Le FN pire ennemi des salariés - Page 1 - "Le FN pire ennemi des salariés" Cette brochure écrite par VISA ( Vigilance Initiatives Syndicales Antifascistes) décrypte le programme du Front National et livre aux militants syndicaux des arguments pour combattre les idées d’extrême droite sur leur lie 22 33 Depuis la fermeture du site Métaleurop d'Hénin Beaumont en 2003, les militants du Front National s'adressent directement aux salarié-e-s des entreprises : sur les piquetsdegrève,àlaportedesentreprises,lorsd'annoncesdedélocalisations,de mise en redressement ou en liquidation judiciaire, de plans sociaux ... Durant les campagnes électorales successives en France depuis 2007, et notamment pendant lesrégionales2010,leFNetsesmilitant-e-sontétéparticulièrementprésentsdevant les entrées des entreprises : Renault à Flins, Gandrange, Chantiers navals de Saint Nazaire... En outre, se voulant "national, social et populaire", le Front National multiplie les communiqués de presse sur ces sujets. Il communique de manière massive sur des mesures, présentées comme "sociales", en direction du monde du travail dans son ensemble : salarié-e-s du privé et du public, chômeurs-euses, retraité-e-s... Au sortir des élections régionales de 2010, les chiffres, pour les syndicalistes et militant-e-s progressistes, sont plutôt alarmants : parmi les votant-e-s, 19% des ouvriers-ères et 16% des chômeurs-euses auraient voté FN au premier tour des régionales. Derrièrelediscours,lesdiffusionsdetracts,leprogrammeduFNvaàl'encontredes intérêtsdumondedutravail;ilvafondamentalement danslesensdesintérêtsdu patronat: ➤ Surlaquestiondutempsdetravail:harocontreles35heures. ➤ Surlaquestiondesretraites:horsdesfondsdepension,pointdesalut. ➤ Sur la question de la représentation des salarié-e-s sur le lieu de travail et sur les syndicats, le FN reste dans le sillon de l'extrême droite traditionnelle, dénonçantdesempêcheursdetravaillerenrond... Le FN, le pire ennemi des salarié-e-s 22 33 Depuis la fermeture du site Métaleurop d'Hénin Beaumont en 2003, les militants du Front National s'adressent directement aux salarié-e-s des entreprises : sur les piquetsdegrève,àlaportedesentreprises,lorsd'annoncesdedélocalisations,de mise en redressement ou en liquidation judiciaire, de plans sociaux ... Durant les campagnes électorales successives en France depuis 2007, et notamment pendant lesrégionales2010,leFNetsesmilitant-e-sontétéparticulièrementprésentsdevant les entrées des entreprises : Renault à Flins, Gandrange, Chantiers navals de Saint Nazaire... En outre, se voulant "national, social et populaire", le Front National multiplie les communiqués de presse sur ces sujets. Il communique de manière massive sur des mesures, présentées comme "sociales", en direction du monde du travail dans son ensemble : salarié-e-s du privé et du public, chômeurs-euses, retraité-e-s... Au sortir des élections régionales de 2010, les chiffres, pour les syndicalistes et militant-e-s progressistes, sont plutôt alarmants : parmi les votant-e-s, 19% des ouvriers-ères et 16% des chômeurs-euses auraient voté FN au premier tour des régionales. Derrièrelediscours,lesdiffusionsdetracts,leprogrammeduFNvaàl'encontredes intérêtsdumondedutravail;ilvafondamentalement danslesensdesintérêtsdu patronat: ➤ Surlaquestiondutempsdetravail:harocontreles35heures. ➤ Surlaquestiondesretraites:horsdesfondsdepension,pointdesalut. ➤ Sur la question de la représentation des salarié-e-s sur le lieu de travail et sur les syndicats, le FN reste dans le sillon de l'extrême droite traditionnelle, dénonçantdesempêcheursdetravaillerenrond... Le FN, le pire ennemi des salarié-e-s 44 55 LeFrontNationalseveutledéfenseurdespetitscontrelesgros.Cesdernierstemps,il s'estplacéenchampiondeladéfensedel'emploi:contrelesdélocalisations,dénon- çant les promesses non tenues de Sarkozy à Gandrange, dénonçant le chômage de masseetlaprécarité,notammentàl'endroitdelajeunesse.Principauxresponsables delacrise:lapolitiqueeuropéenne,etlasupposée"préférenceétrangère". LesdéclarationspubliquesduFNnedonnentqu'unaspectpublicetcommunicable.Elles sontchangeantesetparfoiscontradictoires,commeparexempleàproposdesretraites. La réalité du programme du FN est simplement écrite sur son site, et dans ce cas, la démagogie médiatique tombe. Derrière les discours, derrière la tentative de monter lesunscontrelesautressalarié-e-sduprivéetdupublic,salarié-e-s"français-es"et salarié-e-s "étranger-e-s",leprogrammeduFrontNationaln'enrestepasmoins,en réalité,unprogrammeantisocial.Iln'estpasunesolutionpourlessalarié-e-s,ilrenvoie auchacunpoursoi,àdesvaleursde"travail",de"patrie",sansintérêtpourlesdroits etlesviesdelamajoritédeshabitant-e-sdecepays. La perméabilité d'une partie des salarié-e-s à ces discours est inquiétante. Elle s'inscrit dans un contexte de crise économique et financière, d'inquiétudes, de défaites sociales (retraites, éducation, délocalisations, licenciements), d'atomisa- tion des collectifs de vie et de travail par le chômage, la précarité, le déclin des servicespublics. Face à leurs idées, il nous faut reconstruire des luttes et solidarités collectives, meilleursrempartscontreleurdémagogie.Laresponsabilitédumouvementsyndical et progressiste est grande : expliquer et démonter leurs discours, créer des solida- rités,impulserdesluttes,fairereculerlacassedesacquissociaux. VISA "Poursauvernosretraites,ilestévidentquel’allongementdeladuréedecotisation estnécessaire.Maisdansuncontextedecriseaiguëetdedésindustrialisationchro- nique,lenombredecotisantsnefaitques’effondrer.Or,lessyndicatss’efforceront de conserver le système des 35 heures. La seule variable d’ajustement sera donc le montant des retraites qui s’abaissera. Ce sera sur les retraités que pèsera l’effort, d’autant que ce sont eux qui peuvent le moins bien se défendre !" (Jean Marie Le Pen,campagnerégionales2010). Le FN garde le cap : le système des retraites est subordonné au travail. Il faudra donc travailler plus, plus tôt et plus longtemps pour espérer toucher les pensions chèrementgagnées. Dans le programme du FN, les solutions s'apparentent à du libéralisme bon teint, opposantlesrégimesentreeux,pourterminerparuneprotectionsocialeminimale etunrecourssystématiqueauxfondsdepension. Contre les femmes et les immigrés Première mesure selon le FN pour revenir à un système de retraite équilibré : la prioritédel'emploidesFrançaisetl'augmentationdelanatalité. L'argument de l'immigration massive est aussi décliné sur cet aspect. le FN part du principedelaprioritédonnéeàl'emploidesFrançaispouralimenterencotisations les caisses de retraites. Les immigrés, eux, seront "incités à prendre leur retraite dansleurpaysd’origine".End'autrestermes,leFN,parunepolitiqueracisted'ex- pulsions en série et de retours forcés, souhaite que des salarié-e-s, ayant cotisé tout autant que les "Français" pour alimenter les caisses de sécurité sociale, et notamment celle de l'assurance vieillesse, renoncent à leurs pensions. En effet, le Comment le FN veut s’en prendre à nos retraites 44 55 LeFrontNationalseveutledéfenseurdespetitscontrelesgros.Cesdernierstemps,il s'estplacéenchampiondeladéfensedel'emploi:contrelesdélocalisations,dénon- çant les promesses non tenues de Sarkozy à Gandrange, dénonçant le chômage de masseetlaprécarité,notammentàl'endroitdelajeunesse.Principauxresponsables delacrise:lapolitiqueeuropéenne,etlasupposée"préférenceétrangère". LesdéclarationspubliquesduFNnedonnentqu'unaspectpublicetcommunicable.Elles sontchangeantesetparfoiscontradictoires,commeparexempleàproposdesretraites. La réalité du programme du FN est simplement écrite sur son site, et dans ce cas, la démagogie médiatique tombe. Derrière les discours, derrière la tentative de monter lesunscontrelesautressalarié-e-sduprivéetdupublic,salarié-e-s"français-es"et salarié-e-s "étranger-e-s",leprogrammeduFrontNationaln'enrestepasmoins,en réalité,unprogrammeantisocial.Iln'estpasunesolutionpourlessalarié-e-s,ilrenvoie auchacunpoursoi,àdesvaleursde"travail",de"patrie",sansintérêtpourlesdroits etlesviesdelamajoritédeshabitant-e-sdecepays. La perméabilité d'une partie des salarié-e-s à ces discours est inquiétante. Elle s'inscrit dans un contexte de crise économique et financière, d'inquiétudes, de défaites sociales (retraites, éducation, délocalisations, licenciements), d'atomisa- tion des collectifs de vie et de travail par le chômage, la précarité, le déclin des servicespublics. Face à leurs idées, il nous faut reconstruire des luttes et solidarités collectives, meilleursrempartscontreleurdémagogie.Laresponsabilitédumouvementsyndical et progressiste est grande : expliquer et démonter leurs discours, créer des solida- rités,impulserdesluttes,fairereculerlacassedesacquissociaux. VISA "Poursauvernosretraites,ilestévidentquel’allongementdeladuréedecotisation estnécessaire.Maisdansuncontextedecriseaiguëetdedésindustrialisationchro- nique,lenombredecotisantsnefaitques’effondrer.Or,lessyndicatss’efforceront de conserver le système des 35 heures. La seule variable d’ajustement sera donc le montant des retraites qui s’abaissera. Ce sera sur les retraités que pèsera l’effort, d’autant que ce sont eux qui peuvent le moins bien se défendre !" (Jean Marie Le Pen,campagnerégionales2010). Le FN garde le cap : le système des retraites est subordonné au travail. Il faudra donc travailler plus, plus tôt et plus longtemps pour espérer toucher les pensions chèrementgagnées. Dans le programme du FN, les solutions s'apparentent à du libéralisme bon teint, opposantlesrégimesentreeux,pourterminerparuneprotectionsocialeminimale etunrecourssystématiqueauxfondsdepension. Contre les femmes et les immigrés Première mesure selon le FN pour revenir à un système de retraite équilibré : la prioritédel'emploidesFrançaisetl'augmentationdelanatalité. L'argument de l'immigration massive est aussi décliné sur cet aspect. le FN part du principedelaprioritédonnéeàl'emploidesFrançaispouralimenterencotisations les caisses de retraites. Les immigrés, eux, seront "incités à prendre leur retraite dansleurpaysd’origine".End'autrestermes,leFN,parunepolitiqueracisted'ex- pulsions en série et de retours forcés, souhaite que des salarié-e-s, ayant cotisé tout autant que les "Français" pour alimenter les caisses de sécurité sociale, et notamment celle de l'assurance vieillesse, renoncent à leurs pensions. En effet, le Comment le FN veut s’en prendre à nos retraites 66 77 faitdeprendresaretraitedanslepaysd'originesignifieraitsimplementqu'ils-elles netouchentaucunepension.Celle-ciseraitdoncreverséeaux"nationaux". Deuxièmemesureurgente:ladéfensedelafamilleetdelanatalité.Endécryptage, cela signifie la mise en place d'une politique familialiste : retour des femmes au foyerpours'occuperdesenfants,limitationdrastiquedesdroitschèrementgagnés àl'avortementetàlacontraception...Ensomme,unretouràl'ordremoralvisantà assimilerlesfemmesàdes"mèresporteuses"desfuturscotisants,etlesempêchant dedisposerdeleurcorpscommeellesl'entendent. Cesdeuxpremièresmesuresnesontquedesleurres: ➤ Il faut premièrement rappeler que les "immigré-e-s" ne sont pas un coût mais participent par plusieurs biais à l'économie nationale. En matière de retraites, ils-elles payent, comme tout-e salarié-e, des cotisations sociales à la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse. Les priver des pensions de retraite, avec un retourforcéaupays,c’estcommettreuneinjusticededroit:lesimmigré-e-sont participé, depuis des générations, avec ou sans papiers, à la construction et à l'économiedupaysdansdiverssecteurs.Ils-ellesontaussiparticipéausystème deretraite.Ils-ellessontdonc,commetout-esalarié-e,endroitdebénéficierdes pensionsderetraites,durementacquisesaufildesans.Nousnousopposonsdonc fermementàcetteconceptionracisteduFN. ➤ Concernantlapolitiquenataliste,entantquemilitant-e-ssyndicalistesprogres- sistes et féministes, nous dénonçons la "politique du berceau". Les femmes ne sont pas des "ventres", des objets. Elles ont lutté pour obtenir le droit de disposer librement de leur corps. Accepter la politique du FN aujourd'hui, c'est accepter un retour en arrière vers l'ordre moral, avec pour centre la famille nombreuse,hétérosexuelleetlafemmeaufoyer. Aprèsdessièclesdelutte,bienquel'égalitétotaleresteencoreàgagner,nousn'ac- cepterons pas la politique nataliste et irréaliste du FN : les femmes ont gagné une certaineindépendance,lapossibilitédechoisirleurvie.Nousn'accepteronspasque leFNleremetteencause. L’harmonisation vers le bas Premières catégories de mesures transitoires proposées par le FN : l'harmonisation verslebasdusystème: • Leretourà65ansdel’âgelégaldelaretraite,pourtenircomptedelaréalitédes parcours (entrées tardives sur le marché du travail, périodes de chômage ...) après 40 annuités de cotisation et la liberté donnée aux Français de travailler au-delàs’ilsledésirent. • Laproportionnalitédelaretraiteparrapportàlapériodeeffectivedecotisations. LapremièresériedemesuresconcrètesavancéesparleFNestdonctoujoursfondéesur laduréedecotisations.LeFNproposeainsil'allongementdescotisations,lapensionde retraitefinaleétantbaséesurladuréedecotisations.Encela,ilproposetoutsimplement detravaillerpluslongtemps,toutenannonçant"lapriseencomptedelapénibilitédu travail et des contraintes professionnelles dans le calcul des annuités (en particulier, droitpourl’Étatdemaintenirdesrèglesspécifiquespoursespersonnelsditsenservice actif),surbasedenégociationsdebranches". Or,cettenégociationparbrancheestsourced'inégalitédestatuts.Lesnégociations par branche, parallèlement à la casse du code du travail sont source de reculs pour les salarié-e-s dans les branches où les salarié-es sont peu syndiqué-es. Le patronatveutetvoudratoujourssedédouanersurlapénibilité,commel’aample- mentdémontrél’échecdesnégociationspatronats–syndicatssurlapriseencompte de la pénibilité, entamées en 2008. Mais face à la persistance de risques (risques chimiques, troubles musculo-squelettiques ... ) et à l'émergence de nouveaux (risques psycho-sociaux, stress, accroissement des risques physiques du fait de la précarité et de l'alourdissement des charges de travail par la productivité accrue), leFN,renvoyantauxbranchesetàdessyndicatsmaison,vaforcémentdanslesens dupluspetitdénominateurcommun. Deplus,onsedemandecommentilpeutàlafoislierlarevendicationdetravaillerplus longtemps,mettantlabarreà65ans,etcelledelapriseencomptedelapénibilité. 66 77 faitdeprendresaretraitedanslepaysd'originesignifieraitsimplementqu'ils-elles netouchentaucunepension.Celle-ciseraitdoncreverséeaux"nationaux". Deuxièmemesureurgente:ladéfensedelafamilleetdelanatalité.Endécryptage, cela signifie la mise en place d'une politique familialiste : retour des femmes au foyerpours'occuperdesenfants,limitationdrastiquedesdroitschèrementgagnés àl'avortementetàlacontraception...Ensomme,unretouràl'ordremoralvisantà assimilerlesfemmesàdes"mèresporteuses"desfuturscotisants,etlesempêchant dedisposerdeleurcorpscommeellesl'entendent. Cesdeuxpremièresmesuresnesontquedesleurres: ➤ Il faut premièrement rappeler que les "immigré-e-s" ne sont pas un coût mais participent par plusieurs biais à l'économie nationale. En matière de retraites, ils-elles payent, comme tout-e salarié-e, des cotisations sociales à la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse. Les priver des pensions de retraite, avec un retourforcéaupays,c’estcommettreuneinjusticededroit:lesimmigré-e-sont participé, depuis des générations, avec ou sans papiers, à la construction et à l'économiedupaysdansdiverssecteurs.Ils-ellesontaussiparticipéausystème deretraite.Ils-ellessontdonc,commetout-esalarié-e,endroitdebénéficierdes pensionsderetraites,durementacquisesaufildesans.Nousnousopposonsdonc fermementàcetteconceptionracisteduFN. ➤ Concernantlapolitiquenataliste,entantquemilitant-e-ssyndicalistesprogres- sistes et féministes, nous dénonçons la "politique du berceau". Les femmes ne sont pas des "ventres", des objets. Elles ont lutté pour obtenir le droit de disposer librement de leur corps. Accepter la politique du FN aujourd'hui, c'est accepter un retour en arrière vers l'ordre moral, avec pour centre la famille nombreuse,hétérosexuelleetlafemmeaufoyer. Aprèsdessièclesdelutte,bienquel'égalitétotaleresteencoreàgagner,nousn'ac- cepterons pas la politique nataliste et irréaliste du FN : les femmes ont gagné une certaineindépendance,lapossibilitédechoisirleurvie.Nousn'accepteronspasque leFNleremetteencause. L’harmonisation vers le bas Premières catégories de mesures transitoires proposées par le FN : l'harmonisation verslebasdusystème: • Leretourà65ansdel’âgelégaldelaretraite,pourtenircomptedelaréalitédes parcours (entrées tardives sur le marché du travail, périodes de chômage ...) après 40 annuités de cotisation et la liberté donnée aux Français de travailler au-delàs’ilsledésirent. • Laproportionnalitédelaretraiteparrapportàlapériodeeffectivedecotisations. LapremièresériedemesuresconcrètesavancéesparleFNestdonctoujoursfondéesur laduréedecotisations.LeFNproposeainsil'allongementdescotisations,lapensionde retraitefinaleétantbaséesurladuréedecotisations.Encela,ilproposetoutsimplement detravaillerpluslongtemps,toutenannonçant"lapriseencomptedelapénibilitédu travail et des contraintes professionnelles dans le calcul des annuités (en particulier, droitpourl’Étatdemaintenirdesrèglesspécifiquespoursespersonnelsditsenservice actif),surbasedenégociationsdebranches". Or,cettenégociationparbrancheestsourced'inégalitédestatuts.Lesnégociations par branche, parallèlement à la casse du code du travail sont source de reculs pour les salarié-e-s dans les branches où les salarié-es sont peu syndiqué-es. Le patronatveutetvoudratoujourssedédouanersurlapénibilité,commel’aample- mentdémontrél’échecdesnégociationspatronats–syndicatssurlapriseencompte de la pénibilité, entamées en 2008. Mais face à la persistance de risques (risques chimiques, troubles musculo-squelettiques ... ) et à l'émergence de nouveaux (risques psycho-sociaux, stress, accroissement des risques physiques du fait de la précarité et de l'alourdissement des charges de travail par la productivité accrue), leFN,renvoyantauxbranchesetàdessyndicatsmaison,vaforcémentdanslesens dupluspetitdénominateurcommun. Deplus,onsedemandecommentilpeutàlafoislierlarevendicationdetravaillerplus longtemps,mettantlabarreà65ans,etcelledelapriseencomptedelapénibilité. 88 99 Enfin, face à la précarité des carrières, la seule solution en matière de retraites trouvée par le FN est l'allongement de la durée de cotisations : une fois de plus, leFNprendactedelaprécaritédel'emploimaisnecherchepasàyremédier,sauf àpenserquedespolitiquesracistes(letravailauxFrançais)offrirontlapossibilité aux patrons de profiter de la flexibilité des contrats précaires et de licencier...les "étrangers".Acela,unefoisdeplus,nousrépondonsqueleFNmèneunepolitique pro-patronaleetdiscriminatoirequidiviselemondedutravail. "Uneharmonisationdesrégimesderetraite(entaméepartiellementparlaréforme de 2003), en regroupant les différents régimes de base en un seul régime national, géré directement par l’État et sous contrôle du Parlement" et "le choix laissé aux régimes spéciaux qui n’ont été affectés par aucune des réformes de 1993 ou 2003 : soitilss’incluentaveclesmêmesobligationsetprestationsdanslerégimenational et bénéficient de la solidarité nationale, soit ils prévoient un financement spécial, horsfondspublics,pourmaintenirleursspécificités". Ici,leFrontNationalseplacedanslacontinuitéetl’approfondissementdes réformesde 1993et2003!Quandilparledesrégimesspéciauxcesont,biensûr,lesfonctionnaires quisontvisésetl’harmonisationprévueest,biensûr,parlebas!Enfinilplaidepour l’étatisationd’un"seulrégimenational"c'est-à-direunegestionparl’Etatetnonplus par les représentants des assurés sociaux alors même que les sommes collectées sont dusalairedifféréetsontdonclapropriétédessalariés.Ils’agiraitlàd’unerégression formidableàlamerciden’importequelvoteparlementaire. Les fonds de pension à la rescousse Par contre, le FN, fidèle à ses croyances sur la "valeur travail", veut mettre en oeuvre"ledéveloppementderégimesderetraitecomplémentaireparcapitalisation ouvertsàtousetdontlesversements,auprèsd’organismesagréésparl’État,seront déductiblesdesrevenusimposables". Dans ce contexte, les mieux payés seraient favorisés au détriment des bas salaires, des moins qualifiés, des précaires et des chômeurs. C’est la mise en place d’un système à 2 vitesses où les pauvres auront des retraites de misère. Mais le recours auxfondsdepension,s’ilremetévidemmentencauseleprincipedesolidaritépour lesplusdémunis,metégalementendangerlespropresbénéficiairesdusystèmecar l’argent ainsi épargné, investi dans des circuits financiers en vue de générer des plus-values,peutsevolatiliserdujouraulendemain,danslamesureoùilestutilisé defaçonspéculative.Quesurvienneunkrachboursier,commenousavonspulevoir danslarécentecriseboursière,etdesretraitésverront,commecelas’estpassédans d’autrespays,leurséconomiess'envoler… Le FN pourra user d'arguments de contrôle de l'Etat, de retour au protectionnisme, il n'en demeure pas moins qu'il renvoie une grande partie des salarié-e-s à des régimescomplémentairesinstablesetsourcesd'inégalité. Marine le Pen a beau s'insurger contre la revalorisation honteuse de 0,9% des retraites annoncée par le gouvernement, le programme du FN, pro patronal, privi- légiantlessolutionsindividuellesparrapportauxstatutscollectifs,reposantsurle fantasmeducorporatisme,delapolitiquefamilialeetdureplisursoi,est unretour enarrièresurlesystèmedeprotectionsocialeenmatièrederetraites. Le 17 avril 2010, Marine Le Pen, estimant que le système de retraite devait être refondé,déclaraitenparallèleque"LeFrontnationaldoitparticiperàcedébat", et avançait la diminution "nécessaire" du coût du travail, "obstacle à la compé- titivité" mais aussi – nouveauté - "l'élargissement de l'assiette des ressources". Son père, dans son discours du 1er mai, fustigeait le "credo libre-échangiste" le "méprisdudroitdutravail"etla"protectionsocialeamoindrie". C’est bien là la contradiction dans laquelle les chefs du FN louvoient : leur programme antisocial sur les retraites passe mal dans son électorat populaire, et quelques formules à connotation anticapitaliste ne sont pas de trop pour essayer d’enfumer les retraité-es et autres salarié-es qui peuvent être séduit-es par le discoursfaussementradicalduFront. 88 99 Enfin, face à la précarité des carrières, la seule solution en matière de retraites trouvée par le FN est l'allongement de la durée de cotisations : une fois de plus, leFNprendactedelaprécaritédel'emploimaisnecherchepasàyremédier,sauf àpenserquedespolitiquesracistes(letravailauxFrançais)offrirontlapossibilité aux patrons de profiter de la flexibilité des contrats précaires et de licencier...les "étrangers".Acela,unefoisdeplus,nousrépondonsqueleFNmèneunepolitique pro-patronaleetdiscriminatoirequidiviselemondedutravail. "Uneharmonisationdesrégimesderetraite(entaméepartiellementparlaréforme de 2003), en regroupant les différents régimes de base en un seul régime national, géré directement par l’État et sous contrôle du Parlement" et "le choix laissé aux régimes spéciaux qui n’ont été affectés par aucune des réformes de 1993 ou 2003 : soitilss’incluentaveclesmêmesobligationsetprestationsdanslerégimenational et bénéficient de la solidarité nationale, soit ils prévoient un financement spécial, horsfondspublics,pourmaintenirleursspécificités". Ici,leFrontNationalseplacedanslacontinuitéetl’approfondissementdes réformesde 1993et2003!Quandilparledesrégimesspéciauxcesont,biensûr,lesfonctionnaires quisontvisésetl’harmonisationprévueest,biensûr,parlebas!Enfinilplaidepour l’étatisationd’un"seulrégimenational"c'est-à-direunegestionparl’Etatetnonplus par les représentants des assurés sociaux alors même que les sommes collectées sont dusalairedifféréetsontdonclapropriétédessalariés.Ils’agiraitlàd’unerégression formidableàlamerciden’importequelvoteparlementaire. Les fonds de pension à la rescousse Par contre, le FN, fidèle à ses croyances sur la "valeur travail", veut mettre en oeuvre"ledéveloppementderégimesderetraitecomplémentaireparcapitalisation ouvertsàtousetdontlesversements,auprèsd’organismesagréésparl’État,seront déductiblesdesrevenusimposables". Dans ce contexte, les mieux payés seraient favorisés au détriment des bas salaires, des moins qualifiés, des précaires et des chômeurs. C’est la mise en place d’un système à 2 vitesses où les pauvres auront des retraites de misère. Mais le recours auxfondsdepension,s’ilremetévidemmentencauseleprincipedesolidaritépour lesplusdémunis,metégalementendangerlespropresbénéficiairesdusystèmecar l’argent ainsi épargné, investi dans des circuits financiers en vue de générer des plus-values,peutsevolatiliserdujouraulendemain,danslamesureoùilestutilisé defaçonspéculative.Quesurvienneunkrachboursier,commenousavonspulevoir danslarécentecriseboursière,etdesretraitésverront,commecelas’estpassédans d’autrespays,leurséconomiess'envoler… Le FN pourra user d'arguments de contrôle de l'Etat, de retour au protectionnisme, il n'en demeure pas moins qu'il renvoie une grande partie des salarié-e-s à des régimescomplémentairesinstablesetsourcesd'inégalité. Marine le Pen a beau s'insurger contre la revalorisation honteuse de 0,9% des retraites annoncée par le gouvernement, le programme du FN, pro patronal, privi- légiantlessolutionsindividuellesparrapportauxstatutscollectifs,reposantsurle fantasmeducorporatisme,delapolitiquefamilialeetdureplisursoi,est unretour enarrièresurlesystèmedeprotectionsocialeenmatièrederetraites. Le 17 avril 2010, Marine Le Pen, estimant que le système de retraite devait être refondé,déclaraitenparallèleque"LeFrontnationaldoitparticiperàcedébat", et avançait la diminution "nécessaire" du coût du travail, "obstacle à la compé- titivité" mais aussi – nouveauté - "l'élargissement de l'assiette des ressources". Son père, dans son discours du 1er mai, fustigeait le "credo libre-échangiste" le "méprisdudroitdutravail"etla"protectionsocialeamoindrie". C’est bien là la contradiction dans laquelle les chefs du FN louvoient : leur programme antisocial sur les retraites passe mal dans son électorat populaire, et quelques formules à connotation anticapitaliste ne sont pas de trop pour essayer d’enfumer les retraité-es et autres salarié-es qui peuvent être séduit-es par le discoursfaussementradicalduFront. 1010 1111 Emploi, salaires, temps de travail : les vieilles recettes antisociales du FN J.M. Le Pen, dans son discours inaugural de la nouvelle mandature de la région PACA,le26mars2010,revenaitsurl'aspect«grandeuretdécadence»:
. Le FN et l'emploi : l'impasse du protectionnisme Les principaux arguments du FN sont devenus une petite musique bien connue : le
,incarnéparl'économieglobaliséeetlespolitiquesdel'UnionEuro- péenne,rendlaFrancedépendantedespolitiqueseuropéennesetduFMI.LeFNpréco- nise un retour au protectionnisme, la sortie du FMI, de l'euro, le rétablissement de droitsdedouaneforts.Laréponsefrontisteestimprégnéed'uneconceptionnationa- listeetidentitaire,rendantl'extérieurauteurdetouslesmauxd'unepatrieàsauver. Syndicalistes, nous luttons à contrario contre les ravages d'une politique néolibé- rale:appauvrissement et développement «encadré» par le FMI et les «grandes puissances»pourlespaysduSud,politiquesderéductiondesdéficitsdesEtats,de réduction des coûts en terme de masse salariale (tant dans les entreprises privées quedanslesentreprisespubliques)etleurscohortesdecassedesacquissociaux,les licenciementsenmasse,laprécarité... Unepolitiqueprotectionnisten'estpasunesolution.Faceàlaglobalisationdel'éco- nomie,leprotectionnismeentraineunpaysversunrepli,sansréglerlesproblèmes sociaux,l'augmentationdesdroitsdedouanesn'empêcheraitaucuneentreprisede délocaliseretfavoriseraitl'inflation,donclapaupérisation. 1010 1111 Emploi, salaires, temps de travail : les vieilles recettes antisociales du FN J.M. Le Pen, dans son discours inaugural de la nouvelle mandature de la région PACA,le26mars2010,revenaitsurl'aspect«grandeuretdécadence»:
. Le FN et l'emploi : l'impasse du protectionnisme Les principaux arguments du FN sont devenus une petite musique bien connue : le
,incarnéparl'économieglobaliséeetlespolitiquesdel'UnionEuro- péenne,rendlaFrancedépendantedespolitiqueseuropéennesetduFMI.LeFNpréco- nise un retour au protectionnisme, la sortie du FMI, de l'euro, le rétablissement de droitsdedouaneforts.Laréponsefrontisteestimprégnéed'uneconceptionnationa- listeetidentitaire,rendantl'extérieurauteurdetouslesmauxd'unepatrieàsauver. Syndicalistes, nous luttons à contrario contre les ravages d'une politique néolibé- rale:appauvrissement et développement «encadré» par le FMI et les «grandes puissances»pourlespaysduSud,politiquesderéductiondesdéficitsdesEtats,de réduction des coûts en terme de masse salariale (tant dans les entreprises privées quedanslesentreprisespubliques)etleurscohortesdecassedesacquissociaux,les licenciementsenmasse,laprécarité... Unepolitiqueprotectionnisten'estpasunesolution.Faceàlaglobalisationdel'éco- nomie,leprotectionnismeentraineunpaysversunrepli,sansréglerlesproblèmes sociaux,l'augmentationdesdroitsdedouanesn'empêcheraitaucuneentreprisede délocaliseretfavoriseraitl'inflation,donclapaupérisation.
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