La revue 100 Numero 25 - Page 2 - La revue 100% Auteurs est destinée à présenter au public des auteurs non ou peu connus. 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Billet du mois : L’obsession des livres par Lisa GIRAUD TAYLOR, page 3 - Chronique : D’ombres et de lumières, par Marie BARRILLON, suivi d'un entretien avec l'auteur Lily BLACKCHERRY, page 7 - Poésie : Aimer n’est pas un crime à condamner de Florence AUBIN, page 16 - Photographie : par l’œil de Joyceka, page 17 - Chronique : Cybersexe de Daniel GAUTHIER, page 18 - Nouvelle : 1111 mots de Florence DURIF, page 21 - Poésie : Elucubration de Sandrine, page 25 - Chronique : Manga Les liaisons dangereuses I et II par Boris AJAVON, page 26 - Concours littéraires, page 29 - Appel aux auteurs : page 30 - Participations, page 34 - Livre du mois : Mattéo et la machine infernale de Kris ARNAL, page 35 - Partenaires, page 39 3 Billet du mois : L’obsession des livres…. J’assume ! Dernièrement, on m’a demandé quel était le livre qui était le plus cher à mon cœur. Non pas au niveau de l’émotion, mais au niveau de la possession. Il faut dire que je venais d’ajouter deux livres anciens à ma « collection » déjà bien fournie et que je hululais de bonheur à la seule vision des couvertures ! N’étant pas quelqu’un de particulièrement spontané (non pas dans le sens négatif, mais plutôt dans celui de l’accumulation réserve + réflexion + OhMonDieu), j’ai demandé (imploré ?) un délai de réponse. Au lieu de faire fonctionner mon petit cerveau et passer en revue, mentalement, l’ensemble des livres auxquels je tiens comme à la prunelle de mes yeux (et accessoirement du reste de mon corps !), j’ai foncé devant ma bibliothèque et j’ai pensé un instant que cela serait simple : le plus vieux et le plus fragile. Mais tout c’est compliqué avec l’entrée en jeu des sentiments. Les livres c’est comme une personne pour moi. Cela relève aussi bien de l’attachement sentimental que de la possession jalouse, ce qui, chez moi, est paradoxal n’étant pas d’une nature envieuse. 4 Du coup, je suis restée une heure à les détailler (encore et encore) et j’ai eu du mal à me décider. L’horloge tournait et j’ai pris ma décision la mort dans l’âme. Car, choisit-on entre ses petits ? Je sais, cela peut être ridicule d’être possessive envers des objets mais quand on considère les émotions que ces petits amas de feuilles peuvent procurer et la joie de pouvoir les lire ad nauseam, c’est largement compréhensible. Remarquez, je m’adresse à vous, lecteurs de la Revue 100% Auteurs qui aimez autant les mots que moi ! Bref, pour faire plus court que d’ordinaire, j’ai réalisé que non seulement j’étais incapable de me décider dans la minute sur « mon livre préféré », mais, en sus, que j’avais accumulé beaucoup (trop ?) de livres au cours des années. Sans compter sur ceux hérités et les possessions familiales déjà démesurément encombrantes ! Chez nous, c’est une évidence : les livres font partie de la famille. On prête un livre que si l’on connaît intimement l’emprunteur et donc, s’il a notre entière confiance. Car hors de question de laisser partir un « petit » chez quelqu’un qui le cornera, écrira dessus ou le placera entre le frigo et le mur pour caler momentanément la porte (j’en connais !). Les miens sont annotés uniquement sur la première page avec un bref mot qui exprime mes sentiments après-lecture. Je parle évidemment des nouveaux venus, pas des objets de collection (qui sont généralement sous vitre ou sous plastique et papier de soie avec une étiquette « Pas touche, sinon, je mords ! »). Tout livre a le droit, chez nous, de vivre sa vie, tranquille, sans stress, et de se trouver une place avec vue sur le jardin, le parc, la chambre ou même le frigidaire (pour les plus téméraires). 5 Pour en revenir à ce livre cher à mon cœur, et après maintes réflexions, crises de foi, d’angoisse, et autres joyeusetés qui traversent mon cerveau régulièrement, il en existe deux auxquels je tiens particulièrement fort. Ils ne sont ni les plus chers, ni les plus précieux, mais sont, intrinsèquement, les plus irremplaçables à mes yeux. Le premier est un petit livre sans grande valeur qui s’appelle « La Chevauchée de Jeanne d’Arc – 1429 ». Il est minuscule, pèse trois grammes et demi et se lit en moins de temps qu’il n’en faut pour expliquer à quelqu’un le contexte historique ! Le second est une édition originale du « Petit Prince », de 1957 avec des aquarelles de l’auteur et numérotée qui appartenait à ma grand-mère maternelle qui vouait un amour à cet écrivain et surtout à ce petit personnage. Vous comprenez bien que ces livres sont plus des souvenirs sans réel prix que des objets inestimables. Bien sûr, certains livres sont nettement plus onéreux et pourraient être définis comme « pièce rare », mais sans âme, sans ce supplément de devoir de mémoire ou de sentiment, un livre n’a aucun lien avec son lecteur. Vous lisez, nous lisons, de nombreux livres à l’année, et hormis les collectionneurs comme moi (qui perdent un temps fou à classer, 6 répertorier et surtout stresser pour leurs « petits »), ces livres ne sont pas des reliques ou des trésors et ils atterrissent, au mieux, sur une étagère (ou une bibliothèque), au pire dans un carton à la cave ou sur eBay. A l’ère du numérique, de e-book, et de cette frénésie de consommation rapide, prendre un livre, s’assoir, humer, ouvrir, consulter les pages, l’odeur du papier, tout cela peut paraître « dépassé », « pour les vieux », mais cela a une signification propre à chacun. Le devoir de mémoire fonctionne à tout niveau, y compris avec les livres papier. Garder un livre (même un Poche de seconde main) qui vous rappelle quelque chose, quelque part, quelqu’un, vous rattachera forcément vos pieds à la Terre et votre cerveau à une partie de l’imaginaire qui est nécessaire pour survivre jusqu’à la fin. Pour ma part, offrir un livre est une preuve de connexion affectueuse avec quelqu’un, car la plupart du temps, j’offre un livre lié à cette personne qui lui siéra et qui lui offrira la possibilité de le faire vivre au sein de sa propre vie. Car ce n’est pas vivre qui est important, c’est ce que l’on fait pour vivre qui l’est. Et quelque fois, un simple livre, anodin pour la majorité, aide à nous faire exister. Lisa GIRAUD TAYLOR 7 Chronique D’ombres et de lumières, Lily BLACKCHERRY, Editions Angel Publications « Dante se mêla à la foule et, entraîné par le mouvement de masse, se retrouva au beau milieu de la salle réservée aux infirmières et aux médecins. Quelque chose attirait l’attention de tous au centre de la pièce, mais le nombre de curieux empêchait toute visibilité. Il sentait qu’un évènement capital était en train de se jouer dans cet hôpital, dans cette pièce en particulier, mais il ne parvenait pas à en mesurer l’importance. Il rebroussa chemin et se dirigea vers la sortie de secours. Derrière la porte l’attendait Pandhelya. Il avait senti sa présence, et se hâtait de la rejoindre. » Extrait du livre Le monde de Dante « Et oui, mes vampires à moi ne ressemblent pas aux autres… » par ces quelques mots et avant même de commencer l’ouvrage, nous savons que le ton est donné, entrant ainsi dans le monde des vampires, mais cela ne résume pas tout. 8 Charla travaille dans un bar au bord d’une route nationale et « faisait ainsi le bonheur de tous les routiers de passage ». Vêtue selon les choix et désirs du patron, quelque peu pervers. Une tenue à laquelle il avait « apporté sa petite touche personnelle […] des bas résilles noirs et des talons aiguilles : Il disait que ça faisait vendre ! » Charla ne se reconnaissait pas dans cet accoutrement tout en se demandant comment elle avait pu en arriver là ! Sa fille, Iléria, avait quitté ce monde à l’âge de quatre ans. Elle était issue d’un viol dont Charla avait été victime « un soir en rentrant du travaille, par un vieux routard à moitié saoul ». Lorsqu’elle rencontre Dante, son cœur palpite presque comme celui d’une adolescente. Est-ce le coup de foudre ? Peu importe, elle se sent bien en sa présence et ce sentiment, cette sensation inconnue la rendait déjà heureuse. Mais, Dante n’est pas un homme comme les autres et encore moins comme le commun des mortels : « Ne craignant ni ail, ni crucifix, ni l’astre diurne, Dante se fondait parfaitement parmi les humains… […] La nuit vampire, le jour amoureux ». Le bonheur n’arrive jamais seul Le bonheur prenait enfin sa place dans la vie de Charla. Ils se marièrent et elle donna naissance à des jumeaux. Cependant, Charla ne pu survivre à ce double accouchement. Elle eut tout juste le temps de savoir que l’un des jumeaux était l’héritier de Dante au royaume, bien qu’il s’agissait d’une fille. Le second, un garçon, était quant à lui parfaitement humain. 9 Dante souhaitait profondément sauver son amour, sa femme. En tant que vampire il en avait la possibilité, mais Charla refusa : « Je ne veux pas te rejoindre. Je n’ai jamais voulu faire partie de ton monde, ce n’est pas pour y entrer maintenant. Laisse-moi mourir… en femme, en humaine, dignement ». Dante n’a pas d’autre choix que de se plier au souhait de sa femme. Cependant, avant de partir Charla émis un dernier souhait et fit promettre à Dante de le respecter : « Je ne veux pas qu’ils grandissent ensemble […] J’ai compris quand il est sorti de mon ventre, que le deuxième était destiné à te succéder ; alors laisse mon petit garçon en dehors de ça, d’accord ? Tiens-le éloigné de ce monde que je rejette, laisse-le devenir un homme, normal, loin de ton univers impitoyable ». Dante accepte et promet. La petite fille, Haydn, grandirait parmi les siens au royaume tandis qu’Esteban serait élevé par Tillie, la meilleure amie de Charla. Chacun avait pris ses habitudes. Dante se partageait entre ses deux enfants dans une double vie qu’il apprit à gérer du mieux possible suivant les circonstances demandées par sa défunte épouse. La stabilité n’est pas toujours certaine Les années passèrent. Le pli était parfaitement réglé. Jusqu’au jour où les choses se compliquèrent sérieusement, mettant tout ce petit monde en situation délicate. Un enfant vampire, son jumeau humain était une situation difficilement gérable dans le temps. Néanmoins, aucun n’avait d’autre choix que de faire en sorte que tout se passe bien. Cela dit, il est bien connu que souvent rien ne se passe tel qu’on le voudrait. 10 Les aléas des jours viennent trop fréquemment assombrir les meilleures intentions. Entre amour et jalousie, trahison et pouvoir, ce roman nous entraine entre deux mondes. Il saura capter tant l’attention que le plaisir de tous les lecteurs adeptes de ce genre d’ouvrage. Nous apprécierons, en fin d’ouvrage, un « glossaire des personnages ». Marie BARRILLON Informations sur le livre : Titre : D’ombres et de lumières Auteur : Lily BLACKCHERRY Editions : Angel Publications Collection : Mogaï ISBN : 9781471755453 Prix : 15 € 11 Entretien Entretien avec Lily BLACKCHERRY Auteur de « D’ombres et de lumières » 100% Auteurs : Les lecteurs aiment découvrir leurs auteurs autrement qu’à travers leurs livres. D’où vous vient ce goût pour l’écriture ? Lily BLACKCHERRY : Je crois que je l’ai depuis toujours ; quand j’étais petite fille, j’avais un journal intime, mais je n’y couchais pas mes pensées. Il a été mon tout premier recueil de poésie, que je garde encore bien précieusement. J’avais 8 ou 9 ans, mais on sentait déjà bien à travers ces petits poèmes enfantins l’orientation que prendrait mon art plus tard. 100% Auteurs : quelle part prend l’écriture dans votre quotidien ? Est-ce un passe-temps, telle une occupation de loisir ou une réelle passion ? Lily : Pendant toutes ces années, cela a été une passion pour moi. Quand dans ma vie je traversais des épreuves difficiles, je me réfugiais dans l’écriture ; les poèmes ont toujours été plus « naturels » pour moi, ça a été mon mode d’expression privilégié pendant très longtemps. Puis je me suis essayée aux romans, jeunesse surtout. Mais récemment, tout en conservant cet amour de la littérature, cette passion s’est transformée naturellement, pour devenir mon activité professionnelle principale en temps qu’éditrice. J’espère ainsi transmettre un peu de ma passion aux autres. 100% Auteurs : Votre vie sans l’écriture, pensez-vous que ce soit possible pour vous ?
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