La revue 100 Numero 11 - Page 1 - La revue 100% Auteurs du 15 décembre 2011 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Billet du mois : Marie BARRILLON, page 3 - Nouvelle : Frédéric ERNOTTE, page 5 - Illustration : Jessica ALBERT, page 9 - Chronique : La vie secrète de Benjamin Moucheboeuf, par Clément CHATAIN, page 10 - Poésie : Céline CAUVIN, page 13 - Interview : Krystel JACOB, par Clément CHATAIN, page 14 - Poésie : Cyril SUQUET, page 17 - Chronique : Le miroir du rat, par Marie BARRILLON page 19 - Information : Concours, page 22 - My major Compagny Books : Présentation d’auteurs, page 23 - Réponse à la question FB, page 28 - Participation, page 29 - Livre du mois, Myriam SALOMON PONZO, page 30 - Partenaires : page 31 3 Billet du mois : Salon du livre de Somain (59) Si tous les auteurs présents au salon du livre de Somain (59) les 3 et 4 décembre derniers étaient heureux d’avoir participé, les visiteurs, quant à eux, n’ont pas manqué ce rendez-vous. Ils étaient certes plus nombreux le samedi que le dimanche, cependant, dans l’ensemble le défit de cette seconde édition aura été, une fois de plus, une réussite. Devant le succès qu’avait rencontré la première édition en 2010, la décision avait été prise de reconduire ce salon en 2011 tel que l’avait annoncée "La voix du Nord" dans sa parution du 7 décembre 2010 : "Une véritable réussite pour Laurence De GREEF et la communication culturelle…" Fanny, notre sympathique chroniqueuse, s’y était rendue pour une visite le samedi. Elle a passé une excellente journée à la rencontre de nombreux auteurs, et en est repartie enchantée. Quant à moi, j’y étais présente en tant qu’auteur certes, mais également en tant que représentante de la revue 100% Auteurs. J’y ai rencontré des auteurs charmants. Les sourires étaient de rigueur sur tous les visages. Quant à Laurence DE GREEF, en vadrouille de table en table, il faut bien reconnaître qu’elle a eu le don de mettre tout son petit monde à l’aise, tout comme Marie-Hélène LANDRAGIN (Responsable du service culturel municipal de Somain). L’accueil tant des auteurs que des visiteurs a été une véritable réussite. 4 Pour les auteurs désirant participer au prochain salon du livre de Somain, n'hésitez pas à vous inscrire dès à présent, auprès de l’adorable Marie-Hélène LANDRAGIN : fetesetculture@ville- somain.fr De plus, pour gagner du temps, joignez à votre e-mail : - Votre adresse postale complète - Votre biographie - Votre bibliographie - Votre photo Un bulletin d'inscription vous sera envoyé par retour de mail. Vous le complétez et le renvoyez avant le 30 juin 2012. Plus aucune inscription ne sera prise en compte après cette date. Marie BARRILLON 5 Nouvelle Codezilla Coup de froid ce matin. Je passe à la librairie récupérer ma commande. Le nouveau Paul Cleave « Un père idéal » et « Pseudo » d’Ella Balaert. La libraire me tend mon paquet. Dans une décontraction à la limite de l’insolence, je pianote quatre chiffres sur le clavier pour payer ma dette. Petit sourire. Les secondes passent. Rien. Le calme plat. Code refusé ! L’air penaud, je reste silencieux tout en fixant l’écran verdâtre. La libraire attend patiemment. Elle attend. Elle attend. Elle attend… Une chouette dame. Vraiment ! Pas pressante pour un sou. Impatiente d’avoir les miens malgré tout. Le genre de femme à vous dire avec les yeux que tout va bien se passer. Qu’il faut se calmer. J’inspire profondément avant de glisser à nouveau ma carte de banque dans la gueule de cette maudite machine. Le montant n’a pas changé mais mon code, lui, semble avoir disjoncté. Allô Papa, Tango, Charly ? Répondez nous vous cherchons ! Quelqu’un m’entend ? Pourquoi mon code ne fonctionne plus ? Sourire nerveux. Grosse goutte sur le front. Est-ce que quelque chose cloche chez moi ? Les combinaisons de chiffres dansent la gigue sous mon crâne. Pourtant, je le connais ce foutu code. Ça fait bien un mois que je n’ai pas touché de véritables billets. Je suis un enfant de l’argent virtuel. Exaspéré par ce trou de mémoire, je ferme les yeux pour visualiser le trajet de mes doigts sur les touches. Ok ! On respire. Je suis sur celle-là ! Puis, je monte de un. Deux sur la gauche. Je redescends. Oui, en fait, c’est beaucoup plus simple de retenir le chemin à 6 parcourir sur le clavier que les chiffres eux-mêmes. J’ouvre les yeux soudainement en me rendant compte que cela fait cinq minutes que je tape le code PIN de mon téléphone portable. Inconsciemment, je tente peut-être de savoir si je peux recevoir Des sms sur cet engin ! Je me trouve stupide mais je sauve la face. J’arrache ma carte de l’appareil pour la frotter contre mon jeans. « Elle fait parfois ça », dis-je avec calme, tout en sachant qu’elle fonctionnera beaucoup mieux quand je composerai le bon code. Un acteur est né ! Je suis soulagé. Ça peste dans mon dos mais cet épisode sera bientôt un lointain souvenir désagréable que je m’empresserai d’oublier. Oublier ? C’est vite dit. En quittant la librairie, je me suis lancé le défi de lister mentalement tous les codes que je suis obligé de retenir. Trente minutes plus tard, la liste s’allongeait toujours. C’est effrayant ! Tout est codé. Tous les accès sont protégés. Tout est cadenassé par des barrières informatiques fébriles. Ma carte bancaire. Mes deux GSM. Le démarrage de mon ordinateur. Mon accès à la toile. Gmail, Hotmail, Skynet, Facebook, Twitter, Linkedln, Skype, WordPress, Homebank… j’ai besoin d’une grande respiration ! Je vous fais grâce des détails mais j’arrive approximativement à une cinquantaine de codes. J’ai l’impression d’être un agent secret. C’est la classe ! On a codé mon casier à la salle de sport. On a protégé ma valise contre les intrus pour que je voyage plus sereinement. On a même codé ce que je bois ! Oui, le matin, je suis plutôt « 259 ». Et vous ? C’est tellement plus simple que de retenir que j’aime boire un cappuccino sucré. Monde étrange ! Attention, loin de moi l’idée de noircir le tableau. Il manque encore le code pour faire démarrer la voiture. Heureusement, ce manque est compensé par le code de la route. En fait, il nous reste plein de choses à protéger. Nous pourrions coder la porte du frigo 7 pour empêcher les enfants de piocher dedans entre les repas. C’est également valable pour les « grands enfants »… Nous pourrions crypter l’accès au distributeur de papier toilette. Nombre de feuilles limité ! On se torche avec modération, s’il vous plaît ! Pourquoi ne pas bloquer le thermostat ? Ou mettre un code pour faire fonctionner le four. Imaginer qu’un cambrioleur s’introduise chez moi et qu’il puisse se réchauffer une lasagne… ça me rend malade ! Je continue ma route en énumérant mentalement tous les codes de ma vie. Ils sont pratiques. On en a besoin. Pourtant, cette multitude de codes me reste en travers de la gorge. Je tousse. Je m’étouffe. Prescrivez-moi d’urgence de la codéine. Ah merde… autre chose ! Il me faut un regroupement de codes. Ma santé mentale en dépend. Un workaholic n’a pas le temps de mémoriser cinquante mots de passe différents. Vous allez me dire : « l’ordinateur peut le faire pour nous ». Pas faux ! Je tiens juste à préciser que le jour où il faut le formater… on a l’air con ! Le pire dans cette histoire, c’est qu’il faut trouver des codes à coucher dehors. Terminé le temps de « ilovemaman ». Aux oubliettes les dates d’anniversaires ou le célèbre « 1, 2, 3, 4, 5 ». Il faut viser la complexité ! Inventer un code que nous sommes susceptibles d’oublier dix secondes après l’avoir imaginé. Des lettres. Des chiffres. Des minuscules. Des majuscules. Des parenthèses. Des signes mathématiques. Il faut mélanger le tout. Placer la préparation au four dix minutes à 180 degrés et laisser reposer quelques heures. Le code presque parfait est prêt ! De quoi être paré à ne recevoir aucun hacker à sa tablette ! Mais un code unique n’est sans doute pas l’idée du siècle. Je devrais peut-être tout simplement lister mes codes. Les aligner les uns derrière les autres sur un bout de papier pour ne plus devoir 8 les retenir. Accepter le fait que mon pauvre cerveau de workaholic est une passoire ! Après, reste à soulever un carrelage pour planquer la liste. Démonter un chambranle, éventrer un coussin ou tout simplement crypter ce répertoire. Coder l’accès à mes codes par une grille aux barreaux d’acier. Un cryptage aux allures de pitbull qui beugle à tout va le regard plein de haine. Un code qui ouvre ma vie. Un code à n’oublier sous aucun prétexte. Frédéric Ernotte Extrait du Journal d’un workaholic : http://fredernotte.wordpress.com/ 9 Illustration : Jessica ALBERT 10 Chronique La vie secrète de Benjamin Moucheboeuf, premier roman jeunesse de Krystel JACOB, Editions Volpilière « Je ne sais pas comment j’arrive à y entrer, mais depuis un moment, ça marche presque à tous les coups. Il faut d’abord que j’en aie très envie et que je ferme les yeux. Je me concentre très fort et sur le chemin du sommeil, je finis par trouver le passage qui mène au monde de la nuit… » Extrait du livre Prolégomènes Je ne suis pas un spécialiste en littérature jeunesse mais il aura fallu la sortie du premier livre de Krystel Jacob pour me plonger dans la vie secrète de Benjamin MOUCHEBOEUF. Auteure de talent, je me rappelle encore aujourd’hui la première fois où j’ai visité son blog et je me suis dit que je ne pourrai inévitablement pas passer à coté de son premier livre. C’était un roman jeunesse, alors j’ai fait un peu la moue comme chaque enfant qui se respecte plus habitué à lire ce type de littérature depuis quelques années…Puis dès les premières pages, elle m’a transporté dans son univers. Non celui du monde de la nuit ou bien réel, mais le sien avec tout ce qu’il comporte de magique. Une histoire Nous découvrons dès les premières pages la famille Moucheboeuf qui rencontre des difficultés financières à quelques jours de noël. C’est d’ailleurs après un chapitre introductif que commence un compte à rebours à partir du 19 décembre. Le père qui tente de vivre de sa plume après avoir perdu son emploi et la mère qui 11 cumule les emplois pour faire bouillir la marmite n’arrive plus à boucler les fins de mois. Les travaux de la maison n’avancent plus faute d’argent et l’expulsion semble inévitable… Benjamin Moucheboeuf Benjamin, 11 ans, enfant rêveur de du couple comprend en surprenant une conversation que noël s’annonce mal. Pourtant, une solution semble possible en entendant parler ses parents du Comte Emile de Fargabosse. C’est alors que Benjamin va confier ses trouvailles à sa grande sœur Sarah et qu’ils vont partir à la découverte du Comte. Les choses ne s’annoncent pas si facilement puisqu’il refuse catégoriquement de les recevoir lors de leur première visite mais c’était sans compter sur Lulubelle, sa sœur, Clara, camarade de classe dont Benjamin est amoureux et le monde de la nuit. « Et commence alors une longue nuit de fête, de rire et de danse. J’essaie à plusieurs reprises d’approcher Clara, mais elle n’a d’yeux que pour Ludivic. Comme dans la cour de l’école, tout le monde l’entoure déjà. En quelques instants, elle semble être devenue la reine du monde de la nuit et moi, je ne suis toujours qu’un vilain crapaud. Avant de partir, nous reprenons une dernière fois tous en chœur l’hymne du monde de la nuit. » Le monde parallèle Benjamin s’invite de temps en temps dans un monde parallèle avec les « lucifées » détenant des pouvoirs qu’elles doivent exploiter uniquement dans le monde de la nuit. Mais lorsque ces dernières s’invitent dans le monde réel bravant les lois en vigueur dans leur univers avec des enfants se mêlant des histoires des adultes, cela donne des situations difficiles à résoudre sauf si le cœur et les émotions l’emportent sur le pouvoir de notre société capitaliste contemporaine.
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