh9M3o AFP BrahimTaougar/actuelAFP AFP 9Actualités / LA SEMAINE EN IMAGES Les architectes Rachid Andaloussi et Christian Portzamparc ont remporté, mardi, le concours international pour la réalisation du théâtre CasaArt. Un projet de près d’un milliard de dirhams, cela vaut bien une poignée de main! ■ Alors que Nicolas Sarkozy critiquait le port de la burqa par les femmes, un défilé de mode se tenait à Paris avec des créations de modèlesd’abaya.Letraditionnellonghabitnoirislamiqueferason entrée dans les boutiques parisiennes dès septembre prochain. ■ Le 29 juin à Erechim, au Brésil, le virus A/H1N1 continue de faire des victimes. L’Organisation mondiale de la santé a répertorié 44300 cas à travers le monde, répartis dans 95 pays différents. On dénombre à ce jour 180 morts du virus. ■ Théâtre CasaArt Un projet en or Dress in black Bientôt une abaya signée Brésil A/H1N1, ça continue Lesfamillesdesvictimesendeuilaprèslecrashdel’AirbusA310-100 aulargedesComores.153personnesétaientàborddontdeuxMaro- caines, membres de l’équipage. Il n’y a qu’une seule rescapée: une petite fille de 13 ans dont la survie relève du miracle. ■ Avion en chute libre Un deuxième accident d’Airbus S Ana Maghreb Ce n’est pas le titre d’une chanson rap, mais un portail arabophone qui se fait sa place sur la toile marocaine. Il se compose de plusieurs volets – politique, économie, culture… Il était temps. actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 S De l’art à revendre Deviantart est le repère de tous les artistes amateurs et professionnels. Artiste en herbe ou simplement intéressé, allez jeter un coup d’œil, vous y resterez des heures. www.deviantart.com DR AFP AFP AFP Actualités10 actuel / Semaine du 6 au 12 juin 2009 Jeunesdirigeants:code debonnegouvernance ● LES FAITS Le Centre des jeunes dirigeants s’est réapproprié le code maro- cain de bonne gouvernance de l’entreprise, élaboré par la CGEM, pour l’adapter aux spécificités de la PME familiale. Un échantillon d’entreprises a accepté de tester ce nouveau code et de remettre en question certaines pratiques. Un événement. ● LE COMMENTAIRE L’initiative est louable car elle évite de laisser sur le bas-côté une large frange du tissu industriel. Elle témoigne également d’une prise de conscience des jeunes dirigeants quant à l’importance de la bonne gouvernance dans toutes les struc- tures, aussi petites soient-elles. Elle met enfin en lumière l’impact bénéfique des bonnes pratiques sur le mode de gestion des PME familiales, leur processus de croissance, le financement de leurs investissements, l’attraction de bons profils... Cependant, l’ancrage de la transparence et de la bonne gouvernance dans le tissu indus- triel, encore largement paternaliste, requiert une véritable révolution des mentalités. La création de l’Institut national des administrateurs en juin dernier est censé accompagner ce processus par la formation de compétences et la sensibilisation des administrateurs. ● ET DEMAIN L’exemple est donné. Reste main- tenant à dupliquer les expériences dans toutes les régions et dans tous les domaines d’activité pour provoquer un effet d’entraînement durable et généralisé. La formation est un atout majeur, mais il n’est pas le seul. C’est, là aussi, une question d’éducation et de civisme. M.K ● LES FAITS Quatre candidats marocains à l’émi- gration clandestine ont été retrouvés morts, lundi dernier, sur les côtes du Cap de Trafalgar, au sud de l’Espagne. Ils étaient à bord d’une embarcation où se trouvaient 30 à 40 personnes. Seules dix d’entre elles, dont quatre mineures, ont survécu. Celles-ci sont toujours en état de choc. ● LE COMMENTAIRE Si les personnes en question étaient décédées du virus A-H1N1, tout le monde en aurait parlé. Mais puisque c’est d’émigration clandestine qu’il s’agit, la nouvelle est passée, naturellement, presque inaperçue. Le drame est cependant là pour nous rappeler que des Marocains continuent de préférer risquer leur vie pour sortir peut-être un jour de la misère. De plus en plus jeunes, ils restent insensibles à la crise économique qui fait des immigrés en Espagne ses premières victimes. Parlez-leur des risques encourus, ils vous diront leur quotidien. Citez leur les cas de personnes parties sans jamais avoir pu regagner ni l’autre rive ni la leur, ils vous citeront l’ami ou le voisin qui rentre, chaque année, arborant des signes ostentatoires de « réussite ». Et pour changer ce quotidien, la traversée, pour illégale qu’elle soit, n’en est pas moins un pis-aller. ● ET DEMAIN A moins que le train de dévelop- pement enclenché par le Maroc ne puisse accueillir le plus grand nombre et que l’ascenseur social ne soit un jour réellement activé, certains trouveront toujours le moyen de s’ac- crocher à des pateras. Et les rêves, même les plus fous, restent permis. TQ ● LES FAITS Samedi 27 juin, le président Barack Obama a encouragé les Américains à faire le test de dépistage du sida afin de « prendre le contrôle de leur santé et protéger ceux qu'ils aiment en faisant des efforts pour éviter la transmission » du virus. Barack et sa femme Michelle avaient d’ailleurs déjà fait le test il y a quelques an- nées lors d’un voyage au Kenya. ● LE COMMENTAIRE Fin 2008, le Maroc comptait plus de 22.000 séropositifs et quelque 2500 malades du Sida. Avec une prévalence très faible (0,1 % de la population), on pourrait se targuer de passer « à tra- vers les mailles du filet ». Néanmoins, une enquête du ministère de la Santé montre que dans certaines popula- tions (travailleuses du sexe, notam- ment), le pourcentage de séropositifs devient inquiétant (jusqu’à 6%). Mais à l’évidence, en l’absence d’un dépistage systématique, il ne s’agit probable- ment que de la partie émergée de l’iceberg. En effet, en 2008, à peine plus de 31.000 tests de dépistage ont été pratiqués, dont 80% par l’ALCS (As- sociation Marocaine de Lutte Contre le Sida). Pourtant, associations et ministère de la Santé insistent, comme Obama, sur l’importance du dépistage pour endiguer le fléau… ● ET DEMAIN Qui osera prendre le relais du président américain sur ce thème aussi crucial ? Quand pourra-t-on voir nos responsables politiques et nos ministres lancer un appel public pour inciter les Marocains à faire le test de dépistage ? Faudra-t-il at- tendre que la situation soit devenue aussi tragique qu’au Botswana ou en République Centrafricaine ?... A.C. ▲ Sida,ledépistage enjeudesanté ▲ Clandestins:quatre Marocainsnoyés AICPress AFP AFP ▲ 11Actualités / DÉCRYPTAGE actuel / Semaine du 4 au 10 juilet 2009 ▲ BankAlJazira Oudghiridébarqué? Reposbiologique: unemesureinefficace ▲ Meknès:LePAMvire «son»maire ▲ ● LES FAITS A peine élu à la tête de la mairie de Meknès, Ahmed Hilal a été exclu des rangs du PAM sous l’étiquette duquel il s’est présenté au poste. Ceci pour faute grave et pour avoir contrevenu à la charte liant ce transfuge de l’Is- tiqlal à la formation initiée par Fouad Ali El Himma. ● LE COMMENTAIRE Certaines sources affirment que la «faute grave » en question est la décision de Hilal de se présenter contre les « instructions » de son parti. Ce dernier lui avait préféré Mohamed Bourhim qui a présidé aux destinées de Meknès après la révocation du Pjidiste Aboubakr Belkora. D’autres, au sein même du PAM, pointent du doigt le passif du concerné, les soupçons de corrup- tion dont il fait l’objet et ses démêlés avec la Justice qui lui ont valu les critiques les plus acerbes du côté du PJD. La décision du PAM ne serait ainsi que justice. Mais elle intervient bien trop tard. D’autant que le même parti a pris tout son temps avant d’exclure un certain Sidi Brahim Joumani sur lequel planent des doutes, sans oublier un certain Ould Laâroussiya à la réputation plutôt sulfureuse à Marrakech. Reste également à savoir si ces opérations s’inscrivent vraiment, et unique- ment, dans une réelle démarche de moralisation. ● ET DEMAIN Si le PAM a au moins le mérite, et le courage, de procéder à pareilles décisions, il gagnerait à bien choisir ses candidats en amont. En cela, il servirait de modèle à bien d’autres formations. TQ ● LES FAITS Fin du repos biologique. La pêche au poulpe est ouverte sur l’axe Boujdour- Lagouira depuis le 1er juillet. Les quotas ont été augmentés de 2000 tonnes pour atteindre 12 000 tonnes. ● LE COMMENTAIRE Les opérateurs sont de plus en plus sceptiques sur l’efficacité de la me- sure. L’arrêt momentané de l’activité pénalise le secteur formel et laisse libre cours au braconnage. Les entreprises structurées continuent, elles, de faire face à des charges fixes, y compris durant le repos biologique. De plus, elles laissent le champ libre au secteur informel qui opère en toute impunité et sans concurrence. Résultat : au terme du « repos biologique », la ressource halieu- tique n’aura pas eu le temps de se reproduire ni de se renforcer. Et dès la levée de la mesure, la pression sur cette même ressource s’accroît à cause de la course que se livrent les secteurs formel et informel. Les tonnages débarqués augmen- tent, tirant vers le bas les prix. Enfin, les prises sont constituées essentiellement de petites espèces. En définitive, les entreprises struc- turées peinent à rentrer dans leurs frais et l’état de la ressource se détériore à nouveau. ● ET DEMAIN Il y a urgence à réformer le système. Imposer un système de contrôle efficient et impartial, applicable à tous, est un préalable incontournable au véritable repos biologique. A défaut, c’est le régime de l’anarchie qui ne manquera pas de perdurer. M.K.. ● LES FAITS Khalid Oudghiri aurait été débarqué de la direction générale de Bank Al Jazira. Contacté, le siège de la banque à Ryad n’a voulu ni confir- mer, ni infirmer le départ de l’ex- patron d’Attijariwafa bank, recyclé dans la finance islamique. Quant à l’intéressé, il aurait confié à des amis que c’est lui qui a décidé de quitter la banque de Cheikh Salah Kamel. ● LE COMMENTAIRE Depuis deux semaines, le monde des affaires casablancais bruissait du départ de Khalid Oudghiri de la banque saoudienne. Certains évoquent une brouille avec Cheikh Abdallah Salah Kamel, vice-président de Bank Al- Jazira et chef de l'exécutif de Dallah Al-Baraka Group, qui ne s’entendrait pas avec Oudghiri, lequel a été imposé par son père, Cheikh Salah Kamel, véritable patron de la banque. Celui-là même que Khalid Oudghiri avait épaulé à l’époque sur le dossier de Taghazout. D’autres avancent des motifs plus pro- saïques, liant plutôt cette disgrâce aux résultats catastrophiques d’une banque en perte de vitesse. Bank Al-Jazira et Saudi Investment Bank sont les plus touchées par la crise internationale et ont annoncé, des pertes nettes de plus de 90 millions de rials saoudiens en 2008. Bank Al Jazira a affiché une perte nette de 92 millions de RSA comparati- vement à un bénéfice de 160 millions à la même période l’année précédente. ● ET DEMAIN Si le limogeage de Khalid Oudghiri devait être confirmé, il lui serait diffi- cile de rebondir. Plusieurs institutions financières françaises auraient opposé une fin de non-recevoir à l’ex-patron d’Attijariwafa bank qui n’est plus en odeur de sainteté au Maroc. A.E.A. AFP AICPress AICPress 12 Actualités / ÉTAT-MAJOR eader sur la tranche des 15/24 ans, et challenger pour les 25/35 ans, Hit Radio peut aussi s’enorgueillir d’être écoutée chaque mois par 570000 personnes sur Internet, dont20%depuislaFrance…Etmêmesic’est sans conteste le fruit de l’enthousiasme de toute une équipe, c’est aussi le résultat de la ténacité de Younès Boumehdi, son PDG et fondateur. Eneffet,sesétudesterminées,en1993,ilde- mande l’autorisation de monter une radio. Quandilréalisequesonprojetestimpossible, illemetenveilleuse.Enmai2006,unefois le paysage libéralisé, il obtient la licence, et à peine trois mois plus tard, il commence à émettreàRabat.Del’aveudetous,etdeson équipeenparticulier,HitRadioestàl’image desoncréateur.JérômeDelaveau,directeur desprogrammesajouteainsiqu’«ilimprime S Les sceptiques étaient nombreux quand, il y a trois ans, Younès Boumehdi monte une radio «pour les jeunes». Aujourd'hui, Hit Radio n’a plus rien à prouver, et son PDG continue de rêver.. sa personnalité à l’entreprise: on est là pour donnerleurchanceauxjeunesartistes,lesai- der, les rassembler». C’est ce credo qui, avec unelibertédetonrafraîchissanteàl’antenne et les prestations exclusives de DJ célèbres, a fait le succès de Hit Radio. Et d’ici la fin 2009, les autorisations néces- saires ayant enfin été accordées, Hit Radio sera diffusée dans une trentaine de villes supplémentaires. «90% de la population sera couverte», déclare Younès Boumehdi avecunesatisfactionévidentedanslavoix, avantdeserappelerlesdébutsdelastation: «On était quatre, en incluant Momo; rapi- dement, il y a eu un effet boule de neige, et on est plus de 40 aujourd’hui.» Savoir déléguer Un effectif qui a demandé certains ajuste- ments. D’ailleurs, le jour même de notre entretien, l‘organigramme de l’entreprise a été redéfini. «Avant, on était tous polyva- lents, il faut maintenant clarifier les fonc- tions de chacun.» Pour Younès Boumehdi, savoir déléguer est primordial. Les collabo- rateurssontresponsabilisés,prennentleurs propres décisions, son rôle se bornant «à définiruncap,unedirectionàsuivre».Pour sonéquipe,c’estunpeupluscompliquéque cela… Ils s’accordent pour louer mais aussi lui reprocher son perfectionnisme! Très exigeant avec lui-même mais aussi avec lesautres,ildélèguebeaucoupmaisattend beaucoup en échange. Mais c’est peut-être pour cela qu’à peine trois ans après les débuts de Hit Radio, il ne viendrait à l’idée de personne de sourire quandilévoquesesprojetsàcourtetmoyen termes.Ils’agitd’abordd’exporterlemodèle Hit radio dans les pays voisins, comme la Mauritanie, puis de remonter vers le nord aveclaBelgiqueetlaFrance,et,pourquoipas, l’Algérie. Et puis, il y a aussi Hit Tv… Amanda Chapon YounèsBoumehdi, leperfectionniste Les plus proches collaborateurs de Younès Boumehdi forment le comité de pilotage, qui se réunit souvent au café d’à côté. C’est pendant ces réunions que sont prises les grandes décisions, ou que sont gérées les crises, comme celle de la sanction infligée à Hit Radio après quelques dérapages (in-) contrôlés lors de l’émission de l’animateur Momo. À ses côtés depuis le début, un copain d’enfance, Mourad Ougacem. La patience et la médiation du directeur adjoint en charge du back office sont appréciées par tous. Très vite, ils ont été rejoints par la sœur de S Sa garde rapprochée Mourad Ougacem Jérôme Delaveau Jérôme Cattenoz actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 HafidJandarpouractuelHit Radio est à l’image de son créateur... Younès, Ilhame Boumehdi, directrice adjointe en charge du produit, qui a donc la main haute sur la programmation et la communication de la radio. Jérôme Delaveau, directeur des programmes, forme animateurs et techniciens, et prend le temps d’expliquer ses décisions, de partager son expérience avec son équipe. Enfin, Jérôme Cattenoz, expert-comptable, a pour mission de mettre de l’ordre dans les finances et les ressources humaines.■ Ilhame Boumehdi Actualités / POLITIQUE14 ournalistes et aca- démiciens des deux bords de la Médi- terranée ont fait le déplacement à Grenade pour débattre des « Questions de la mémoire commune entre le traitement juridico-judiciaire et le traitement politique de la participation des Marocains à la guerre civile espagnole ». Le séminaire a été organisé à Grenade les 23-24 juin 2009 par le Centre marocain de la mémoire commune et de l’avenir (CMCA) au siège de la Fondation euro-arabe. Il a in- sisté sur le rôle primordial que doivent jouer les journalistes et les acteurs de la société ci- vile des deux pays pour la reconstitution de la mémoire commune en vue de dépasser le « grand malentendu » qui caractérise les rela- tions souvent tumultueuses entre le Maroc et son voisin du nord. Le rôle des journalistes en tant que chercheurs de passerelles est déterminant pour l’avenir de ces relations comme le reconnaît l’anthropo- logue mexicaine, Sandra Flores Rojo qui pense que « le dialogue entre les voisins et les mémoires est inéluctable. Il y a là une profondeur huma- nitaire et civilisationelle ». ■ Grenade Raviverlamémoirecommune a fatwa de Abdelbari Zemzemi sur l’annulation du pè- lerinage du Hadj a-t-elle des chances d’être appliquée? Le sulfureux cheikh qui est en même temps député du PJDappelle«lesautoritésdupaysàprendrelesmesures d’urgence pour interdire le voyage à la Mecque pour des raisons sanitaires liées au virus H1N1 ». Le ministère des Habbous et des affaires islamiques fait le dos rond pour l’instant, et aucune annulation du Hadj n’est à l’ordre du jour, et ce, malgré l’appa- rition de plusieurs cas de cette maladie en Arabie Saoudite. La polémique à ce sujet n’en demeure pas moins grande d’autant plus qu’on est à la veille du grand rush sur la Omra du ramadan et le Hadj. Par ailleurs, des pays comme la Tunisie viennent de décider d’annuler la Omra, au titre de mesures préventives face au virus de la grippe A. L’Egypte et la Jordanie n’écartent pas la possibilité d’interdire le Hadj cette année. ■ PèlerinageLe porc aura-t-il raison du Hadj cette année ? S Marrakech : Omar El Jazouli hospitalisé Les jours de l’ex-maire de Marrakech Omar El Jazouli, sont-ils comptés ? Le jour même de l’élection de la nouvelle maire de Marrakech, l’homme a été transporté d’urgence dans une clinique privée à Rabat avant que les médecins ne décident de son transfert à Paris après l’aggravation de son cas. L’ancien maire de Marrakech aurait plongé dans le coma. Il a très mal vécu sa défaite aux communales et avait dû essuyer les quolibets et les insultes de ses détracteurs, le jour de l’élection de Fatima Zahra Mansouri à la tête de la mairie. Auparavant, une campagne de propagande odieuse avait été téléguidée par ses ennemis politiques qui l’ont accusé d’homosexualité. ■ SJustice : les briques de Achour Le tribunal criminel près la cour d’Alger a condamné, le lundi 29 juin, Achour Abderrahmane à 18 ans de prison ferme. Le principal accusé dans l’affaire de dilapidation de plus de 21 milliards de dinars de la Banque nationale d’Algérie (BNA) n’a pas bénéficié de circonstances atténuantes. Les montants détournés auraient été acheminés à l’étranger, notamment au Maroc où Achour a créé plusieurs sociétés. Le montant des fonds retirés s’élève à 3 200 milliards de centimes. ■ [ INFOS EXPRESS ] SEncore une cellule démantelée Le procureur du roi auprès de la cour d’appel de Rabat a auditionné lundi 29 juin les trois frères, Abdellah A., Mohamed Youssef A. et Ahmed A., trois marocains ayant la nationalité espagnole, arrêtés par la BNPJ le 26 juin dernier. Ils sont accuséss de former une cellule terroriste opérant entre l’Espagne et le Maroc auraient un chef dénommé Abdellah Ahram , alias Abou Yassine , condamné à 2 ans de prison fermes dans le cadre de l’affaire « Ansar Al Mahdi » et libéré en 2008. Au cours de l’arrestation des présumés terroristes, la police a saisi trois véhicules immatriculés à Sebta ainsi qu’un important lot de documents et de supports audio à connotation takfirie. [ TERRORISME ] J L actuel / Semaine du du 4 au 10 juillet 2009 PATRICKKOVARIK/AFP AFP DR L’Alhambra à Grenade, haut lieu de la civilisation andalouse. 15Actualités / POLITIQUE SDiplomatie Nouvel ambassadeur de Chine au Maroc Le Maroc a désormais un nouvel ambassadeur de Chine en la personne de Mme Xu Jinghu qui remplace Gong Yuanxing. La nomination de l’ex- directrice générale d’Afrique du ministère des Affaires étrangères, traduit la volonté du géant chinois de faire du royaume un point d’appui essentiel pour la diplomatie chinoise, dont l’Afrique constitue une base importante. Les nouveaux dirigeants chinois, le Président Hu Jintao et le Premier ministre Wen Jiabao accordent une grande importance aux relations sino-africaines et souhaitent renforcer la coopération entre la Chine et l’Afrique, en général, et le Maroc en particulier. ■ SDétente Ross décroche L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross, qui est arrivé samedi 27 juin au Maroc, dans le cadre d’une nouvelle tournée maghrébine, a profité d’un moment de détente lors de la réception organisée par l’ambassade des Etats-Unis à Rabat. Entre le barbecue de rigueur et les petits fours de l’Independance Day, le diplomate américain qui était en week-end a accepté de discuter de tout sauf de politique ou de diplomatie. ■ SAlgérie Bouteflika récompense ses gradés Le président de la République algérienne va promouvoir pas moins de 15 officiers supérieurs dont 2 du renseignement, au grade de général, au cours de la fête de l’indépendance et de la jeunesse, le 5 juillet. Le chef suprême des armées et ministre de la Défense va ainsi restructurer ses troupes en procédant à des réajustements stratégiques au sein de la grand muette. Le colonel Bendaoud, l’actuel attaché militaire auprès de l’ambassade d’Algérie à Paris, est ainsi pressenti pour prendre, en qualité de général, la fonction de la sécurité présidentielle, alors qu’une femme, Colonel Fatma Zohra Ardjoun serait promue au grade de général, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie indépendante. ■ SBras de fer Le PAM répond à Benkirane Le PAM aura pris tout son temps mais il a fini par répondre aux critiques du secrétaire général du PJD à l’égard de son initiateur, Fouad Ali El Himma. Dans un communiqué rendu public mercredi, le bureau politique du parti du tracteur n’exclue pas des poursuites judiciaires contre Abdelilah Benkirane pour diffamation. Celui-ci avait, lors d’une conférence de presse, traité l’ancien ministre délégué à l’Intérieur de « terroriste » et d’« éradicateur ». Pour le PAM, les «pressions» dont certains grands électeurs auraient fait l’objet lors des élections des maires sont de « purs mensonges ». ■ [ INFOS EXPRESS ] [ VERBATIM ] «L’Islamestune composante delasubjectivité demillionsdeMarocains etestaussiunecomposantede lacultureetdudéveloppement». DominiquedeCourcelles,directricederecherche auCNRS-France. «Nousnevoulonsplusmendier pourvivre.LeHCRdoitprendre sesresponsabilités». StephanGnaco,ChairmandeRassemblementdetousles réfugiésduMaroc. «Commentpeut-onlaisser ungosseprésiderauxdestinées d’unevillecommeTanger» AbdelilahBenkirane,secrétairegénéralduPJD,parlant dunouveaumairedelacapitaleduDétroit,SamirAbdelmoula. «J’aioccupéplusieursfonctions. Maisjen’aijamaisressenti autantdehaineàl’égard desfemmesquechez lespartispolitiques» FatihaLayadi,députéPAMauParlement, àl’issuedesCommunales. «Lavoieestmaintenantouverte àlapremièreréunioninformelle dontladateetlelieuserontfixés bientôt». Christopher Ross, envoyé personnel du SG de l’ONU. «Toutjournalouparutionétrangers portantatteinteauxfondamentaux duRoyaumesontpassibles d’interdictiond’entrée surlesolmarocain» KhalidNaciriministredelaCommunication,porte-parole duGouvernement. DR actuel / Semaine du 4 au 10 juillet 2009 DR AFP
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