CHU_ML 61_190617 - Page 3 - EditoMOUN LOPITAL - MAI 2017 A près une longue absence pour des raisons d’organisation et de moyens, le Centre Hospitalier Universitaire de Pointe-à-Pitre relance la publication de son journal interne. Une relance qui vient à bon point car les projets du Centre Hospitalier Universitaire sont d’envergure et méritent d’être connus de tous les professionnels de santé investis dans le fonctionnement de l’établissement. En prenant mes fonctions dans cet hôpital, à vos côtés et avec vous, j’ai pleinement conscience que les défis à relever sont immenses mais surmontables. S’il est certain que vous avez traversé une période très difficile, due à de graves problèmes financiers et organisationnels, il faut reconnaître aussi que vous n’avez pas baissé les bras face aux épreuves. Vos efforts conjoints ont été porteurs et, même si vous n’en ressentez pas encore les effets au quotidien, la tendance tend à s’inverser peu à peu. Pour preuve, une réduction de la dette de 21 millions d’euros réalisée en moins d’un an grâce aux efforts de codage et à la maitrise des dépenses. Des pôles ont réussi aussi à augmenter leur activité pour un montant global de 6,5 millions d’euros. L’effort est intense, nous en sommes tous conscients et il nous faudra encore en faire car notre établissement, acteur incontournable de l’offre de soins régionale, ne peut continuer à œuvrer dans des conditions de déficit structurel aussi conséquent. Il nous faut désormais tendre vers un retour aux équilibres, pour permettre à notre projet de reconstruction d’offrir à la population une offre de soins moderne et fiable. Par ailleurs, le plan d’accompagnement de l’Etat, l’appui de l’IGAS en matière de gouvernance et de projet médical, l’accompagnement de l’ANAP pendant 4 ans sur nos organisations, les conseils d’acheteurs hospitaliers, d’ingénieurs biomédicaux et informaticiens, vont nous permettre d’optimiser nos organisations et nos processus de prise en charge. Notre challenge pour les 5 prochaines années est de réussir à recréer des conditions de travail et de prise en charge de qualité. La route sera longue, mais ensemble nous devons réussir cette prouesse dont dépend la qualité de soin que nous exigeons pour nous tous. Pour avancer nous savons que nos efforts doivent être durables dans le temps. Nous préparons aujourd’hui une offre de soins que nous voulons performante, innovante et à la pointe de la technologie dans un nouvel hôpital qui sera achevé en 2022. Pour ce faire, le CHU de Guadeloupe doit réussir tous ses défis : l’amélioration de sa trésorerie et de sa gestion financière, l’optimisation des compétences professionnelles, son accréditation, l’optimisation de son organisation, l’amélioration de ses processus de prise en charge… Nos compétences, notre engagement et notre savoir vivre ensemble, seront les piliers de notre avenir commun, au service du patient et du service public hospitalier guadeloupéen. PierreTHÉPOT Directeur Général Directeur de la publication : PierreThépot (DG) • Coordonnateurs : Alain Philibert (DARQO) - Pierre Lamalle (DCOM) • Rédacteur en chef : Marie-Christine Beltan (COM), Comité de rédaction permanent : Karen Naejus (COM) et contributeurs • Conception, réalisation : Agraph-Design, Couverture : Laurent Bamy (COM) • Crédit photos : Service communication CHUPPA. MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES4 > Actualités hospitalières L e CHU de Pointe-à-Pitre connait depuis un certain nombre d’années, des difficultés qui pour certaines n’ont cessé d’amplifier. Le projet reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre vient en réponse aux différents dysfonctionnements qui ont été cumulés au fur et à mesure du temps, sans pouvoir être vraiment corrigés : le déficit d’espace, la situation géographique du bâtiment, les accès compliqués, les carences structurelles dont résultent d’importants surcoûts et des déficits financiers chroniques. Le contexte socio-environnemental n’a pas non plus aidé à maitriser la situation, de par le rôle d’amortisseur social qu’à joué l’établissement, par le passé. Le passage à la T2A a, quant à lui, considérablement impacté les finances de l’établissement. Dans le cadre de ce projet de reconstruction, l’un des premiers défis de l’établissement est d’assainir sa situation avec un retour aux équilibres organisationnels, fonctionnels, budgétaires et financiers. 1. La donne financière : Sur plusieurs années, les déficits cumulés n’ont cessé d’augmenter contraignant l’établissement à fonctionner dans des conditions non optimales voire très pénibles dans certains secteurs. Avec un déficit, au 1er janvier 2017, de 48 millions de « restes à payer » contre 68 millions à la même date en 2016, le Centre Hospitalier Universitaire est en train de montrer qu’il est capable de modifier la donne pour peu qu’on lui donne les moyens de le faire. Lorsque l’on évoque la partie du déficit structurel qui complique le retour aux équilibres financiers, la communauté entière sait que le noyau dur est encore là et qu’il va nous falloir faire encore beaucoup d’efforts pour inverser la tendance de manière durable. L’autre grand défi du Centre Hospitalier Universitaire est la gestion des ressources humaines. Comment améliorer les conditions de travail du personnel pour garantir une prise en charge optimale pour le patient ? 2. La Gestion des Ressources Humaines : La gestion des ressources humaines est cruciale car il faut répondre aujourd’hui aux problématiques sociales, organisationnelles, financières et managériales qu’entraînent les fortes pressions budgétaires qui pèsent sur le CHU de Pointe-à-Pitre. L’enjeu est majeur car il s’agit là de faire évoluer les pratiques utilisées au CHU et de les inscrire dans une rénovation complète du dialogue social et de la gestion des ressources humaines. 3. La reconstruction Projet phare du CHU, la reconstruction a suscité de vifs débats au sein de la communauté hospitalière, à laquelle il appartient désormais de se mobiliser pour que ce nouvel établissement soit à la hauteur des espérances de tout un chacun. Réussir ces 3 grands défis est une condition sine qua non si nous voulons réussir le pari d’une future offre de santé performante, en adéquation avec notre population et leur problématique de santé. Marie-Christine BELTAN Les grands défis du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre Représentant des Usagers La construction du nouveau CHU est maintenant une réalité. D’ici 2022 la population de la Guadeloupe pourra bénéficier d’un établissement de santé répondant aux normes en vigueur, installé à la périphérie de l’agglomération urbaine (PAP/Les Abymes) dans une zone où il fera bon vivre. Je reste persuadé que ce nouveau Centre Hospitalier Universitaire fera certes la fierté de notre population, mais surtout celle du personnel soignant qui travaillera désormais dans des conditions dignes du 21ème siècle, et cela pour le plus grand bien des patients. Lubin OGOLI LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 5 Actualités hospitalières Syndicat CGTG Un hôpital tout neuf ? Cela suffira t-il à garantir l’offre de soin nécessaire à une population vieillissante, avec des pathologies de plus en plus lourdes ? Quand on sait que la politique annoncée par la loi santé du gouvernement est dans la restriction budgétaire, la diminution du nombre de lits, la diminution de l’effectif soignant. Les déficits chroniques à tous les niveaux seront-ils résorbés par des murs neufs ? L’entretien des locaux sera-t-il garanti pour éviter la décrépitude que l’on connait ? Ce nouvel hôpital offrira-t-il les conditions de travail, tant physique que psychologique, que le peu de personnel qui restera est en droit d’attendre ? Un nouvel hôpital oui, mais avec des moyens ! Syndicat FGS-FO Pour la Force Guadeloupéenne pour la Santé-Force Ouvrière, le succès du Challenge du nouvel hôpital passe nécessairement par le partage de valeurs communes, d’une identité « CHUesque » empreinte de fierté d’appartenance. Tous ces ingrédients nous permettront d’aller vers l’excellence … Ils ont dit… La recherche La recherche, une des 3 missions des Centres Hospitaliers Universitaires aux côtés des activités de soins et d’enseignement, contribue fortement à l’attractivité et au rayonnement des établissements de santé. Les thématiques de recherche de notre territoire caribéen (drépanocytose et maladies infectieuses émergentes notamment) constituent des atouts certains pour un positionnement international. L’identification d’un bâtiment « Recherche » dans le futur CHU de Guadeloupe répond à des enjeux stratégiques de santé publique considérables. La mutualisation de compétences et de moyens en un lieu dédié facilitera les échanges entre les équipes et les disciplines pour un développement de la recherche dans toutes ses dimensions : translationnelle, clinique, épidémiologique ou en sciences humaines, sans oublier la recherche en soins et la recherche ambulatoire en forte progression. Soit en effet, l’Etat Français et nos Représentants Politiques se conforment à leurs obligations en matière de Santé Publique en dotant le CHU de Guadeloupe d’aujourd’hui de tous les moyens. Soit, ils persistent à le restreindre dans le rôle d’un petit Hôpital de proximité. Alors que les programmes opératoires sont annulés faute de matériels et que les fournisseurs effacent de leur carnet d’adresse le CHU de Pointe-à-Pitre, ce n’est ni de la mauvaise gestion, ni de la fatalité… C’est tout simplement un choix politique, consistant à doter la Caraïbe ‘’Française’’ d’un seul CHU et la Guadeloupe d’un seul établissement de Santé Publique MCO. Seulement combattre l’inacceptable et imposer d’autres choix, SA POSIB !! Et ce si nous, Agents du CHU, Malades et Usagers Nou Rété GAYA !! Syndicat UTS-UGTG CHU LAPWENT…Nou adan on kat chimen MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES6 > Actualités hospitalières CONSTRUCTION DU NOUVEAU CHU DE GUADELOUPE Le projet de construction entre dans une phase opérationnelle avec le début des travaux de pré-terrassement et l’avancement des études de projet qui déboucheront sur le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) et la passation des marchés de travaux. Le nouveau CENTRE HOSPITALIER UNIVERSITAIRE de la Guadeloupe sera construit à Perrin aux ABYMES, sur un terrain de près de 19 hectares. Le projet retenu : Un nouvel Etablissement doté d’une capacité d’accueil de 618 lits et places avec : Pour la Médecine : 200 lits, 30 places de jour et 15 places de dialyse, Pour la Chirurgie : 87 lits et 15 places de jour, Pour le Pôle Mère-enfants : 100 lits et 20 places de jour Ce nouvel hôpital sera construit sur une surface de 84 398 m2 SDO. Le programme de construction a fait l’objet de deux révisions afin de tenir compte du projet médical, des contraintes surfaciques et des recommandations de la Commission de la Performance et de la Modernisation (COPERMO). Le coût de ce projet a été fixé à 580 000 000 € TDC, valeur finale fin de chantier, équipements inclus avec un financement intégral de l’état par le Fonds de Modernisation des Etablissements de Santé Publics et Privés (FMESPP). 270 000 000 € HT sont prévus pour les travaux. Pour les Soins critiques : 149 lits et 2 places de grands brûlés. LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 7 Actualités hospitalières Les valeurs développées et ambitions : • Faire participer les patients « clients » et les professionnels de santé aux choix de leur Hôpital, • Développer l’attractivité du C.H.U, tant vis-à-vis des patients que des professionnels de santé qui vont s’y impliquer (médecins et non médecins, personnels administratifs, logistiques, soignants, techniques…etc.), • Créer un établissement innovant, performant et reconnu, fidèle aux principes de bienveillance et de disponibilité, Développer les coopérations avec les personnels de santé libéraux et privés, les autres établissements de Santé et établissements Médico sociaux publics et privés, les pays de la Caraïbe. Le Contexte de l’opération Les grandes orientations retenues : • Privilégier des ensembles architecturaux conçus autour de Pôles d’activités plutôt qu’un ensemble massif et type I.G.H. (Immeuble de Grande Hauteur), • Faciliter l’accès des patients et visiteurs et humaniser leur accueil (accès et stationnement), • Rechercher des espaces à taille humaine adaptés à notre contexte culturel ainsi que des organisations conviviales et participatives, • Veiller à la fonctionnalité de l’ouvrage et de ses installations pour améliorer les conditions de travail et l’ergonomie au quotidien, • Inscrire le C.H.U. dans un développement de HQE (Haute Qualité Environnementale). L’état d’avancement du projet Le Permis de construire a été accordé en Octobre 2015. Après validation du Ministère, trois marchés de travaux ont été anticipés sur l’année 2016 et ont été attribués le 19 Avril 2016 suivant la procédure règlementaire : • l’installation initiale de chantier (dont les délais sont liés au marché de construction) - Marché attribué à l’entreprise I.C.M. • la préparation du paysage (d’une durée de 27 mois) - Marché attribué au groupement BACS et JARDINS/JASHI. • les terrassements généraux dont la réalisation est prévue sur 10 mois - Marché attribué au groupement EDT/STPA. En ce qui concerne les travaux de construction, la consultation des entreprises aura lieu au 2ème semestre 2017. L’attribution des marchés de travaux se fera fin 2017. La durée prévisionnelle des travaux est estimée à 48 mois. A l’horizon 2021 : Réception des ouvrages ChristineTORIBIO Equipe Projet Reconstruction Adjointe au Chef de Projet MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES8 > Actualités hospitalières Lutter contre le déficit et assainir la situation Lorsque l’on évoque le déficit du CHU de Pointe-àPitre, on le justifie souvent par le déficit structurel, comment peut-on améliorer la situation ? Nous avons effectivement un déficit structurel très important, c’est-àdire une tendance durable à ce que les recettes soient inférieures aux dépenses. Par exemple, la T2A ne couvre pas les dépenses de personnel. Pour ne pas toucher à l’emploi il nous faut rationnaliser nos dépenses et améliorer l’exhaustivité des recettes. Il y a un vrai travail d’organisation à mettre en place notamment en matière de logistiques pour que notre consommation de ressources soit au plus près du réel. Un exemple concret connu est l’étude faite sur le nombre de repas servis au patient, par rapport au nombre de patients pris en charge. Nous avons dépensé en 2015 600000 euros de plus que ce que l’on aurait dû si les processus étaient optimisés. Se pose peut-être la question des bons outils à acquérir pour une meilleure optimisation des services ? C’est un défi qui est lancé au pôle finance qui comprend les finances, les systèmes d’information et le contrôle de gestion. Il nous faut améliorer notre gestion comptable des finances pour avoir des données plus fiables et avoir une vision plus claire de notre capacité financière. Nous devons aussi développer le contrôle de gestion, c’est-à-dire la mise en place d’outils d’analyses fiables pour l’aide à la décision tels que les guides d’imputation des charges et des recettes et comptes de résultats analytiques. L’autre chantier à mettre en place concerne la stabilisation de l’environnement informatique. Nous avons des compétences, nous avons des bonnes volontés, en revanche, nous avons un problème d’urbanisation de notre système d’information. Des priorités ont été définies notamment pour optimiser le système qui nous permet d’accueillir et de prendre en charge le patient. Ida JHIGAI Coordinatrice du pôle Finances Depuis le passage à la tarification à l’activité, les déficits des hôpitaux ont atteint des niveaux colossaux. De gros efforts ont été fournis par nombre d’établissements mais la situation reste difficile en général, notamment pour le CHU de Pointe-à-Pitre qui avait cumulé jusqu’à 62 millions de déficit. Aujourd’hui des procédures sont mises en place pour essayer d’assainir la situation. Les efforts fournis depuis un an ont permis de réduire de 21 millions les « Reste à payer ». LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 9 Actualités hospitalières Au vue du déficit, la politique d’investissement avait été réduite, il semble là qu’il faille de nouveau investir dans de gros chantiers de systèmes d’information, en a-t-on les moyens ? Il nous faut faire des choix raisonnés et raisonnables. Nos moyens ne nous autorisent à investir que dans le strict minimum pour la sécurisation de la prise en charge du patient. En revanche, le dernier protocole de fin de conflit signé, prévoit une mise à niveau de nos infrastructures dont les systèmes d’information, à hauteur de 20 millions d’euros financés par l’ARS. L’ objectif étant de se doter des investissements minimum indispensables à la sécurisation de la prise en charge des patients. Quand est-il donc du Plan de Retour à l’Équilibre ? Actuellement nous n’avons pas signé de PRE. Nous ne voulons pas concentrer nos efforts que sur les dépenses de personnel. Nous devons faire des efforts pour tendre vers des organisations efficientes moins consommatrices de ressources. Est-ce une nécessité dans le projet de reconstruction ? D’une façon ou d’une autre, cela le deviendra. Raison pour laquelle, il est important maintenant de faire des choix stratégiques sur la façon de rationnaliser nos dépenses et d’assainir la situation actuelle. Dans la gestion du quotidien, peut-on aussi améliorer la trésorerie actuelle ? Depuis le 21 mars 2017, nous avons obtenu de la DGOS, la mensualisation de 75% de notre aide exceptionnelle en trésorerie, soit 3 millions d’euros. Cette dotation nous permet de garantir aux principaux fournisseurs un flux financiers régulier propre à les sécuriser. Propos recueilli par M.-C. BELTAN MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES10 > Actualités hospitalières Quels sont les projets phares du projet médical 2021-2028, qui devrait correspondre au premier projet médical du nouvel hôpital ? Le projet médical 2012-2028 n’est pas encore élaboré. Il reviendra à la prochaine CME de le présenter. Toutefois, il sera en continuité avec notre projet actuel qui intègre dans toutes ses composantes notre vie dans le nouvel hôpital. Compte tenu du vieillissement de la population, ce projet médical se devra d’être transversal et innovant en y impliquant à la fois sur des thématiques identiques, différentes spécialités et bien évidemment tous les soignants médicaux et paramédicaux. Les grands axes de développement seront la Gériatrie, la Cancérologie, les pathologies chroniques (rénales, cardiovasculaires, neurologiques et diabétiques) véritables problèmes de santé publique sur le territoire. L’objectif sera d’atteindre l’excellence dans toutes les spécialités pour une médecine de qualité. L’universitarisation des différentes spécialités avec des équipes multisites et le développement de la recherche sont d’ores et déjà positionnées comme des priorités. Cela nous permettra d’avoir un rayonnement Caribéen et de proposer notre médecine et notre hôpital à nos voisins anglophones. Quels objectifs pensez-vous obtenir de mieux avec ce nouvel hôpital en matière de prise en charge ? Le nouvel hôpital, de part sa configuration architecturale, son dimensionnement et la place faite à l’ambulatoire, est totalement conçu pour un parcours patient optimal, de l’entrée (via les urgences, où patients programmés), jusqu’à la sortie. Les services de soins critiques auront une capacité supérieure à ce qui est proposé actuellement. Le plateau technique sera innovant et à la pointe du progrès. Quels sont les projets mis en place spécifiquement dans le cadre de la reconstruction ? On retrouve principalement l’ambulatoire en médecine et chirurgie. Le court séjour gériatrique avec une capacité de 30 lits. L’imagerie et l’interventionnelle qui ont une place primordiale dans ce projet. La reconstruction du CHU : Un projet médical ambitieux Pr Suzy DUFLO Présidente de CME - Chef de service d’ORL et de Chirurgie Cervico-Maxillo-Faciale LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES • MOUN LOPITAL N°61 11 Actualités hospitalières Cependant, tous les projets sont spécifiques compte tenu des nouveaux paradigmes médicaux. Comment est perçu ce nouvel établissement par la communauté médicale ? Comme un CHU indispensable dont on ne pourrait en faire le crédit. Il nous permettra d’optimiser nos procédures et d’apporter une qualité de vie au travail pour une meilleure efficience, à condition que chacun, soignant ou non soignant, s’investisse dans leur hôpital. Cette reconstruction et ce projet médical devraient rendre très attractif, ce nouvel établissement, aurons nous les moyens et les compétences nécessaires pour développer une offre de meilleure qualité ? OUI, nous y travaillons tous les jours ; il existe déjà des compétences aujourd’hui. Grâce à notre faculté de médecine, associée à notre CHU, nous comptons sur nos jeunes médecins pour enrichir nos compétences et participer à ce projet d’envergure qu’est le CHU de la Guadeloupe. Propos recueilli par M.-C. BELTAN MOUN LOPITAL N°61 • LE JOURNAL DU PERSONNEL DU CHU DE POINTE-À-PITRE / ABYMES12 > Actualités hospitalières N otre CHU de Guadeloupe s’est dispensé à tort depuis trop longtemps de cet « exercice ». Aujourd’hui, la mise en œuvre du Projet-d’hôpital pourrait alors être perçue comme une heureuse opportunité qui nous somme plus que jamais de nous y atteler dès à présent. Le préalable étant que l’on procède sans concession à l’évaluation de l’existant, au « retour d’expériences » sur les pratiques antérieures, à l’examen des insuffisances, des défaillances, des succès et des atouts. Nous ne partons pas de rien : les multiples « inspections » et contrôles effectués notamment par l’IGAS, qui se sont succédés au CHU ces deux dernières décennies ont valeur d’audit social et n’ont pas manqué de pointer du doigt les manquements en formulant aussi moult préconisations. Il faudra tenir compte des rapports et des conclusions qui néanmoins demeurent insuffisants dans la mesure où ils restent factuels et ne définissent pas une stratégie, une politique. C’est d’une vraie stratégie Ressources Humaines dont nous avons besoin, consignée dans un Schéma Directeur des Ressources Humaines (SDRH) Pourquoi ? Parce qu’il est hors de question de pratiquer « la navigation à vue », avec en plus d’inévitables voies d’eau et un naufrage assuré du « navire hôpital. » Si le nouveau CHU est une ambition et un pari, la stratégie RH est l’indispensable levier. « Il n’est de richesses que d’hommes » ! On imagine l’étendue de votre chantier en matière de RH ,de concordance des métiers et, des compétences. Quels sont vos objectifs ? Ils constituent l’objet même du SDRH qui vise donc à adapter les Ressources Humaines aux besoins. Ceux-ci sont identifiés notamment à partir des différents projets : le Projet Médical, le Projet de Soins Médicotechniques et de Réadaptation, le Projet Social, le Schéma Directeur du Système d’Information, le Programme d’Investissements. Ces projets mettent en évidence et consignent les évolutions attendues, et annoncent déjà les impacts prévisibles en matière d’organisation, de compétences techniques, relationnelles, managériales, sociales, etc. Bien évidemment pour la mise en œuvre de ces différents projets et programme, il faut des femmes et des hommes, en nombre suffisant et dotés des compétences indispensables à l’atteinte des objectifs que nous nous sommes fixés. Oui : ce n’est pas Le projet de reconstruction du CHU est d’envergure. Quel est l’impact en matière de Ressources Humaines ? Le projet en cours de réalisation de construction d’un nouveau CHU ne peut en effet se concevoir sans une réflexion approfondie sur les Ressources Humaines. Il s’agit d’une question centrale qui doit conduire à l’élaboration d’une réelle stratégie en la matière. Pierre LAMALLE Directeur des Ressources humaines par intérim Ary BROUSSILLON Directeur de l’institut de Formation Continue
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