BSCNEWSJANVIER2013 - Page 1 - BSC NEWS MAGAZINE JANVIER 2013 - Invité(e)s : Travis Louie, Ray Caesar, Shaï Maestro, Françoise Gnéri, Pierre Stasse, Benjamin Lazar, Didier Gauduchon 2 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 de NICOLAS VIDAL de NICOLAS VIDALL’édito À l'aube de cette année 2013, nous repar tons plein d'espoir pour attaquer cette nouvelle échéance culturelle qui sera, sinon décisive, importante pour l'avenir de la lecture et conséquemment du livre et de la presse. Et ce combat se mènera avec des convictions et une vraie politique de sensibilisation à la lecture pour sauver cette notion fondamentale de l'humanité. Aujourd'hui, cette préoccupation doit revenir au centre de la politique culturelle et revêtir un caractère d'urgence. Dans la minute nécessaire de Fabrice Luchini, une web série lancée sur le figaro.fr datée du 10 janvier 2013, le comédien se lance dans une réflexion qui peut paraître loufoque et survoltée dans son style s i s i n g u l i e r, m a i s q u i p o s e véritablement les bases d'une réflexion importante au sujet de la place du livre dans nos sociétés (à voir ici). Car la politique culturelle fait parfois dangereusement alliance avec une politique du divertissement censée plaire au plus grand nombre. Mais la culture dans son essence n'a pas vocation à l'unanimité ni au plébiscite. Elle est au contraire la quintessence de l'ouverture, de l'imagination et de la réflexion. Cependant, elle est le fruit d'un effort et d'un apprentissage. Il faut donc mettre à disposition les pré requis pour cela. " Si vous lisez 10 grandes œuvres, vous ê t e s a p t e à a v o i r u n e g r i l l e d'interprétation de la réalité " poursuit Fabrice Luchini dans cette vidéo qui synthétise parfaitement les grands enjeux de la politique culturelle à mener de toute urgence. Car les bonnes âmes et les incantations politiques d'où qu'elles viennent ne suffiront pas à remporter ce combat crucial. Toute la rédaction du BSC NEWS se joint à moi pour vous souhaiter tout de même une merveilleuse année 2013. Commençons 2013 avec les bons conseils de Fabrice Luchini pour la lecture 3 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 Suivez l’actualité culturelle gratuitement et en direct sur votre IPhone Téléchargez-la gratuitement 4 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 TRAVIS LOUIE p.7 PIERRE STASSE p.45 SHAI MAESTRO p.127 FRANÇOISE GNERI p.135 BENJAMIN LAZAR p.77 RAY CAESAR p.23 5 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 6 SÉLECTION DE LIVRES p.50LES 6 ALBUMS p.139 PHOTOS p.142 DIDIER GAuduCHON p.68 SPECIAL BANDE DESSINEE P 93 SÉLECTION JEUNESSE p.121 6 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 Texte Julie Cadilhac/ Photo DR Illustration TRAVIS LOUIE Travis Louie est né dans le Queens à New-York. Après le lycée, il suit les cours du Pratt Institute de Brooklyn où il obtient un diplôme en design de communication, avec l'intention de poursuivre une carrière d'illustrateur freelance. Le travail n'est pas aussi gratifiant que ce qu'il avait imaginé. Après quelques années en freelance, il crée un ensemble de peintures et commence à les montrer dans des galeries d'art locales. Encouragé par des retours positifs, il poursuit activement son travail d'illustration et a depuis exposé à Los Angeles, San Francisco, New York, Atlanta mais également à Berlin ou à la Dorothy Circus Gallery de Rome. Ses portraits d'animaux ou créatures anthropomorphes sont fascinants et semblent sortis tout droit d'une vieille malle découverte dans un grenier. Imitant le style des premières photographies du XIXème siècle, ses oeuvres cultivent cette touche surannée mais si rare et précieuse des clichés solennels d'antan où l'on prenait la pose avec une tenue endimanchée. Chacun de ces êtres fantastiques a d'ailleurs un passé, une histoire que leur créateur démiurge prend le temps d'inventer pour leur donner davantage de "vérité historique". Ces monstres de foire, habillés et coiffés comme à l'époque victorienne, sont très inspirés de l'atmosphère et de l'éclairage propre aux films noirs des années 50 et de l'expressionnisme allemand et si leurs cornes, dents pointues, difformités ont tout pour nous effrayer, leur rondeur bonhomme, leur côté poilu nounours, leur sourire leur confèrent quelque chose d'extrêmement bienveillant tout de même. Dans les toiles de Travis Louie, l'étrangeté flirte avec l'élégance, l'humour avec la gravité et devant ces caractères si singuliers, on pourrait être tenté de redéfinir le mot "humanité". Rencontre avec un peintre aussi talentueux que sympathique! 7 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 D'où vous est né le goût du dessin? Mon désir de dessiner remonte dans ma mémoire à ma plus tendre enfance. Lorsque qu'on regardait une émission de télévision, je me souviens d'essayer de dessiner ce qui était sur l'écran. J'ai gâché pas mal de papier mais mes parents m'encourageaient à dessiner quand même. Je me souviens que mon professeur de maternelle m'avait demandé (j'étais alors âgé de 5 ans) de dessiner quelque chose avec des crayons. J'avais essayé de dessiner ce que j'avais vu la veille lors du journal télévisé car ça me fascinait. J'ai dessiné des images d'une audience du sénat. Quand j'ai dit à mon professeur ce que j'avais tenté de dessiner, elle a "Je pense que LE FILM LE PLUS effrayant que j'ai vu ETAIT un film réalisé pour la télévision appelé Dont' Be Afraid Of The Dark (1973) ET mettant en vedette Kim Darby et Jim Hutton." 8 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 demandé un rendez-vous avec mes parents pour voir si quelque chose n ' a l l a i t p a s à l a m a i s o n . Apparemment, le programme sur l'écran était à propos de la liste noire d'Hollywood et de la chambre des représentants sur les activités antiaméricaines. C'était le 25e anniversaire des neuf jours d'audiences qui ont eu lieu en 1947. Même si je ne comprenais pas ce qui se passait sur l ' é c r a n , j ' é t a i s curieux parce qu'il y a v a i t b e a u c o u p d'acteurs de ces films que regardait mon g r a n d - p è r e assis dans le p u b l i c . J e pense que le p r o f e s s e u r p e n s a i t q u e j'étais un peu fou. Tout petit déjà, vous regardiez des films d'horreur…parce que vous adoriez avoir peur? Quel film en particulier vous a séduit à cet âgelà? Quand j'avais environ 7 ans, des films d'horreur et de science-fiction étaient diffusés chaque semaine sur les chaînes de télévision locales. Je pense que le plus effrayant film que j'ai vu fut un film réalisé pour la télévision appelé Dont' Be Afraid Of The Dark (1973) mettant en vedette Kim Darby et Jim Hutton. Il a été récemment rejoué dans une version théâtrale produite et co-écrite par Guillermo Del Toro et mettant en vedette Katie Holmes et Guy Pearce. Je me souviens d'avoir été traumatisé par la version originale et vérifier tous les rideaux et regarder sous mon lit pendant des semaines! Je suppose que je pensais que la «vraie» vie était un peu ennuyeuse et je préférais avoir peur. L ' e x t r a o r d i n a i r e semble constituer l'essence même d e v o t r e inspiration : le r e f l e t d ' u n p e i n t r e particulièrement fantasque? J'ai toujours été a t t i r é p a r l e s peintures dont je ne pouvais pas i m m é d i a t e m e n t comprendre comment elles avaient été faites. Enfant, la peinture était un mystère pour moi et le mystère de fabrication des belles images que je voyais devaient être résolues dans mon esprit. En grandissant, j'ai appris à apprécier plus que les simples aspects techniques de ces œuvres; je trouve qu'il y avait une grâce merveilleuse dans la façon dont elles coulaient. . . dans la façon dont elles ont été «conçues». 9 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 Kruger and his Attack Bunny 11x14" acrylic on board As ogres age they diminish in size and start to become slightly feeble-minded. They begin to have difficulty maintaining employment as henchmen and leverage agents. There were humans who used to prey on the elderly ogres with thoughts that they might have hidden treasures from such employment. In order to protect themselves when they moved into retirement communities, ogres often adopt attack animals like wolves or falcons. Kruger was slightly more well off than the average retiree so he was able to acquire a vicious attack rabbit that was always perched upon his head. 10 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 On peut lire dans votre biographie que votre art a surtout été influencé par les lumières et l'atmosphère de l'Expressionnisme A l l e m a n d e t d e s f i l m s noirs….comment s'est produite la r e n c o n t r e a v e c c e s d e u x influences? J ' a i r e g a r d é b e a u c o u p d'émissions de télévision publiques et la programmation de ces chaînes était davantage centrée sur les Arts et l'éducation. Il m'est arrivé aussi de suivre une chaîne de films muets et sur cette chaîne, on diffusait Metropolis (1927) réalisé par Fritz Lang. Ce film a déclenché mon intérêt pour ces films. J'ai fait la connexion des années plus tard, quand j'ai vu Citizen Kane (1941) réalisé par Orson Welles. J'ai commencé à remarquer que beaucoup de scènes de coups de feu étaient semblables à des images que j'avais vues dans Metropolis. Citizen Kane, à mon avis, est dans une catégorie à lui tout seul, mais on l'a intégré dans la définition du Film Noir car il possède l'essence du style visuel du cinéma noir. Par extension, le Film Noir est le p a re n t p a u v re d u c i n é m a Expressionniste Allemand dans le 11 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 54 - JANVIER 2013 Martin Gibbon 8"x10", acrylic on board Martin Gibbon was the first teacher of automobile mechanics in his school district. Sadly, he was run over by one of his own students.
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