1 YANGJIA T1 - Page 2 - Style de Taiji du Yangjia michuan et sensibilisation à l'énergétique chinoise et aux classiques du Taiji quan SOMMAIRE PRÉSENTATION - PRÉSENTATION....................................................................... 9 - ORGANISATION DES FASCICULES ..................................... 14 - CONTENU DES FASCICULES ................................................ 15 - PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT....................................... 16 PREMIÈRE PARTIE - PRÉSENTATION ....................................................................... 21 - TAIJI .................................................................................... 23 - LE TAIJI QUAN......................................................................... 25 - DU GESTE À LA PENSÉE........................................................ 29 - PROPOS SUR L’ENSEIGNEMENT ET LA PRATIQUE DU TAIJI QUAN ........................................................................ 31 DEUXIÈME PARTIE - CONTEXTE HISTORIQUE DU TAIJI QUAN......................... 37 - ORIGINE ET RAMIFICATION DE L’ÉCOLE YANG DE TAIJI QUAN......................................................................... 41 - BIOGRAPHIE SOMMAIRE DE ZHANG QINLIN.................. 42 - MAÎTRE WANG YEN-NIEN .................................................... 44 - LE YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN ................................... 47 TROISIÈME PARTIE - PRÉSENTATION ....................................................................... 57 - CONCEPT DU YIN et YANG.................................................... 59 . Étude des graphies ............................................................. 61 . YIN .................................................................................... 61 . YANG ................................................................................ 63 . Applications du YIN et du YANG ..................................... 65 . Illustration du YIN-YANG ................................................ 68 - INTRODUCTION AUX TRIGRAMMES DE FUXI................. 69 . FUXI.................................................................................. 72 . YIJING............................................................................... 74 Commentaires des huit trigrammes............................ 77 Histoire et présentation du Yijing ............................... 83 Exercice de mémoire.................................................. 85 . Déjà la voie........................................................................ 86 QUATRIÈME PARTIE - PRINCIPES FONDAMENTAUX.............................................. 91 - ORGANIGRAMME DU TAIJI QUAN ..................................... 92 - YI XIN XIN QI........................................................................... 96 CINQUIÈME PARTIE - EXERCICES DE BASE ............................................................. 105 . Organisation des fiches techniques.................................... 111 . I - JI BEN ZHAN ZHUANG SHI – Posture d’enracinement de base .............................................. 112 . II - ZUO YOU DENG JIAO BAN TUI – Frapper avec le talon ; étirement de la jambe .................................. 117 . III - BAO HU GUI SHAN – Prendre le Tigre dans les bras et le ramener dans la montagne .......................... 122 - SHI SAN SHI . Les treize postures ............................................................. 127 . Généralités ......................................................................... 129 . BA MEN – Les Huit Portes ............................................... 141 . PENG : parer ............................................................ 143 . LÜ : dévier ............................................................... 154 . AN : pousser............................................................. 164 . JI : repousser............................................................. 173 .1re et 2e séquences du SHI SAN SHI .................................. 181 - 1re séquence.............................................................. 185 - 2e séquence............................................................... 189 - 3e séquence............................................................... 193 Étude des gestes du SHI SAN SHI...................................... 197 - LAN QIAO WEI...................................................... 199 - RU FENG SI BI....................................................... 211 - LOU SI AO BU........................................................ 217 TUISHOU............................................................................ 225 - Présentation.............................................................. 227 - Nom des exercices de base du Tuishou.................... 228 - 1. ZUO, YOU, ZHUAN YAO (HOU TUI) : Tourner la taille, à gauche et à droite, appui sur jambe arrière............................................. 231 - 2. ZUO, YOU ZHUAN YAO (QIAN TUI) : Tourner la taille, à gauche et à droite, appui sur jambe avant............................................... 234 - Utilisation des deux premiers exercices de base du Tuishou en exercices de base préliminaires à une séance de pratique de la forme ................................. 238 INDEX DES TERMES CHINOIS................................................................ 240 PENG PARER La graphie Elle se compose du radical 64 扌 shou qui représente la main, et de l’idéogramme peng 朋. Wieger nous dit que le caractère ancien représente l’oiseau fabuleux Fong que les Européens ont nommé phénix (ou phœnix). Dans certaines régions, il semblerait que le phénix portait le nom de Peng. Maintenant, il existe deux caractères distincts : l’un pour le phénix (Fong), l’autre pour le Grand Roc (Peng) avec une autre graphie que 朋, qui a le même son peng, mais une autre signification. Aujourd’hui peng 朋 signifie ami, amitié. « Car, dit la glose, quand le phénix vole, les autres oiseaux le suivent en foule par sympathie ; d’où l’idée d’affection, d’amitié, d’association. » (Wieger p. 166) Peut-être faut-il ne retenir que l’image du phénix, animal mythique renaissant sans cesse à partir de ses cendres, animal que nous retrouvons dans le bestiaire chinois en rapport avec les gestes de la longue forme. « Les taoïstes désignent le phénix sous le nom d’oiseau de cinabre, le cinabre étant le sulfure rouge de mercure. Le phénix correspond d’ailleurs, emblématiquement, au Sud, à l’été, au feu, à la couleur rouge. Son symbolisme est de même en rapport avec le soleil, la vie, l’immortalité. Le phénix est une monture des immortels1 . » Ceci nous met en rapport direct avec la position du trigramme QIAN ☰ dans le diagramme de Fuxi. Il est fort probable que le caractère Peng nous ramène à la symbolique du Phénix pour nous rappeler que la position du trigramme QIAN est celle du Ciel, ou du Sud. – 143CINQUIÈME PARTIE – SHI SAN SHI 十 三 勢 Ba Men 八 門 1 Jean Chavalier, Alain Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Robert Laffont, Paris, 1982, rééd. 1997, p. 747. Dans le dictionnaire Couvreur, à la page 367, nous lisons pour Peng 扌朋 : « Couvercle de carquois, couvrir un carquois, mettre la main sur l’ouverture d’un carquois. » Est-ce une ressemblance au geste que l’on ferait en portant la main au carquois pendu dans le dos ? Tout cela ne nous renseigne pas beaucoup sur l’interprétation de ce caractère en relation avec notre discipline. L’idée principale que nous retiendrons est celle d’amitié. La main qui pare est une main qui « lie » deux parties (l’amitié est un attachement mutuel), les deux partenaires ; a priori cette main qui pare ne cherche pas l’adversité, au contraire, elle se veut amicale en ce sens que le contact qu’elle établira pour lier sera le plus doux possible dans son application. Le chant1 « Peng est semblable à l’eau qui porte le bateau. En premier faire descendre le Qi au Dantian 2 , Puis tenir la tête comme si elle était suspendue. Le corps est plein d’une énergie rebondissante ; Ouvrir et fermer en un seul instant. Même si la force est de mille livres, Il est facile de faire flotter sans difficulté. » Le chant exprime la manière dont Peng doit se manifester dans son application. il est comparé à l’eau, élément naturel qui se laisse facilement pénétrer, qui absorbe la pression tout en étant capable de la contrôler. Poussez un ballon plein d’air dans l’eau, il pénètrera d’abord, puis si vous continuez, le ballon sera repoussé avec puissance. Le Trigramme ☰ QIAN Nom : LE CRÉATEUR Attribut : LA FORCE Image : LE CIEL Famille : LE PÈRE Animal : CHEVAL Corps : LA TÊTE Orient : LE SUD YI JING : « Le mouvement du Ciel est puissant. Ainsi l’homme noble se rend fort et insaisissable. » 144 – YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN – Tome 1 1. Ce sont des chants chinois que nous avons traduits à partir de l’anglais car nous ne possédons pas les textes originaux. Ils sont extraits de The Tao of Tai-Chi-Chuan de Jou Tsung Hwa. 2. Xia Dantian 下 丹田. Champ de cinabre inférieur situé à un travers de main sous le nombril. SHUO GUA3 « Le créateur est le ciel, il est rond, il est le prince, il est le père, le jade, le métal, le froid, la glace, le rouge sombre ; c’est un bon cheval, un vieux cheval, un cheval maigre, un cheval sauvage ; c’est le fruit d’un arbre. » Polarité Yin/Yang • Forme externe : YIN La forme externe nous est donnée par le rapport terrestre entre le cercle et le carré. Ici, le cercle est intérieur au carré, l’expansion du cercle (tendance de l’univers) est contenue par la rétraction du carré (tendance des astres et par conséquent de la terre). • Forme interne : YANG La forme interne est celle voilée du ciel, révélée par le diagramme de Fuxi. Le trigramme QIAN est dans le demi-cercle Yang montant. • Expression de la porte PENG : Yang de Yin Peng est plus Yin que Yang. Dans son application pratique il faudra tenir compte de cet aspect. La forme externe Yin doit apporter la rondeur, le volume, l’absorption. La forme interne Yang est l’expression externe de PENG qui se manifeste par une explosion, un rebondissement (comme une balle bien gonflée). – 145CINQUIÈME PARTIE - SHI SAN SHI 十 三 勢 Ba Men 八 門 3. Shuo Gua : l’un des dix appendices du Yi jing. Voir 4e partie Précisons ce schéma que nous utiliserons tout au long de la description des huit portes. Le carré représente la forme apparente corporelle, c’est la structure corporelle. Le cercle représente l’accumulation de l’énergie interne. C’est le cercle qui tient la structure. L’énergie interne vient à être très faible, le carré s’écroule, l’organisme est fragile et la maladie peut l’atteindre. Ce schéma nous renseigne également sur la façon de respirer. En fermeture de la position PENG, il convient d’inspirer, cela a pour effet de renforcer l’énergie interne (en gonflant la sphère). La fermeture apparente du corps est bien une phase d’expansion puisque la sphère se gonfle. Dans le mouvement de fermeture nous venons comprimer la sphère qui réagira par une détente lors du Fa jing. Au Fa jing, c’est la détente, l’ouverture qui correspond à l’expiration (moment de décompression). Il faut donc bien inspirer à la fermeture de la structure de façon à créer une mise en tension des « forces » mises en jeu. Si vous expirez pendant la fermeture, la structure s’écrase et il n’y aura pas la possibilité du Fa jing. Faites-en l’expérience. Ce que nous présentons est une image qui ne reste pas un pur produit de l’imagination, il y a une application pratique que vous pouvez et devez expérimenter. Application martiale Dominante : esquive Secondaire : assaut La dominante est l’expression terrestre du rapport Ciel-Terre (cercle et carré). la polarité Yin exprime l’absorption, c’est-à-dire l’esquive. La polarité Yang est le Fa jing, l’expression du Qi, c’est-à-dire l’assaut. TECHNIQUE • Mouvement de base (exemple de Peng à droite) Le mouvement de base comprend deux phases : l’interception et l’absorption préliminaire. Ensuite le geste se développe selon plusieurs modalités. L’interception marque la position de départ du geste : c’est le moment où l’on vient « cueillir » la force de l’adversaire. L’absorption : après avoir cueilli la force de l’adversaire, il y a une absorption préliminaire à partir de laquelle il y a le choix entre plusieurs modalités de développement du geste. - Phase d’interception : Le bras droit est plié devant le thorax à hauteur du plexus solaire. La main droite est face au tronc, mieux encore, face au cœur, tel un miroir sur lequel le cœur se réfléchirait. Le bras droit est disposé de telle façon que le poignet soit légèrement plus haut que le coude. La main droite conserve un degré de liberté aussi bien en pronation qu’en supination. On dit qu’elle 146 – YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN – Tome 1 PLANCHE P1 扌朋手 PENG SHOU PARER est en position neutre. de cette position, en cas de saisie, on évite le verrouillage. Le bras gauche est coude tombant ; la main gauche est orientée en direction du poignet droit, paume vers le bas. La main gauche est également en position de neutralité. Tout mouvement de la main droite va générer un mouvement de la main gauche qui viendra s’allier à la main droite dans un même dynamisme. Le bassin est en semi-rétroversion (il doit garder un degré de rétroversion pour l’absorption éventuelle) ; le dos est étiré et la tête bien suspendue, mais le tronc demeure sur un axe vertical. Le poids du corps est sur la jambe arrière. L’ensemble bras-tronc est de telle sorte qu’il enveloppe une sphère. L’ensemble bras-tronc est le carré qui circonscrit le cercle. Cette position de base qui est une position intermédiaire va permettre l’absorption selon deux modalités : – A1 qui est une absorption vers le Dantian (position basse) ; – B1 qui est une absorption vers le haut (position haute). La tête suspendue. Ici cette notion trouve sa parfaite illustration. La tête est extérieure à la sphère que l’on peut qualifier d’énergétique ; tout mouvement de tête intempestif risque de troubler l’ensemble de la structure qui enveloppe la sphère en lui apportant de la rigidité. Il faut donc que la tête soit comme si elle était détachée du tronc pour rendre à ce dernier toute sa liberté. - Phase d’absorption préliminaire : La pré-absorption se fait en direction du plexus. De là le prolongement peut se faire avec une absorption totale vers le Dantian, ou vers les diverses transformations. • Variantes Les positions extrêmes des deux absorptions précédentes nous amènent à distinguer trois positionnement de Peng : - une position haute (Ciel ou élément FEU) avec la main au-dessus des yeux ; - une position moyenne ou intermédiaire (Homme ou élément TERRE), c’est notre position de base ; - une position basse (Terre ou élément EAU). Ces trois positions répondent à trois types d’assaut : du haut vers le bas ou directement vers le haut, droit vers le centre, du bas vers le haut ou directement vers le bas. La position de base PENG est la parade de choix à pratiquement tous les types d’assaut puisque PENG peut se transformer selon les huit portes. Elle peut servir de position de garde, c’est-à-dire de position d’attente (attitude neutre de défense à tout assaut éventuel. 148 – YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN - Tome 1 PLANCHE P1 扌朋手 PENG SHOU PARER • Développement de PENG Outre les transformations que peut subir PENG, ce que nous verrons au prochain paragraphe, il se développe selon deux voies principales qui toutes deux aboutiront au Fa jing, à l’expression externe de l’énergie interne. VOIE A : absorption sur le Dantian Pendant que le corps plie davantage, le bras qui subit l’action adverse vient en direction du Dantian (fig. 1). De la position indiquée par la figure 1, il y a deux solutions possibles : - la poussée après la « mise en pression » (fig. 3) qui est le Fa jing du PENG. C’est l’application de l’exercice de base n° 8 du Tuishou ; - la continuité de l’absorption en détournant vers le haut la force adverse (fig. 2) : nous avons là l’application de l’exercice de base n° 9 du Tuishou. Il est possible de refermer la boucle et de retrouver la position de la figure 3 où le geste se termine par une poussée de la partie adverse. VOIE B : absorption vers le haut Tout en maintenant une rétroversion du bassin et un dos étiré, le tronc s’efface pour laisser monter le bras qui subit l’action adverse vers le haut selon une ligne courbe. De la position indiquée par la figure 2, il est possible de projeter l’adversaire à l’aide de l’autre main. C’est l’application de l’exercice de base n° 7 du Tuishou. 150 – YANGJIA MICHUAN TAIJI QUAN – Tome 1 FA JING Le Fa jing est l’expression externe de l’énergie interne. C’est la puissance développée pour exécuter des projections. Cette technique demande beaucoup d’entraînement et déjà une pratique certaine de l’exécution de la forme. Cependant un débutant peut s’exercer de temps à autre pour tester son niveau de pratique. Il y a quelques précautions à prendre pour travailler le Fa jing, c’est ce que nous voulons indiquer ici en sachant que nous y reviendrons plus longuement dans un prochain fascicule. Reprenons l’image du cercle à l’intérieur du carré. Le carré est à rapprocher d’une sphère qui serait l’expression de l’énergie interne. Dans l’absorption, si la structure se ferme trop, elle risque de faire éclater le ballon en dépassant sa limite d’élasticité et l’on se trouve totalement désarçonné. La pratique doit faire découvrir cette limite de fermeture à ne pas dépasser, sinon le Fa jing se retourne contre soi et l’on se retrouve soi-même projeté.
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