actuel 121 - Page 1 - L anouvelleesttombéecommeuncouperet, prenantdecourtlesresponsablespolitiques etlesarmateurs.LeParlementeuropéena rejeté la prorogation de l’accord de pêche au27février2012par326voixcontre296et 58abstentions.Au-delàdeceverdictpourlemoins surprenant, c’est le motif même du rejet invoqué parleseurodéputés – l’insuffisancedesretombées économiquessurlespopulationssahraouies – qui fait débat ! Ainsi, les eurodéputés demandent que « les intérêts de la population sahraouie soient mieux pris en compte ». Une demande, ou plutôt un prétexte qui vient contredire la décision du Conseildel’Unioneuropéennedu12juilletdernier. Faut-ilpréciserquecettecompensationfinancière estundroitdepêche ?Cen’estdoncniunprêtniun don,accordésousconditions.C’estdiresilapartie européenne n’a, a priori, aucun droit de regard sur l’utilisation de quelques millions d’euros, au demeurant une misère au regarddesenjeuxéconomiques. On saluera à sa juste mesure la réaction du Maroc qui, une fois n’est pas coutume, ne s’est pas fait attendre. Aziz Akhannouch, toujours ministre de la Pêche, a aussitôtconfirméladétermination du Royaume à faire entendre sa voix. Le rejet du Parlement européen ayant un effet immédiat, la flotte européenne a été priée, dès le 14 décembre, à minuit, de quitter les eaux marocaines. Paradoxalement, cette volte-face européenne pourrait s’avérer bénéfique pour le Maroc. Il est de notoriété publique que cet accord a été mal négocié en 2007. En contrepartie de l’ouverture deseseauxmaritimesauxflottilleseuropéennes, notammentespagnolesetportugaises,leMaroca encaissé, au titre des droits de pêche, 36 millions d’euros par an. Ni plus ni moins. Plus grave, la pêche intensive pratiquée par nos voisins s’est très vite traduite par un appauvrissement des stocks de petits poissons pélagiques, créant par ricochet un drame social à notre charge. Alors, il est vrai que l’accord de 2007 stipulait qu’une partie de cette somme devait servir au financement de la flotte côtière et à la modernisa- tion des structures de commercialisation. Sur ce registre, il faut reconnaître que le bilan est plutôt mitigé. D’ailleurs, le plan Halieutis, qui consacre 3Edito actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 Volte-face actuel un volet à la modernisation de la flotte, n’a pas encoreengendréderésultatstangibles.Pourautant, est-celàunmotifsuffisantderuptured’uncontrat bilatéral qui a, jusque-là, nettement avantagé les armements européens, au détriment de la filière Pêche marocaine, et en particulier, sa branche artisanale ? De plus, les navires européens déten- teurs de licences de pêche n’ont pas, eux-mêmes, respecté les clauses de l’accord. Et notamment l’obligation qui leur était faite de débarquer des quotas de poissons dans les ports marocains. Si elle avait été respectée par les armements euro- péens, cette clause aurait, sans doute, contribué à moderniser le secteur local, à créer des emplois et à faire profiter davantage les populations vivant surplace.Lesdeuxpartiesontdoncfermélesyeux durant ces quatre dernières années, mais c’est le Maroc qui, au final, en est sorti perdant. Les Espagnols, eux-mêmes, ont reconnu dès 2007, que cet accord leur était pleinement favorable. Aujourd’hui, ils réclament une compensation à l’UE… Onnemanquerapastoutefois de s’interroger sur le timing de cette volte-face. L’Union européenne peut toujours brandir des motifs tels que la crise financière, la rationalisationdesonbudget,l’impactécologique néfastedel’accordenraisondelasurexploitation des ressources, ou encore l’impact limité sur les populations locales, alors que sa responsabilité est entière. Mais la véritable raison se trouve sans doute ailleurs, pour prendre une dimension d’ordre géostratégique. Si les ONG pro-Polisario ont remporté la première manche, la partie est toutefois loin d’être perdue. Le Maroc a d’autres cartesàjouer.LaChineetlaRussie,dotéesdeflottes industrielles, sont déjà sur les starting-blocks. Et le nouveau gouvernement de Benkirane pourrait aussimettreàprofitcettesituationpourdurcirles négociations sur l’ensemble des dossiers ouverts avec l’UE. Quitte à mettre en veilleuse, provisoi- rement, le statut avancé. ■ Fin de l’accord de pêche : l’occasion de prendre ses responsabilités. Sommaire écrivez-nous à courrier@actuel.ma actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 4 n°121 - du 17 au 23 décembre 2011 Les murs ont des oreilles Le Smig ne se ramasse pas à la pelle Les premiers seront les derniers Clap de fin à Marrakech 18 30 38 58 66 Maroc, mon amour... SActualités 06 nouvelle génération | Majdouline Lyazidi 08 la semaine en images 10 décryptage 14 dernière heure SDossier 18 surveillance | Flicage, mode d’emploi SEconomie 30 smig | Le salaire de la peur 35 bourse SPolitique 36 coalition | Formation du gouvernement : dernière ligne droite 38 parlement | Histoire d’opposition(s) 44 en bref SSociété 46 fait divers | Double meurtre à Khouribga 48 en bref SMonde 50 chronique des deux rives 52 tunisie | L’effet Bouazizi, un an après SCulture 56 spécial festival du film | Le FIFM poursuit sa quête identitaire 58 spécial festival du film | Faouzi Bensaïdi « J’ai filmé avec l’émotion de l’enfance » 60 spécial festival du film | Hicham Lasri : « Je ne suis pas élitiste, peut-être un peu autiste » 62 spécial festival du film | Dans les coulisses du festival... Ceci n’est pas une fiction ! STendances 64 agenda 66 les choix de... | Sigourney Weaver, une femme enthousiaste photo de couverture photomontage actuel actuel est édité par Logique Presse. SARL. Capital social : 15 millions DH. Directeur et éditeur : Henri Loizeau Directeur de la publication : Abdellatif El Azizi Directeur commercial : Moulay Ahmed Alami Directeur de la rédaction : Eric Le Braz Rédactrice en chef adjointe : Mouna Kably Assistante de la rédaction : Meriem Zraidi Tél. 05 22 95 18 15 / 16 05 29 00 20 02/ 30 03 Fax. 05 22 95 18 14 SRéDACTION Chefs de service : politique : Abdellatif El Azizi économie : Mouna Kably culture : Amira-Géhanne Khalfallah Rédacteurs : Yanis Bouhdou, Zakaria Choukrallah, Ali Hassan Eddehbi, Khadija El Hassani, Fatim Ezzahra El Hajji, Abdelhafid Marzak. Chroniqueurs : Fouad Benseddik, Pascal Boniface, Driss Jaydane. Correspondants : Cyril Bonnel (Paris), Gaëlle Lucas (Madrid), Maud Ninauve (Tanger), Salima Yacoubi Soussane (New York). Photographe : Brahim Taougar Ont collaboré à ce numéro : Studio Logié, Nabil Maleki, Mohamed Mouhim, Layal Rhanem, Slimane Ammor. SéDITION Rédactrice en chef technique : Keiko Catala Secrétaire de rédaction : Ferdinand Demba Révision : Laila Lebbar Directrice artistique : Fadoua Damiri Maquettiste : Youssef El Moutassaddik, Conception graphique : Studio Baylaucq & Co. SPUBLICITé Tel : 05 22 36 77 02 / 79 01 Directeur commercial : Moulay Ahmed Alami ma.alami@actuel.ma Responsable commerciale : Ghizlane Malki g.malki@actuel.ma Chefs de publicité : Safaa Aqraou s.aqraou@actuel.ma Karima El Afi k.elafi@actuel.ma Assistante commerciale : commercial@actuel.ma IMPRIMERIE Idéale, Casablanca DISTRIBUTION Sochepress Imprimé au Maroc – Printed in Morocco. Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de l’éditeur. Tirage : 20 000 ex Sactuel 1, bd Abdellatif Benkaddour 20050 Casablanca, Maroc Dépôt légal : 2010PE0042/ L’anti-phallocrate Majdouline Lyazidi SSon objectif est de défendre les droits des femmes. Le moyen est d’organiser une « slutwalk » au Maroc… sous un gouvernement PJD ! omme beaucoup d’autres femmes, Majdouline Lya- zidi, étudiante en média- tion culturelle, âgée de 21 ans, n’en peut plus de la phallocratie régnante dans les rues, les bureaux et autres lieux publics au Maroc. Mais, elle, décide de pas- ser à l’action pour briser le tabou. Elle lance alors le mouvement « Wo- man-shoufouch », né sur facebook, et qui prévoit, entre autres actions, d’organiser une marche pour dé- noncer le harcèlement sexuel en- vers les femmes. La fameuse slu- twalk (marche des salopes), inspirée d’un concept né en avril dernier au Canada. Ce mouvement est contre un certain discours ambiant : celui qui justifie le harcèlement sexuel par les tenues des femmes qui seraient beaucoup trop dévoilées ! « Les femmes ne devraient plus s’habiller comme des salopes », avait déclaré un officier de la police canadien devant des étudiantes, déclenchant une véritable vague de pro- testations qui a fini par atteindre les rives du Royaume. Comme l’on est en terre d’is- lam, la franchise sera rebaptisée Woman- shoufouch, histoire de ne pas heurter les âmes sensibles. Une appellation tirée du fameux « Manchoufouch », l’expression de drague la plus répandue au Maroc. D’abord, circuler en paix Membre d’Amnesty International Maroc depuis 2008 et sympathisante de l’Asso- ciation marocaine des droits humains depuis 2009, elle reste quand même as- sez sobre dans ses revendications fémi- nistes. « Nous avons encore un long che- min à parcourir pour parvenir à arracher nos droits de femme… à commencer par le droit de circuler en paix dans la rue, sans être victime d’agressions verbales ou physiques. » Elle lance donc la version qui tiendra compte des spécificités de la so- ciété marocaine. « On ne marchera quand même pas à moitié nues », assure la jeune femme. Malgré ces précisions, Majdouline et son mouvement ont fait l’objet de plu- sieurs critiques. La première est un grand classique : « Ce concept vient d’Occident et doit être donc rejeté », disent les plus her- métiques. A ceux-là, elle répond « j’avais l’idée d’organiser une marche contre le harcèlement sexuel, l’agression verbale et physique depuis l’âge de 12 ans, mais je n’y ai songé sérieusement qu’en découvrant les slutwalks ». D’autres, plus subtils, avan- cent que la conjoncture arabe actuelle ne s’y prête pas. « Benkirane est favorable à notre marche » Legroupequicompteplusde4 200membres sur la toile, femmes et hommes, reste dé- cidé à ne pas baisser les bras. Ainsi même si l’on n’en parle plus, l’idée reste à l’ordre du jour. « Nous nous apprêtons toujours à organiser la marche Woman-Shoufouch contre toutes formes d’agressions dont sont victimes les femmes au Maroc. » Si d’aucuns croient que la marche a de moins en moins de chances d’être tenue sous un gouvernement PJD, la jeune femme reste optimiste. « Ma foi, attendons encore un peu avant de ju- ger, martèle Majdouline. Tout ce que je sais, c’est que M. Abdelilah Benki- rane s’est prononcé en faveur de notre marche, d’après l’interview publiée par Qandisha.ma ». Reste qu’au-delà d’un buzz du moment, Woman-Shoufouch est une initiative créée avant tout dans le but de sensi- biliser la société et de lutter contre le harcèlement sexuel. La fameuse marche n’est qu’un point à l’ordre du jour. « ça se fera finalement en avril, si tout se passe bien et que nous parvenons à décrocher notre autorisation… Nous avons préféré retarder la date afin de pouvoir mener une campagne de sensibilisation – ce qui est plus intéressant et bien plus pertinent que d’organiser juste une marche à cette fin », nuance-t-elle. Plus loin, sur le volet politique, elle ajoute que la victoire du parti de la lampe ne marque que le début de l’aventure et qu’il faut attendre la suite pour pouvoir en ju- ger. « Toutefois, j’espère que ce nouveau gouvernement saura orienter ce vent de changement qui souffle sur le Maroc depuis bien des mois », poursuit-elle. Un vent de changement auquel elle adhère sans pour autant faire partie des jeunes vingtfévrie- ristes. Si elle n’est pas sortie le 20 février dernier, elle affirme qu’elle « ne peut pas être contre un mouvement de jeunes qui militent pour le changement, mais nos combats sont différents et ne se rejoignent que sur la question de l’égalité des droits, des libertés et des chances pour les deux sexes ». Des promesses sur lesquelles elle attend l’actuel gouvernement. Comme d’autres de ses concitoyens. Y compris les 20% qui ne lui font pas confiance… Ali Hassan Eddehbi Nouvelle génération ©DR actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 Actualités8 Le bénévolat est récompensé ! 3 000 bénévoles sur 16 000 ont été invités à un concert donné par des artistes de renom, tels que Hoba Hoba et Enrique Iglesias. La première édition de cette opé- ration est encourageante et prometteuse. Alors à vos mains ! n Comme chaque année, S.A.R. le prince Moulay Rachid est venu saluer les journalistes au centre de presse du Festival interna- tional du film de Marrakech. Une altesse plus souriante et dis- ponible que de nombreuses stars du tapis rouge... n Concert Opération Dir Iddik FIFM Le prince est sympa L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin se présente à l’élection présidentielle 2012. Cette déclaration n’a pas tardé à susciter de vives polémiques. Luc Chatel n’a pas hésité à re- baptiser le mouvement République solidaire en « solitaire » ! n Le 14 décembre à Liège, un tireur de 33 ans, Nordine Amrani, d’ori- gine marocaine, a ouvert le feu sur la foule du marché de Noël. Au total, 122 blessés, 4 morts et une Belgique meurtrie par cet acte barbare. Le forcené se serait suicidé suite à son attaque. n Villepin République « solitaire » ? Pourquoi ? Attentat liégeois sApocalypse ! Alain, un illuminé à l’allure inquié- tante, prétend que la fin du monde est proche. Pour lui, les gouverne- ments s’allieraient avec des Aliens et le prince Charles serait un hybride « obligé, toutes les pleines lunes, de bouffer de la vierge et des enfants ». vu sur la toile actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 sPassé/Présent Touchant ! Le principe de ce site est de choisir une photo vieille d’au moins dix ans pour la reproduire : même lieu, même pose et mêmes vêtements. Amusant ! ©BrahimTaougar ©DR©AFP ©AFP 9Actualités / La semaine en images Fatou Bensouda a été nommée procureure de la Cour pénale internationale le 12 décembre. La juriste notoire est mariée à un riche homme d’affaires marocain. Madame la procureure rejoin- dra son poste à La Haye avec son époux et ses deux enfants. n Les élections n’ont pas passionné les foules et, comme d’habi- tude, les panneaux électoraux ont été proches du degré zéro du marketing politique. A Marrakech, en attendant de nettoyer les murs, on y gare les poubelles... Drôle de symbole. n CPI La justice prend des couleurs Votez détritus Parking à poubelle Septansdeprisonetl’impossibilitédeparticiperàlapolitiquedu- rant dix ans pour l’ancien Premier ministre, Ioulia Tymochenko. La chef de l’opposition ukrainienne est accusée d’abus de pou- voir. Après cela, l’Ukraine aura-t-elle un avenir au sein de l’UE ? n Des baleines bélugas sont piégées par les glaces précoces dans la région de Tchoukotka, au nord de la Russie. Le gouvernement doit libérer d’urgence les cétacés en danger de mort. Le temps est compté car ils manquent de nourriture et de surface respirable. n Icône L’orange voit rouge Russie Le béluga dans la glace sStrike the bone ! Le calendrier du CHU de Liège est prêt. Messieurs, accrochez- vous ! La gente féminine s’y affiche, pas en chair mais en os. Le résultat est déconcertant ! N’est-ce pas la beauté intérieure qui importe ? actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 sAlfred vs Siri Après « Siri » d’Apple, c’est à Google de créer son assistant personnel, « Alfred » pour Androïd. Ce serviteur électronique a une intelligence ar- tificielle mais pas au point de vous dire qui est le meilleur smartphone du monde comme le Siri. ©BrahimTaougar ©AFP ©DR ©AFP Actualités / décryptage10 Banques islamiques Le coût de la charia ● les Faits Le 12 décembre, Benkirane s’est prêté aux explications du cheikh Khalid Bin Thani Al-Thani, président de la QIIB (Qatar International Islamic Bank), venu défendre ses projets de banques islamiques au Maroc. ● le commentaire Selon la presse qatarie qui s’est félicitée de l’accueil réservé par les islamistes du PJD à l’initiative du cheikh Al-Thani, ce dernier a évoqué la création de deux entités : une banque et une compagnie d’assurances islamiques où la QIIB détiendrait 49% du capital et où les investisseurs marocains seraient majoritaires (51%). Du côté du PJD, on confirme la volonté du nouveau gouvernement d’ouvrir grand les portes à une finance islamique qui s’est heurtée jusqu’à présent au lobby bancaire classique. En 2002, le même Al-Thani avait obtenu l’accord de principe de Fathallah Oualalou, ministre des Finances de l’époque, mais resté sans suite. Une récente étude de la Banque africaine de développement (BAD) portant sur les « Services bancaires et la finance islamique en Afrique du Nord », explique l’absence de banques islamiques par le « développement limité des activités bancaires de détail, la faible familiarisation des clients potentiels avec les services bancaires islamiques, et le manque de soutien de l’Etat ». ● Et demain L’étude de la BAD montre que le développement du financement islamique restera toujours entravé par les coûts de financement, souvent plus élevés que ceux des banques classiques. A. E. A. ● les Faits Les manifestations du 20-Février se suivent et se ressemblent. La seule variable étant l’affluence, différente d’une semaine à l’autre. Le dimanche 11 décembre, seule une trentaine de villes étaient concernées. Cependant, les baltajis ont quasiment disparu. ● le commentaire Au début des manifestations du mouvement de contestation, les forces de l’ordre se contentaient d’observer, avec des interventions sporadiques. Au cours du mois de mai, la police a commencé à recourir à la force pour disperser les protestataires, arguant l’absence d’autorisation. Cela a duré jusqu’à la mort d’un manifestant à Safi dans des circonstances troubles. Cet événement calmera les autorités qui reviendront à leur rôle initial d’observation. C’est à ce moment- là qu’apparaissent les baltajis, une poignée de contre-manifestants violents, qui bloquaient les marches du M20 sous l’œil neutre (voire passif) des autorités. Mais depuis la campagne électorale, ces derniers ont quasiment disparu. Comment expliquer la retenue des baltajis dont la philosophie même est l’affrontement ? ● Et demain Le M20 les soupçonnait de manifester contre espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui n’est pas exclu. Ils auraient pu être poussés par des élus véreux qui ne voyaient pas d’un bon œil la démocratisation des institutions. Depuis les élections, ils se sont volatilisés. Espérons que leur disparition soit définitive. Z.C. ▲ Baltajis Où sont-ils passés ? ©DR ©B.Taougar/actuel Parlement : la guerre n’aura pas lieu ▲ ● les Faits Il est désormais acquis que les formations de la majorité ne se feront pas la guerre pour décrocher le perchoir. Le PJD, le MP et l’Istiqlal se sont donné le mot pour soutenir la candidature de Ghallab à la présidence du Parlement. ● le commentaire Si les députés de la majorité respectent les consignes de vote de leur hiérarchie, le perchoir devrait ainsi revenir à l’Istiqlal. Sauf qu’il y a urgence en la matière au moment où le nouveau Parlement n’est pas encore en place. Un casse-tête qu’exacerbe l’enthousiasme des députés de la seconde Chambre qui s’attellent déjà à fourbir les questions orales pour interpeller l’exécutif. Selon la législation, durant cette période transitoire, le doyen des représentants parmi les nouveaux élus doit présider le bureau provisoire jusqu’à l’élection du président. C’est lui qui est habilité à convoquer les députés pour la séance qui devrait permettre l’élection du président de la Chambre et de son bureau. Ce qui fait de Miloud Chaâbi, l’homme d’affaires élu au nom du Parti de l’environnement et du développement durable, le candidat idéal. ● Et demain Si la course au perchoir attise autant de convoitises, c’est que le « vote- désignation » du futur patron du Parlement devrait donner au parti gagnant un pouvoir de pression terrible, au vu des prérogatives considérables accordées à l’honorable institution par la nouvelle Constitution. A. E. A. ©B.Taougar/actuel ▲ actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 Actualités / décryptage12 Déficitcommercial Nonàladévaluation ● les Faits Le Centre marocain de conjoncture (CMC) passe au crible le déficit structurel de la balance commerciale. Structurel, puisqu’il ne cesse de s’aggraver depuis dix ans. De 44 MMDH, il est passé à 148 MMDH entre 2000 et 2010, avec un record de 170 MMDH en 2008. ● le commentaire En 2011, cela ne s’arrange pas. A fin octobre, le déficit est de 153 MMDH, soit 20% du PIB. Bien évidemment, l’on peut avancer l’argument de la dépendance énergétique. Les importations des hydrocarbures représentent la moitié du déficit commercial global, soit 75 MMDH. Mais côté exportations, la performance n’est guère reluisante. En dépit des tentatives du ministère du Commerce extérieur de diversifier les marchés et de faire connaître l’offre Maroc, les ventes à l’étranger ne décollent pas. Le CMC tire la sonnette d’alarme sur la tentation de transformer le Royaume en plateforme commerciale au lieu d’en faire une plateforme industrielle. Hormis Renault et quelques sous-traitants, trop rares sont les investisseurs qui choisissent le Maroc pour monter un projet industriel. ● Et demain La solution de facilité serait de dévaluer le dirham. Mais Bank Al-Maghrib n’en démord pas. Le PJD n’y est pas plus favorable. Baisser le taux de change ne résoudrait ni le problème de la compétitivité ni celui de la performance commerciale de l’offre Maroc. Toute la chaîne d’exportation doit être remise à plat. M.K. ● les Faits A Jorf El-Melha, près de Sidi Kacem, des dizaines de citoyens ont manifesté pour réclamer la fermeture des débits d’alcool, selon le portail Goud.ma. ● le commentaire Des militants du PJD auraient pris part et même « encadré » cette manifestation. Le parti nie son implication, et affirme qu’il s’agit d’une initiative de la société civile. Sans verser dans la diabolisation ou le procès d’intention, il reste intéressant de comparer le discours officiel du PJD, qui promet de ne pas toucher aux libertés individuelles, et les déclarations et actes des militants. Au lendemain des élections, le cadre islamiste et peut-être futur ministre, Najib Boulif, a exprimé sur une radio sa désapprobation des « artistes qui se dénudent sur scène ». Mustapha Ramid, pressenti à la Justice, a, quant à lui, affirmé être contre l’ouverture de nouveaux bars. Et si officiellement le parti délaisse les questions de société, il maintient que ce sera à la société civile de le faire. Traduisez : le MUR (Mouvement unicité et réforme), bras idéologique du parti, rassurera les bases et continuera de promouvoir le discours islamiste. ● Et demain Le PJD est dans son rôle, mais les partis dits « progressistes » ne le sont pas. Ils se couchent à chaque fois pour sauvegarder un électorat conservateur. Il reste à espérer un renforcement des élites laïques encore marginalisées politiquement. Z.C. ▲ Islamistes debout, progressistes couchés ©BrahimTaougar/actuel ©DR Benkirane endosse son nouveau costume ▲ ● les Faits Le PJD prend un petit air de primature et Abdelilah Benkirane paraît ravi d’enfiler son nouveau costume de chef de gouvernement. ● le commentaire Le point de presse de Benkirane, organisé au siège du parti, a beaucoup perdu de la convivialité à laquelle nous avait habitués le parti de la lampe. Exit les foules massées devant la porte du modeste siège, et les traditionnelles accolades. Désormais, il faudra compter avec les vigiles à l’entrée et à l’intérieur. Le nouveau chef du gouvernement s’est fait désirer en laissant les journalistes attendre pendant plus d’une vingtaine de minutes, alors qu’il était à l’étage au-dessus. Les plus perspicaces observeront aussi qu’il se déplace désormais flanqué d’un homme athlétique qui le suit comme son ombre. Le « bodyguard rompu aux arts martiaux » est aussi un militant du parti, précise-t-on au sein du PJD. Heureusement, en prenant la parole, Benkirane s’est montré à peine plus retenu. « Je sais que j’ai une obligation de réserve. J’essaie de la respecter, mais je parlerai quand même », disait-il comme pour rassurer les journalistes. ● Et demain Ses nouvelles fonctions pourraient affecter la spontanéité de Benkirane. C’est humain. L’important est qu’il ne trahisse pas les promesses et la personnalité qui lui ont justement permis d’accéder à ces hautes fonctions. A.H.E. ©AICPRESS ▲ actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 Actualités14 Après la chute de Kadhafi et la rareté des financements d’origine espagnole, le Front Polisario fait face à une crise de liquidités sans précédent. Les séparatistes tentent, eux aussi, de séduire les riches pays pétroliers du Golfe. Khadija Hamdi, l'épouse du chef des séparatistes, a effectué une large tournée au Proche-Orient mais en est revenue presque bredouille. En raison probablement des rapports excellents qui unissent les monarchies du Golfe au Royaume, l’épouse de Mohamed Abdelaziz a dû se contenter d’un maigre butin. n Polisario Abdelaziz à sec BenkiraneVa-t-il déménager ? En réaction au slogan « Dégage » brandi par quelques jeunes du M20, Abdelilah Benkirane, ironique, a préféré le jeu de mot. « Je ne comprends pas pourquoi ils me demandent ‘‘Irhal’’ (à la fois, déga- ger et déménager, ndlr)… je suis toujours dans le même quartier », lance-t-il, provoquant les rires de l’assistance, mardi, en confé- rence de presse. Mais trêve de plaisanterie, on commence sérieu- sement à se demander si Benkirane quittera son humble domicile du quartier populaire du Akkari de Rabat, pour s’installer dans le très prestigieux quartier des princesses, à Souissi. n Gaz liquéfié Fini les bonbonnes ? L’ère des bonbonnes de gaz est-elle en passe d’être révolue ? Le gaz liquéfié fera bientôt son entrée, via un réseau canalisé, directement chez le consommateur. C’est ce que promet Afriquia Gaz, le leader national de la distribution de gaz de pétrole liquéfié (GPL) avec la mise en place d’une solution de GPL canalisé. Celle-ci permettra un stockage commun et approvisionnera en gaz les maisons individuelles ou les sites d’utilisation, avec une mise à disposition de compteurs individuels. Faisant appel à une technologie avancée, le réseau d’alimentation souterrain est en PEHD (Polyéthylène haute densité), un matériau léger, résistant et facile à poser. Afriquia Gaz intervient tout au long de la chaîne de valeurs, allant de l’étude technique de l’installation à la réalisation, en passant par l'installation physique des citernes de gaz, la fourniture, la pose et le raccordement des compteurs, le suivi sécuritaire de l’installation et les livraisons de gaz. n ©DR SLe regard de Mouhim l Une dizaine de membres du conseil national du PPS, qui pestent contre la participation au gouvernement de Benkirane, s’apprêtent à fausser compagnie à Nabil Benabdallah pour rejoindre l’extrême gauche. l Le troisième congrès national du PSU, qui se tient du 16 au 18 décembre, a décidé d’octroyer un quota de 20% aux jeunes du Mouvement du 20 février qui ont rejoint le parti, alors que ce dernier s’apprête à élire un nouveau secrétaire général à la place de Mohamed Moujahid. l La direction des collectivités locales va démarrer le recrutement de 5 200 cadres parmi les diplômés chômeurs à partir du 25 décembre. Il s’agit essentiellement de médecins, d’architectes et d’ingénieurs. l Zoubida Bouayad, la présidente du groupe USFP à la seconde Chambre, a demandé au cours de la séance hebdomadaire du mardi l’ouverture d’une enquête, suite aux accusations mutuelles de corruption de Mezouar et de Abbas El Fassi. n l Les conclusions de l’étude consacrée au réaménagement du parc de la Ligue arabe préconisent la démolition des vieux bâtiments qui séparent le parc du boulevard Roudani. Les tractations avec les administrations concernées ont démarré. n Les bruits du village Annéesde plomb Solidaritépour Ahermoumou Le Forum marocain Vérité et Justice orga- nise, le 17 décembre, un pèlerinage pour la mémoire du centre d’instruction de Aher- moumou, en solidarité avec les sous-officiers limogés après le coup d’Etat de Skhirat. Le Fo- rum exige l’intégration des anciens de Aher- moumou et la formation des sécuritaires à la justice transitionnelle. La caravane avait été interdite il y a un an, sous prétexte que le lieu était désaffecté et qu’il n’y avait rien à voir ! Cette fois-ci sera- t-elle la bonne ? n actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 Dernière heure 15 [ lu dans la presse arabophone ] AffaireONDA Leboutdutunnel La brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a bouclé son enquête sur les principaux suspects de l’affaire ONDA, après avoir interrogé plusieurs dizaines de personnes dont Abdelhanine Benallou, l’ex-patron de l’Office et son directeur de cabinet, Ahmed Amine Berkallil. Les interrogatoires auraient levé le voile sur des passations de marché douteuses, sur le financement de projets fictifs et plus récemment sur des frais de missions fictives. La BNPJ devrait remettre son rapport définitif au procureur dans les jours qui viennent. n Activisme HindiZahra,le boycottfaitflop ! Mercredi 15 décembre, devant le Mégarama de Casablanca, une dizaine de manifestants ont scandé des slogans appelant au boycott des concerts de Hindi Zahra. Affiliés au mouvement BDS Maroc (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), les activistes anti-Israël reprochaient à la chanteuse franco-marocaine, banderoles en main, sa participation au Festival de la tolérance à Tel Aviv, les 11 et 12 novembre. Le concert du Mégarama s’est finalement déroulé sans heurts, mais l’ambiance était tendue. Un témoin sur place a noté la présence d’une trentaine de policiers. « Pour un événement au Mégarama, le dispositif sécuritaire était plutôt impressionnant », raconte une spectatrice. De son côté, Maroc Cultures, organisateur de l’événement, a refusé tout commentaire sur le sujet. n FIFM Çaluifaitunebelle jambe! « Rhabillez-vous Mes- dames ! », tonnait Bakkali dans Al Alam. Le journa- liste et député de l’Istiqlal visait les actrices maro- caines, trop dénudées à son goût sur le tapis rouge du FIFM. La polémique a duré toute la semaine. Particulièrement visée, Latifa Ahrare a répliqué que Bakkali voulait se rapprocher de Benkirane. Réponse de Bakkali : elle « a dépassé le cadre même de la nudité physique et confine à une nudité intel- lectuelle ». Pour une fois qu’une actrice marocaine prenait des poses hol- lywoodiennes... n A khbar Al Youm a ren- contré l’émir du Qatar et a rapporté le senti- ment de ce dernier sur les réformes de démocratisation entamées par le Maroc. « La réponse de Mohammed VI au vent de changement a été rapide et responsable », a déclaré l’émir au quotidien, qui rappelle la place qu’oc- cupe ce petit Etat du Golfe, devenu très puissant grâce à sa chaîne d’information Al Jazeera. « Ce petit émirat s’est transformé en une puissance régionale réelle. L’émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani est séduit par la voie choisie par le Maroc », écrit le journal. Le dirigeant du Qatar différencie les expériences du Maroc de celles de la Libye, de la Tunisie et de l’Egypte et estime que le Royaume chéri- fien a « une situation à part ». Mieux, le puissant émir a promis « d’étonner » les Marocains par des investisse- ments financiers importants que son pays étudie dans le cadre de la coopération bilatérale. Cheikh Hamad Ben Khalifa ira au-delà du cadre tracé par le fonds commun maroco-qatari, qui a été doté de la somme de deux milliards de dollars, assure le quotidien. Akhbar Al Youm conclut que ces déclarations et accords signent la fin de la période de froid entre les deux pays. n Akhbar Al Youm LeQatar metlamainàlapoche ©BrahimTaougar/actuel LA question de la semaine sur La question de la semaine prochaine Répondez sur le groupe actuel hebdo sur Après les révélations de commande de matériel de surveillance massive au Maroc, pensez-vous faire personnellement l'objet d'une quelconque surveillance ? Faut-il accélérer l'intégration politique et économique du Maghreb dans le contexte actuel ? n Oui, les pays du Maghreb n'ont plus d'autre choix face à la crise. n Peu importe, les opérateurs prendront les devants. n Non, il faut d'abord régler les différends politiques. actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 S Précision Suite à notre décryptage sur le dossier du CIH, le ministère de la Justice nous a adressé les précisions suivantes par le biais du procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat : « Après notification du rapport de la Cour des comptes relatif au CIH, adressée par le biais du ministère de la Justice le 1er février 2011, le parquet général de Rabat a immédiatement donné ses instructions à la BNPJ afin d’engager une enquête préliminaire à cet effet. » Alors que l’enquête est toujours en cours, M. Hassan Daki rappelle que le ministère de la Justice n’a plus aucun lien avec l’affaire après la saisine du parquet. n 64% 14% 21% Sondage16 actuel / Semaine du 17 au 23 décembre 2011 S Le sondage qui plébiscite Benkirane a été abondamment repris par les médias et commenté par les internautes. LebuzzdeMonsieur82% e week-end, il fallait habiter sur Mars pour ne pas être au courant du sondage LMS-CSA publié par actuel dans son numéro 120. Au jugé, au moins 8 Marocains sur 10 ont découvert qu’au moins 8 Marocains sur 10 faisaient confiance à Benkirane. Après les dépêches MAP et AFP, les sites se sont emparés de l’info, 2M et Medi 1 TV en ont même fait l’ouverture du journal. Rares ont été les quotidiens francophones du lundi à reprendre les chiffres du plébiscite de Benkirane mais ce ne fut pas le cas des ara- bophones. Après avoir donnél’info,lesradios ont enchaîné les dé- bats,àl’imagedeLuxe Radioquiyaconsacré la première partie de sa matinale du lundi, et où les in- tervenants se sont montrés particu- lièrementinquiets de la poussée de l’intoléranceface aux festivals. Le mardi, Medi1TV interviewait en direct les jour- nalistes d’ac- tuel pour analyser à nou- veau le sondage. C’est évidemment sur le web que les chiffres ont été le plus commentés. Si la plupart des sites, d’aufait à Courrier international en passant par des dizaines de journaux en ligne anglophones, hispanophones ou ara- bophones, se sont contentés de reproduire les dépêches, les internautes, en revanche, s’en sont donnés à cœur joie. Sur Bladi, Scoco commente le score de « Benky » : « Ils disaient la même chose pour le fa- meux Youssoufi. L'histoire recommence. » Pendant ce temps, sur le site anglophone All Arabia News, un certain Jack trouve que c’est « bon pour le Maroc ». « Es- pérons, conclut-il que le pays restera pacifique et prospère. » A quoi répond un certain « Realist » que ce score, c’est « la mort de la démocratie ». Mais c’est surtout sur Twit- ter que les passions se sont déchaînées. Tandis que Marocobserver s’exclame : « Une grande majorité fait ‘‘confiance’’àM. Benkirane,se- lon UN sondage : du foutage ! » Robotcup555 remarque : « Ce qu'ilfautrelever,c'estleprincipe du sondage qui démarre dans le champ politique au Maroc. » Les twitters reprennent aussi l’édito d’actuel mis en ligne sur Facebook comme Fhamator1 qui cite « ‘‘ns sommes une minorité ki a failli... en maintenant 90% d la population ds la pauvreté et l'igno- rance.’’ très très vrai. » Mais la plupart des tweets s’amusent des contradictions des Marocains. La question sur l’interdiction de l’alcool a été particulièrement reprise et commentée : « 77% pour l’interdiction de l'alcool. Dont 52% étaient en état d'ivresse au moment du sondage », ironise Mosta- pha Arrifi. Tandis que le pseudo Meurseault est très prolixe : « 77% des Marocains pour l'interdiction de l'alcool (et donc favorables à la résurrection d’Al Capone) » ou encore « 77% pour l'interdiction de l'alcool. Selon même sondage, 23% des Marocains seule- ment disent la vérité. » En fait, si l’on ajoute les 10% de Marocains « plutôt » favorables à l’interdiction, cela fait près de 9 Maro- cains sur 10 prohibitionnistes. C’est grave docteur ? Après tout, l’alcool est déjà interdit dans les faits et comme le twitte un journaliste d’actuel depuis Mar- rakech : « Les afters du FIFM contredisent le sondage. 9 Marocains sur 10 picolent ! » Slimane Ammor Le taux de popularité de monsieur Muscles a fait le tour du monde. w w w . a c t u e l . m a actuelN° 120- du 10 au 16 décembre 2011 - 15 DH- 3 € بﺮﻐﻤاﻟ INTÉGRATION DU MAGHREBQue de temps perdu! P.28 LUI FONT SUR 10 CONFIANCE SONDAGE EXCLUSIF La lutte contre la corruption Le Smig à 3000 DHLa santé et l’éducation ▲ Ils l’attendent sur: ▲▲ 16 PAGES SPÉCIAL MARRAKECH Festival, tourisme, nouveaux lieux... P.39 8MAROCAINS ©DR
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